Absynthe regardait au loin les gens s'allonger sur la pelouse, les couples s'embrasser, se câliner et elle se disait elle, que jamais elle n'aurait quelque chose comme ça. Le livre qu'elle tenait déjà depuis quelques minutes dans ses mains, claqua lorsque violemment elle le ferma. C'était horrible de voir l'amour sans pouvoir y goûter, c'était si frustrant et perturbant que la Poufsouffle en avait les joues rouges et la haine. Haine de devoir toujours se montrer distante et que c'était toujours elle qui devait être le marionnetiste, mais pas la marionnette. Cette idée la rendait toujours folle, pourquoi toujours vouloir tout contrôler quand il s'agissait des sentiments ? C'était quasiment impossible et pour la jaune et noire incompréhensible, mais elle était comme et même si elle voulait changer, d'une certaine façon elle ne pouvait pas, ne pas s'attacher, de pas aimer. Voilà ses deux règles qu'elle suivait parfaitement depuis déjà quelques années, elle avait fait quelques exceptions, mais elles étaient petites et c'était des personnes en qui elle pouvait entièrement avoir confiance. Une chose positive dans toute cette affaire, c'est qu'elle choisissait à merveille ses amis. Absynthe se leva et décida qu'il y avait trop d'amour dans l'air et elle voulait trouver un endroit seule, où elle pourrait réfléchir, s'énerver et fulminer contre elle-même. A force de toujours vouloir s'isoler, un jour elle pourrait mourir personne ne s'en rendrait compte. A cette idée elle leva les yeux au ciel, pourquoi toujours se faire des reproches ? Ne pouvait-elle pas avoir confiance en ses capacités ? En sa personnalité ? Mais non. Comme toujours. Ses parents eux ne l'aimaient pas pour ce qu'elle était, il ne l'aimait pas, un point c'est tout. Elle eut les larmes aux yeux quand elle repensa à quel point ça l'avait blessé dans sa tendre enfance, comme elle s'était sentie mise à l'écart, aucun enfant ne pouvait comprendre, même pas elle n'avait su quoi faire pour les empêcher de boire. Même à cette mission elle avait tout foutu en l'air. D'un cri elle tapa contre le mur d'un des couloirs. Elle se colla contre et se laissa glisser par terre. Cette nuit elle avait mal dormi, elle avait fait des cauchemars, comme toujours d'ailleurs, pourquoi devat-elle toujours repenser à la même chose, à la même personne ? A la mort. C'était horrible de dire ça, et de l'extérieur elle devait sûrement avoir l'air pitoyable, une fille qui se prend pour une victime, voilà ce qu'elle chuchota. Elle-même savait que c'était moche et vulnérable de se coller contre un mur et d'y pleurer. Énervée contre elle-même, elle se leva, essuya ses larmes et fit comme si de rien était, elle devait s'en aller, se cacher. Elle continua dans le long couloir en ne sachant même plus comment elle y était arrivée. Trop embrumée dans ses pensées elle ne percuta pas tout de suite qu'elle venait de pousser violemment quelqu'un. Elle regarda la fille de Serpentard et savait qu'elle allait se prendre une tornade sur la tête. Elle leva les yeux au ciel et continua sa route, après tout elle n'avait pas envie de se battre ou de parler à qui que ce soit, elle avait son moment déprime et il ne fallait donc pas la déranger. Un point c'est tout. Elle avançait, avançait sans savoir réellement où aller. Elle se retrouva dans le deuxième étages. Il y avait des toilettes presque abandonnées ici, aucune fille ne s'y aventurait et qu'est-ce que pouvait bien faire un garçon là-bas ? Puis quand elle entra en trombe, à peine avait-elle fait un pas dans les toilettes qu'un garçon l'attaqua verbalement. Elle le regarda et le fusilla ensuite du regard. C'était Gauthiers, un Serdaigle de sixième année, Absynthe n'arrivait pas vraiment à le cerner et c'était bien ça le problème. Elle ne savait pas trop comment se comporter avec lui, quoi lui dire, rester naturelle ? C'était facile à dire, mais pas facile à faire. Et de toute façon qu'est-ce qu'il foutait là ? Après tout c'était des toilettes pour filles, c'était plutôt à lui de lui foutre la paix si elle avait envie de faire pipi tranquillement, mais avant qu'elle ne réponde il justifia sa colère. Ah. Si c'était Mimi Geignarde, elle comprenait et ne dit rien. Après tout, ce fantôme pouvait se montrer franchement très agaçant. Elle vit quelques livres baignés dans l'eau, mais franchement elle s'en fichait complètement, non, elle était plutôt fascinée par les yeux du jeune homme qui la regardait. Oui, il la regardait elle. C'était un sentiment bizarre, peut-être de l'incompréhension ? De toute façon elle ne comprenait jamais rien. Mais lorsqu'il lui demanda ce qu'elle cherchait, elle se dit qu'il valait mieux être franche et parla pour la première fois « Et bien je cherchais de la tranquilitié, mais puisque tu es là, tu acceptes que je te tienne compagnie ? » Elle avait dit ça en souriant, elle n'était pas méchante, peut-être pas expressive, mais le garçon avait l'air d'avoir vécu, avait une histoire à raconter, et c'était les personnes comme ça qui la fascinaient. Puis en plus... physiquement il était loin d'être moche.

