Charlie détestait l’Astronomie. Comme la plupart des cours, certes. Mais l’Astronomie, vraiment, il ne pouvait pas blairer ça. C’était long, c’était ennuyant, le prof était pourri et ça ne servait à rien. Il se demandait vraiment pourquoi une matière aussi naze n’était toujours pas passée optionnelle. À côté de ça, ils n’avaient des cours de vol qu’en première année. Il n’y avait pas à dire, les enseignements à Poudlard laissaient vraiment à désirer. Il en parlerait certainement à son père ! Parce que Père siégeait au conseil d’administration de l’école, bien sûr. Peut-être que grâce à lui, l’Astronomie cesserait d’être une matière obligatoire et on ferait ériger un monument à son nom... Quoi ? Il pouvait toujours rêver, ce n’était pas encore interdit.

Chose positive, Charlie avait été mis d’office en binôme avec Amber Hemingway. Sa fiancée sangsue. Pour une fois, il avait droit à un peu d’animation. Il passa tout le cours à lui tirer les cheveux, à lui pincer les fesses et à faire des commentaires graveleux et méchants. Parce que c’était tellement drôle de l’emmerder, surtout quand elle faisait semblant d’être indifférente.

La fin du cours arriva comme un soulagement. Charlie ramassa rapidement ses affaires et sortit avec ses potes, non sans prendre un malin plaisir à parler fort des fesses trop plates d’Hemingway et de son soutien-gorge rembourré. Il se fit remarquer par son professeur qui le pria de bien vouloir cesser ses pitreries, Charlie lui fit un grand sourire et continua son chemin.

Ce fut arrivé deux étages plus bas que l’adolescent réalisa qu’il avait oublié son télescope dans la tour d’Astronomie dans sa précipitation. Il ne manqua pas de râler ostensiblement, tentant de persuader une fille d’aller le chercher à sa place (sans succès) et dut donc remonter les escaliers pour récupérer son bien.

Il ouvrit la porte d’un grand coup caractéristique de sa délicatesse et commença à chercher son télescope avant de se rendre compte qu’il n’était pas seul. En plus, c’était une fille. Sans la reconnaitre, il s’approcha avec pour ambition de la prendre par derrière et lui faire « pouêt pouêt » sur les seins, mais elle se retourna et...

– Bordel Hemingway, qu’est-ce que tu fous là ?! s’exclama-t-il en s’arrêtant immédiatement.

Un peu plus et il se serait retrouvé à peloter les seins de la Gryffondor. Or il n’en avait absolument pas envie ! Plutôt crever que de devoir la toucher.

– Je te stalke pas putain, j’étais juste venu reprendre mon télescope. expliqua-t-il en pointant du doigt l’objet en question. Qu’est-ce que tu fous ici toute seule ? T’attends un rencard ou quoi ?

Parce que c’était bien connu, la tour d’Astro était le lieu de rendez-vous numéro 1 des couples. Charlie lui-même avait pécho deux filles en les emmenant ici « pour leur faire voir les étoiles ».

Quand il s’agissait d’emmerder Amber en public, Charlie répondait toujours présent ! Il n’y avait bien que lorsqu’ils étaient seuls et qu’il n’avait personne à impressionner qu’il se laissait parfois aller à avoir un semblant d’amabilité. Un semblant, il ne fallait pas pousser mémé dans les citrouilles. Cette fois, il était tard et il n’était plus assez en forme pour se donner réellement à fond. Il allait lui lancer quelques piques, histoire de dire, mais il n’avait pas l’intention d’aller pour lui. Pour cette fois. Ce ne serait bien évidemment que partie remise.

– Cool ta vie.

Se détournant de sa « fiancée », Charlie s’évertua à plier son télescope. Ce n’était pas de la tarte, il oubliait d’une fois sur l’autre comment faire. D’habitude, il avait toujours David pour l’aider, mais là il était tout seul. Résultat il passait pour un con à faire couiner le télescope à moitié rouillé à cause de la pluie et de son peu de soin. Il s’occupait très bien de son balai de course et de son petit balai personnel, par contre pour ce qui était d’astiquer le télescope en cuivre, il n’y avait plus personne ! Il ne demandait même pas à ses copines de le faire. Non, il préférait qu’elles astiquent un tout autre appareil. Oui, elles au pluriel. Surtout dans ses rêves.

Pourquoi est-ce qu’elle lui tapait la causette soudainement ? Elle avait fumé de la Mandragore ou quoi ? Charlie se stoppa dans son pliage de télescope et se retourna vers sa camarade.

