Au fin fond du sud ouest de l'Angleterre, dans le comté de Cornouailles, au milieux de plaines et de collines, naquit une petite fille blonde appelée Halloween. Si le nom peut faire naitre quelques sourires, la raison de sa nomination est effectivement très amusante : son père voulait l'appeler Arianne et sa mère Lola. Comme ils n'arrivaient pas à se décider, ce fut en l'honneur de son jour de naissance qu'on lui trouva un prénom. Assez original, mais au moins, il ne fit aucun jaloux et la petite Halloween continua à vivre des jours heureux en gazouillant dans son berceau, vomissant son petit déjeuner quand il était à base de lait de vache et riant à chaque fois que son cher père lui faisait des grimaces ridicules en se penchant doucement vers elle.

Cette histoire peut paraitre ordinaire, en même temps, il n'y a pas beaucoup de choses extraordinaires qui puissent arriver, dans le sens où être une demie sorcière est une chose qui ne l'est pas. Le père Moneypenny s'amusait à appeler sa femme Samantha en hommage à la célèbre série Ma Sorcière Bien Aimée puisque son épouse en était une et qu'il trouvait cela fascinant. Sans parler du fait qu'il s'appelait Jean Pierre, histoire d'en ajouter une bonne couche. C'était une famille de tout ce qu'il y a des plus banales, sans histoire, vivant paisiblement en rase campagne. Ils n'étaient ni riches, ni pauvres et savaient se contenter de ce que la vie leur offrait. Ils avaient perdus contact avec le reste de leur famille, pour des raisons quelconques et diverses mais ils avaient quelques amis qui leur rendaient parfois visite et vice versa. Le mariage des parents de Moneypenny, ou plutôt d'Halloween - mais la plupart de ses futurs camarades avaient tendances à l'appeler par son nom de famille, mais cela, ce sera pour plus tard -, se célébra trois ans après sa naissance et ils continuèrent à vivre paisiblement. Le père racontait chaque soir une histoire à sa fille et lui transmis sa passion - il était archéologue - pour tout ce qu'il a vu et aimé. Elle aidait aussi sa mère à faire la cuisine, c'est cette dernière qui lui a apprit le secret des délicieuses tartes et autres patisseries, en revanche, plus jamais elle ne dégnomera le jardin depuis que son plus proche cousin lui avait mis des gnomes en dessous de son oreiller et de ses couvertures pour lui faire une farce. Car si au début, ils avaient rompus avec leur propre famille, il se trouvait que le frère de sa mère avait décédé et que sa mère s'était portée garante du petit garçon qu'il avait eut. Il fut comme un frère pour la petite Moneypenny et ont, pour ainsi dire, grandi ensemble.

Malheureusement, la vie réservait parfois aussi ses nuages noirs.
Si jusqu'ici, tout s'était bien placé, un malheureux accident se produisit et bouleversa la petite famille Moneypenny du comté de Cornouailles. Halloween avait neuf ans quand elle fut partie avec son père pour étudier quelques pictogrammes trouvés dans une grotte non loin de leur lieu d'habitation et ils se querellèrent pour une raison très subtile. Son père voulait qu'elle se coupe les cheveux, quant à elle, elle s'y opposait fermement. Lui faisant comprendre qu'elle n'avait pas le choix, elle se fâcha fermement contre lui, en prononçant distinctement cette phrase qui sonna comme une malédiction : "je te déteste". Le destin décida de la punir en faisant subir une crise cardiaque à son paternel, de sorte que cela fut trop rapide et la petite ne s'en aperçut pas tout à fait. En voyant le corps de son père inanimé, elle pensa tout d'abord qu'il lui faisait une farce pour lui remonter le moral et ainsi se réconcilier.
"Aller s'il te plait, c'est pas drôle!" lui disait-elle en restant persuadée de la blague qu'il lui faisait. "Papa, réveille toi!" Elle avait soupiré en admettant finalement sa défaite : "d'accord, je me ferais couper les cheveux!"
Mais il ne répondit toujours pas. Plus le temps passait, plus la panique s'installait dans le petit coeur de la blonde. Lorsqu'elle comprit, elle échappa un cri si fort que tout le comté avait du l'entendre. C'est ce qui alarma sa mère et son cousin qui, peu de temps après, l'eurent rejointe, la retrouvant en sanglots déchirant, incapable de prononcer le moindre mot. Et cela dura plusieurs jours. Plusieurs jours où elle ne cessa de pleurer. Lorsqu'elle s'arrêtait enfin, c'était seulement l'espace de quelques minutes avant de s'y remettre, se souvenant de la dernière phrase que son père avait emportée d'elle : "je te déteste". De plus, elle n'arrivait pas à se faire au deuil. Un être précieux avait disparu soudainement et cela sous ses propres yeux sans même qu'elle s'en rende compte. C'était insupportable et elle aurait échangé mille fois sa vie contre la sienne mais cela n'était plus possible.

Ce qui la sauva, ce fut le chant. La petite aimait chanter. Et bien qu'elle s'était coupée les cheveux très court après la mort de son père, elle s'était mise à chantonner chaque nuit en prière à son père. Elle finit par y prendre gout. Elle n'avait jamais vraiment chanté de sa vie, mais elle trouva là une voie plausible.
De plus, deux ans plus tard, elle reçu une lettre qui l'invitait à poursuivre ses études à Poudlard, la fameuse école de sorcellerie. La magie la distrayait un peu. Sa mère parvenait à lui rendre le sourire en lui faisant quelques jolis tours et lui promettant qu'un jour elle serait aussi une bonne sorcière, une même meilleure qu'elle.
Elle fut ainsi présente sur le quai de la voie neuf trois quart le jour même de sa rentrée où, le même soir, elle fut envoyée à Poufsouffle après avoir fait connaissance avec une jeune fille aux origines inconnues.  Les études se passèrent bien. Elle se plu à presque toute les matières, sauf la défense contre les forces du mal ou encore la divination, en revanche, elle excellait en histoire de la magie, étude des runes et métamorphose et était une bonne élève en sortilèges et potions.  Et si, vers la fin de ses études, elle était partie pour une carrière dans le journalisme, ce fut finalement dans l'enseignement qu'elle décida de se tourner, ayant effectué quelques jobs entre temps en tant que contrôleuse du Magicobus - c'était vraiment très amusant comme transport en commun! - avant de pouvoir intégrer à nouveau l'école, mais cette fois ci, plus en tant qu'élève.