Sujet: Panser les blessures ♦ Dragan & Lucie Dim 10 Nov - 15:17
Dragan & Lucie
Panser les blessures
Ste-Mangouste. Depuis que Lucie y travaillait, la blonde ne voyait plus ses journées et même ses nuits passer. Si en semaine il arrivait que l'hôpital soit relativement calme, du vendredi au dimanche, c'était un véritable rassemblement de malades et de guérisseurs. Le rez-de-chaussée devenait dans ces moments-là un véritable festival de maladies plus incongrues et surprenantes les unes que les autres. Outre les nez remplacés par des trompettes, les visages couverts de fourrure et les jeunes garçons qui arrivaient la tête plus haut que les nuages à cause d'un philtre d'amour mal dosé, il arrivait parfois que des cas plus graves soient admis au sein de l'établissement. La jeune Delacroix n'était pas là depuis très longtemps mais elle avait déjà vu des malades gravement blessés traverser le rez-de-chaussée, assistés par bon nombres de médicomages. Hémorragies, perte grave de la mémoire ou trouble du comportement, elle voyait nettement les dégâts que pouvaient causer certains sortilèges. Et le plus souvent c'étaient ces malades qu'elle soignait, les explosions de chaudrons et les baguettes qui bavaient lui avaient amplement suffit pour qu'elle n'en rajoute pas une couche en Angleterre. Il arrivait aussi que d'heureux événements aient lieu dans l'hôpital, des retrouvailles entre familles, des malades miraculeusement guéris après des jours ou des semaines, ou même des naissances. Lucie se réjouissait de voir passer de temps en temps ces gens là, heureux de vivre ou ravis de pouvoir tout recommencer à zéro.
Ce jour-là, dans le courant de la soirée, elle descendit du premier étage pour remettre un dossier complet sur un patient qui venait d'être admis pour avoir été brûlé par un scrout à pétard. Le pauvre homme était arrivé dans l'après-midi, mais il y avait eu, heureusement, plus de mal que de peur. Ce genre de cas était la routine et souvent les gens préféraient venir directement à l'hôpital de peur de mourir dans l'heure. Lucie ne pouvait pas vraiment leur en vouloir, mieux valait prévenir que guérir comme disaient les moldus. Elle prit la peine au passage de consulter les dernières admissions et prit le premier dossier qui lui tombait sous la main. ,Apparemment c'était un Auror qui venait souvent se faire soigner -ou plutôt se faire remettre en un seul morceau- à cause de son travail. Lucie agita le dossier entre ses mains et le consulta tout en montant jusqu'au quatrième étage. « Je prends le cas Kane » dit-elle à son responsable qui passait dans le couloir et qui hocha la tête rapidement. La jolie blonde toqua dans la chambre-bloc avant d'entrer, posant le dossier sur une petite table se trouvant tout près. Bien qu'il n'avait pas l'air si amoché, son patient était très bel homme et avait une imposante carrure qui en imposait. Elle l'observa quelques instants en se disant qu'il devait être un Auror plus que doué, et surtout adulé. « Je suis le médicomage Delacroix. » dit-elle d'une voix calme et douce appuyée de son accent Français à couper au couteau. « Pouvez-vous me donner le niveau de douleur, les circonstances dans lesquelles vous avez été blessé à l'époque, monsieur Kane ? » Elle s'approcha de lui, prête à l'ausculter. Ça n'avait pas l'air très grave, mais il méritait autant d'attention que les autres patients de l'hôpital. Le suivi d'une vieille blessure était souvent très important pour le rétablissement total Elle lui sourit puis retroussa les manches de sa robe. « Je vais vous examiner si vous le permettez. Où se trouve votre blessure ? »
Sujet: Re: Panser les blessures ♦ Dragan & Lucie Mer 4 Déc - 16:38
