Aujourd’hui voilà trois mois que je travaillai officiellement dans ce pub et ça ne me déplaisait pas. Je savais que je n’avais pas envie de faire ça toute ma vie mais j’avais un salaire et le ministère de la magie ne faisait pas chier. Il m’arrivait parfois d’oublier que j’étais dans une sorte de liberté conditionnelle et qu’à la moindre incartade je pouvais me retrouver en cellule. Je n’avais pas envie de visiter Azkaban si vous voyez ce que je veux dire. Enfin le ministère de la magie me rappelait chaque mois que je devais leur rendre une petite visite et il vérifiait que je me comportai bien… . Enfin tout était une question d’objectivité mais j’essayai d’être une gentille sorcière comme il souhaitait même si ça m’agaçait au plus haut point.

Il était déjà tard quand un nouveau client fit son entrée dans le pub. J’étais derrière le comptoir. Il s’agit de mon endroit favori à la tête du sanglier. En peu de temps j’avais pris mes marques derrière celui-ci et je m’y sentais en sécurité. Attention je ne suis pas une peureuse, loin de là. C’est juste un sentiment rassurant d’être derrière.

Le sorcier en question – qui venait d’entrer – ne semblait pas aller super bien. Qu’est ce qu’il avait ? Aucune idée et je ne lui demanderais pas. J’étais serveuse et pas psy pour sorcier en détresse… Enfin bien que j’en entendais des choses ici. Le client vint s’installer rapidement au comptoir et il commanda un whisky pur-feu. Il me tutoya mais je ne m’en formalisai pas.

« Salut ! Okay je vous amène ça de suite. »

Je m’éloignai quelque peu de l’endroit où j’étais pour préparer la consommation du sorcier en détresse. Quelques secondes plus tard j’étais de retour et je posai son verre devant lui.

« Voilà, ça fera 3 galions. »

Bon ce n’était peut être pas top de demander d’être payé dès le début de service mais j’avais eu des ordres donc… Je n’avais pas envie de payer ensuite de ma poche des consommations que les clients avaient pas payés.

Le gars devant moi semblait vachement déprimé quand même. Est ce qu'il avait eu une déception sentimentale ? Il avait fait une connerie au boulot ? Il avait été carrément viré ? Je n'en avais aucune idée mais j'aimais bien me faire des petits scénarios. Enfin ça ne devait pas être quelque chose de joyeux pour qu'il fasse cette tête d'enterrement. Je servis son Whisky pur-feu rapidement et je lui demandai de payer. J'encaissai les trois galions. Je souris quand il trinqua et je me contentai de lui répondre :

« Il faut deux verres pour ça. »

Je sous entendait qu'il me fallait un verre s'il voulait me dire ça... Bien que je n'avais pas soif du tout et que je ne buvais pas d'alcool durant mon service. Je souhaitai garder les idées claires. On ne savait jamais comment une soirée dans ce pub pouvait se terminer. Il but pratiquement cul sec la moitié de son verre ce qui me confirma que quelque chose clochait dans sa vie.

Alors que je ne m'y attendais pas et que j'allais servir un nouveau client qui venait d'arriver, il me demanda si j'étais là depuis longtemps car il avait pour habitude d'être servi par un homme. Mon dieu s'il était misogyne je lui mettais mon point dans la figure. Enfin pour l'instant j'allais rester calme parce que je ne savais pas. C'était peut être une simple question.

« Ça fait trois mois que je travaille ici. Un problème avec les femmes ? Vous venez de trouver ce soir la vôtre avec votre meilleur ami ? Non parce que y a un truc qui cloche chez vous. Vous sentez la dépression à 3 km à la ronde... Et c'est pas très cool ça. »

S'il avait l'intention de prendre une cuite, j’espérai qu'il ne serait pas malade car je détestai nettoyer le vomi... Bon heureusement on avait des sortilèges pour nettoyer mais je ne supportai pas la vue de ce liquide visqueux qui devait rester dans l'estomac et pas sur le sol.

« Enfin ce n'est pas comme ça que vous allez vous remettre en selle … Enfin c'est bien ce que je pense ? C'est une fille non ? Enfin une femme ? »

Je voulais le savoir maintenant si mon instinct féminin me trompait. Je n'avais pas envie de m'enfoncer un peu plus et qu'il me répond que tout allait bien. Enfin non ce n'était pas possible vu sa tête mais je pouvais me tromper... C'était peut être pas à cause d'une femme.

