Absynthe regardait par-dessus son épaule, un garçon la suivait depuis le début de la matinée et elle en avait franchement marre. Brusquement elle se retourna et prit ce petit air de gamine qu'elle avait toujours lorsque quelque chose la tracassait. Le Poufsouffle s'arrêta net et la regarda, elle le fusilla du regard et pensa que c'était bien assez pour le faire fuir ce petit fouineur. Mais apparemment non. Il s'approcha lentement d'elle, avec des yeux un peu intimidés, il était mignon, et c'était bien ça le problème, elle pouvait se montrer impitoyable avec eux, pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait jamais aimé l'attachement et qu'elle préférait se la jouer croqueuse d'hommes.Ou tout simplement garce. De plus, elle était pressée et devait rejoindre Amy-Lee, une de ses rares et fidèles amies. Elle essaya de passer, mais le garçon lui dit « Je te connais de quelque part. » Elle se retourna et lui dit sèchement « Je suis pressé dégage de là et oui tu me connais, si tu n'avais pas remarqué je suis dans ta maison. Débile. » Il la regarda toujours, il était vide, aucune profondeur et Basynthe le ressentait, il n'avait rien de spécial, ce n'était qu'un débile parmi tant d'autres et il l'empêchait de retrouver une de ses amies dont elle avait besoin. Enervée, elle essaya de passer à nouveau, mais l'autre abruti lui barra la route en disant « C'est pas toi qui a des parents alcoo.. » Et voilà le poing de la jeune fille échappa à son contrôle et s'écrasa sur la face de son collègue de maison. C'était bien mérité, et pour se justifier elle dit à l'autre idiot « Désolé, je ne parle pas aux abrutis. » Puis s'en alla rapidement rejoindre la Serdaigle en se frottant la main. Pourquoi les gens s'efforçaient-il de lui rappeller à quel point sa vie était merdique et le bordel ? Oui ses parents avaient de graves problèmes d'alcoolémie. Et alors ? Elle n'avait besoin de personne pour le remarquer, c'était bien elle qui devait s'en occuper et pas les élèves ignorants et complètement écervelés qui se promenaient tranquillement dans les couloirs. Puis sa vie n'était pas merdique sans raison, elle avait perdu sa sœur, chose que peu de monde peut supporter, l'une d'elle Amy. En quelque sorte, la Poufsouffle avait trouvé en elle une grande sœur, une personne en qui elle pouvait avoir confiance, que ce soit à l'extérieur du château qu'à l'intérieur. Elle la rejoigna en s'excusant brièvement ne lui expliquant pas sa petite altercation avec ce garçon de Poufsouffle. Les gens de sa maison n'étaient-ils pas censés être les plus gentils et les plus compréhensifs ? Pas toujours apparemment. Mais ça ne l'avait pas chagriné, bien au contraire, elle était plutôt énervée, haineuse de voir de quelle manière on pouvait traiter les problèmes des autres. Mais une sortie à Poudlard allait sûrement lui faire beaucoup, beaucoup de bien ! Surtout en bonne compagnie, elle allait peut-être pouvoir parler de ses problèmes avec Amy et parler de ce garçon qui l'avait tant intrigué dans les toilettes des filles la dernière fois. Rien qu'en y pensant, elle sentit ses joues rosirent. Mais espéra qu'Amy ne remarque rien. Elles se baladèrent dans les ruelles, en principe pour acheter quelques petits trucs qu'Absynthe avait cassé lors de la rentrée, jusqu'à se trouver en face de la boutique de confiseries. La Poufsouffle avait toujours été une petite gourmande, c'était sa petite faiblesse.. positive si l'on pouvait dire. Et lorsque son amie lui proposa d'y aller parce qu'elle n'avait plus de chocogrenouilles et de caramels, elle ne se fît pas prier en disant « Mon dieu, je vais m'acheter un énorme paquet de dragets surprises. Le sucre ça fait du bien ! » Déterminée et excitée comme une puce, comme à chaque fois d'ailleurs qu'elle entrait dans le magazin, elle suivait Amy, qui plutôt triste lui dit qu'elle n'avait pas reparlé à Adair. C'était un sujet qui avait tendance à fâcher. Elle aimait ce garçon, c'était normale, il était plutôt beau et se connaissaient depuis un bon moment, mais quelque chose bloquait ces temps-ci. Absynthe n'avait jamais ressenti l'amour, peut-être un petit pincement au cœur, mais jamais avec un grand a. Alors our donner des conseils elle n'était certainement pas la meilleure conseillère, même peut-être la pire. Mais une chose était sûre, c'est qu'elle pouvait assurer que les mecs étaient des cons. Comment le prouver ? Regarder toutes les relations et voir qui se comportait le moins bien. Souvent c'était le garçon et Adair en était un non ? Mais c'était peut-être une vérité un peu crue à entendre, surtout sur l'homme que l'on est censé aimer. Alors Absynthe se retint de faire tout commentaire sur la nature humaine de l'homme et entra dans le magasin. Attrappa un panier et dit à son amie, essayant de l'aider, parce que c'était vraiment ce qu'elle voulait faire « Peut-être que tu devrais le confronter, lui donner aucune chance de pouvoir s'enfuir ou s'en aller. » Puis elle se dit que d'en parler comme ça c'était facile, mais peut-être plus difficile à réaliser, puisque après tout, parler à quelqu'un pour qui l'on devait avoir des sentiments ne devait pas être une partie de plaisir, alors furtivement elle ajouta « En fait je dis ça, mais ça ne doit pas être facile à faire. Tu as eu des nouvelles de lui ? Peut-être que quelque chose cloche aussi de son côté. » Mais une chose était sûre, c'est qu'Absynthe était observatrice et qu'elle connaissait plus ou moins Adair et qu'elle l'avait observait à la récréation. Il voulait parler à Amy-Lee, sans le vouloir. Quelque chose le torturait, ou peut-être pas. Peut-être que la Poufsouffle ne se faisait que des idées, mais elle tenta quand même « De toute façon je pense qu'il veut te parler, mais qu'il n'ose pas. Un de vous deux doit se lancer ! » Comme toujours c'était une belle parleuse, mais lorsque l'on parlait de ses aventures amoureuses, on ne pouvait pas dire que c'était très avancées.