Le soleil était levé depuis plusieurs heures et j'étais déjà debout près à aller coincer le premier élève qui aurait la bonne idée d'aller dans la forêt. En fait je suis levé depuis l'aube. Je ne dors pas tellement, je n'ai pas besoin de ça. Je peux resté plus de vingt-quatre heures sans dormir avec une bonne dose de caféines évidement. Je ne suis pas surhumain non plus, mais c'est vrai que le manque de sommeil ne se fait pas ressentir très vite et c'est plutôt bien. Je peux ainsi rattraper mon retard sur quelques connaissances et en apprendre d'autres. Je suis de nature curieux, ce qui m'a souvent apporter que des ennuis, mais pas toujours.

Ce matin j'étais donc sans doute l'un des rares levé à l'aube, j'ai eu le temps de déjeuner, rapidement, je ne bois qu'un simple café le matin. Je ne digère pas plus de choses que ça et ça à toujours été ainsi. Après mon rapide petit déjeuner, je suis allé courir, comme presque tous les jours. J'aime le calme qui règne lorsque le château est endormi. C'est un moment que je ne troquerais pour rien au monde. Le paysage est juste sublime et courir me vide la tête. Je ne pense plus à rien d'autre qu'a mon rythme cardiaque, qu'au chemin que j'emprunte dans mes foulés. Je vis le moment présent, seulement à cet instant. Le reste du temps j'essaie de ne pas pensé au passé, mais c'est difficile. J'ai toujours l'image de mon frère en tête. On avait beau se détester il reste un membre de ma famille et je n'ai pas été capable de le venger, du moins on m'a empêché de l'être. C'est peut-être mieux ainsi, j'aurais fini à azkaban si Dragan n'était pas intervenu, mais ça me travail beaucoup depuis que je suis ici, alors courir est un échappatoire, comme le tir à l'arc.

Après ma course je suis retourné dans ma cabane prendre une douche et me changer, plus conventionnellement que le survêtement que j'ai mis en me levant. Vêtu d'un jean et d'une chemise, je suis sorti à nouveau. J'ai pris mon arc et suis allé derrière la cabane, je pourrais aussi vérifier les allés et venus dans la forêt comme ça. J'ai une bonne vision, dès qu'un petit truc bouge j'arrive à le voir, ce n'est pas non plus surhumain, c'est de l'apprentissage. J'ai à peine mis une flèche sur mon arc pour viser la cible au fond entre deux arbres au abord de la limite ou les élèves pouvaient passer, que quelqu'un était là juste derrière entrain de se glisser, j'ai tirer en direction de la cible en loupant de très peu le point central. Il faut faut que je continue à m’entraîner. J'ai couru vers l'élève persuadé que c'était une élève d'ailleurs. Une silhouette fine , gracieuse et élancée, je suis arrivé à sa hauteur légèrement essoufflé.

« La forêt interdite ! Le interdit n'est pas là pour faire joli. Vous feriez mieux de retournée au château.»

Je n'étais pas aimable, c'est le moins qu'on puisse dire, mais j'ai horreur de ces gamins qui veulent à tout prix entrer dans la forêt interdite, juste parce qu'elle est interdite, ils ne se rendent pas compte à quel point elle peut être dangereuse.

La réponse de la demoiselle me surpris et je compris bien trop tard que ce n'était pas une élève. Je me suis pincé les lèvres et j'ai passé mes mains dans mes cheveux signe que j'étais gêné. J'aurais du comme toujours évaluer la situation avant de parler, mais j'ai du mal avec ça. J'ai tendance à parler plus vite que mon ombre. Ça a toujours été ainsi et ce depuis que je suis adolescent. Je n'étais pas très bavard, mais je me battait comme ça, avec mon franc parler. C'était ma force depuis toujours, même si la magie avait finie par en devenir une. Je me sens très idiot d'avoir été si rapide en conclusion et si impulsif. C'est de cette façon que je me fais plus d'ennemis que d'amis, beaucoup ne supportent pas mon agressivité. C'est aussi une façon de me protéger des autres. J'ai tendance à toujours croire à cause de mon  passé qu'on me veut du mal , qu'on cherche à m'utiliser pour mieux me briser ensuite. Elle supposa que j'étais nouveau ici. J' hochais la tête.

« Oui … en effet. Ça se voit tant que ça?»