Honnêtement je mentirais si je disais que je ne m'étais pas attendue à cette réponse de la part du client devant moi. Maintenant que j'avais dit qu'il fallait deux verres pour trinquer, il me proposai de m'en offrir un. C'était gentil mais il devait se sentir un peu obligé vu mes propos. De plus je ne buvais jamais dans mon service parce que je n'avais pas souvent le temps et surtout parce que je n'avais pas envie de finir saoule et incontrôlable. Je lui offris un petit sourire et je répondis :

« C'est gentil mais non jamais durant le service. Mais merci de l'intention. »

Je n'allais pas non plus le rembarrer méchamment surtout que lui même n'avait pas l'air bien méchant. Il était juste déprimé et je pouvais mettre ma main à coupé que c'était à cause d'une fille tout ça... C'était toujours le cas quand on voyait un mec dans cet état si tôt dans la soirée.

Dans mes paroles qui suivirent, je fus un peu dure, je l'avoue... Mais j'avais envie de lui secouer un peu les puces pour qu'il se remue au lieu de se morfondre comme ça. Il était plutôt mignon comme gars. J'étais certaine qu'il n'aurait aucun mal à se retrouver une fille avec qui repartir ce soir. La fille serait aux anges et lui aussi. Il fallait juste le booster un peu et peut être lui indiquer une ou deux filles...

« Oh, hey mon gaillard on se calme aussi. Et tu peux dire tout ce que tu veux sur les femmes, je m'en contrefiche. On est pas tous à mettre dans le mec sac à patate et je reconnais qu'il y a des pétasses dans mes compatriotes comme tu dis comme y a des salopards dans la tienne. Alors en ce qui concerne ton côté dépressif, tu devrais te regarder dans un miroir... Et boire n'arrangera pas les choses. »

Je laissai échapper un soupir puis je m'éloignai un peu pour servir d'autres clients. Je n'avais pas envie de me prendre la tête avec lui. Il n'avait pas du se regarder dans un miroir depuis un moment. C'était quand même du gâchis de voir un mec mignon comme lui se morfondre pour quelqu'un qui n'avait probablement rien à chier de lui. Enfin je faisais que des hypothèses car je ne savais rien de lui... En même temps il y avait bien une histoire de femme car il m'avait bien parlé de mes compatriotes et de remarques désagréables. J'avais vu juste.

Alors que je passai devant lui pour servir un client à l'autre extrémité du bar, il me demanda un nouveau verre et je me contentai de lui répondre d'un signe de tête avant de servir le client qui attendait. Je lui préparai ensuite sa commande et la posai devant lui. Je récupérai la monnaie que j'avais encaissé. J'avais décidé de rester silencieuse car monsieur ne semblait pas être d'accord avec ce que je pensai...

Et ce soir je n'avais vraiment pas envie de prendre la tête avec un mec qui allait bientôt être saoul, très saoul s'il continuait la soirée à ce rythme là...

Le jeune homme – enfin plutôt homme – devant moi était peut être déprimé mais il avait du caractère. Il n'avait pas apprécié mes propos même s'il n'y avait rien de méchant. En même temps je ne pouvais pas nier que j'avais aucun tact. Je disais les choses franchement et avec honnête. Parfois il aurait fallu que j'apprenne à mettre les formes pour que ça passe mieux et que les gens ne s'emballent pas comme ce client qui venait de le faire. Il avait du caractère mais moi aussi donc je le remis aussitôt à sa place en essayant de rester polie. Tant pis s'il me prenait pour une féministe, une chiante ou une garce. J'étais habituée à tout ça et je vivais très bien avec. Si les gens ne m'aimaient pas et bien tant pis. Je n'allais pas changer pour eux.

Alors que je ne m'y attendais pas un autre homme fit son entrée dans le pub et s'approcha du client déprimé. Est ce que c'était son copain ? Est ce qu'il était gay ? C'était peut être pour ça qu'il s'était fâché lorsque j'avais parlé de femmes et tout ça. Bon en même temps l'homme semblait plus vieux quand même. J'appris que le client s'appelait Darcy. Drôle de prénom dis donc.

