L'homme est un loup pour l'homme

#profond soupir#
Je suis arrivée dans ces lieux il y a quelques semaines. Ce bâtiment est tellement différent de Durmstrang. La vie est différente, les élèves aussi. Imaginez : il y a des sangs mêlés, des sangs impur ! Rien que d'y penser j'en aie la nausée. Je ne comprends pas comment on peut accepter ce genre de chose. Il parait que c'est l'ancien directeur qui a ouvert les portes de cette école aux .. différences. Mais moi ? Je suis différente aussi non ? Suis-je une exception ? Non, je suis une bénédiction.
J'esquisse un sourire, me dire que je suis rare m'amuse et me plaît. Mais non, je ne suis pas rare. Je fronce les sourcils. Je ne suis pas seule dans cette école, il y a un autre loup et je sais qui c'est. Comment va se passer la cohabitation ? La transformation ? C'est cette deuxième pensée qui m'amène au bureau du professeur. Seth Blood quelque chose, je dois le voir pour lui parler de ma condition. La pleine lune arrive bientôt et au risque de faire du mal, même si au fond je m'en contre fiche, je n'ai pas envie d'être abattue, c'est surtout cela qui m'inquiète. Abattue comme mon père, et qui plus est par des sangs impurs ! Par Salazar ! J'écarquille les yeux, horrifié à cette pensée, et secoue ma tête faisant volé mes cheveux noir. Un jeune élève passant à coté de moi me regarde bizarrement. Ils ont quoi ici ? Ils n'ont jamais vue de nouveaux !?

Mon uniforme est affreusement laid .. je donnerai n'importe quoi pour un jean et un t-shirt … j'étouffe avec ce col qui sert mon cou. Je défais quelques boutons, histoire de respirer. Faut pas que je me perde, j'avance dans les couloirs en regardant les murs, comme si ils pouvaient m'indiquer le chemin. Il y a des escaliers, des tas d'escaliers. Bon sang ! J'aime pas cet endroit ! Et dire qu'il va falloir que je supporte une année et encore une autre … en espérant qu'il n'y en ait pas plus. Je me demande si je vais m'y faire. Il y a tellement de questions qu'on se pose quand c'est nouveau. Je m'en suis posé beaucoup trop durant ma vie, même si elle n'est que récente, je ne suis pas vieille, mais je suis hors du commun tout de même !

J'arrive enfin devant une porte, je lis le nom « Bloodshire » va falloir que je le retienne, car il me sera indispensable. Je passe mes mains sur ma jupe, plissant les plis. Je remonte mes chaussettes sur mes longues jambes fines et rattache un bouton pour ne pas paraître dépravé. Mes années passées à Durmstrang m'ont enseignés une bonne tenue, et encore plus face à un professeur. Ma baguette est à ma ceinture, elle ne me quitte pas. Je redresse le cou et frappe quelques coups à la porte. Lorsque j'entends la permission d'entrer, j'ouvre la porte et la referme avant de me mettre devant l'homme.
Mes mains dans mon dos, je me tiens bien droite, redresse le menton et d'une voix claire demande « Bonjour Monsieur, pourrais-je vous parler ? »

L'homme est un loup pour l'homme

Je suis entrée dans cette pièce, et comme une bonne élève j'ai demandée à parler au professeur. La voix de mon interlocuteur est claire, profonde, grave et qui invite au respect. Le genre de voix qui transperce le corps et telle une vague remonte le long de l'échine. La voix et le regard sont le reflet de la personnalité. Ma grand-mère me le disait souvent « La voix est un second visage » parfois, il suffit de fermer les yeux, d'écouter la voix et de sentir si la personne en face est sincère, volontaire, respectueuse, forte ou tout le contraire. C'est la première chose qui m'interpelle, et la voix du professeur me mettait pleinement en confiance.
Le fait d'entendre mon nom ne m'étonne pas. Il m'invite à m'asseoir et je prends place après un signe de tête poli. J'observe autour de moi : l'endroit paraît sombre, les meubles sont en bois travaillé, très travaillé, un travail de finesse, à la main. Des tableaux accrochés aux murs égayent la pièce. Les personnages à l'intérieur s'activent, des créatures magiques commencent un duel. Des étagères se trouvent sur le mur derrière le professeur, supportant des livres, des tas de livres, de toutes sortes. Je les observe alors que Seth pose les yeux sur un cadre. Chose qu'il venait également de poser lorsque j'ai franchi la porte. Je ne suis pas curieuse, mais j'imagine assez bien que la photo qui doit y être est une personne chère à son cœur. Il se fait apparaître un café, et me propose une boisson, je refuse poliment et observe à nouveau une malle se trouvant dans un coin de la pièce. Une malle fermée par une chaîne et un cadenas. Ceci est bien plus intéressant qu'un cadre photo. Je hausse un sourcil alors que mon imagination s'évade l'espace de quelques secondes : que peut bien contenir cette malle ? Et pourquoi est-elle ainsi enchaînée ? La voix troublante de mon professeur me ramène à la réalité.