panser les blessures
« Avoir été aimé si profondément te donne à jamais une protection contre les autres, même lorsque la personne qui a manifesté cet amour n’est plus là. Cet amour reste présent dans ta chair. »
- Albus Dumbledore
Malgré ma présence à Poudlard, je cachais de lourds secrets qui me hantait dès l'instant où je sortais de mes appartements et croisait d’innocents petits sorciers. Comment en étais-je venu à négliger la principale raison de ma présence dans ce château? Comment en étais-je venu à oublier ce que je devais absolument chercher? Je ne m'en rendais compte que maintenant, le jour même où je devais quitter le château afin d'aller faire mon rapport à mon supérieur. C,est donc l'esprit ailleurs que je sorti de l'enceinte de Poudlard puis transplanai, quelque peu distrait, en direction du ministère de la magie. Il s'écoula encore quelques minutes avant que je rencontre le chef du département des aurors, soit mon ancien beau-père. Je détestais devoir venir le rencontrer. Il me rappelait constamment cette fille qui avait tant comptée pour moi. Lorsqu'il posait ses yeux verts émeraudes sur moi, je revoyais sa fille qui le faisait encore il y a plusieurs années de ça. À l'époque où elle était encore près de moi. À l'époque où chaque soir, alors que je rentrais à la maison, nous nous croisions devant la porte. Dans mon esprit resurgissait également les souvenirs de sa grossesse ainsi que la naissance de notre fils; Raphaël. Bien que ces souvenirs étaient heureux, ils ne pouvaient se dissociés de ceux moins bons que je conservais de cette nuit où je les avais retrouvés tous les deux, étendu mort dans la maison. Cette vision d'horreur, je ne pouvais pas me la retirer de l'esprit dès l'instant où je croisais cet homme à qui elle ressemblait tant. J'aurais très bien put changer de travail, mais pour faire quoi exactement? J'en avais pas le moindre idée. Jusqu'à quelques mois, je ne me serais jamais crus capable d'enseigner à qui que ce soit, mais je me surprenais moi-même. Pourtant, au fond, je savais très bien que l'enseignement n'était pas fait pour moi.
L'esprit toujours dans le vague, je quittai le bureau du directeur du département des aurors après un désastreux rapport de mission. Certes, il fallait bien qu'il s'attende à ce que mon avancement soit lent avec la tâche complète d'un enseignant en plus de celle d'un auror à mon horaire. Il n'y avait aucune surprise à avoir. Distraitement, je transplanai à l'hôpital Sainte-Mangouste où je devais me présenter pour un bilan de santé. À peine arrivé sur place, on m'installa dans une pièce où j'attendis pas plus de dix minutes avant qu'une belle jeune femme entre dans la pièce. Ses cheveux d'une blonds magnifiques cascadaient sur ses épaules. Elle déposa soigneusement le dossier sur une petite tabla avant de se retourner vers lui.
« Je suis le médicomage Delacroix. », lui dit-elle d'une voix douce. Elle prononçait ses mots dans un anglais parfait, mais teinté d'un axccent incontestablement français, mais tout à fait charmant. Dragan lui sourit doucement tout en lui répondant d'un ton neutre, mais très courtois : « Enchanté de faire votre connaissance médicomage Delacroix. »
Elle s'approcha de lui tout en remontant les manches de sa robe. Comme à son habitude, le sorcier l'observait attentivement. D'une nature très observatrice, il notait beaucoup de petits détails anodins comme sa démarche légèrement dansante et légère, le ondulement de ses anches ainsi que les étincelles dans ses yeux alors qu'elle se préparait à l’ausculté. Le sorcier nota qu'elle devait réellement aimer son métier pour avoir l'air autant passionné par un simple suivit de vieille blessure.