J'écoutai la suite de la conversation discrètement tout en servant quelques clients. J'avais l'impression d'être entrain de regarder un SOAP du genre les feux de l'amour. Ma mère était fan de cette série... Moi pas du tout. Je ne vins pas mettre mon grain de sel dans la conversation même si parfois ça me chatouillait quand même. Je savais que ce n'était pas mes affaires mais bon. Ce père parlait mal à son fils.

Le père ne resta pas longtemps dans l'établissement et d'ailleurs il ne me salua même pas alors que j'étais à côté. Je déposai sa boisson devant Darcy – puisque c'était son prénom.

« Tu l'as dit, je compatis pour ton père. Je sais ce que c'est d'avoir des parents cons. La prochaine tournée est offerte pas la maison. »

Je lui offris un petit sourire – sincère – cette fois-ci et j'allais un peu en salle aider mon collègue qui ne s'en sortait pas avant de revenir une quinzaine de minutes plus tard derrière le bar. Je revins vers face à Darcy et je ne pu m'empêcher de lui dire.

« Je sais que ça ne me regarde pas mais tu devrais quand même envoyer chier une fois pour toute ton père. Je veux dire que ce n'est pas parce que c'est ton père qu'il a le droit de te traiter comme de la merde et te dire quoi faire ou quoi dire. Après je sais ce n'est pas mes affaires, je sais... mais je dis ça comme ça. »

J'avais pas eu des parents cool je le savais mais j'avais survécu. Aujourd'hui je n'avais pas envie de les voir ou les revoir. Ma vie était bien meilleure lorsqu'ils n'étaient pas dans les parages. Beaucoup de personne ne comprendrait pas ma pensée mais ils ne connaissaient pas non plus mes parents. De plus j'assume totalement ce que je pense, ce que je fais. Je n'ai aucun compte à rendre. Je suis majeure depuis bien longtemps. Le père de Darcy avait fait son entrée dans le pub et il avait fait son petit show. Je souris quand il me répondit qu'il n'était pas que con mais aussi puéril.

« D'accord je note, je note. A croire que des fois les parents oublient qu'ils sont les parents. »

Darcy continua en disant qu'il avait l'habitude et que ça faisait vingt six ans que ça durait... Il avait de la patience ce gars. J'avais pas attendue aussi longtemps pour envoyer chier mes parents et faire mes valises. Enfin il avait peut être une mère qui rattrapait son père. Je fus surprise en revanche d'apprendre que c'était pas à cause de son père qu'il était dans cet état là. Je fronçai légèrement les sourcils et je lui demandai :

« Votre vie est pourrie à ce point là ? Non parce que je devrais peut être mettre directement la bouteille devant vous sinon. »

Bon ce gars avait peut être des bonnes raisons de déprimer... Car oui il déprimait. Il ne pouvait pas le nier. Il avait l'air même plus abattu encore depuis que son père était passé dans le pub. Je pris discrètement la missive que son père avait donné pour qu'il donne à je sais pas quoi et j'allais la balancer dans la cheminée. Okay c'était très mature...

« Vous lui direz qu'il n'a qu'à envoyer son courrier lui même. Affirmez vous. Et qu'est ce qui vous déprime encore plus que votre père ? Une femme ? Allez dites moi. Je me pose des questions et je m'imagine pleins de choses. Allez dites moi ! »

Je lui fis un sourire angélique et innocent. J'étais curieuse et j'avais bien l'intention de le cuisiner jusqu'à ce qu'il me dise.

Le jeune homme – Enfin Darcy me proposa de le tutoyer. Ce n'était pas quelque chose que je faisais habituellement avec les clients car après ils se croyaient tout permis même me peloter les fesses. Enfin ici Darcy semblait un gars bien avec seulement pas mal de soucis. De plus si comme je le pensai il y avait un soucis de fille, j'étais totalement tranquille de côté là. Je lui souris et je lui répondis :

« Okay pour le tutoiement. Et pourquoi n'arrêtes tu pas le manège en criant un bon merde une fois pour toute. »

Voilà je venais de balancer un papier – qui semblait important – dans la cheminée et il appartenait à un auror. Bon ce n'était pas bon pour moi ça... Surtout que j'étais surveillée de près par le ministère de la magie. Si je commençai à me mettre à dos des aurors, je finirais bientôt dans une cellule sombre au ministère ou même Azkaban. Tant pis... Enfin il était trop tard pour regretter maintenant que je l'avais fait. Je lui souris une nouvelle fois et je répondis :

