Absynthe s'était jetée par terre, elle pleurait, avait envie de mourir, avait envie de sauter contre la poitrine de son père, lui arracher son cœur et partir loin avec sa sœur. Mais maintenant ce n'était plus possible. Rien n'était plus possible. Elle voyait le corps inanimé de sa sœur sur le goudron, du sang coulant hors de son ventre, là où la balle l'avait touchée. Ils étaient sortis, toute la famille, pour aller à un restaurant, à l'époque Absynthe n'avait que six ans et pourtant elle comprenait très bien ce qu'il venait de se passer. C'était horrible et la jeune brune avait conscience que tout allait changer, déjà pour elle puis pour ses parents. Elle détestait son père de ne pas avoir réagit, de n'avoir rien fait, de ne pas lui avoir servi de bouclier. Une bande de voyous s'était approchée d'eux et voulait le porte-feuille des parents Vanderco, très têtus, il n'avait rien donné et les bandits avaient commencé à devenir violents. La mère d'Absynthe l'avait poussé derrière elle, juste à temps, mais sa petite sœur n'avait pas eu autant de chance et s'était pris un balle dans l'estomac et était morte quelques minutes après. Sous les yeux choqués de sa sœur et de son père qui pleuraient, tout comme sa mère. Absynthe avait rarement songé à la mort et on ne pouvait pas lui en vouloir, après tout c'était normal à six ans, on ne demandait pas vraiment grand chose à une petite qui était en plein aprentissage de la vie. C'était même un sujet tabou, qui restait très sérieux, et quel enfant de cet âge devait bien avoir à faire de ces horreurs ? Mais là, la petite brune ne pouvait pas nier ou tout simplement faillir l'incompréhension, la mort était devant ses pieds, prête à la traumatiser jusqu'à la fin de sa vie. Et c'est donc ainsi qu'elle a perdu sa sœur, une simple bêtises, ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment. Typique.

Absynthe flanait dans les couloirs de sa maison, elle regardait ses parents devant la télé, avec un verre de vin à la main pour sa mère et une bouteille de whisky dans celle de son père. Les choses empiraient et ils ne savaient même plus que leur deuxième filles vivait toujours. C'était un cercle vicieux, et l'alcool était devenu leur meilleur ami depuis déjà un an, depuis la mort de leur adorable fille. La jeune brune avait peur, faisait des cauchemars tous les soirs, mais ses parents ne venaient plus, ils s'en fichaient, restaient dans leur canapé à simplement boire et rien d'autre. Cela mettait Absynthe en rogne, elle détestait de les voir comme ça, devenir des larves, des choses qui ne peuvent même plus réfléchir et les gens à son école commençaient à se poser des questions, elle devait se débrouiller toute seule, avoir la tête sur les épaules, mais elle voulait être une petite fille comme toutes les autres, mais c'était évidemment impossible. Elle était à la limite et de voir son père se pencher à côté du canapé pour vomir était la goutte de trop. Le vase allait déborder, et elle avait bien été patiente de rester comme ça, naïve à croire qu'ils changeraient, que ce n'était qu'une petite passe, mais l'innocence d'une petite fille disparaît tout de suite tout comme sa confiance. Quelque chose de furieux venait de se réveiller en elle, une haine inégalable et elle se rendit compte qu'elle se sentait puissante, que quelque chose la portait et lorsque la télé explosa contre le mur, elle savait que c'était elle qui venait de faire ça. En se concentrant bien elle arriva à Renverser le canapé et ses parents tombèrent par terre. Tous les deux se levèrent mollement, mais Absynthe était bien trop perturbée par ce qu'elle venait de faire pour les regarder bouger comme des mollusques. Mon dieu, elle venait de faire de la magie en quelque sorte. Elle mit ses mains devant son visage et posa enfin son regard sur sa mère complètement perdue. Elle avait les larmes aux yeux, comme toujours d'ailleurs, c'était triste et pathétique à la fois. Même si Absynthe le comprenait, sa mère devait se montrer forte, ce n'était pas sa fille de huit ans qui devait se débrouiller seule et la petite brune en avait marre et cria à l'encontre de ses parents « Je vous hais, je vous hais ! » Puis elle était montée dans sa chambre et pleurait à chaud de larmes, mais quelque chose la rendait fière, elle avait fait quelque chose, toute seule. Plus tard elle saurait que c'était sa découverte de pouvoirs.

Absynthe regarda dehors, il ne faisait pas très beau, mais en Angleterre c'était tout à fait normal. Elle leva les yeux vers sa mère qui commatait sur le canapé avec une bouteille de whisky collée contre la poitrine. Son père était parti quelque part, loin sûrement, et ne voulait plus revenir. La brune s'en fichait, elle savait qu'aujourd'hui allait être un jour important, elle l'avait senti, elle le savait qu'elle serait sauvé et qu'on arrêterait de la traiter de fille d'alcoolique, que ce n'était qu'une passe et que bientôt elle aussi aurait droit au bonheur. Elle avait son doudou dans la main et regarda au loin, les nuages gris allaient bientôt annoncer de la pluie, mais un petit point dans le ciel se détachait de tout. Il avançait et Absynthe regarda encore de plus près et vit un hibou s'approcher de plus en plus vite de sa fenêtre. Impulsivement, la petite l'ouvrit et la ratrappa dans ses bras. Une petite lettre était accrochée à la pauvre bestiole, délicatement, la jeune fille la relâcha en ayant bien pris la lettre dans ses mains. Lorsqu'elle la lu, un sentiment très étrange l'avai conquise. Du soulagement. C'était donc ça, c'était pour ça qu'on l'appellait la folle, la sorcière à son école primaire, à l'époque la jeune fille n'avait pas beaucoup de répondant et aimait tout le monde il lui était donc impossible de se défendre et c'était bien pour ça qu'on se foutait de sa gueule. Mais la lettre venait de la délivrer d'un énorme poids, celui avec lequel elle devait se promener tous les jours dans la rue comme si de rien était. Dans sa tête ça faisait souvent « Bonjour, je m'appelle Absynthe Vanderco, j'ai perdu ma sœur à l'âge de six ans dans une fusillade, depuis mes parents sont alcooliques et s'en fichent de moi, depuis peu mon père est parti. Et vous savez pas quoi ? Je suis une sorcière et comme j'ai onze ans je vais à l'école de magie Poudlard. » Oui sa vie était un sacré foutoir. Drôle, parfois, pathétique, d'autre fois.