– Pourquoi tu m’poses cette question ? Ça va pas dans ta tête, je suis pas ton pote.

Ça, c’était fait. Résigné, Charlie laissa tomber le pliage et prit son télescope déplié sous le bras, l’air encore plus con que d’habitude.

– Pour ta gouverne, j’ai bien sûr ma tenue et ma cavalière. J’imagine que toi, tu n’as ni l’un ni l’autre. En même temps, qui voudrait de toi ? T’es tellement moche que tu ferais fuir un troll des montagnes en rut. Tant d’amour... J’aurais bien évidemment pu t’inviter pour t’éviter l’humiliation d’aller au bal seule, ou au moins te présenter un de mes bros, mais devine quoi ? Plutôt crever ! Tu vas te retrouver toute seule et putain, je me foutrai bien de ta gueule, crois-moi sur parole !

Finalement même fatigué, il trouvait assez d’énergie pour être méprisant et désagréable. C’était beau de voir à quel point Amber pouvait le motiver par moments.

Évidemment, Amber n’était pas en reste. Abruti. Pourquoi fallait-elle toujours qu’elle l’attaque sur ce terrain ? Il n’était pas un abruti, ni un débile, ni un imbécile ! Pourquoi ne s’attaquait-elle pas au physique comme tout le monde ? C’était peut-être une méthode de fille, tout simplement, et il pouvait pas comprendre. Il avait parfois envie de lui montrer qu’elle se trompait, qu’il pouvait être très intelligent, mais... Pourquoi faire en même temps ? Où était l’intérêt ? Si elle n’était pas capable de voir ses qualités, c’était tout simplement dommage pour elle. Pour peut-être que c’était mieux, comme ça elle ne voyait pas ce qu’elle perdait.

Ce qui était sûr, c’était que Charlie ne comprenait pas grand chose à toute cette histoire. Il détestait Amber presque par habitude, depuis le temps. Il la détestait quand elle lui pompait SA magie, ça c’était sûr. Après pfff... C’était drôle de l’emmerder, elle partait toujours au quart de tour. Ça mettait un peu d’animation dans sa petite vie, ça faisait partie de son train-train quotidien. Si elle n’était pas là, la vie ne serait pas la même, n’aurait pas la même saveur. Pour un chieur comme lui, c’était important d’avoir SA victime sous la main. Il aurait pu se trouver quelqu’un d’autre, mais il n’en avait aucune envie. C’était Hemingway femelle, personne d’autre et le premier qui posait des questions, il se prenait son poing dans les dents.

Pourquoi lui reprochait-elle de chercher les emmerdes ? C’était bien le but du jeu entre eux, d’emmerder l’autre. Est-ce que cela signifiait qu’elle en avait réellement marre qu’ils se fassent mutuellement chier ? Elle n’avait pas intérêt ! Il était hors de question qu’il la laisse tranquille. La vie était très bien comme ça, il ne voulait pas qu’elle change. Surtout pas sur ce point.

– Ouais, bah fais pas la maline ! Et arrête de dire que je suis con ! C’est pas parce que t’es une nana que tu peux te permettre de me prendre de haut comme ça.

Parce que bien sûr, lui était un modèle de ce point de vue là. Il allait se tirer de là lorsque la demoiselle le rattrapa et commença à lui donner des coups de grimoires. Mais ça faisait mal ! Déjà que la dernière fois, elle l’avait défiguré avec un trophée, elle remettait ça ! Ça devenait une manie !

– Mais t’es malade ! Je sais que ma beauté t’éblouit, mais c’est pas une raison pour essayer de m’enlaidir pour que tes yeux supportent ma vue sans que tu mouilles ton string !

Il n’y avait bien sûr, aucune autre raison possible à cet excès de violence. Charlie se débrouilla pour arracher son livre à la Gryffondor et il le balança au loin. Il lui attrapa les poignets et lui bloqua les mains dans le dos. Et voilà ! C’était quand même cool d’être un homme fort.

– On se détend Hemingway ! T’avais pas déjà tes règles la semaine dernière, c’est toujours pas fini ? Ou alors t’es tout le temps chiante comme ça ?

La délicatesse, comme toujours. Enfin avec tout ça, il se demandait si Amber portait des strings ou des culottes. Il la voyait plus avec des culottes en coton, en mode petite ingénue. Il resserra un peu sa poigne, histoire de s’assurer qu’elle n’allait pas se dégager. Il faisait aussi attention à ses genoux, histoire de ne pas s’en prendre un dans les parties. Un accident était si vite arrivé...