« Je vais vous examiner si vous le permettez. Où se trouve votre blessure ? », lui demanda-t-elle avec son accent tout aussi frappant. Surpris, Dragan la regarda un instant sans rien dire. N'était-elle pas sensé lire le dossier avant de se rendre au chevet d'un patient? Se gardant de lui en faire la remarque, il lui indiqua tout de même son épaule droite. Elle le questionna sur le niveau de douleur ainsi que sur les circonstances dans lesquels il s'était blessé. Haussant les sourcils, cette fois il ne put se retenir de lui demander la question qui le tourmentait depuis quelques minutes déjà : « Mademoiselle Delacroix, n'avez-vous pas pris le temps de lire mon dossier ? Si tel était le cas, vous seriez certainement au courant du fait que je ne suis pas habilité à vous dévoilez les circonstances dans lesquels je me suis blessé, bien que je me doute que vous soyez assez intelligente pour vous faire une idée par vous même. » J'avoue que je pouvais paraître un peu rude, mais en tant qu'auror, il y avait des règles que je me devais de suivre. Un code de conduite bien stricte m'était imposé et puis, je dois avouer que je n'aimais pas trop le manque de professionnalisme dont faisait preuve la jeune médicomage. Je mis toutefois ce point sur le manque d'expérience possible. « Pour ce qui est du niveau de douleur, je ressens un élancement dès que je fais un mouvement trop brusque ou que je transplane. »
Invité
Invité
Sujet: Re: Panser les blessures ♦ Dragan & Lucie Mer 4 Déc - 18:08
Dragan & Lucie
Panser les blessures
La bonne volonté. Lucie n'en manquait pas, jamais, même peut-être voulait-elle bien faire, tout le temps, alors que justement elle n'en avait pas toujours, du temps. C'était la triste réalité à Ste Mangouste, car si elle amassait au fur et à mesure l'expérience, elle était certainement plus motivée que bon nombre de ses aînés. Il lui arrivait aussi parfois d'être déconcertée, comme en ce moment. Venue avec le sourire, elle tombait sur un homme qui apparemment n'était pas d'avis qu'elle soit réellement qualifiée, bien qu'il restait courtois. Si Lucie avait eu un ego surdimentionné comme l'avaient beaucoup de ses connaissances, elle se serait offusqué et aurait remballé l'affaire aussi sec. Mais la jeune femme n'était pas de ce genre, elle prit même la remarque avec le sourire. Ce n'était pas la première fois que les patients prenaient leurs distances comme ça. Apparemment sa façon de travailler avec ses nouveaux cas en laissait plus d'un pantois. "Préférez-vous que je m'adresse directement à vous pour vous demander les faits et votre ressenti ou que je plonge le nez dans un dossier et que je remplisse des cases à la va-vite ?" souligna-t-elle avec un petit sourire taquin et toujours la même douceur dans la voix. "Je préfère travailler ainsi avec mes nouveaux patients. Je trouve ça plus humain de m'entretenir avec un patient que de me plonger dans un dossier. Rassurez-vous, j'ai eu le temps d'y jeter un oeil et je le lirai bien plus en détail, mais pour le moment, parlons-un peu, monsieur le mystérieux." Elle espéra que sa remarque suffise à détendre un peu l'homme qui aurait sûrement aimé un médecin qui aurait rempli sa fonction telle une fusée. Les manches remontées, elle prit le soin de palper un peu l'épaule de l'homme.
Elle se tint le menton quelques instants, elle avait lu dans son dossier "blessure par sortilège", elle en déduisit qu'il était donc homme d'action au ministère, ou alors qu'un réglement de compte avait eu lieu. Ensuite, la blessure avait très bien pu être faîte durant son adolescence, à l'âge bête, comme dirait son propre père. "Vous pouvez retirer votre chemise, s'il-vous-plaît ?" Elle s'en mordit la lèvre. Même encore aujourd'hui, demander à des hommes de presque se déshabiller n'était jamais évident, encore moins pour elle qui n'avait pas l'habitude de ce genre de proximité, même si là ce n'était que professionnel. Elle attendit qu'il le fasse, puis, palpa de nouveau l'épaule de l'homme dont elle détailla les traîts abdominaux sans trop pouvoir s'en empêcher, toutefois elle était discrète. Pour un individu lambda, Dragan aurait dû paraître en bonne santé puisqu'il n'avait plus aucune cicatrice sur l'épaule, pourtant, en lui levant un peu le bras, elle sentit une légère résistance au niveau de l'articulation de l'épaule, ce qui lui parut très étrange. Cette blessure avait pourtant l'air d'avoir été bien suivie. "Tiens, tiens..." Elle lui fit lever davantage son bras, appuyait sur son épaule de telle façon qu'elle sut de suite d'où ça venait. Quelque chose qui, même encore aujourd'hui et même avec l'aide de la magie, était cas difficile à soigner et elle se réjouit que ses prédécesseurs aient fait suivre la blessure. "C'est un épanchement. Si votre épaule n'a pas été correctement remusclée ou si vous avez repris vos activités trop tôt, il se peut que votre muscle et surtout votre articulation n'aient pas correctement cicatrisé, comment m'expliquer... Vous êtes soigné, mais pas assez en profondeur, de ce fait, en cas d'efforts trop conséquents, l'épaule n'arrive plus à suivre, d'où cet épanchement." Elle lâcha son épaule, fila vers le dossier dans lequel elle ajouta quelques notes. "Il faut faire très attention, au moins toute cette semaine, et il faudra appliquer sur celle-ci ce que je vais vous faire prescrire, il suffira de repasser par l'accueil. Ça risque encore d'arriver quelques fois, si j'étais vous, après cette semaine, je veillerais à remuscler correctement votre épaule, à savoir quelques exercices, rien de bien difficile, surtout ne pas chercher à porter un objet le plus lourd possible pour vous dire que de ce fait, c'est bon ! Je vais vous programmer un nouveau rendez-vous dans deux semaines." Elle n'était pas si inquiète que ça, ce n'est pas comme si son épaule allait se décrocher du tronc, mais tout de même, il devait avoir reçu un sacré sortilège pour s'en sortir avec une blessure aussi vicieuse.
