Du feu dans la place

« Trying not to love you, only goes so far. Trying not to need you is tearing me apart. Can't see the silver lining from down here on the floor. And I just keep on trying, but I don't know what for 'Cause trying not to love you Only Makes me love you more »

- Nickel Back

Incapable de se concentrer sur ces devoirs, Amaryllis décida de prendre une pause. Ces derniers temps, elle n'était pas au top de sa forme. En fait, ce mal remontait à cette nuit de septembre où elle s'était fait attaquée par ce qu'elle avait crut un animal sauvage jusqu'à ce qu'elle se réveille au petit matin avec un jeune homme nu comme un nouveau-né à ses côtés. Ce n'est qu'à ce moment, après le fureur et la peur de l'attaque passé, qu'elle comprit qu'il s'agissait en fait d'un loup-garou. Une pleine lune de trop, à en croire l'infirmière, puisqu'elle était encore incertaine de la tournure que prendrait la situation jusqu'à la dernière pleine lune qui remontait à quelques jours tout au plus. Une nuit où rien, mal absolument rien, ne s'était passé...

Depuis cet attaque, la serpentarde vivait dans un état second. Elle était passablement absente, ce qui n'était pas dans son habitude. À tout moment, lui revenait à l'esprit le regard remplis de mépris que lui avait lancé le garçon avant de s'enfuir, la laissant gisante, pratiquement au but de ses forces, sur l'herbe nappée de rosée du parc de Poudlard. Amaryllis nourrissait, un peu plus chaque jour, une haine envers cet individus si peu conscient du mal qu'il pouvait causer autour de lui. Bien qu'à un moment, elle avait bien crut déceler une lueur de panique dans les yeux de l'adolescent, elle devait se rendre à l'évidence que ce n'était qu'une illusion. Son attitude laissait tout à croire qu'elle n'avait aucun espoir à se faire.

Au cours de mois dernier, elle avait développé cette nouvelle habitude d'aller prendre une marche dans le château lorsqu'elle se sentait coton. S'éloigner un peu des gens, laisser un peu tomber son air de princesse ambitieuse et méchante qu'elle s'efforçait d'entretenir comme un chevalier poli son armure afin d'y éloigner la rouille. Cette attitude hautaine, Amaryllis avait tendance à la trouver difficile à supporter par moment, mais elle ne pouvait tout simplement pas se résoudre à la laisser de côté. Comment les autres les percevraient-ils? L'image qu'elle reflétait avait une réelle importance pour la sorcière. Un peu superficielle? Qui ne l'est pas !

Ses pas la portèrent, pour une troisième fois au cours de la semaine, à la salle de trophée. Un endroit qu'elle avait appris à apprécier pour son calme et sa solitude. Il n'y avait jamais personne dans cette pièce, c'était donc une cachette idéale pour se laisser aller. Où du moins, il y avait rarement quelqu'un... Laissant courir son regard sur la porte un instant, elle hésita un peu. Comme si son instinct lui disait de foutre le camp. Depuis quand tu suis ton instinct Amaryllis... Sur cette réflexion pleine de bon sens, c'est du moins ce qu'elle croyait, la jeune femme tourna la poignée et poussa doucement la porte qui grinça sur ses gonds.

La porte s'ouvrit pour laisser place à la salle remplis de glorieux trésors accumulés par les étudiants de Poudlard au cours des dernières années. Au milieu de la première rangée d'étagère, la fixant d'un oeil mauvais, se tenait cet énergumène de loup-garou. Ce fou qui avait faillit la tuer et n'avait eu aucun scrupule à la laisser à moitié morte. Sentant une vague de colère l'envahir, Amaryllis releva la tête, ignorant volontairement le serpentard, avant de s'introduire à son tour dans la pièce. S'il croit que je vais m'éclipser pour sa petite personne, il se met carrément les deux doigts dans le même oeil !, ragea-t-elle intérieurement. À vrai dire, le regard du sorcier, elle le connaissait par coeur pour l'avoir jeté à tous ces prétendus sorciers qu'elle croisait chaque jours dans les couloirs, mais eux, ils n'étaient personne et méritaient qu'on les regarde comme de la vermine. Elle, elle était Amaryllis Silene Anderson, sang-pure et fière de l'être. Il n'était pas question qu'elle se laisse marcher sur les pieds par qui que ce soit !