Il était rare que je me réveille avec beaucoup d'énergie. J'étais en forme aujourd'hui et fort heureusement car ma matinée était chargée de cour et j'avais des devoirs en retard. Je n'étais pas le genre d'élève qui anticipe leur devoir, qui en font un peu chaque jour, je le fais toujours au dernier moment. Et lors du cours de potion se matin, j'avais complètement oublié qu'il fallait rendre un devoir écrit. Faut dire je ne voyais pas l'intérêt de devoir le faire, pour moi la potion c'est de la pratique, pas besoin d'écrire quelque chose. On manipule juste les ingrédients. J'en avais pour toute l'après-midi ne l'ayant pas du tout commencer. Je me mis donc au travail après avoir mangé dans la grande salle le midi. J'étais avec deux amies de Serdaigles, on s'était donné rendez-vous à la bibliothèque pour le faire. Le devoir a rendre était assez long et cela nous pris du temps à le faire. Lorsque j'eus enfin finis de répondre à la dernière question, je remarquai l'heure. Il faudrait que j'aille lui rendre. Le professeur Sullivan n'avait pas fait attention à qui avait rendu sa copie ou non. Il fallait juste que j'aille la déposer sur son bureau sans qu'il ne le voit et avant ce soir car il était du genre à corriger rapidement les copies.

Après avoir salué mes amies, je partis en direction de la salle de classe. Elle était vide et aucun signe du professeur. C'était l'heure d'une pause en attendant le prochain cours, heureusement comme ça je n'avais aucun mal à aller rendre la copie sans qu'il ne le sache. Je m'approchai de son bureau et chercha l'endroit où la déposer.

'' Et voilà, c'était un jeu d'enfant''

Dis-je en murmurant. J'étais fière de moi, tout avait été fait discrètement, il faudra vraiment que je fasse attention pour les prochaines fois. Que j'arrête d'oublier de rendre mes devoirs. Je quittai la salle des potions et vit un groupe de Serpentard de 7ème année qui se rendait en direction de la salle. Surement leur prochain cours. Qui dit 7eme année dit..Maxwell. Et je n'avais pas du tout envie de le croiser. On ne s'était pas vue depuis notre conversation dans la salle commune. Et c'était mieux ainsi. Je tournai dans un couloir et m'appuya contre le mur, attendant que l'heure de retourner en classe arrive. Je n'avais plus cours, je pouvais donc attendre que tous les 7emes années ne soient pas dans les parages pour partir.

La fin des cours retentit dans un grand fracas de chaises et de fournitures qu'on rangeait dans les trousses. Maxwell se leva une fois que la moitié des élèves avaient quittés la salle. Il s'étira, c'était que mine de rien cela lui donnait presque des courbatures à toujours être assis non-stop. Il rangea rapidement ses affaires, il fallait noter qu'il était le seul à le faire en silence. Puis après avoir lancé un coup d’œil à ses notes il se rendit auprès du professeur. Plusieurs questions plus tard il était enfin dans le couloir. Dans ses bras il tenait ses livres de cours dont une feuille où il venait de noter plusieurs ouvrages qu'il valait mieux qu'il lise. Il se rendit alors à son prochain cours, le cours de potions. Sans se dépêcher, il suivit deux de ses camarades qui l'avaient attendus. Ils discutèrent sur le chemin, enfin Maxwell ne participait pas à la conversation qu'il jugeait trop ennuyeuse et sans intérêt pour qu'il s'y prête même un peu. Mais il écoutait d'une erreur en faisait mine d'être dedans.

Vu de l'extérieur il avait sans doute l'air totalement intégrer au groupe : riant lorsqu'il le fallait, plaisantant pile au bon moment. C'était un élève comme d'autres, assez drôle pour faire rire ses camarades, assez beau pour attirer le regards de certaines filles et pourtant assez machiavélique pour faire trembler bien des âmes... surtout les faibles et les idiots. Et en parlant de faible et idiot, il aurait juré avoir vu une longue chevelure blonde filait au coin du couloir. Il pencha la tête sur le côté et esquissa un sourire, bien qu'il n'en était pas certain il allait s'en assurer. Une petite excuse et il filait en direction de l'intersection, enfin, il y allait lentement sans se presser. Ses pas étaient légers, on aurait presque eu l'impression qu'il s'agissait d'un serpent. Silencieux, furtif, il se glissa jusqu'au bord du mur. Un regard et sa pensée de confirma il s'agissait bien d'Ornella. Elle était là, contre le mur. Il la fixa un long moment jusqu'à ce qu'elle le remarque. La jeune serpentard avait le don d'éveiller en lui ses pires instincts. Notamment son sadisme qu'il avait rarement l'occasion d'exploiter.

