BAM ! Le chaudron explosa au visage de Mary Jane. Décidément, c’était déjà la troisième fois cette semaine. Il faudrait peut-être qu’elle renonce à essayer de préparer des potions qui n’étaient pas de son niveau. Haussant les épaules, la petite blonde nettoya tout – y compris elle-même – et s’éloigna de l’objet de malheur. Elle avait de très bonnes notes en potions mais cela n’empêchait en rien de rechercher la perfection. Abandonnant pour aujourd’hui, elle quitta les cachots pour se rendre dans un endroit plus accueillant et qu’elle connaissait mieux : sa salle commune. Après avoir rapidement répondu à l’énigme du heurtoir elle se rendit dans son dortoir et se jeta sur son lit. Elle sortit les parchemins noirs d’encre qui constituaient son devoir supplémentaire donné par le professeur d’Histoire de la magie pour éviter qu’elle ne s’ennuie et surtout pour lui montrer à quel point elle avait mérité d’être son élève préférée. Le relisant plusieurs fois, elle corrigea quelques fautes çà et là puis enroula les parchemins et les attacha à l’aide d’une ficelle. Il était maintenant pour elle l’heure d’aller voir celle à qui étaient destinés ces parchemins.

La jeune Mary Jane se rendit d’abord dans la salle commune des professeurs mais fut informée que Mademoiselle Morris ne s’y trouvait pas puisqu’elle donnait un cours en ce moment.
Après un vif hochement de tête, Mary repartit mais cette fois-ci en direction du quatrième étage. C’est le pas et la mine joyeux qu’elle débarqua dans le grand couloir, déjà pressée à l’idée de rendre son devoir à son professeur préféré. Elle savait que les cours seraient bientôt terminés, c’est pourquoi elle n’avait pas attendu plus longtemps avant de se rendre devant la salle. Elle attendrait un peu s’il fallait histoire que tous les élèves sortent mais elle ne voulait pas courir le risque de rater la sorcière.

C’est donc alors qu’elle avançait en sautillant presque que quelque chose ou plutôt quelqu’un la percuta et l’embarqua elle-ne-savait-trop-où. Comme elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait, Mary Jane se laissa emmener au loin sans même prêter attention à la personne qui la traînait dans le couloir et lui avait pris la main.
Elle reconnut une fille à sa voix mais resta interloquée par son discours. Comment ça des ennuis ? Mais elle n’avait rien fait de mal pourtant. Que se passait-il ? Un léger coup d’œil vers les salles de classe lui permis de mieux situer la chose.
Co-Comment ? Elle avait osé ? Elle venait vraiment de jeté des fumigènes ou peu importe dans le couloir ? Mais quelle idée ? C’était parfaitement stupide et en plus c’était passible de sanctions.

Elle se fit pousser dans un placard à balais et son expression de surprise devait être vraiment risible. Après que la jeune fille eut refermé derrière elle, Mary fronça les sourcils. Elle s’attendait à voir une stupide Gryffondor du genre d’Emmy. Elle l’aimait bien mais ce qu’elle pouvait être peu scrupuleuse … Au lieu de ça elle se retrouva en face d’une Poufsouffle. Elle qui les pensait aussi sage et travailleurs qu’elle en prit un grand coup.

Ne laissant pas la jeune fille en placer une, elle rattrapa son retard avec un ton indigné.

« Que se passe-t-il ici exactement ? Pourquoi as-tu fait exploser ces choses dans le couloir ? Tu voulais te venger d’un professeur ? Encore que se venger d’un professeur ne soit pas vraiment une bonne idée. Sais-tu ce que tu risques à faire ce genre de choses ? Quelqu’un pourrait être blessé. Qu’aurais-tu fait si tu ne m’avais pas vu arriver et qu’une de ces choses m’avait explosé dans la figure ? Tu es vraiment inconsciente et tu as réellement de la chance que je ne sois pas préfète. De plus je n’apprécie pas vraiment que tu m’ais traînée telle un vulgaire sac de patate jusqu’à cette cachette plus que médiocre. Je suis sûre que tu as des choses bien plus intelligentes à faire, comme des devoirs par exemple ou même faire quelque chose avec tes amis. »

Fronçant les sourcils, elle toisa la Poufsouffle quelques instants. Elle qui était si timide face aux inconnus d’habitude se retrouvait ici à prendre la parole et d’un ton vraiment assuré en plus. Rien ne la mettait plus en rogne que quelqu’un qui ne respectait pas le règlement. Elle espérait bien pouvoir devenir préfète un jour.
Se laissant glisser contre un bout de mur, elle se calma, souffla et regarda la jeune fille d’un air désespéré.

« J’ai toujours eu un dossier irréprochable tu sais, je n’ai pas envie de tout gâcher maintenant. Désolée de t’avoir presque crié dessus mais c’était plus fort que moi tu m’as fait tellement peur … »

Portant son regard une nouvelle fois sur le blason de la jeune fille elle secoua négativement la tête puis attendit de voir si la jeune fille s’énerverait à son tour.