Delia aurait du s'appeler Leveneza, qui veut dire Liesse, Joie. Un prénom choisi par sa mère qui espérait sans doute influencer le destin de son enfant. Ses parents, des sorciers purs sang, s'aimaient éperdument mais la famille de sa mère était contre leur mariage. Ils décidèrent donc de s'enfuir. Sans compter qu'ils avaient consommé leur amour avant leur union et que Adele était enceinte. Finalement, au dernier moment, elle la nomma Delia, un qualificatif rituellement accordé à la déesse grecque Artémis (déesse de la chasse), née dans l'île de Délos. Un choix qui présageait aussi de l'avenir de la petite fille quand on pense à la déesse qui régnait en maîtresse de la nature sauvage et des animaux. Mais ne nous attardons pas sur la mythologie.

Lorsque Delia vu le jour, elle fut accueillie comme un cadeau du ciel. Peu importe que le bébé ne fut pas un fils, les Calliope étaient heureux. Ils avaient leur maison non loin de la mer, s'étaient bien intégrés dans la ville dans laquelle ils vivaient. Tout était parfait, mais c'était sans compter sur l'oncle d'Adele qui n'avait pas supporté l'affront qu'elle avait fait à sa famille. Il retrouva sa trace, bien décidé à la ramener pour qu'elle épouse le fils d'un autre clan, comme prévu. Sa rage fut sans précédent lorsqu'il découvrit qu'elle avait un enfant. Il la noya sans aucune pitié, et il aurait sans doute fait de même avec la petite batarde si les pleurs et cris de cette dernière n'avaient pas attiré des habitants, dont Cilian Calliope. Il ne pu réanimer sa femme et devina sans mal ce qu'il s'était passé. Le soir même il s'enfuit à nouveau, de peur que l'on revienne tuer sa fille et parti s'installer dans une maison bien à l'écart, dans les bois qui ornaient une plage de galets, une des caractéristiques de Cornouailles.

Les années passèrent, Delia ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa mère. Son père lui avait compté qu'elle était tombée d'une falaise et s'était noyée. Sa mère lui manquait, enfin dans le sens où elle aurait aimé la connaître, mais on ne pouvait pas dire qu'elle était malheureuse. Elle ne manquait ni d'amour ni d'attention. Son père n'avait pas énormément d'argent mais ils avaient largement de quoi vivre. Ils n'ont jamais manqué de rien. La petite Delia s'épanouit donc au coeur de la Nature. C'est d'ailleurs là que la magie s'éveilla en elle. Son père pris cela pour une sorte de signe, ravi qu'elle tienne de lui.
Son père a toujours été passionné par les animaux tout autant que par les créatures magiques. Depuis son plus jeune âge il entrainait Delia avec lui dans ce qu'il appelait ses aventures.
L'année de ses sept ans fut celle qui révéla ses dons. Alors qu'elle se promenais dans les bois proches de la maison, elle entendit des bruits de sabots. Elle s'approchait aussitôt et découvrit alors ce qui ressemblait à un cheval en version "sombre". Ils se regardèrent un instant puis elle s'approcha doucement de l'animal pour le caresser. Il se laissa faire alors elle continua pendant de longues minutes. Elle qui avait toujours rêvé d'avoir une monture, elle espérait le garder ! Lorsque son père arriva, il se demanda ce qu'elle faisait à caresser le vide. Elle lui expliqua alors ce qu'elle voyait, ne comprenant pas pourquoi il ne voyait rien. Cependant il la cru et paru à la fois ravi et triste qu'elle puisse voir ce qu'il appela un Sombral. Malheureusement elle ne pu le ramener à la maison mais elle le revit souvent dans les bois.

A partir de là ce fut comme si la magie s'était éveillée en elle tel un volcan depuis longtemps endormi. Ses capacités se révélèrent petit à petit et elle semblait très douée au grand bonheur de son père qui s'empressa de m'apprendre les soins aux créatures magiques plus que le reste avouons le !

Ses journées étaient bien occupées, même certaines de ses nuits. Son père était un excellent magicien, bien qu'il ai eu des lacunes sur quelques matières qui l'intéressaient peu. Par exemple il n'était pas au point sur la magie de l'esprit et ne pu en apprendre grand chose à sa fille. A moins que ce ne fut qu'un subterfuge pour qu'elle ne puisse retrouver les souvenirs de la mort de sa mère.... Comme il n'était pas du genre bavard, sauf pour parler de créatures, on peut aisément deviner que c'est pour cela qu'elle maitrise la magie informulée.


Venons en à son adolescence ! Delia avait été appelée à Poudlard. Et oui, même caché au fin fond du monde, l'école les avait retrouvés. Au début elle eut terriblement peur d'y aller, tant elle était habituée à vivre loin du monde. Et surtout du monde des sorciers. Elle côtoyait uniquement les moldus.
Poudlard fut donc une réelle découverte et un changement total dans sa vie. Elle se fit des amis, appris des tas de choses. Tout compte fait Poudlard était génial ! Acceptée chez les Poufsouffle, sans aucun doute pour son caractère épicurien et loin de toute ambition, elle vivait pleinement cette nouvelle aventure. Jusqu'à la quatrième année où un Robert Calliope arriva. Enchantée à l'idée de découvrir un cousin, Delia pensait naïvement qu'ils seraient comme une petite famille au sein du château mais ce fut tout l'inverse. Il la traita de batarde et lui parla de l'assassinat de sa mère, comme si c'était sa faute. Choquée, elle finit par s'enfuir du château pour retourner chez elle pour tout raconter à son père, qui fut contraint de tout lui expliquer. C'est à ce moment précis que Delia cessa d'être naïve et trop confiante. A son retour à Poudlard, elle ne se laissa plus faire et surtout pas par son idiot de cousin.