Oui j'essaie de me radoucir, de paraître moins bourru, mais je ne sais pas si ça marche réellement, je suis toujours un peu froid, mais c'est parce que j'ai tendance à me méfier beaucoup des femmes. J'ai eu trop de fois des histoires compliqué et douloureuse et je ne leur fait pas plus confiance qu'aux hommes. J'ai toujours été solitaire de tout façon. Si Dragan ne m'avait pas empêché de tuer l'assassin de mon frère je serais à Azkaban aujourd'hui, j'y repense souvent dans ce genre de situation, je n'aurais pas connu tout ça. Je n'aurais pas fait toutes ses rencontres. J'ai encore du mal à m'adapter d'ailleurs. Je ne sais jamais comment agir et je dis toujours des choses idiotes qui trahissent mon malaise.

« Mais alors … si vous n'êtes pas élève … Vous êtes qui?»

Ce n'est pas une façon de le demander je le reconnais, mais j'ai perdu l'usage des bonnes manières, enfin je le laisse croire en tout cas. En réalité j'ai juste du mal avec les gens et je ne sais même pas comment j'ai pu être auparavant avec une fille tellement je suis maladroit. C'est peut-être ce côté là qui leur plaît chez moi. Ce n'est pas toujours une aubaine en tout cas. Je me sens plutôt idiot là face à elle, avec mon arc à la main et la flèche qui se trouve dans l'arbre juste à côté d'elle, elle va me prendre pour un cinglé, mais j'ai l'habitude.

« En sommes j'ai l'air d'un con maintenant.»
Elle risquait d'être surprendre de m'entendre parler comme ça, mais j'ai toujours été très cru dans mes mots, tout ce que je dis je le pense, sauf parfois ça dépasse mes pensées et je n'arrive pas à m'arrêter de débiter des bêtises. J'essaie en fait de parler simplement, de ne pas me taire, mais je fais pire que mieux. Je crois que je devrais revoir ma façon de voir les choses, je serais sans doute moins regarder de travers et moins comme je suis maintenant, j'aurais moins l'air de quelqu'un qui débarque d'une autre planète, alors qu'en fait je débarque juste d'Amérique où je suis resté durant cinq ans et où je ne voyais pas grand monde. Je suis resté pas mal dans mon coin durant ces dernières années, j'ai eu de la chance, ou pas d'ailleurs de croiser quelques filles et j'ai eu quelques histoires, je ne sais toujours pas comment j'ai fait d'ailleurs vu le peu de fois que je sortais, mais la vie à parfois de drôles de détours et ça en faisait parti.

Elle était une amie de la directrice, soit, ce qu'elle faisait ici ne m'était pas tellement précisé, mais je n'avais pas mon mot à dire, la directrice invite qui elle veut après tout, c'est elle la chef. Elle me demande si on se connaissait, si j'avais étudié les dragons, j'ai haussé les sourcils, c'était une drôle de question, surtout que je n'ai jamais été le plus doué du monde dans le soin aux créatures magiques.

« Euh non, j'étais juste élève ici avant, enfin … ça commence à faire un baille. J'étais à poufsouffle. Je m’appelle Logan.»

Je ne sais pas si ça l'aiderait plus à se rappeler de moi, mais en tous les cas il me semblait ne pas la connaître et pourtant je suis loin de me douter que c'est une amie d'Emrys. J'ai pas mal changé niveau comportement depuis cette époque là, je ne suis plus aussi impulsif, j'ai toujours du mal à accepter les remarques de certains, mais je me soigne. Je dirais aussi que je suis un peu  plus adulte, je n'ai pas tant changé physiquement, j'ai juste grandi et pris du muscle grâce au sport. D'ailleurs il faudrait que récupère la flèche planter dans l'arbre, elle était passée à quelques centimètres de sa tête. Je suis allé la retirer et je l'ai gardé dans la main avec l'arc, j'avais l'air fin comme d'habitude.  

Sillia avait une allure bien différente de toutes les femmes que j'avais croisé jusqu'à présent. Elle avait l'air plus comme moi en fait. Plus discrète que les autres un peu plus froide aussi, mais je ne la connaissais pas vraiment, du moins si on s'était connu c'était il y a un moment et je crois qu'elle me connaissait. Je fus étonné qu'elle prononce le nom d'Emrys. Je la connaissais en effet. J'étais sorti avec plus ou moins quand on était jeune. Enfin je me considérais toujours comme jeune, je n'ai que vingt-six ans après tout, mais je suis plus adulte que je ne l'étais à l'époque.