Elle lui sourit, sortir un bon, nota dessus les quelques consignes, et un petit message qui lui permettrait d'obtenir la sorte de crème à étaler sur son épaule. "Voilà monsieur Kane, vraiment, faîtes attention à vous."
Sujet: Re: Panser les blessures ♦ Dragan & Lucie Ven 3 Jan - 16:11
panser les blessures
« Avoir été aimé si profondément te donne à jamais une protection contre les autres, même lorsque la personne qui a manifesté cet amour n’est plus là. Cet amour reste présent dans ta chair. »
- Albus Dumbledore
Je souris à la réponse de la jeune femme à ma provocation. Sans trop savoir pourquoi, j'avais cherché à déterminer son attitude générale. Son caractère, celui qu'elle se devait de cacher derrière se masque de gentillesse que lui imposait son métier. À vrai dire, j'avais été agréablement surprise par la prompte qu'elle avait eu à me répondre franchement sans toutefois laisser ce côté ce masque de gentillesse qu'elle s'appliquait à démontrer. Un léger sourire étira les lèvres du sorcier alors qu'elle lui demanda de retirer sa chemise. Il aurait bien laissé filtrer un commentaire pour la mettre mal à l'aise, mais se retint sans trop de mal. Voyez-vous, il avait appris à tenir sa langue dans l’exercice de sa profession. Parlant de profession, la jeune médicomage lui parla encore un peu par rapport à sa blessure alors que le sorcier avait la tête un peu ailleurs. Comme dans le vague, il écoutait que d’une oreille ce qu’elle lui racontait, l’esprit dérivant davantage vers sa bouche et ses yeux que vers ses paroles. Il retint tout de même qu’il se devait de faire des exercices et revenir dans deux semaines. Se rhabillant, il salua la médicomage avant qu’elle ne prenne congé, se réjouissant, sans grande explication, de la revoir très bientôt.
Deux semaines s’étaient écoulées avant de Dragan ne retourne à Sainte-Mangouste. Les journées lui avaient semblées très longues malgré son emploi du temps très occupé. Il n’avait cessé de penser à elle. Pas de manière sexuelle, au contraire, il n’avait jamais réellement pensé à une femme cette manière depuis la disparition de sa femme. La médicomage Delacroix ne quittait plus ses pensées. Elle l’intriguait à dire vrai. Il aurait aimé en savoir davantage sur elle, mais les informations étaient très limitées dans la documentation que fournissait le ministère de la magie britannique. Il allait devoir s’y prendre à l’ancienne et enquêter sur le terrain…
En arrivant à l’hôpital, le sorcier se senti totalement ridicule de l’empressement qu’il avait à retrouver la jeune femme. Après tout, ce n’était qu’une rencontre d’ordre professionnelle. Il avait tout de même la plus grande misère du monde à réfréner son surplus d’énergie. Il se sentait comme un gamin, comme lorsqu’on lui attribuait une nouvelle mission dès plus palpitante. Le mystère avait le don de le stimuler et cette jeune femme en recelait. S’approchant du bureau de la secrétaire, il faillit entrer en collision avec plusieurs personnes. Les hôpitaux étaient des endroits fourmillant d’activité. Dragan aurait certainement put se plaire à y travailler, mais la vue de la mort avait toujours eu cette horrible sensation de froid en lui. Après quelques acrobaties, il finit par se rendre à l’endroit désiré où il s’adressa à la dame aux cheveux gris : « Bonjour, j’ai rendez-vous avec la médicomage Delacroix . » Sans relever la tête, la dame lui répondit d’une voix froide : « Votre nom ? » « Dragan Kane » Elle lui indiqua de se rendre à la porte no.8, que miss Delacroix ne tarderait pas. S’exécutant, le sorcier traversa le couloir avant de trouver la porte en question. Alors qu’il poussait le battant pour pénétrer dans la pièce, il faillit l’ouvrir directement dans le visage de la jeune femme qui avait fait de même avec la porte réservée aux employés. Dragan s’insinua rapidement dans la pièce, s’excusant pour se retard et sa maladresse.