« Tu n'as qu'à lui dire que c'est moi. Tu as couché avec elle et tu lui as dis que tu l'aimais ? Mais où est le problème ? »

Oui où était le problème ? Enfin de nombreuses femmes voulaient entendre ça après avoir fait l'amour avec un gars. Elles étaient rassurées et se sentait moins objet. En revanche j'étais surprise car je ne m'attendais pas à que Darcy soit aussi sentimental que ça. La femme qui l'aimait l'avait-elle rejeté ? Je ne voyais que cela pour expliquer sa tristesse... Là je ne savais pas quoi trop dire. Je n'étais pas douée dans les sentiments amoureux. Moi même je n'avais jamais été amoureuse mais ce n'était pas ça qui m'avait empêché de m'envoyer en l'air un bon nombre de fois.

« Elle a eu peur quand tu lui as dit que tu l'aimais ? Ou elle a quelqu'un d'autre ? »

Pour me faire un avis sur la situation et peut être aider Darcy, je devais en savoir un peu plus. Bon je ne disais pas que j'allais pouvoir l'aider car quand y avait des sentiments c'était toujours galère et on s'enflammait toujours pour rien...

Je n'arrivais pas à comprendre ce gars devant moi. Son père le traitait comme un chien mais il le laissait faire. Pourquoi ? Parce qu'il ne pouvait pas le rayer de sa vie ? Même s'il la lui pourrissait ? A croire qu'il était un peu maso. Enfin je savais que ça ne me regardait pas mais quand même. Pour ma part j'avais mis très rapidement de la distance avec mes parents lorsque j'étais une adolescente et que je m'étais rendue compte qu'il était plus que nuisible pour moi. Bon en revanche il m'avait fallu plus de temps avec mon frère... Maintenant je ne voyais plus ma famille et ce n'était pas plus mal en fait. En même temps actuellement le ministère de la magie me l'interdisait enfin surtout de voir mon frère avec qui j'avais fait des bêtises. D'ailleurs en ce moment il devait être dans une prison moldu. Je n'arrivais toujours pas à comprendre pourquoi moi même je n'avais pas terminé dans une cellule du ministère mais je ne me plaignais pas de mon sort.

« Et pourquoi tu ne peux pas ? Sérieusement tu serais bien plus heureux sans. Les gens n'ont pas le droit de te parler comme ça et encore moins ton père. D'ailleurs il se prend pas pour de la merde si je peux me permettre. »

Je n'aimais pas ce genre de personnage qui se croyait tout permis car il avait de l'argent et du pouvoir. Après les problèmes familiaux, on parlait maintenant de ses problèmes sentimentaux et notamment de la fille qui n'avait pas apprécié qu'on lui dise je t'aime. C'était rare mais ça se trouvait quand même ce genre de fille.

« Ouais enfin c'est bizarre quand même. Tu aurais du demander des explications quand même. Enfin je veux dire tu les mérites. C'est une chose qu'elle ne t'aime pas de la façon dont tu l'aimes mais elle pourrait te dire pourquoi... Enfin tu vois ce que je veux dire non ? »

Bon il était parti rapidement donc elle n'avait peut être pas eu le temps de s'expliquer mais après je pouvais aussi comprendre ce gars. On ne s'attardait pas dans ce genre de situation. C'était assez embarrassant même si ça m'était jamais arrivé... Car dans mes relations il n'y avait jamais de sentiment, c'était trop compliqué ensuite.

« Ouais enfin ça serait vachement compliqué si c'était les deux quand même.... Car elle aimerait un autre et n'aurait pas peur d'aimer l'autre. Oh mon dieu j'ai l'impression de me retrouver dans un soap américain là.... Et euh je m'appelle Ellen. »

Je tendis ensuite un verre de jus de citrouille au jeune homme. Il fallait mieux qu'il ralentisse l'alcool un peu sinon il n'allait plus tenir debout pour très longtemps.

Je suis une fille assez cash dans la vie et souvent ça me pose des soucis. Je ne pense pas aux conséquences de mes paroles ou de mes actes. Je me contente d'agir comme je le sens et de dire ce que je pense. Cela m'a déjà apporté mon lot de soucis et je pense que ce n'est pas terminé. Ce soir je ne peux m'empêcher de dire clairement à Charlie ce que je pense de son père qui est vraiment hautain et narcissique. Mon père n'est pas un père exemplaire c'est même l'inverse mais au moins il m'a jamais pris de haut comme ça. Charlie m'apprit ensuite qu'il était chef des aurors enfin son père, pas lui et que c'était un salaud. Pour la seconde chose, je le savais déjà.