- Mademoiselle Sanders, vous attendiez quelqu'un ? Moi peut-être ?

Un sourire moqueur, un regard sombre, il l'observait toujours. Elle était toujours si amusante à effrayer. Il se souvenait parfaitement de leur dernière discussion, cela remontait à la salle commune. Il  avait découvert son petit secret et en plus de ça elle avait osé prononcer des mots qui lui avaient déplu au point qu'il avait décidé de devenir plus cruel encore. Il s'approcha, un coup d’œil aux lèvres d'Ornella et un nouveau rictus se forma sur son visage. Il savait qu'elle avait du y penser encore et encore depuis la dernière fois, ce baiser qu'il lui avait volé. Elle devait le détester plus encore qu'avant. Oui, après tout non seulement il avait toujours le dessus sur elle mais en plus il connaissait désormais son secret. Elle devait le haïr et plus sa colère augmentait plus elle devait se rendre compte de sa faiblesse. Et plus elle était faible et plus elle avait peur. Et plus elle avait peur et plus c'était amusant de jouer avec elle. Le plus drôle était sans l'ombre d'un doute de savoir qu'elle avait certainement aimer ce baiser qu'il lui avait volé. Oui, elle qui se croyait tellement irrésistible était indubitablement attirer par lui... ou il se fourvoyait ? Non, Maxwell Strauss ne doutait pas une seule seconde des hypothèses qu'il mettait un malin plaisir à imaginer.

- Ne me dîtes pas que je vous ai manqué.

Il était ironique bien sûr. Il fixait toujours Ornella, un peu comme un serpent regarderait sa proie. Est-ce qu'il cherchait à l'hypnotiser ? On aurait pu le croire. Il s'approcha encore, tellement près qu'il se demanda si elle n'allait pas reculer ou partir en courant. A moins que la peur ne l'empêche de bouger, cela n'aurait pas été la première fois. Il approcha son visage du sien. Il voulait juste lui faire peur, qu'elle croit qu'il allait encore l'embrasser ou pire... qui savait ce dont il était réellement capable ?

- Alors, tu as réfléchi à ce que tu allais faire pour que je garde le silence sur... ton petit secret.

Il lui avait déjà dit ce qu'il désirait, enfin, il plaisantait mais elle ne l'avait pas vraiment compris comme ça. Il la regardait, elle tenait dans le creux de sa main, totalement impossible pour elle de fuir. Elle n'avait que deux choix, laisser son secret partir en fumée ou obéir à tout ce qu'il pouvait lui demander. A moins qu'elle ne trouve autre chose pour qu'il se taise.

Il suffisait juste d'attendre que tout le monde rentre dans la salle de potion et je pourrais continuer mon chemin sans avoir le risque de le croiser. Deux semaines que je ne l'avais pas vu et c'était une bonne chose. Il n'est pas facile d'éviter une personne qui est dans la même maison que soi mais par miracle, j'avais réussi. Je finis par avoir une drôle de sensation. Comme si quelqu'un était proche de moi à m'observer, pourtant je n'avais rien entendu. Je finis par tourner la tête et ressentit l'envie de fuir. Il ne fallait pas que je lui donne ce plaisir, il serait trop ravis de me voir partir. Je ne pus m'empêcher de sourire en entendant sa phrase, malgré le fait qu'il soit énervant, il était marrant. Penser que je l'attendais, comme si j'avais envie de le voir. Je fermai un instant les yeux et soupira longuement, essayant de rester calme. Je lui en voulais pour le baiser, car je n'ai pas cessé d'y penser et car cela ne m'avait pas déplu mais ça je ne lui avouerais jamais.

’’ Bien sûr que si, tu sais à quel point j’adore te voir. Lorsque tu es loin de moi je me sens si mal.’’

