Je m’appelle Ellen Hemingway et j’ai 22 ans. Je suis actuellement serveuse – ou plutôt tavernière comme on appelle là bas – au pub qui s’appelle la tête de sanglier. Ce n’est pas l’établissement le plus réputé de Pré-au-lard mais le patron paie bien et il est correct. Pour moi ça me suffit.

Je suis une née moldue et je n’en ai pas honte. Enfin j’ai honte de mes parents mais pas honte d’avoir des parents sans pouvoirs magiques. Je suis née et j’ai grandi en banlieue de Manchester. Attention ne croyez pas que j’ai vécu dans une jolie maison avec un chien. Je sais qu’on dit toujours que l’herbe est plus verte ailleurs mais là c’était facile de trouver moins pourri. L’appartement dans lequel j’ai grandi ressemblait plus à un squat qu’autre chose. Mes parents ont toujours aimé « fabriquer » des enfants mais les élever c’était une autre chose.

Je ne suis pas fille unique mais parfois je me dis que cela aurait peut être été mieux. J’ai un grand frère qui s’appelle Luke. Il a cinq ans de plus que mois mais nous ne pouvons pas dire qu’il a choisi le bon chemin. Aujourd’hui je n’ai plus de nouvelles de lui et je m’en porte pas plus mal. Tout comme mes parents il n’a aucun pouvoir magique.

Vous êtes entrain de vous dire probablement que je n’ai pas eu de chance avec ma famille ou alors que j’exagère… Mais c’est la simple vérité. Il m’a fallu de nombreuses années pour me rendre compte de ces choses là et d’arrêter de les protéger.

Le jour où j’ai reçu ma lettre pour intégrer Poudlard – je venais d’avoir mes onze ans – mes parents se sont moqués de moi en me disant que j’avais déjà un trip alors que je ne m’étais pas encore droguée. Pour information à la maison c’était habituel de voir de la drogue et de l’alcool circulaient. Je n’étais plus choquée par tout ça… Juste blasée.

Mes parents ne voulaient pas croire que la magie existait. Pour eux la seule sorte de magie qui était présente dans leur monde c’était le sentiment qu’il ressentait après avoir pris leur dose. Onze ans mais j’avais déjà perdue un grande part de mon innocence et ma naïveté en grandissant dans un monde d’adulte qui était pourri jusque la moelle…

Quand un jour un sorcier vint me rendre visite pour m’expliquer que j’étais réellement une sorcière et que je devais l’accompagner à Poudlard, je décidai de le croire, de le suivre et de me construire ma propre vie. C’est ainsi que je fis mon entrée à l’école de magie et que j’intégrai la maison des serpentards. Même si je n’étais pas comme mes parents, j’avais hérité de quelques traits de leur caractère dont le fait que je savais ce que je voulais, l’ambition, la détermination. J’étais une née moldue et pourtant j’avais intégré la maison de Salazar Serpentard. Je me rappelai qu’à l’époque cela avait choqué beaucoup de monde. Je m’étais contentée de sourire et de garder la tête haute. J’étais fière d’intégrer cette maison qui voulait bien de moi.

Mes années à Poudlard ce fut les meilleures que je vécu. Je n’avais jamais connu ça. Je découvrais ce que c’était d’avoir une famille, des amis… On n’attendait pas quelque chose constamment de moi et je pouvais faire mes propres expériences, mes propres erreurs.

A 17 ans, je quittai malheureusement l’école avec mes aspics en poche. J’avais eu des notes correctes mais je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. En terminant ma scolarité, j’avais perdu la famille et la sécurité que j’avais à Poudlard…

C’est naturellement que je me retournée de nouveau vers ma famille et je fis le mauvais choix. Je pensai qu’’ils avaient pu changer mais ce n’était pas le cas. Mon frère qui était maintenant un criminel de première classe me fit commettre des délits en utilisant la magie dans le monde des moldus. Je fis la bêtise d’accepter encore et encore… Car il était mon frère et que je voulais qu’il m’aime…

Néanmoins on ne peut pas faire ce qu’on veut avec la magie et un jour je me fis choper par les aurors alors que j’étais entrain de vider un coffre fort dans une banque à Londres. Je restai plusieurs jours dans une cellule au ministère avant de passer devant un juge… C’est à ce moment là que j’ai eu beaucoup de chance. Je ne sais pas par le comment du pourquoi mais une femme est intervenue en ma faveur. On me laissait dans une sorte de liberté contrôlée. J’allais travaillée à Pré-au-lard et j’aurais des comptes à rendre toutes les semaines au ministère. Il était aussi pour moi formellement interdit de voir ma famille… Je devais recommencer une nouvelle vie sans faire d’erreur.

Voilà comment je suis arrivée à Pré-au-lard en tant que serveuse. En même temps j’avoue que ces derniers temps je ne m’y sens pas tellement en sécurité. Je ne suis pas une trouillarde mais nous ne sommes pas loin de Poudlard et là bas… Il y a des choses glauques qui s’y préparent. J’aimerai bien savoir quoi…