« Alors envoies le chier une fois pour toute. Il ne doit pas avoir l'habitude qu'on l'envoie chier mais crois moi ça fait du bien. Cela fait redescendre les gens sur terre et c'est plus que nécessaire pour ton vieux. »

On parle ensuite de sa vie amoureux ou plutôt de sa non vie amoureuse puisqu'il s'est fait largué après avoir dit à sa copine qu'il l’aimait. Honnêtement c'était pas cool du tout mais c'était courant... Sauf que normalement c'était la fille qui se faisait quitter après avoir avoué ses sentiments. Bon ça je me gardais bien de lui dire car je voulais pas froisser son ego et qu'il avait déjà pas mal de soucis le pauvre. Enfin il pourrait s'en débarrasser rapidement mais ce n'était pas dans son caractère.

« Mouais c'est toi qui voit, j'essaie juste te donner des conseils moi. »

J'avais décidé qu'il était temps pour Charlie s'arrêter l'alcool pour ce soir. Ce n'était pas bon pour lui et je n'avais pas envie qu'il soit malade ou me fasse un coma éthylique. J'optai donc pour un jus de citrouille et je fus surprise d'apprendre qu'il n'aimait pas ça. Je souris et je bus le verre puis je lui préparai un café comme il m'avait demandé.

Le jus de citrouille c'était très bien. C'était très vite devenu ma boisson préféré lorsque j'avais découvert le monde des sorciers en entrant à Poudlard lors de mon onzième année.

« J'espère que tu t'es arrêté à temps et que tu n'auras pas une grosse migraine demain matin à cause de l'alcool. »

Charlie me faisait de la peine quand même. Il se laissait traité par son père comme un moins que rien mais il n'arrivait pas à lui dire merde en face parce qu'il était son paternel néanmoins ça ne dérangeait pas son père même si c'était son père de traiter son fils comme de la merde et de le rabaisser. Aucun scrupule de ce côté là alors Charlie n'aurait pas du en avoir.

« Mouais je te dis pas de le rayer de ta vie. Mais au moins de montrer, de pas te laisser faire, l'envoyer chier quoi. Faut pas te laisser marcher sur les pieds comme ça. Après tu fais ce que tu veux... »

Je ne voulais pas être méchante mais j'avais l'impression que Charlie était un gentil qui ne s'affirmait jamais et du coup les gens profitaient probablement de lui comme cette demoiselle avec qui il avait fait l'amour avant qu'elle le quitte. Elle avait eu peur quand il avait dévoilé ses sentiments. Quelques instants plus tard je me rendais compte qu'il avait déjà trop bu pour la soirée. Il était déjà gentil sombre alors j'osai pas imaginer quand il en tenait une. Autant ne pas prendre de risque. Je lui offris un jus de citrouille mais il préférait le café alors je changeai sa consommation devant lui. Je souris quand il annonça qu'il était infirmier donc connaissait les remèdes pour les gueules de bois.

« J'avoue pratique mais faut-il encore être en état de se rappeler quoi prendre et pouvoir se lever mon gars. »

J'avais pris quelques cuites étant plus jeune et je savais que parfois on ne pouvait pas se lever quand on était vraiment pas bien et qu'on vomissait triple boyau. Tandis qu'il était entrain de siroter son café – beaucoup plus sain que ce qu'il avait bu avant – je nettoyai un peu le comptoir. L'établissement commençait à se vider peu à peu. Les gens ne restaient plus aussi tard depuis que les attaques avaient commencer à Poudlard. Nier qu'ils avaient peur serait mentir... J'avais l'impression que ce qui arrivait serait pas bon du tout. J'étais perdue dans mes pensées à ce sujet quand il me demanda à quelle heure je terminai mon service. Là, je m'étais pas attendue à ça et je ne savais pas quoi répondre pour le froisser mais valait mieux être direct.

