i love you, more than anything, you're my life, my desire, my reason

   La nuit était tombée depuis plusieurs heures, Darcy dormait profondément, c'était bien la première fois que ça lui arrivait. Il avait eut tellement de mal ces derniers temps à trouver le sommeil qu'il s'était demandé s'il parviendrait à fermer l’œil un jour. Lucie y était sans doute pour beaucoup de chose. Elle était revenue dans sa vie sans prévenir, mais ça lui faisait tellement de bien. D'ailleurs, elle était à côté de lui et devait sans doute dormir aussi. L'infirmier avait un bras autour de la taille de la brune et s'était enlacé à elle, après leur début de nuit romantique et passionnée. Ils étaient revenus de la garden party de St Mangouste, n'en pouvant plus d'être là-bas. La mère de Darcy était trop loin de la chambre pour avoir entendu quoi que se soit, c'était l'avantage d'avoir hérité d'un si grand manoir.

Le jeune homme songeait et comme à chaque fois il voyait son père en rêve. Il le voyait toutes les nuits pratiquement depuis sa mort et le rêve changeait souvent. Là c'était plus un cauchemar. Darcy était dans une pièce circulaire, qui ressemblait à un tribunal, n'ayant jamais les pieds dans un tel endroit il s'était demandé ce qu'il faisait là, le rêve avait l'air réel et pourtant il savait très bien qu'il rêvait. Il s'avança vers une esplanade où sont père parlait avec un autre homme, sans doute un auror. Il essayait d'aller le rejoindre, mais il y avait toujours quelque chose qui l'en empêchait. Il voyait alors les mangemorts débarquer et lancer un éclair de lumière verte, puis son père tombait et il criait avant de se faire lui-même tuer.

Il se réveilla brusquement en sursaut, avec la sensation d'avoir fait une chute étrange et une boule au ventre qui l'empêcherait sans doute de se rendormir. Il essaya de ne pas réveiller Lucie, se leva et quitta la chambre. Le couloir était sombre, mais il avait tellement parcouru ces lieux qu'il pouvait le faire les yeux fermés. Ses pas le menèrent directement dans le bureau de son père, il n'y avait pas mis les pieds depuis sa mort et cet endroit ressemblait à un sanctuaire, il savait que sa mère y venait souvent lorsqu'elle était plus triste,  mais lui n'avait jamais voulu y mettre les pieds, de toute manière il n'en parlait pas tellement, jugeant que ça ne le ferait pas revenir, cependant il souffrait énormément de son absence.

Darcy parcourut la pièce avec un étrange sentiment de culpabilité. Il n'avait jamais vraiment montré son affection, ni même le fait qu'il appréciait son père et pourtant il l'appréciait, mais son père non plus n'avait jamais vraiment montré ces sentiments. La pièce était comme dans son souvenir, la grande bibliothèque n'avait jamais servit, seulement à lui qui venait là en cachette le soir lorsqu'il était gamin, mais son père ne lisait pas beaucoup, c'était pour décorer disait-il. Il y avait quelques instruments que Mr Davenport utilisaient en tant qu'auror, des détecteurs de magie noir pour la plupart et le bureau qui trônait fièrement près de la fenêtre. Darcy s'avança et passa ses doigt le bureau comme s'il avait le droit de le faire pour la première fois, son père détestait qu'il vienne ici, alors c'était toujours comme un défi d'être là.

L'infirmier s'installa sur la chaise et se mit à fouiller dans les tiroirs. Il n'y avait rien de particulier, jusqu'à ce qu'il appuie accidentellement sur un  bouton. Il vit alors la bibliothèque s'ouvrir comme une porte. Intrigué il se leva et alla voir. Derrière la bibliothèque se cachait un espace réduit qui était occupé par des livrets noirs avec sur leur côté une date pour chaque livre. Darcy ouvrit la porte en grand et attrapa le premier qui portait la date de son anniversaire et plus particulièrement de sa naissance. Il ouvrit le livre et se rendit comte qu'il s'agissait d'un journal, c'était tous des journaux. Le jeune homme lu les premières lignes, son père ne parlait que de lui. Comment avait-il pu gardé ça pour lui? Il balança le premier journal dans la pièce, il ne comprenait pas pourquoi son père ne lui avait rien dit, puis il chercha plus loin et attrapa celui dater de ses onze ans. Darcy comprenait de moins en moins la logique de son père, il était furieux qu'il ne lui ai jamais dit ce qu'il avait écrit, ni même montré quoi que se soit qui puisse le consoler. Il balança à nouveau le bouquin et en chercha vivement un autre sentant la rage et la tristesse monter encore plus en lui. Quand il trouva le journal que son père avait tenu l'année de ses vingt ans, l'année où il avait décidé de s'en aller, ce fut la goutte qui fit déborder le vase. En lisant ce que son père écrivait sur lui, les larmes coulèrent le long de sa joue alors qu'il s'accroupit et se posa au milieu des autres livres qui jonchaient le sol.

C'était la première fois qu'il craquait depuis la mort de son père et ressentait le besoin de se lâcher un peu. Il n'aimait pas se sentir si faible, mais là ce n'était plus de son ressort de faire le fier et puis il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'on le surprenne là, la chambre étant au bout du couloir et puis qui pourrait lui en vouloir de toute manière, il avait bien le droit, sans son père il n'aurait jamais été là, mais savoir qu'il avait été fier de lui sans jamais lui dire le rendait malheureux alors il ne se priva pas de pleurer en silence, jusqu'à ce qu'il entendent des pas venir vers le bureau, songeant qu'il s'agissait de sa mère il essuya ses larmes et se releva tournant le dos à la porte qu'il entendit s'ouvrir et lança rapidement un :

« Ouai je sais, je vais ranger.»
   