Absynthe ne savait pas vraiment pourquoi elle restait ? Etait-elle attirée par le garçon ? Indéniablement la réponse était oui. Mais pourquoi ? Elle n'avait jamais réellement senti de sentiments amoureux pour un garçon et l'attirance qu'elle pouvait avoir pour un n'allait jamais plus loin et elle avait beaucoup de mal à se l'avouer. En quelque sorte elle avait sa propre fierté et baisser la garde était pour elle un signe de vulnérabilité tout comme de faiblesse. Alors, elle ne comptait en rien lui montrer qu'il l'intrigué et qu'elle avait envie de rester. Un jeu de séduction ? Elle échaffauderait sûrement un plan, mais pour le moment elle voulait se détendre et elle avait dans l'idée que lui aussi voulait un peu de tranquilité. Mais avec cette folle de Mimi Geignarde dans ces toilettes, il était pratiquement impossible de pouvoir broyer du noir sans l'avoir en train de discuter ou tout simplement de pleurer .. comme une petite créature faible. Certes, il y a quelques minutes elle faisait la même chose, mais elle au moins avait le courage, ou la lâcheté dans d'autres termes de le cacher et de ne pas se montrer au grand jour. Tout d'abord, avant de ne dire quelque chose, la jeune fille fût étonnée de voir qu'il ne s'excusa pas. Après réfléxions elle se dit qu'en fait c'était peut-être normal, c'était un garçon et c'était bien connu qu'ils ne s'excusaient jamais par fierté et même la brune avait du mal à sortir ces mots de sa bouche qui se devaient être polis, mais plutôt difficile à dire. Alors elle ne lui en tenu pas compte, après tout elle ne le connaissait pas et il n'avait aucun compte à lui rendre ne serait-ce que de partager ces toilettes avec elle. S'il ne voulait pas, elle était prête à partir, mais bizarrement dans son regard elle voyait cette gentillesse, cette vulnérabilité tout comme dans ceux de la Poufsouffle, alors elle ne fît rien et ne parût pas étonné lorsqu'il lui dit qu'elle pouvait rester. Bizarrement elle l'appréciait sans même le connaître, il n'avait pas l'air d'un don juan, plutôt d'un gars qui n'a pas envie d'approcher de trop près des filles. Et c'était ce genre de garçon qui attirait, ou du moins qui intéressait la brune. C'était bizarre de vouloir l'impossible, mais c'était toujours ce qu'elle souhaitait, se compliquer la tâche, comme elle avait toujours fait depuis le début de sa vie. Lorsqu'elle était petite, il lui aurait fallu un appel aux services sociaux et sa vie aurait été sûrement bien plus intéressante, mais elle n'avait rien fait. Pourquoi ? Elle-même ne le savait pas et n'essayait pas de comprendre. Il lui dit qu'il s'entrainait à créer des potions et un sourire sincère se forma sur les lèvres de la Poufsouffle, il devait bien être le seul et il ne voulait certainement pas voir les talents cachés (désastreux) d'Absynthe dans cette matière. Elle n'y arrivait pas et comprenait pas comment on pouvait se passionner pour ça. Mettre des ingrédients dans un chaudron ça paraît si facile, mais d'expérience ça ne l'était pas et à ses BUSES elle avait eu droit à une note TROLL, et c'était d'ailleurs une des raisons pourquoi elle ne continuait pas cette matière. Mais maintenant qu'elle était là, avec lui, sa curiosité prit le dessus et elle eut envie d'en savoir beaucoup plus sur lui, il paraîssait si mystérieux et qu'avait-elle à perdre ? Un peu de dignité ? Elle paillerait le prix après tout. Avant qu'elle n'ait pu dire quelque chose il avoua que Mimi Geignarde était vraiment très énervant. Absynthe hocha la tête, combien de fois avait-elle entendu dire que ce fantôme était sûrement le plus agaçant de tous dans le château alors elle ne s'empêcha pas de dire « Elle sert à rien et veut se rendre importante. Il faut la laisser, elle s'en lasse au bout d'un moment.. il paraît. » La jeune fille avait