« Charlie... Je suis pas une femme pour toi mais alors pas du tout. Tu es un brave gars tu sais mais tu mérites une gentille fille et en plus faut que je nettoie tout le pub avant de partir mais après je sais pas si tu as remarqué y a une demoiselle qui te fait de l'oeil depuis un moment au fond. »

Je lui désignai discrètement une jeune femme qui ne devait pas avoir la trentaine encore. De plus je ne mentais pas. Elle avait zieuté plusieurs fois ici et je savais que ce n'était pas moi qu'elle regardait.

Charlie n'était pas un gars méchant du tout. Enfin je le connaissais seulement que depuis quelques heures maintenant mais mon instinct me disait que c'était un homme bien et qu'il méritait de trouver le bonheur. Je n'arrivais pas à comprendre comment une femme avait pu prendre peur quand il avait déclaré ses sentiments. La plupart des femmes attendaient ça, elle attendait le prince charmant et cet homme devant moi semblait bien l'être sur de nombreux points. Nous les femmes on pouvait vraiment être difficile dis donc. Je m'en rendais compte compte ce soir...

Je décidai qu'il était temps pour Charlie d'arrêter l'alcool et de passer à quelque chose de moins fort. Peut être qu'il supportait mieux l'alcool que je le pensai mais je n'avais pas envie de prendre des risques inutiles. Charlie m'annonça rapidement qu'il avait une mémoire d'enfer et cela me fit rire. Il avait réponse à tout ce soir dis donc. Il voilà maintenant qu'il me disait que c'était seulement trois petits verres... Mais bon il ne fallait pas oublier que ce n'était pas non plus des verres d'eau. Le whisky pur-feu était connu pour être un des alcools voir le plus fort dans le monde des sorciers. On en parlait pas d'une simple bièreaubeurre là.

« Ah oui depuis longtemps ? Depuis quand ? Depuis quoi ? Je t'écoute. »

Je croisai les bras. J'étais curieuse de savoir ce qu'il allait me répondre. La conversation allait peut être plus amusante que je n'aurais pu le penser au début. Voilà qu'il me demandait maintenant à quelle heure je terminai et je ne voulais pas lui faire de la peine ou quelque chose comme ça. Et puis soyons honnête je n'étais pas douée pour dire les choses avec douceur. Je n'avais aucun tact et je n'étais pas bonne dans les relations humaines. C'est probablement pour ça que j'avais peu d'ami(es) voir pas du tout mais je vivais bien avec ça.

Il était entrain de rire. Bon okay tant mieux je préférai qu'il prenne les choses comme ça qu'il soit triste ou un truc comme ça. Je n'avais pas envie de lui faire de la peine. Bon en revanche ce que je n'avais pas prévu c'est qu'il se lève et qu'il m'embrasse à pleine bouche en me prenant pas surprise. Par Merlin pourquoi je n'avais pas prévu ça ? Pourquoi je ne l'avais pas anticipé ?

Il venait de s'asseoir comme si rien était et il me laissait quelque peu abasourdi. Je me demandai encore ce qui venait de se passer. Je secouai un peu la tête et je demandai :

« C'était quoi ça ? »

Il n'y avait pas de méchanceté ou quelque chose comme ça dans ma voix mais juste de la curiosité. Je voulais comprendre ce geste, ce baiser qui m'avait vraiment surpris mais il embrassait pas trop mal ça je pouvais déjà le dire.

Voilà qu'il me disait maintenant qu'il savait qu'il était fou et cela depuis un moment. J'étais curieuse de savoir depuis quand et pourquoi. C'était rare que les gens reconnaissent leur folie même si ce n'était pas vraiment de la folie a proprement dit pour Charlie sinon il serait bon à enfermer dans un asile et ce n'était pas le cas... Il serait le plus lucide des fous dans ce cas là. Voilà qu'il ne me répondait pas. J'avais envie d'insister mais je savais que je serais indiscrète. Bon parfois je l'étais enfin souvent... J'étais pas le genre de femme à avoir des tabous ou à avoir des scrupules à demander plusieurs fois des choses que je voulais savoir... Mais là je n'avais pas envie de rappeler des mauvais souvenir à ce nouveau client. Le pauvre venait déjà de se faire larguer donc....

Alors que je ne m'y attendais pas – mais pas du tout – Charlie m'embrassa. Le premier baiser était doux, tendre... J'allais l'interroger sur la raison de celu-ci. Je voulais savoir ce qui se passait dans sa petite tête surtout que je venais de lui dire le plus poliment possible que je n'étais pas le genre de fille pour lui. Il lui fallait une fille bien, une fille stable, une fille pas comme moi quoi. Voilà qu'il me sourit et joue l'innocent. Il me fait quoi là.

