La métamorphose, ma matière préférée! Ce mercredi quatre septembre, en me réveillant, j'avais bondi d'un saut de mon lit avant toutes les autres filles pour pouvoir me rendre en cours. C'était très rare que ça arrive parce qu'on me connaissait pour être une grosse dormeuse, mais lorsqu'il s'agissait de la métamorphose, je mettais mes heures de sommeil de côté. J'avais tenue à poursuivre les cours de métamorphose même après avoir obtenu mes ASPICS parce que c'était clairement la matière dans laquelle j'étais la plus douée et qui me parlait plus que les autres. Étant métamorphomage, à savoir, un sort de métamorphose ambulant, forcément, c'était mon domaine. Sans surprise, je m'étais toujours très bien débrouillée dans cette matière là et jamais je n'ai eu en dessous d'un Effort Exceptionnel que j'avais reçu en quatrième année après avoir été distraite lors de mon passage.

Cette année, c'était un nouveau professeur qui assurait les cours. Je ne le connaissais pas du tout et l'impression qu'il m'avait donnée au banquet de la rentrée était très neutre. Il n'affichait pas d'émotion sur son visage, si bien que je ne saurais dire s'il était fiable ou non ni comment il allait assurer ses cours. Sur le visage de certains professeur, ça se remarquait facilement. Quelqu'un d'enjoué allait sans doute mettre de l'animation dans le cours, alors qu'une personne ayant la tête dure allait mettre un grand froid. Lui, je ne savais pas à quoi m'attendre. Sans doute pas à quelque chose d'animé, mais peut être pas si terrible que ça.
J'avais eu tort de penser ça.

Comme une fleur, j'étais entrée la première dans la salle et avait déposé mon sac d'un geste brut, comme je le faisais d'habitude. C'était un tic habituel, je n'étais pas connue pour la douceur à ce niveau là. De même que, lorsque Clover me souffla discrètement une histoire assez drôle sur un élève qui lui faisait penser à un troll des montagnes, je m'étais mis à rire peut être un peu trop bruyamment. Ça n'était pas méchant en soi et je n'avais même pas fait attention à ma manière de rire. Toujours était-il que ça n'a manifestement pas plu au professeur.
Une heure de colle me fut alors distribuée pour la toute première fois de ma scolarité. Lorsque la sentence fut entendue, le niveau de rage fut si fort que je sentis mes yeux brûler et mes cheveux s'était changé en un roux vénitien flamboyant, presque blond, la couleur qu'ils adoptaient lorsque j'étais sous l'emprise de la colère forte. Je m'étais levée et avait envoyé un regard si noir (littéralement) que l'atmosphère en devint chaotique. Néanmoins, Clover me tira par la manche avant que ma voix ne décide à s'égosiller pour hurler à quel point j'étais outrée.
« Tu verras ça à la fin du cours, inutile de te ridiculiser devant tout le monde. » m'avait-elle murmuré lorsque je m'étais rassise et que la couleur de mes yeux reprirent une forme normale. En revanche, mes cheveux étaient restés toujours aussi vif.

Je n'avais pas suivi le reste du cours. Je n'avais même pas écouté. Je ne cessais de pester dans ma tête en fixant le professeur comme une cible à abattre. J'y allais peut être un peu fort, mais la punition était si injuste à mon sens et surtout de la part d'un professeur de la matière que je vénérais que j'avais des réactions extrémistes, sans parler de mon impulsivité. J'avais attendu la fin du cours avec impatience, en faisant ressentir ma mauvaise humeur à travers toute la pièce durant tout le long. La moindre provocation et je partais au quart de tour.
Lorsque la cloche retentit enfin et que les élèves s'étaient évaporé, je m'étais approché du bureau du professeur afin de le rejoindre, comme prévu.

« Miss Steadworthy, une envie de discuter votre sanction, peut-être? »

Sa voix m'énerva encore plus que je ne l'étais déjà. Depuis lors, je m'étais un peu soi peu calmée, mais j'avais encore les nerfs à vif.

« Une sanction? Mais quelle sanction? » demandai-je en faisant mine d'être étonnée et tout en adoptant le même timbre de voix que lui. « Il n'y a aucune sanction que je ferais professeur. »

Cette fois ci, c'est un regard de défi que je lui lançais. Je n'étais pas encore apte à négocier diplomatiquement, clairement. Lorsque je jugeais les choses injustes, je faisais mon insolente, bien que cela ne soit pas très sage de la part d'une ex-Serdaigle.