Invité
Invité
Sujet: Re: Panser les blessures ♦ Dragan & Lucie Jeu 9 Jan - 1:21
Dragan & Lucie
Panser les blessures
L'attirance. C'est ce qu'elle avait éprouvé pour cet homme sans même se l'expliquer, comme ça d'un coup, pour ses traits, pour cette peau qu'elle avait palpée, pour son tact, pour son regard. En un sens, Lucie avait été tout à fait charmée par cet Irlandais qui lui avait paru bourru lors des premières minutes de leur rencontre. Oui, elle ne se l'expliquait pas vraiment et avec le recul, le fait de ne pas saisir ce qui venait de naître en elle la ravissait beaucoup. Cet impact naturel, ce léger poids dans sa poitrine, tout ça lui semblait si surnaturel qu'elle avait l'impression de glisser sur une pente douce et délicate. Elle avait hâte de le revoir, et l'attente de ces deux semaines lui parut presque interminable. Elle déambulait dans les couloirs de Ste Mangouste, avait parfois la tête dans les nuages et ses collègues s'en amusaient beaucoup sans qu'elle le prenne mal. Et jamais Lucie n'aurait, à ce moment-là, que ce qu'elle éprouvait était un début d'affection pour un presque inconnu qui se muait en désir.
Le jour-J, deux semaines plus tard, elle s'était faîte particulièrement jolie, les cheveux élégamment relevés, un parfum de fleurs dans la nuque, un brun de maquillage, chose qu'elle faisait très rarement sur son lieu de travail, et ce n'était pas passé inaperçu pour certains. Quelle raison rationnelle l'avait poussée à se comporter ainsi ? Aucune. Car le désir, l'affection, voire l'amour, sont des concepts bien nébuleux. Elle erra un moment dans le quatrième étage après avoir longuement insisté pour garder le cas du bel Irlandais. On lui donna un box où elle pouvait l'attendre, et fut prise de nervosité. Elle lisait et relisait le dossier de son patient, s'asseyait, se relevait, jusqu'à ce qu'elle décide de sortir pour vérifier les arrivées. Au même moment, son patient poussa la porte et elle faillit en être assommée. Pour seule réponse, elle fut prise d'un fou rire, amusée de la situation, puis sourit avec douceur à Dragan.
Tandis qu'il s'installait et s'excusait, elle retroussa ses manches. "Alors monsieur Kane, comment se porte cette épaule ?" demanda-t-elle avec joie. "Vous avez déjà meilleure mine que la dernière fois !" ajouta-t-elle, tout sourire. Elle ne se priva pas d'effectuer la même auscultation que la dernière fois, vérifiant si en effet le cas du beau brun s'était amélioré, et apparemment c'était bien le cas. "Ah, c'est très bien !" lâcha-t-elle en palpant sa peau et en manipulant son épaule avec précaution. "Oui, c'est beaucoup mieux, l'épanchement se résorbe, vous devez avoir moins mal, non ? Et même devoir mieux bouger. Bien sûr, il ne faut toujours pas forcer mais votre cas s'améliore." Elle lui sourit d'autant plus, ravie de constater qu'apparemment il avait suivi ses conseils. "Il faudra se revoir une nouvelle fois, mais en tout cas, je suis ravie de voir que vous êtes en voie de guérison !" Elle recula un peu, rabattant les manches de sa blouse sur ses bras nus, et attrapa le dossier pour y mettre quelques annotations. "Dans une semaine, ça vous irait ? Sauf si vous avez des choses de prévues, des rendez-vous..." Elle se mordit presque la lèvre, si elle avait eu plus de courage, elle l'aurait peut-être invité à se voir en dehors de l'hôpital.