Par contre... Hein ? Elle avait quelqu’un ? Genre... Quelqu’un ? Un garçon ? Pour de vrai ? Charlie écarquilla grands les yeux, l’air encore plus ahuri que d’habitude.

– Tu me fais marcher, avoue ! Tu peux pas avoir de mecs, c’est pas possible ! Et n’insulte pas mes copines, je sais que t’es jalouse parce que toi, t’es plate comme pas permis, mais c’est pas une raison pour cracher sur elles. Et vas y c’est qui ce connard ? Qui t’as invité au bal ? Un type qui avait pitié de toi ? Ou alors c’est James l’intello boutonneux et t’as pas osé l’envoyer bouler !

Avec tout ça, il la tenait toujours contre lui...

Que les choses soient claires, Charlie n’était pas jaloux. Vraiment pas. Tellement pas. Il était seulement choqué et... Emmerdé. Parce que Amber Hemingway, elle était à lui et à personne d’autre. Même s’il n’en voulait pas ! Elle restait sa fiancée à lui et si elle se mettait à avoir un petit ami, ça perdait tout son intérêt ! Qu’est-ce qu’il allait lui dire pour la faire chier si elle avait quelqu’un ? Il n’allait plus pouvoir la charier sur le fait que personne l’aimait, personne ne voulait d’elle, qu’elle avait une tronche à faire débander n’importe qui et tout ce qui allait avec ! Non, elle n’avait tout simplement pas le droit de lui faire ça. Pas à lui ! C’était pas juste ! Non, il refusait que ça se passe comme ça.

Il tenait toujours fermement la jeune fille dans ses bras, malgré le fait qu’elle se soit mise à gigoter pour se débattre. Pour une fois, il ne hurlait pas à la mort face à une telle proximité. Mais il ne voyait pas non plus le caractère cocasse de la situation, trop préoccupé par cette histoire de « copain » potentiel d’Hemingway.

– ça me fout que... T’as pas le droit, c’est tout. C’est moi qui décide. Et pourquoi t’es méchante comme ça là, je fais rien ! À part t’entraver complètement dans tes mouvements et t’insulter H24. Vas y c’est qui ce mec ? Dis-moi qui c’est ! J’ai le droit de savoir ! T’es ma fiancée jusqu’à preuve du contraire alors j’ai le droit de savoir ! Dis-moi. C’est qui ? Un Gryffondor ? Un Poufsouffle débile ? Qui peut bien vouloir de toi de toute manière, t’es en train de me baratiner là hein ? Bah sache que c’est pas drôle.

Mine de rien, il était presque en colère. Charlie ne savait pas pourquoi il se mettait à s’énerver de cette manière, ça ne lui ressemblait pas. Amber s’était remise à bouger dans tous les sens, il refusait de la lâcher. Résultat, ils tombèrent l’un sur l’autre. Charlie poussa un grand cri lorsque son derrière délicat heurta le sol. Ça faisait super mal ! En plus l’autre gourdasse lui était tombée dessus, lui coupant un instant la respiration.

– Bordel, mais qu’est-ce que tu branles ! Tu peux pas faire gaffe, tu m’as fait super mal ! Putain, bouge de là tu m’écrases. T’es super lourde, tu devrais faire un régime, espèce de grosse vache !

Il relâcha les poignets de la jeune fille et essaya de se redresser, mais elle était lourde.. C’est là qu’il réalisa dans quelle position ils se trouvaient. Lui à moitié assis, elle allongée entre ses jambes. Oula... Gêné comme rarement auparavant, Charlie se mit à rougir. Il avait beau parler de cul tout le temps, il n’avait eu de véritable relation intime qu’avec une seule fille pendant l’été, autrement dit il n’y avait pas si longtemps que ça. En fait, il se contentait surtout de rouler des pelles et de peloter les seins de ses copines. Et de se branler en pensant à elles aussi. Mais en général, elles n’étaient pas très chaudes pour aller plus loin que quelques attouchements.

– Euh...

Tant d’éloquence...