« Bah ce baiser... C'est quoi ce baiser ? »

J'ai à peine le temps de finir ma question qu'il m'embrasse de nouveau mais cette fois-ci c'était plus fougueux, plus passionné.... Bon okay je reconnais il sait embrasser ce gars. Il a l'art pour ça d'ailleurs mais je n'ai toujours pas la réponse ou les réponse à mes questions. Pourquoi ? Comment ? J'éclate de rire quand il m'annonce que ce n'est rien du tout et que de toute façon je n'étais pas son genre. Il retourne mes paroles contre moi... Il est doué, j'apprécie.

« Alors déjà j'ai dit que je n'étais pas ton genre et pas l'inverse mon petit gars... Et tu joues à un jeu dangeureux. Je t'assure je ne suis pas une fille docile, qui dit je t'aime et qui reste à la maison en attendant que son mec revienne et d'ailleurs j'ai déjà assez de soucis. Enfin pas que tu sois un soucis , loin de là, mais j'ai pas l'intention d'embarquer quelqu'un dans mon monde qui n'est pas rose. »

Okay j'avais peut être un peu trop parlé mais je n'avais pas envie de causer du soucis à Charlie. C'était un gars bien, il méritait une fille bien, une fille très bien qui l'épouserait, à qui il ferait des bébés. J'étais certaine que Charlie pouvait trouver cette femme mais il fallait qu'il se laisse un peu de temps et qu'il laisse le destin fait son boulot. Parfois il fallait un peu de temps pour ces choses là... Et j'étais d'avis qu'il fallait aussi un peu de temps à Charlie pour que son cœur se répare... Il avait souffert durant sa dernière relation et il lui faudrait probablement un peu de temps avant de s'engager avec confiance dans une nouvelle.

« Laisses toi un peu de temps et tu trouveras ta princesse. »

Cet homme en face moi a plutôt le don de me déstabiliser et cela n'arrive que rarement. Je suis une femme mais je pense assez bien connaître les hommes. Je n'avais pas attendu d'avoir 16 ans pour commencer à fréquenter des garçons. Il y avait eu d'abord les étudiants qui étaient avec moi à l'école à Poudlard, puis les amis plus âgés de mon frère qui aimait la chair fraîche et d'autres hommes. Je ne m'étais jamais laissé faire, je ne m'étais jamais soumise à un homme et cela avait déplu à beaucoup. Les hommes voulaient souvent du caractère sur le papier mais quand la femme était en face d'eux et qu'elle s'affirmait bah ce n'était plus marrant pour eux.

Je sais que je ne suis pas ce dont il a besoin. De toute façon je ne pense pas qu'il a besoin de coucher avec quelqu'un ce soir que ce soit pour une nuit ou pour la vie. Il a juste besoin de réfléchir, d'avancer et de voir ce que la vie lui réserve plur le futur. Je suis certaine que ça sera quelque chose de bien.. Car c'est un bon gars. Voilà qu'il me dit qu'il ne cherchait pas quelque chose de sérieux et qu'il savait que les princesses n'existaient pas.

« Pour les princesses elles existent mais bon elles font cacas et pipis comme tout le monde. Elles sont humaines et elles font aussi des choses affreuses. Mais honnêtement je pense vraiment que tu devrais rentrer ce soir, seul. Je sais que tu vas me dire que ça ne me regarde pas, que je n'ai pas à juger ou te conseiller... Mais tu as juste besoin de te poser, de prendre du temps pour toi. »

La vie ce n'est pas que le sexe, les relations amoureuses. Bon okay pour beaucoup la vie se résume à 90% à ça mais c'est faux. On peut vivre sans penser à ça tout le temps et c'est quand on y pense pas que ça nous tombe dessus naturellement sans qu'on attend.

« Je suis désolée Charlie. Je suis vraiment désolée. »

Je savais bien qu'il était entrain de me proposer de passer la nuit avec elle. Bien sûr que j'en avais envie car j'avais des désirs comme tout le monde et que Charlie était un bel homme et qu'il semblait gentil mais non je le ferais pas. Je n'avais pas envie de le faire souffrir et il méritait quelqu'un de bien, quelqu'un de mieux même si c'était pour une nuit.