« Oui, je suis sorti avec pendant quelques temps.»

Je n'aimais pas évoqué le passé. J'avais trop de souvenirs que je n'avais pas digéré, c'était pour ça que j'avais décidé de quitter Londres et de m'installer à New York, le temps d'oublier tout ça, le temps de tourner la page, mais la page n'avait pas été facile à tourner. J'y pensais toujours et encore, la mort de mon frère m'avait touché plus que je ne voulais le dire et j'avais encore envie de vengeance, tout en sachant que je ne serais plus capable d'aller jusqu'au bout de celle-ci. Je ne voulais pas gâcher ma vie, j'avais déjà eu beaucoup de mal à me sortir de mauvaises passe et puis je suis sur qu'il n'aurait pas voulu ça.

« Vous êtes une de ses amies?»

Non sans blague. Si elle me demandait si je la connaissais, c'était qu'elle devait la connaître aussi, c'était une évidence et pourtant je posais encore ces questions idiotes. J'ai vraiment du mal à me faire aux gens. Je ne sais pas pourquoi je pose toujours des questions stupide, il semblerait que se soit une marque de fabrique chez moi et ça doit être usant pour les autres. Je préfère attendre qu'elle répondre avant de dire autre chose qui me ridiculiserait encore. Je joue un peu avec mon arc marquant ma gêne, je ne suis plus aussi doué qu'avant pour parler aux gens.

Elle était amie avec Emrys ou l'avait été … c'était une réponse vague qui ne m’arrangeait pas plus que ça. Elle avait l'air de regretter un peu cette amie, comme si elle était perdue. Je ne saurais dire ce qui s'était passé entre elle, mais en ce qui nous concernait on s'était forcément croiser quelque part durant ce temps, c'est sans doute de là qu'elle me connaissait, de vue tout du moins. J'ai soupiré lorsqu'elle m'a rappelé qu'Emrys était partie de poudlard. J'aurais aimé savoir ce qui l'avait poussé à s'en aller, mais je crois que je ne saurais jamais et qu'on était toutes les deux au moins point.

« Non, je n'en ai aucune idée. C'est dommage, mais il semblerait que la vie soit faite ainsi, des départs, des arrivés … on ne sait jamais sur qui on va tombé.»

La vie c'est comme une boîte de chocolat on ne sait jamais sur quoi on va tombé … c'est exactement ça, cette réplique de film me revenait comme ça parce que la situation était la même, mais au fond j'aurais aimé qu'il en soit autrement. J'aurais aimé comprendre les choses et les gens. Je ne me comprenais déjà pas moi moi-même alors c'était forcément très compliqué. Une question me taraudait l'esprit. Pourquoi cette amie de la directrice était ici, après tout lorsque l'on vient au château c'est qu'on y a quelque chose à faire, surtout que la forêt n'est pas sûre, rien ne l'est vraiment ici depuis la rentrée.

« Excusez-moi, mais … qu'est-ce que vous faites ici? Je dois vous avouez que vôtre présence m'étonne, je suis certain que vous savez vous défendre, mais si je puis encore me permettre la forêt est loin d'être sûr ces temps-ci.»

J'avais envie de savoir ce qui poussait une aussi jolie demoiselle à se promener comme ça sans protection, bien sur, on avait toujours la baguette magique qui assurait nos arrières, mais parfois en moment de stress on ne sait plus vraiment s'en servir par ce qu'on est pris au dépourvu ou autre. Je n'ai pas envie d'avoir une blessée sur la conscience, c'est mon job de surveiller les alentours et les intrusions. Je ne tiens pas à ce que qui que se soit se blesse en voulant jouer au plus malin ou en voulant se faire peur, comme le font souvent les élèves les plus jeunes. Je me souviens qu'à leur âge je faisais la même chose. Aujourd'hui j'avais plus que ma baguette pour me protéger, j'avais mon arc et ça en étonnait toujours plus d'un, mais c'était une bonne protection contre certaines créatures magiques dangereuse, même si c'était loin d'être au goût de tout le monde au moins ça en faisait fuir certaines et ça me rassurait de faire parfois peur aux élèves qui tentaient d'entrer dans la forêt interdite.