« Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. »

Il y a ces étoiles, ces jolies lumières, les étreintes, les caresses, la première bouffée d'air, les premiers cris. L'éveil. Lucie était un miracle, un cadeau de la vie pour ses parents qui essayaient depuis des années et des années de fonder une famille. Fort heureusement la médecine moldue avait aidé ce couple solide dans ses tentatives. Lucie était une petite étoile, dont la brillance était entretenue par un amour inconditionnel et de solides valeurs. Sa mère sorcière, son père moldu, il n'y avait aucune place pour le mépris des uns ou des autres. Certes descendants d'une grand famille dont la future belle femme porterait le nom, cette branche de la famille Delacroix vivaient simplement et modestement. Les aptitudes magiques de la fillette se manifestèrent dès qu'elle eut six ans d'une façon toujours douce et sans gravité, elle ouvrait et fermait des fleurs dans la paume de sa main, maintenait en suspension des flocons dans l'air, amenait des oiseaux à se poser sur ses épaules. Sa mère lui vantait toujours de se comporter comme une petite princesse et sa fille était ravie de la comparaison. La petite Française grandit avec une éducation sorcière et moldue, apprenant la grammaire et l'histoire Française tout autant que les règles de la vie dans la société magique. Elle alla à l'école avec tous les autres enfants jusqu'à ce que vienne l'année de ses seize ans où elle obtint sa place au sein de l'école de Beaux-Bâtons.

Elève ni brillante ni cancre, elle se posa entre deux feux pour avancer à son rythme, développant par ailleurs une attirance certaine pour la botanique et les défenses contre les forces du mal. Même à Beaux-Bâtons, on vantait souvent les mérites du grand Harry Potter, mais l'héroïne locale n'était autre que Fleur Delacour et toutes les filles du collègue magique avaient pour ambition d'un jour lui ressembler. Espérance n'en fit pas réellement partie, car elle savait fort bien, de rumeurs ou de dires de ses parents, que la semi-vélane en son temps avait un sacré caractère qui ne seyait pas à la jeune fille. Durant ses études, elle développa un solide caractère qui lui permettait de toujours garder les pieds sur terre et qui l'incitait à prendre davantage soin que les autres. Presque boudinette, l'adolescence ne lui réussit pas de suite, mais elle ne se sentait pas moins bien lotie que les autres ; A éfaut de ne pas avoir de petit copain et de pouvoir s'en vanter, elle avait des amis fidèles et une famille soudée qui l'aimait. Elle réussit ses buses et enfin ses aspics comme on les appelerait en Angleterre sans jamais aucune note sous la moyenne.

Mais l'étoile dût quitter l’innocence et briller dans le monde sans la protection de ses mentors. Elle devint une femme magnifique, selon l'avis de ses amis, qui gardait encore parfois l'extravagance d'une gamine. Elle décida de se tourner vers une branche de la magie qui lui correspondait bien. Elle voulait garder un contact fort avec les gens et faire en sorte d'aider son prochain, aussi prit-elle la décision de s'engager vers une formation de médicomage, toujours dans le sud de la France où se trouvait son ancien collège. D'abord anti-potions, elle dût se rendre à l'évidence que la matière avait aussi ses avantages et qu'il suffisait de penser comme lorsque l'on cuisinait. Bien que ne l'aidant pas vraiment, cette façon de penser lui permit de ne pas décrocher et même de s'améliorer dans le domaine jusqu'à exceller. A la fin de ses études, elle trouva un poste après des mois de recherche dans un petit hôpital sorcier dans les Alpes. Bien que n'étant pas plus ambitieuse que ça, ce travail loin de tout l'ennuyait et il n'y avait pas encore assez d'action à son goût ; elle voulait faire bien plus et aider plus de gens, sauf qu'elle était un peu lassée de voir toujours les mêmes choses.

Elle prit la décision de quitter la France pour l'Angleterre où elle était sûre de pouvoir repartir du bon pied. D'abord dans l'impasse car elle ne parlait presque pas Anglais, elle prit des cours pendant six mois et s'améliora nettement. A vingt-ans, elle décida de postuler pour un poste de médicomage à l'hôpital de Ste Mangouste. Après un entretien assez corsé, elle eut la chance d'y être embauchée et le changement était radical. Au moins, elle ne voyait plus le temps passer. Mais le réel accomplissement de sa vie était désormais clair dans sa tête : Un jour, elle travaillerait à Poudlard en tant qu'infirmière, au plus près des élèves, de la nouvelle génération après la sienne. Pour le moment du moins, et jusqu'à ce jour, elle demeura une jeune femme douée et à l'écoute de ses patients, qui aimait par dessus tout les séances avec les enfants, pour enfin entendre de nouveau leurs petits rires.