« T'as un problème sang-de-bourbe ? » Absynthe leva les yeux au ciel, elle avait quatorze ans maintenant et était à Poufsouffle. Sa vie dans le monde magique était plutôt bien, elle était égale aux autres, enfin d'après elle et ne voyait plus ses parents toujours aussi alcooliques. Ils n'avaient rien compris à cette histoire d'école de magie, mais au moins ce problème avait fait revenir le père de la brune dans la maison, et même si ses parents ne servaient à rien, elle était rassurée de savoir qu'ils étaient ensemble. Depuis déjà deux ans, la gentille et douce petite Absynthe avait fait place à une jeune fille plus sûre d'elle avec un vrai tempérament. Elle avait été envoyé à Poufsouffle, mais la maison des Serpentards ou encore des Gryffondor lui aurait sûrement mieux convenu. Mais elle ne pouvait pas en vouloir au choixpeau puisqu'à l'époque elle voulait être parmi des gens gentils, doux et sans défense et qui d'autre que les blaireaux pouvaient représenter ces particuliarités hein ? Enfin bref, elle avait appris à répondre, à se défendre, à rester seule telle une solitaire, mais c'était son choix. Non pas qu'elle était associable, au contraire, elle avait des amies et des petits-amis, mais ça lui faisait toujours du bien de se sentir libre, de pouvoir réfléchir et s'évader dans son monde de chanson et de musique. Lorsque le sang-pur, sans aucun doute venait de l'interpeller, la jeune fille leva les yeux au ciel, c'était pathétique. Toute sa première année et même sa deuxième elle avait cru que c'était mauvais d'être née-moldue, mais en fait non et maintenant elle n'avait plus peur de se battre ou de fermer le clapper à une personne et répondit donc tout simplement à l'encontre de la personne « C'est plutôt toi qui en a un. Tu ne veux pas aller cracher tes conneries ailleurs ? On a pas besoin de cons ici. » Puis lui fit un petit sourire mauvais, c'était tout ce qu'il allait avoir d'elle. Gentille, mais piquante s'il continuait à la titiller avec ça. Elle se racla la gorge et se tourna vers son assiette. Parfois c'était une furie et pouvait démollir une personne que ce soit physiquement ou mentalement, elle avait souffert et quelques personnes avaient cru bon se moquer de ses parents alcooliques, mais Absynthe les avait remis à leur place et avait même dû passer un petit moment à l'infirmerie après ce petit.. souci. Mais sinon elle était gentille, douce et souriante, quelqu'un avec qui on a envie de parler, même si elle était très lunatique. De toute façon elle ne se bat que lorsqu'il y a une injustice et à Poudlard il doit y en avoir au moins dix par jour.

« Je sais ce que tu ressens, crois-moi. » Absynthe pleurait dans les bras de son meilleur ami, l'ultime, le meilleur, celui à qui elle pouvait tout dire. Elle venait d'avoir un horrible cauchemar et l'avait trouvé dans la tour d'astronomie parce que c'était son endroit préféré la nuit. Elle s'était réfugiée dans ses bras, elle avait pensé à sa petite sœur qui aurait dû avoir quatorze ans maintenant. Elle s'en voulait, mais ne savait pas pourquoi. Parce que ça avait été sa jolie petite sœur à la place d'elle ? Enfin bref, Absynthe tremblait et ne savait pas comment faire pour penser à autre chose, pour pouvoir passer à une autre étape de sa vie sans que le passé la ratrappe. Elle savait ce que ses parents enduraient, une torture et ils buvaient pour boire et ne savaient même plus pourquoi ils s'étaient consolés là-dedans. Et quand ils étaient encore sobres le matin, ils niaient tout, comme si de rien n'était puis s'allongeaient sur le canapé et buvaient comme des trous, de quoi traumatiser une enfance. Et même sir Absynthe ne le montrait pas, elle n'en pensait pas moins. Même si elle ne voulait pas passer pour la victime, elle en était quand même une. Elle avait besoin d'affection, qu'on lui dise qu'on l'aime, car elle ne l'avait encore jamais assez entendu. Elle se serra encore plus contre le torse du jeune homme et dit en reniflant « Merci d'être là, merci de me soutenir, enfin merci d'être toi. » C'était en quelque sorte ses petites déclarations d'amitiés qui se faisaient très rares, mais qui étaient d'une sincérité inégalable. Absynthe avait toujours été honnête et franche, c'était une de ses qualités, tout comme sa loyauté et elle n'était pas prête de changer, tant qu'elle avait ceux qu'elle aimait et qu'elle ne les perdait pas ! Tout s'arrangerait, et le monde magique, Poudlard, avait éré un si bon départ, pourquoi s'arrêter à mi-chemin ?