Tout ce qu’avait dit Amber... Cela perturbait beaucoup Charlie. Ils passaient leur temps à se mettre sur la gueule, mais sans jamais chercher à comprendre le pourquoi du comment, ni ce que ça pouvait bien faire à l’autre. Enfin, c’était le cas du côté du jeune homme. Il ne se prenait pas la tête, il s’amusait et faisait chier le monde, mais voilà... Il ne pensait pas qu’un truc si futile puisse prendre des proportions pareilles.

C’était vrai, elle avait raison : qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à foutre ? Elle sortait avec qui elle voulait, de toute manière il était censé n’en avoir rien à branler. Et c’était tant mieux si elle se trouvait quelqu’un d’autre même ! Comme ça, elle arrêterait de lui coller aux basques. Ils ne se marieraient pas, ils trouveraient un moyen pour rompre ce foutu lien et tout irait bien dans le meilleur des mondes. Pourquoi il s’énervait ? Pourquoi il ne supportait pas l’idée que la jeune fille se soit trouvé quelqu’un ?

Il avait envie de lui arracher les yeux. Parce que ce connard - bien qu’encore inconnu - foutait le bazar dans son petit monde bien ordonné. Il n’aimait pas quand ses habitudes étaient bouleversées. Qu’est-ce qui allait se passer si Hemingway avait véritablement un copain ? Est-ce qu’il allait pouvoir continuer à l’emmerder sans se faire défoncer par son mec ? Est-ce qu’il était plus fort que lui ? Plus beau ? Qu’est-ce qu’elle lui trouvait ? Est-ce qu’elle allait l’oublier pour roucouler dans les bras d’un imbécile ? Non pas qu’il ait besoin d’elle, loin de là ! Mais... Quand même. Un peu. Un tout petit peu.

Peut-être avait-il poussé le bouchon trop loin ? Elle avait l’air vraiment très en colère. Encore plus que d’habitude. Et ce n’était pas pour rigoler. Alors que d’habitude, c’était pour rigoler bien sûr.

– Putain, mais t’es trop susceptible quoi... Moi je déconne, faut pas tout prendre personnellement. Vas y t’es trop sérieuse quoi. grogna l’adolescent.

Amber s’était dépêtrée de l’entremêlement de jambes. Charlie se surprit à souhaiter qu’elle reste plutôt là où elle était. Avant de se reprendre et de froncer les sourcils. Il se rassit, ses bras autour de ses jambes.

– Vas y tu me fais trop chier... T’as pas d’humour. Et puis tu fais ce que tu veux, j’m’en bats les couilles. Si tu veux te taper le premier venu, c’est trop problème. J’m’en fous complètement. Moi aussi, j’ai ma meuf de toute manière. Elle est bien plus belle que toi et elle est certainement meilleure au pieu. J’espère que ton nouveau mec te baisera bien, parce que c’est certainement pas moi qui le ferait. Putain, tu me saoules, j’me casse.

En fait, Charlie était vraiment vexé. Il n’aimait l’idée qu’Amber se soit trouvée quelqu’un, ça l’énervait. Alors il essayait d’être encore plus méchant que d’habitude pour se venger. Mais ça ne fonctionnait qu’à moitié. Le cœur n’y était pas vraiment... Il se releva et se dirigea vers la porte, énervé. Il en oubliait même son télescope...

Et c’était reparti... Il n’était PAS stupide ! On ne l’avait pas fait tomber à la naissance ou bercé trop près du mur ! Et en plus, comme si ça ne suffisait pas, Amber se permettait de remettre en question son niveau d’humour ! Alors comme ça, elle ne trouvait plus ça drôle ? Et depuis quand ? Elle voulait vraiment tout arrêter ? Genre qu’il... la laisse tranquille ? Elle avait complètement craquée la pauvre ! Non pas qu’il ait besoin d’elle, bien sûr. Charlie n’avait pas besoin de cette pauvre fille pour être heureux, même pas pour s’amuser ! Elle était tout à fait remplaçable, cela ne faisait aucun doute. Si elle n’avait plus envie de s’amuser, elle n’avait qu’à le laisser tranquille ! Sauf qu’évidemment, elle était trop chiante pour le faire totalement. Tant qu’ils seraient liés magiquement, ils ne pourraient pas mettre fin à leur histoire. Même s’il n’y avait pas d’histoire entre eux ! Il n’y avait rien entre eux. Absolument rien. Juste de la rancune, de la colère et du mépris.

Charlie était sur le point de s’arracher les cheveux. Son monde ne pouvait pas s’effondrer à cause d’une stupide gonzesse, mais il était quand même salement perturbé. C’était décidément trop bizarre, il fallait qu’il en parle à David, sinon ça allait continuer de l’énerver. Amber pouvait bien aller se faire foutre par son nouveau mec. Il n’en avait rien à cirer, absolument rien.