dit ça d'un ton agaçé, c'était une née-moldue, les choses comme ça choquent aux premiers abords, et c'était vrai que la Poufsouffle avait été fasciné par ces créatures mortes, puis très vite dégoutée. Après tout, qui voudrait rester à vie dans un corps errant comme celui de Mimi ? A ce moment-même elle fît une grimace, surtout qu'elle vivait carrément dans des toilettes. Et s'amusait à passer par les tuyaux, plus dégoûtant comme vie perpetuelle, elle ne pouvait pas avoir. Alors obligatoirement elle devait s'ennuyer et donc chercher un peu d'attention, mais ce n'était jamais bien pris par la victime qu'elle choisissait. Absynthe n'avait pas bougé depuis quelques minutes, en fait depuis qu'elle était entrée dans la salle et cherchait toujours le regard du jeune homme, comme si elle se cherchait elle-même. Lorsqu'il lui proposa de faire des potions ensemble, elle fût satisfaite, elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle était contente, contente qu'il veuille bien d'elle dans son petit coin. Alors elle s'avança vers lui, mais hésitait à faire un pas de plus. Elle resta sur place, souria et dit « Et bien moi ça me va. Mais je te préviens, tu n'as jamais vu pire que moi en potions. » Absynthe s'avança, passa à côté du jeune homme et ramassa quelques livres qui trainaient par terre dans la flotte. Puis se tourna vers lui en disant « Tu veux qu'on commence par quoi ? » La Poufsouffle voulait avoir l'air sûre d'elle, alors que franchement, c'était tout le contraire.

Spoiler:

Absynthe se sentait très mal à l'aise, mais pas parce qu'elle était dans des toilettes des filles avec un garçon, mais parce que l'ambiance en elle-même était étrange. Elle connaissait Gauthiers, enfin ne lui avait jamais directement parlé, ou enfin pas vraiment dans une grande discussion, mais maintenant qu'elle était là, elle avait envie de fuir. Mais de rester aussi. La Poufsouffle avait envie de se taper la tête contre un des des tuyaux, pourquoi rendait-elle les choses si compliquées ? Elle avait envie de lever les yeux au ciel pour son propre comportement, mais ne le fît pas, ayant bien trop peur que le Serdaigle le prenne personnellement, même s'il devait bien se foutre se son avis ou de quoi que ce soit que puisse faire Absynthe. Et pourtant elle s'approcha davantage de lui lorsqu'il lui proposa de faire une potion de confusion. Qu'est-ce que c'était ? Le titre en révélait beaucoup, mais comment voulait-il lui faire préparer ça ? Il avait gentiment dit que lui se débrouillait pas mal et qu'à deux ils ne feraient pas quelque chose de mortel, mais ça se voyait qu'il ne l'avait jamais réellement vu avec un chaudron à la main. Une catastrophe ambulante, elle était involontairement capable de tuer quelqu'un avec un bézoard, alors qu'il est censé neutraliser un poison. C'était à peu près très représentatif de ses connaissances en cette matière, elle avait retenu ça et c'était à peu près tout. Un peu honteuse elle continua à feuilleter un livre sans grande conviction. En fin de compte ça l'amusait pas mal de savoir qu'elle était avec un garçon plutôt mignon, dans des toilettes à préparer des potions. Soudain elle se sentit bien innocente, ce n'était pas une délurée ou une libertine, loin de là, mais elle n'avait jamais non plus était une petite fille de cœur. De toute façon elle n'y pouvait rien, un traumatisme ça se réparait d'une façon ou d'une autre et elle s'était tournée vers la stupidité. Malheureusement c'était triste, mais franchement.. elle s'en fichait pas mal. Lorsqu'elle le vit énumérer et ramasser tous les ingrédients elle fût plutôt étonnée. Elle savait que c'était un Serdaigle et qu'il était donc indéniablement très intelligent, en fin de compte elle se dit que ce n'était pas vraiment étonnant, mais il était rapide, comme s'il la