Je redresse les épaules, mes mains sont croisées sur mes genoux et je plante mon regard clair dans celui tout aussi captivant de mon professeur
« Huum .. Monsieur, si je suis venue vous voir aujourd'hui c'est pour vous exposer un ..problème ... »
J'hésite sur le dernier mot : était-ce un problème ? Plutôt une solution afin d'éviter tout problème. Je reprends
« Je suppose que vous êtes au courant de ma condition, malédiction qui pèse sur ma personne toute les pleines lunes ? Ma transformation. »
Je le regarde longuement. Mes bonnes manières me viennent de ma grand-mère maternelle. Après la mort de mon père et le mutisme permanent de ma mère, elle m'avait élevée, presque toute mon enfance. Une dame froide, autoritaire, acariâtre et strict. Judith Olaf, puissante sorcière au sang-pur, dirigeant sa famille d'une main de fer. Elle a élevée ses 7 enfants seule, leur enseignant une éducation aussi strict et droite qu'un camp militaire. Grand-père Olaf était un Auror, mort dans l'exercice de ses fonctions quelques temps avant que mon père ne soit tué. Le mauvais œil s'acharne sur notre famille depuis des générations et j'aimerai devenir l'exception. Pour cela il me faut l'aide de mon professeur.

Je croise les jambes, m'installant plus confortablement dans ce magnifique fauteuil
« Je viens donc vous voir afin de vous demander quelles mesures vous aviez pris pour qu'un accident ne survienne pas ces soirs là … lorsque je suis transformée, je suis ingérable, incontrôlable, sanguinaire, sans pitié … »
De mon index je caresse le cuir neuf du fauteuil tout en observant mon interlocuteur. Aucunes émotions ne transparaît de mon visage, de mon regard ou de mon comportement, et pourtant, intérieurement j'appréhende sa réponse, car en septembre j'étais arrivée après la pleine lune, mais celle d’octobre n'allait pas tardé à venir et il me fallait un endroit et vite …

L'homme est un loup pour l'homme

Je n'aie pas peur. Je n'aie pas peur mais j'appréhende toujours ce moment parce que je ne me contrôle pas. Personne ne me contrôle. Je suis comme mon père, comme l'était mon grand-père et tous les hommes de la famille qui ont eut cette malédiction. Je suis la seule fille de la famille à l'avoir et personne pour me dire ce que je dois faire ou ne pas faire. Seule les écrit de ma mère relatant la conduite de mon père lors de ses transformations m'aident un peu à y voir clair, mais moi .. comment je suis ? Qu'est-ce que je fais et comment j'agis ? J'en sais rien. C'est la deuxième année qui s'entame et pour moi c'est presque encore nouveau. Surtout dans un lieu comme celui-ci. Un lieu accessible aux autres. Un lieu où n'importe qui peut savoir qui je suis. Est-ce qu'on me prendrait pour une bête de foire ? Est-ce qu'on me regarderait bizarrement ? Est-ce qu'on m'accepterait comme je suis, me comprendrait et me plaindrait ? J'ai besoin de savoir, de comprendre et de me préparer psychologiquement et physiquement. J'ai ressentie autour de moi l'aura d'élèves ayant la même particularité : réelle ou imaginaire ? La seule personne à répondre à mes questions et à m'aider est mon professeur, également Directeur de la maison qui m'a accueillit. Un professeur assez jeune, je ne m'y attendais pas au vue de mon ancien professeur à Durmstrang. Ce n'est pas désagréable au contraire, il met à l'aise et en confiance. Alors avec lui j'ouvre mon esprit, j'irais pas jusqu'à dire mon cœur, il parait que je n'en aie pas, mais j'ose dire les choses ouvertement et il me répond, alors je l'écoute, avec attention et retient ses mots.

Il s'est déjà occupé de loup garou, je tilt et hausse un sourcil alors je pose la question qui me brûle les lèvres
« Y en t-il beaucoup au sein de l'établissement ? »  j'ai besoin de savoir qui sera en ma compagnie lors de mes transformations et comment seront gérer celle-ci.
Le professeur répond à mes questions et j'en apprend un peu plus. Il me parle de Messieurs Archibald et Kane. Je me crispe légèrement, le fait qu'ils soient plusieurs à connaître ma particularité ne me pose pas de problème c'est juste que c'est si nouveau pour moi … il y a même une experte en créature magique. À cette révélation je me détend, cette idée me plaît, une femme qui s'y connaît en créature magique, je trouve cela tellement fascinent qu'il me tarde la connaître. Je sens que mon regard pétille d'envie et d'intérêt au fur et à mesure que j'en apprend plus. J'opine de la tête pour lui faire comprendre que j'entends, j'assimile et je note mentalement tout ce qu'il me dit
« Je vous remercie, professeur, pour toutes ces informations qui me conviennent parfaitement. Je prend note que le lieu me sera inconnu et je ne demanderai pas non plus où il se trouve. Je vous laisse gérer mon état lors des pleines lunes »
Je n'ai pas le choix et j'en suis consciente. Être ainsi mise entre les mains de personnes inconnus peut paraître étrange, mais je leur fait confiance, peut-être pas à toutes mais mon professeur sait ce qu'il doit faire, et c'est tous ce qui compte.
« Oui c'est nouveau. Lorsque j'ai eu 15 ans et que j'ai subis ma première transformation, ma mère m'a retiré de l'école, de peur que Durmstrang ne me rejette et elle voulait m'avoir sous la main. Avec l'expérience qu'elle a eut auprès de mon père, elle a préférée me contrôler lors des pleines lunes. Mais je ne pouvais pas rester indéfiniment sans avoir des cours, alors elle m'a envoyée ici et je comprends pourquoi elle l'a fait, l'établissement n'est pas novice en matière de phénomène étrange et vous êtes équipés pour cela. D'après les écrits de ma mère, il n'y a eut aucun incident de ma part, la crypte familiale est très bien équipé en matière de chaînes et de cages, et depuis la mort de mon père elle a été renforcée. »