– Très bien ! J’arrête ! Je te fous la paix ! On verra la semaine prochaine, tu viendras pleurer parce que je suis essentiel à ta vie et que je te manque ! Mais faut pas croire, je n’en aurais plus rien à faire de toi, je t’aurais totalement oublié ! Comme si tu n’existais pas ! Et je te donnerais plus jamais de magie et... Rho et merde ! Tu m’fais chier...

L’adolescent était déjà sur le point de sortir lorsque Hemingway le rappela.

– Quoi ENCORE ?!

Ah oui, son télescope. Avec toutes ces conneries, il l’avait complètement oublié. Effectivement, il n’allait pas le laisser là. Surtout que Amber était en train de le polluer avec ses mains. Il fit demi-tour et s’évertua à arracher l’objet des mains de la Gryffondor.

– Merci. Qu’est-ce qu’il avait dit là ? Enfin non, pas-merci d’ailleurs. Y a pas de merci. Là, il s’enfonçait vraiment.

Amber n’en avait pas fini, voilà qu’elle s’excusait. Genre, pour de vrai. Genre, elle de s’être énervée. Charlie écarquilla les yeux, un peu ahuri. Il n’était clairement pris au dépourvu, sans savoir comment réagir.

– Non mais qu’est-ce que tu me chies là ? Ça va pas dans ta tête, sérieux... Fais pas comme si on était ami, t’as craqué ton string ma pauvre. J’m’en fous de te blesser ou je sais pas quoi, c’est même un peu le but ! J’te signale que tu fais pareil quand tu joues les sangsues magiques, j’ai pas à m’excuser, c’est un juste retour des choses !

Bien, Charlie n’avait décidément rien compris à la vie.

Charlie ne jouait plus du tout, il avait perdu toute envie de jouer. Il avait la désagréable impression d’être en position de faiblesse et de passer pour un imbécile. D’ailleurs si Amber commençait à se foutre de sa gueule, ce n’était certainement pas pour rien. L’adolescent détestait de plus en plus cette situation et regrettait amèrement d’être venu récupérer son stupide télescope. Comme s’il en avait eu quelque chose à faire en plus... Il aurait pu demander à son père de lui en racheter un, ça n’aurait posé aucun problème. Pourquoi avait-il fallu qu’il remonte à la tour ? Il avait vraiment des idées stupides de temps en temps. Souvent... Constamment ?

Faute de pouvoir se défendre, Charlie commençait sérieusement à s’énerver. Il n’était plus taquin à présent, seulement méchant. Il ne fallait pas croire qu’il était un ange sous ses airs de crétin attardé, bien au contraire.

– Mais tu vas la fermer ? Sérieux, si t’arrête pas de glousser comme une débile, je te fourre ce putain de télescope dans un endroit que même ton connard de copain aura pas encore eu l’occasion de visiter !

C’était qu’il devenait vraiment vulgaire avec ça. Il avait la haine, rien que la vision de la Gryffondor lui donnait des envies de meurtre. Il avait parfaitement conscience d’être pathétique pour une fois, et c’était bien le pire dans cette histoire. Il ne comprenait pas pourquoi il s’énervait de cette manière alors qu’il aurait dû n’en avoir rien à cirer. Hemigway faisait ce qu’elle voulait, n’est-ce pas ? D’ailleurs, elle aussi jetait l’éponge. Tant mieux, il n’avait plus rien qui le retenait. Charlie voulut tirer sa révérence, mais la jeune fille ne trouva rien de mieux que de le cogner.

Sa réaction ne se fit pas attendre. Il l’attrapa par sa fichue chemise d’uniforme et la plaqua contre le mur en prenant soin de lui placer son poing sous le nez.

– Je te préviens, tu refais ça encore une seule fois et j’oublierai ma bonne éducation pour te défoncer ton joli minois à tel point qu’il faudra une notice pour te remonter à l’endroit. Ça suffit les conneries maintenant.

C’était qu’il devait quand même faire peur, surtout qu’il était bien plus fort que la frêle demoiselle. Il la relâcha presque immédiatement et prit la porte, non sans prendre le soin de la claquer violemment derrière lui.

Qu’Hemingway aille au Diable, il ne voulait plus avoir affaire à elle.

Voilà c’est fini pour moi, merci <3