Lui répondis-je ironiquement et avec un petit sourire. Voulant qu'il comprenne que je pense le contraire. Je m'étonne moi-même. J'arrive à reprendre le dessus, à ne plus avoir peur et à lui tenir tête. Ne plus me laisser faire. Malheureusement cela fut de courtes durées. Lorsqu'il s'approcha de moi, je finis par vite oublier ma nouvelle résolution. Comme la dernière fois, juste sa posture et sa manière de me regarder ne me rassurait pas. Comment ai-je pus oublier ça ? Le fait qu'il m'ait embrassé m'a complètement fait oublier que je devais trouver quelque chose en échange de son silence. Je commençais à paniquer à l'idée qu'il pouvait, là à tout moment, dévoiler mon secret. Mon regard se posa sur lui et je regarda un instant ses lèvres. Il fallait que je m'arrête tout de suite, je n'avais pas le droit d'avoir envie qu'il m'embrasse de nouveau. Je posa ma main sur lui et le poussa un peu, voulant mettre de la distance entre nous car je n'arrivais pas à parler.

’’ Je n’ai pas encore trouvé d’idée….mais au final à quoi bon ? A quoi cela va te service de dire à tout le monde mon secret ? tu sais quoi...cela met égale, dit le si ça t’amuse. J’assume maintenant !’’

Le mensonge est plutôt facile, il suffit de parler avec une voix sûre, le regardait droit dans les yeux et essayer de paraître sérieuse. Reste plus qu’à espérer qu’il me croit. Car réellement, cela ne m’était pas égale, je tremblais presque à l’idée qu’il puisse le dire. Et puis je prenais un risque en lui disant ça, il pouvait me prendre au mot et se mettre à l’annoncer aux autres.

Plus elle essayait de se montrer forte et sûre d'elle et plus Maxwell avait envie de briser les forces qu'elle mettait en oeuvre pour rester debout face à lui. Ce qui était amusant c'est qu'elle fermait les yeux et inspirait dès qu'elle voulait se reprendre, chose stupide à faire. Maxwell n'avait plus aucun doute sur le fait qu'elle avait besoin de ça pour lui adresser la parole : se donner du courage, se concentrer pour ne pas fuir... pathétique. Une phrase et un petit sourire, il lui avait tendu la perche pour qu'elle le frappe croyait-elle ? Non, il avait juste fait en sorte qu'elle marque un point avant de perdre le match, c'est que mine de rien le Serpentard aimait donner de l'espoir avant d'écraser ses adversaires. C'était tellement plus amusant de voir son visage s'éclairer d'un sourire avant que celui-ci ne disparaisse pour faire face à une autre expression plus délicieuse encore : effroi, peur, angoisse, peine, tristesse... il ne savait pas encore ce qui lui ferait le plus plaisir pour cette fois.

Puis un regard, le septième année esquissa un sourire. On pouvait voir qu'elle perdait doucement cet élan d'assurance qui venait de montrer le bout de son nez. Puis son regard était descendu, Maxwell aurait juré qu'elle venait de regarder ses lèvres. Intéressant se dit-il, très intéressant. Cela prouvait simplement à quel point son baiser avait bouleversé la jeune fille. Ou bien Strauss se croyait irrésistible et voyait des preuves de cela un peu partout ? Ou les deux ? Enfin, peu importe. En attendant elle venait de doucement le repousser. Comme c'était mignon, elle croyait que mettre de la distance allait l'aider à se reprendre. Quelles sortes de pensées pouvaient bien l'assaillir pour qu'elle en arrive là ? Maxwell pouvait aisément l'imaginer, peut-être une partie d'elle désirait un nouveau baiser ? Non, c'était certain. C'est que le Serpentard était très confiant sur ses charmes.

Puis elle tenta de paraître forte, certainement un autre mensonge... ou bien la vérité. Aurait-elle trouvé des forces pendant cette semaine ? Maxwell ne se départit pas de son calme, il l'observa un moment puis son sourire s’agrandit. On pouvait voir une belle rangée de dents blanches. Son sourire loin d'être doux était narquois et légèrement cruel, tout comme son regard. Il se pencha sur elle et lui attrapa la main avant de murmurer à son oreille.
- Tu veux savoir ce que cela va m'apporter ?
Il se redressa, sans lui lâcher la main qu'il tenait fermement pour qu'elle ne puisse pas fuir. Il continuait de sourire, qui sait ce qu'il allait faire.
- Une profonde satisfaction, un plaisir inimaginable.
Il rit, d'un grand rire qui attira l'attention d'un de ses "amis" qui s'approcha. Ornella aurait du le savoir depuis le temps mais le septième année était terriblement sadique. Il la tira derrière lui, passant à côté de son camarade de classe. Il rejoignit le couloir où se trouvait déjà quelques élèves, dont deux serdaigle qui leur lancèrent un drôle de regard.