connaissait par cœur cette potion. Enfin ce filtre. Oh et puis merde, c'était la même chose. Elle s'assit par terre, malgré le fait que les dalles soient trempées et inconsciemment lui demanda « Pourquoi un filtre de confusion ? » Curieuse la petite. Pourquoi avait-il choisit cette potion alors qu'il pouvait en faire des milliers d'autres ? Peut-être parce que c'était rapide ? Sûrement. Ou peut-être pas trop compliqué ? Elle fronça les sourcils et sans le vouloir laissa encore une fois échapper « Tu te rappelles comme ça de tous les ingrédients ? T'es un Serdaigle, ça se voit. » La dernière phrase lui avait vraiment échappé. Ce n'était pas une critique et il ne fallait pas qu'il le prenne personnellement ou qu'il se dise qu'elle le prenait pour un gros intello ou quelque chose dans le genre. C'était juste qu'étonnament, tout ceux qu'entreprenaient les bleus et bronzes, ils le réussissaient à une vitesse éloquente. Elle avait d'ailleurs entendu des rumeurs comme quoi ils devaient résoudre une énigme pour entrer dans leur salle commune. Chose qu'Absynthe ne pouvait pas comprendre. C'était aussi compréhensible que de devoir continuer les potions pour elle avec son niveau. Enfin bref. Lorsqu'il lui posa la question de ce qu'elle ne pensait, sur les histoires de sang, sur son visage se forma un petit sourire narquois. Les sangs-purs, quelle belle bande d'hypocrites. Elle n'aimait pas se faire insulter, mais ça lui passait un peu par-dessus la tête, elle était contente d'avoir été choisi comme sorcière parmi tous ces moldus et s'en fichait complètement si elle n'était pas réellement d'une famille de sorciers. Parfois elle se disait qu'ils étaient une secte, ceux qui prétendaient être à la hauteur de leur magie. Alors, sincèrement elle répondit « Je m'en fiche un peu, je les trouve un bizarre ces co-sanguins et assez limités. » Après tout, c'était bien connu, ils se multipliaient pour garder leur sang pur, et pour ça ils devaient épouser des cousins lointains, ceux qui d'après la jeune Poufsouffle était de l'inceste, enfin un truc bien dégueulasse. Gauthiers lui expliqua qu'ils prenaient un peu la grosse tête et elle était complètement d'accord. Elle attrappa une plume qui trainait par terre et commença à jouer avec et dit « C'est stupide de se prendre pour quelque chose de mieux, alors qu'ils sont autant disposés de réussir que nous dans la vie. » Elle avait répondu ça avec un ton peut-être un peu trop impliqué à son goût. Elle disait qu'elle s'en fichait, mais au fond elle avait tendance à partir au quart de tour lorsqu'un l'énervait, ou de les ignorer, mais c'était souvent difficilement. Elle ne supportait pas l'idée d'être traitée de sous-race, comme si elle n'était rien, alors que franchement quelques Serpentards ne valaient vraiment pas mieux qu'elle. La Poufsouffle n'était peut-être pas un exemple, mais elle au moins aurait le choix de son mari et de sa famille et ne se faisait pas traîner dans des fiançailles insignifiantes. Mais une autre question lui trottait dans la tête, et elle avait envie de la poser au jeune garçon. C'était un né-moldu, il devait comprendre, être étonné de se trouver là, dans cette école. Alors, toujours en souriant, elle lui dit « Tu trouves pas ça bizarre d'être là ? Genre, il y a sept ans j'était dans une école complètement normale, et maintenant.. à Poudlard. » En quelque sorte cette école lui avait sauvé la vie, mais d'un autre côté ça l'avait éloigné de ses parents. A cause de ça elle culpabilisait, mais en fin de compte que pouvait-il bien faire de plus que ce qu'elle faisait déjà pendant les vacances. Elle releva la tête et posa la plume à ses pieds. Elle voulait capter le regard du garçon, parce que bizarrement il lui paraissait familier, elle le trouvait réconfortant.. et étonnamment confiant.