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 Ce n'était pas sa mère qui était là, il avait cru parce qu'il ne l'avait pas entendu beaucoup venir. Il s'essaya rapidement les yeux quand il entendit la voix de Lucie. Il n'avait pas envie qu'elle le voit pleurer, pas maintenant, pas maintenant alors qu'elle était revenu, alors qu'il devrait être heureux et qu'il était qu'elle soit revenue, mais il était malheureux à cause de la disparition de son père. C'était d'ailleurs la première fois qu'il pleurait depuis sa mort. Jusque là il s'était abstenu. Elle eut l'air surprise et s'était approché de lui. Darcy la laissa faire, de toute manière il n'avait ni l'envie ni la force de la repousser et après s'être retrouvé ça serait stupide de la perdre une troisième fois.
Elle avait sans doute eu raison de revenir, il avait besoin de sa présence pour aller bien, il avait besoin de son amour pour être rassuré, parce que jusqu'à maintenant il n'avait pas grand monde, à part Alecia peut-être, mais cette dernière avait eu d'autres souci en tête et il n'avait pas voulu la déranger. Il faudrait qu'il la remercie d'ailleurs d'avoir faire revenir Lucie. Sans elle il ne serait pas là aujourd'hui.

Le jeune homme posa sa tête sur l'épaule de la brune et la serra dans ses bras, tenant toujours le journal dans ses mains. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi son père lui avait caché sa fierté, pourquoi il ne lui avait jamais montré ses sentiments alors que visiblement son fils comptait pour lui, même si ses choix ne lui avait pas toujours plus, face à lui il avait toujours été dur et parfois cruel et là Darcy avait découvert la face que tout le monde aimait chez lui, mais que lui son propre fils ignorait. Il essuya ses larmes et regarda Espérance en lui tenant la main puis lui dit :

« Je me suis trompé sur son compte. Il semblerait qu'il n'était pas aussi cruel qu'il en avait l'air.»

Il lui montra le journal, et le lui tendit, sur la page que Darcy lui indiqua elle pourrait lire ce qu'il avait lui-même découvert ou son père disait: « Il a vingt ans aujourd'hui, vingt et déjà parti. Je crois que j'ai fais une terrible connerie en le laissant s'en aller. Il est sans doute mieux là-bas, sans moi derrière pour le rabaisser. C'est parce que je l'aime que je lui fais tout ça. Il est intelligent, très intelligent et brillant, même pour infirmier, ce job lui va parfaitement ...» La suite continuait sur l'autre page et il sentait qu'il allait de nouveau fondre en larme s'il lisait la suite.

«Ça fait de moi un idiot? D'avoir toujours été … distant avec lui? De l'avoir toujours détestés? Comment j'aurais pu savoir? Pourquoi il ne m'a jamais rien dit, jamais rien montré? J'étais toujours le dernier à qui il parlait, le dernier pour tout, jamais assez bien. Je n'y comprends plus rien.»

Darcy était perdu. Comment avait-il pu loupé tout ça, ils auraient pu si bien s'entendre en fin de compte et ils avaient tout gâché. Il était à présent en colère et avait très envie de balancer quelque chose contre les murs, ça lui faisait du bien terme général, mais il savait que s'il s'y mettait tout la pièce y passerait. Il glissa ses doigts dans ceux ce Lucie espérant que cette envie lui passe.
 

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Darcy était partagé entre un mélange de rage et de culpabilité, la culpabilité du survivant peut-être, ou était-ce simplement le fait qu'il se sentait coupable de n'avoir jamais été à la hauteur, d'avoir toujours dis du mal de son père alors que ce dernier s'était simplement montré distant et secret. Il s'en voulait surtout de ne pas avoir compris son petit jeu, d'avoir été si odieux avec lui, mais comment aurait-il pu savoir ce qu'il en retournait alors que ce dernier lui montrait si peu d'affection, autant en publique qu'en privé. Il n'aurait pas pu deviné tout simplement et Lucie avait raison avec des si on pourrait refaire le monde ou mettre Paris en bouteille comme disent les Français. Ce qu'il allait faire ? Il n'en avait aucune idée.

« Je ne sais pas ce qu'il faut que je fasse. Je suis largué. »

Ce n'était pas si terrible finalement de craqué face à Lucie, ça avait même quelque chose de réconfortant, de pouvoir la sentir contre lui et de sentir qu'elle était là pour lui, c'était agréable. Il ne se sentait pas seul et c'était important pour le jeune infirmier de ne pas l'être, lui qui avait tellement peur de la solitude. Des souvenirs heureux avec son père, il y en avait eu très peu, même très jeune il n'avait pas manifesté son désir d'être père, sauf peut-être de rares fois où il lui avait offert des cadeaux qu'aucuns autre n'aurait pu rêver et à l'époque il avait cru qu'il essayait simplement de l'acheter, mais à présent il ne savait plus très bien ce qu'il fallait croire. C'était rassurant de savoir qu'elle serait là et il se demandait pourquoi justement elle était venue si tard. Il n'osait pas tellement poser la question ce n'était pas très approprié et il n'avait pas envie d'une dispute, loin de là. Ils avaient quelque chose à construire, c'était une évidence.

« Je t'aime Espérance. »

C'était la deuxième fois qui le lui disait et cette fois il espérait très sincèrement qu'elle ne s'enfuit pas en courrant comme la dernière fois, enfin c'était lui qui était parti, mais elle avait manifesté une désapprobation qui l'avait passablement touché et blessé alors il n'avait jamais chercher à la revoir, mais il n'était pas mécontent qu'Alecia lui ait parlé, il faudrait qu'il la remercie avec une grosse boîte de nougat pour lui avoir apporte ce rayon de soleil dans sa vie si triste ces derniers jours.