Il se glissa à nouveau à l'oreille d'Ornella, l'attirant un peu plus prêt à côté de lui. Il leva son regard une fraction de seconde pour voir son "ami' qui les regardait d'un air un peu idiot, sans doute se demandait-il qui elle était bien qu'il la connaissait de nom. Maxwell murmura alors quelque chose à Ornella, qu'eux seuls pouvaient entendre :
- Puisque tu te fiches que ton secret soit révélé, ça ne t'embête pas qu'on le fasse immédiatement n'est-ce pas ?
Il continua à la tirer derrière lui, pénétrant dans la salle de cours de potions sous le regard des élèves déjà arrivaient. Il rejoint le bureau, s'assura que le professeur n'était pas encore présent ou du moins occupé. Puis sans lâcher la main d'Ornella il lui murmura à nouveau :
- Alors ?
Il lui laissait le choix, allait elle s'enfuir ou faire tout un spectacle devant tous le monde ? Lui demanderait-elle de ne rien dire ? Ou bien garderait-elle le silence lui laissant avouer son "terrible" secret qui pourrait changer sa vie, du moins son année scolaire ? Maxwell restait calme gardant fermement sa main dans la sienne, dans le pire des cas il pourrait toujours continuer à jouer avec elle... peut-être une fausse déclaration devant toute la classe ?

J’eu un mouvement de recule lorsqu’il se rapprocha de moi. Malheureusement, il venait de m’attraper la main, comme si il avait pu lire en moi et voir mon envie de vite partir. Plus loin on se trouve de Maxwell et mieux on se porte, voilà ce que j’avais pu retenir de nos rares échanges. L’entendre rire ne me rassurais pas. Rare était les choses qui me font peur, hormis les serpents, sinon je fais toujours en sorte de rester courageuse et de ne jamais baisser les bras. Mais lorsque je me retrouve avec lui, je perds complétement mes moyens.

-s’il-te-plais, lâche moi.

J’essayais de retirer ma main mais rien à faire, il était plus fort et je me faisais mal à me débattre. Je me mis donc à le suivre à contre cœur. En voyant où on allait, j’arrêtai tout de suite de paraître sûr de moi, je commençais à ne plus avoir confiance et à me dire qu’il allait réellement le dire. Je devrais faire attention avant de le provoquer. Même si j’aime attirer l’attention sur moi, lorsque je ne suis pas à mon avantage, je préfère me faire discrète. Et là, je n’aimais pas voir les regards des autres élèves sur nous, se demandant bien ce qu’on pouvait faire.  Je pourrais très bien le dire aux autres élèves. Devoir dire ‘’ je suis une sang-mêlé’’ n’est pas compliqué. Et puis je ne connaissais pas beaucoup les septièmes années, ils ne devaient pas savoir que je me fais passer pour une sang-pur. Puis il y avait une majorité de sang-mêlé à Serpentard. Mais d’un côté, si jamais je l’avoue, Maxwell allait gagner, je suis sûr qu’il sera content que je capitule et que je dévoile moi-même mon secret.

-Cela leur sera égale, la plupart ne me  connaisse pas…autant que tu le dises devant les élèves de mon année tu ne crois pas ?

Lui dis-je en murmurant. C’était prendre un risque, je lui donnais un conseil sur la manière de mieux se moquer de moi. Les élèves déjà présents dans la salle observaient la scène d’un air curieux. Se demandant bien ce qu’on pouvait faire. Je regardai un instant la porte de la salle, ayant une forte envie de partir tout de suite. Car si jamais il le dit, je n’aurai aucune réparti face à lui et je resterai là, muette.

-toi qui adore prendre un malin plaisir à embêter les autres et à être ignoble envers moi, autant bien faire les choses non ?

Je le regardais dans les yeux, avec un peu de défi puis le détailla un instant de la tête au pied. Il est certes froid et machiavélique, mais il avait quand même un certain charme et je devais l’avouer, il ne me laissait pas indifférente. Aucun garçon me résister, en faisant tout mon possible, peut-être aller-t-il céder.  Je secouai la tête, voulant m’enlever cette idée. Il ne fallait pas que j’oublie qu’il fait tout son possible pour me rendre la vie horrible.

* Pitié ne dis rien *

Pensais-je fortement.