L'année suivante, elle rencontra ses grands parents paternels. Ils étaient tellement heureux de la connaître enfin. Ils avaient tellement envie de rattraper le temps perdu, qu'ils la gâtaient toujours, ce qui n'était quand même pas pour lui déplaire. Elle aurait même pu devenir une gosse pourrie gâtée mais non, elle n'oubliait pas d'où elle venait. Enfin, d'où elle pensait venir. Car si son père avait peu de moyens, ce n'était pas le cas du reste de la famille.
Delia s'adaptait facilement. Charmeuse et délicate, elle était vite appréciée, comme si elle avait toujours fait partie de ce monde. Mais qui dit famille de sang pur riche, dit aussi mariage arrangé. Son père était contre mais sachant ce qui était arrivé à sa mère, Delia accepta.  Elle rêvait encore du grand amour, et voulait croire que parfois les arrangements peuvent apporter le bonheur. Tout ce qu'elle voulait c'était un homme quand même gentil et plutôt beau. Sa grand mère dans la poche, Delia eut la promesse qu'elle aurait un bon mari.

Seulement voilà. A dix sept ans, un été en voyage avec son père en Roumanie, alors qu'elle était dans l'une des forêts assez loin de chez elle à la recherche d'une créature, elle découvrit un jeune homme en proie aux loups. Elle parvint à les faire fuir et s'occupa de l'inconnu qui tenait une baguette brisée. Un sorcier donc. Elle ramena l'inconnu à son campement. Il resta inconscient pendant quelques heures, une blessure à la tête indiquait qu'il avait du tomber de cheval. Elle resta là à l'observer, se posant tout un tas de questions jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux. Là, ce fut comme si tout autour d'eux avait disparu. Elle avait l'impression d'être connectée à cet inconnu, ils se fixaient comme deux idiots. Ce fut lui qui brisa le silence en demandant si c'était elle qu'il devait remercier. Delia se croyait en plein coeur d'un des romans à l'eau de rose dont elle raffolait.
Ils passèrent trois jours ensemble, trois jours inoubliables. Delia savait maintenant de quoi son père parlait quand il évoquait les sentiments qui le liaient à sa mère. Gabriel ressentait la même chose mais il semblait que l'histoire allait se répéter : il était promis à une autre, comme la mère de Delia à l'époque. L'adolescente en eut le coeur brisé mais... peut être que Gabriel n'était pas le Bon ? Maigre consolation mais ils devaient être raisonnables. Après une nuit d'amour, elle chassa son beau sorcier. De lui elle ne garda qu'un dessin qu'il avait d'elle. L'amour est égoiste parfois, n'est ce pas ?
La vie continua malgré l'absence. En secret elle espérait que Gabriel la retrouve, et pour l'aider elle retourna souvent sur les lieux de leur rencontre mais il n'en fut rien. Elle fini par ranger le dessin pour avancer mais se refusa à le jeter.

Sans compter qu'à ses dix huit ans, ses grands parents décidèrent qu'elle était prête pour le mariage. Elle rencontra enfin son promis et là. Un sourire immense se dessina sur ses lèvres en reconnaissant les traits de son cher Gabriel. Elle était donc cette promise qu'elle avait tant jalousée. Elle était comblée de bonheur et Gabriel aussi.
Rapidement ils se lancèrent dans les préparatifs du mariage. ce serait tellement romantique !

Mais un mois avant leur mariage, Gabriel est envoyé à l'étranger par le Ministère de la magie (son employeur) pour une mission. Mission dont il ne reviendra pas. Un beau matin elle reçu une lettre du ministère lui annonçant la mort de son fiancé dans des circonstances tragiques lors d'une traque. Aussitôt son monde s'écroula. Ce fut comme si son coeur venait d'exploser en sa poitrine, elle ne pouvait respirer, tout semblait noir autour d'elle. Elle perdit connaissance, et se trouva alitée pendant des semaines.
Aujourd'hui encore, l'annonce de sa mort résonne encore dans la tête de la jeune femme.

Parlons justement d'aujourd'hui. Delia est célibataire, n'étant toujours pas parvenue à passer à une autre histoire. Elle a essayé pourtant, elle a eu quelques aventures mais elle ne parvient pas à s'attacher. Aucun ne la fait vibrer comme Gabriel.
Elle est professeur de soins aux créatures magiques à Poudlard depuis un an. Un métier qu'elle adore puisqu'il lui donne l'occasion de vivre de sa passion et de la partager avec ses élèves. C'est une professeure douce, à l'écoute, patiente, et même attentionnée avec ses élèves. Elle ne fait pas de différences entre les maisons. Elle apprécie les gens à leur juste valeur et non leurs couleurs.
Elle est toujours souriante, même si au fond elle n'est pas heureuse. En attendant une nouvelle aventure, elle vit un peu par procuration.