A Pré au Lard, il y avait toujours quelque chose à faire, même pour un jeune homme comme Aaron. Il avait décidé de passer la journée seul, retrouver sa place de simple élève et oublier un temps son rôle de préfet en chef. Ce qui n'était pas chose simple à faire dans de telles conditions. Il avait donc décidé de se faire oublier en s'isolant un peu. Il était parti à la vitesse de l'éclair vers la gare comme pour échapper à la foule qui irait dans les magasins. Dans son coin, il y resta un petit moment, profitant des derniers rayons du soleil. Il regarda son poignet et tourna sa montre. Il était temps d'y aller ou sinon il ne profiterait de rien. Il se leva et accourut presque dans la rue principale. Malgré ses grands airs, Aaron restait un grand enfant en quelque sorte. Il marcha donc sur les pavés, entra dans quelques boutiques, prit un verre au pub et termina sur la boutique de Honeydukes. C'était une boutique de sucrerie dans laquelle on pouvait trouver n'importe quel bonbon. Par exemple, une plume au sucre, il n'avait compris l'intérêt d'une telle chose.

Il regarda plusieurs produits, histoire de voir ce qu'il allait acheter. Etant fils unique, il ne manquait de rien et ses parents parvenaient sans peine à subvenir à ses besoins. Et peu leur importait ce qu'ils avaient eux, le plus important était leur fils unique, donc forcément, Aaron vivait très bien. Il attrapa un sac et le remplit de quelques sucreries. Il attrapa bien une boite de chocogrenouilles. Il hésita un instant et la regarda sous toutes les coutures. En fait, il n'en voulait pas et la remit à sa place. Lorsqu'il releva la tête, la chevelure d'une jeune fille attisa son attention. Oh non ne le prenez pas pour un dragueur invétéré, Aaron n'avait aucune arrière pensée.  Quoique s'il savait pourquoi elle le fuyait, peut être qu'il saurait comment réagir avec elle. Cette jeune fille dont je vous parle s'appelait Lily-Rose, une fille de sa maison en cinquième année. Il lui semblait pratiquement impossible d'avoir une conversation un peu plus longue qu'un simple bonjour avec elle. Bon peut être exagérait-il mais au final, il ne connaissait pas suffisamment la fille du concierge. Il prit son sac peu rempli de bonbons et interpella la demoiselle.

«Salut Lily. Comment tu vas ? »

Qu'est-ce que je vous disais ? Il ne savait absolument pas quoi lui dire à tel point que ses débuts de conversation se faisaient tout à fait banals à en mourir. Il la regarda, tentant de trouver un sujet de conversation. Alors ils étaient dans une boutique de friandises, ne la connaissant pas tellement, il ne voyait pas tellement ce qu'il pouvait lui dire d'autre.

«Alors tu trouves ton bonheur ? »

Oh, génial comme nouvelle question mais peut être qu'avec un peu de chance elle se ferait réceptive à ses questions et qu'il trouverait quoi dire d'autre. Et encore ça, ce n'était pas gagné d'avance.

Nous étions samedi et j'avais bien l'intention de profiter de la chance que nous avions de profiter de Pré-Au-Lard le week-end. Je n'avais besoin de rien de précis mais j'aimais bien flâner dans les boutiques surtout la librairie du petit village. Pour une fois j'avais décidé de m'y rendre seule car mes amies n'étaient pas fan de passer plusieurs heures dans une librairie. Elles préféraient passer leur temps dans les boutiques de vêtements et moi avec les livres. Peut être que je trouverai un ou deux romans intéressants que je pourrais commencer dès ce soir.

C'est avec cette idée de trouver des romans que je quittai Poudlard avec le sourire. Il faisait encore très bon. Pour l'occasion j'avais revêtu un jean et une petite chemise. J'avais tressé mes cheveux pour pas être embêté si le vent commençait à se mettre à souffler. Même s'il faisait beau en ce début d'après midi nous n'étions pas à l'abri qu'il pleuve dans la journée.

Je commençai mon après midi en restant plusieurs heures à la librairie. Je flânai dans tous les rayons de la petite boutique. L'endroit n'était pas très spacieux mais il y avait des livres un peu partout. Si on voulait trouver quelque chose qui nous plaisait, il fallait juste prendre le temps de chercher correctement. Quand j'arrivai ici je ne savais jamais avec quoi je repartirais mais c'était jamais les mains vides.

Trois heures plus tard, je quittai la petite échoppe avec trois livres que j'étais très heureuse d'avoir trouvé. J'avais bien envie de m'arrêter de boire une petite bièreaubeurre puis de faire un petit tour chez Honeydukes. Je n'avais besoin de rien en particulier mais j'aimais bien me promener dans cette boutique très colorée. De plus il y avait toujours des nouveautés.

Je ne me mis pas longtemps à boire ma boisson puisque j'étais seule. Cela faisait seulement quelques minutes que j'étais entrée chez Honeydukes quand j'entendis une fois dire mon prénom. Par Merlin, je connaissais cette voix. Je la reconnaîtrais parmi des dizaines. Il s'agissait de celle de Aaron, mon préfet en chef. Je ne m'étais pas encore tournée vers lui – mais je devrais le faire par politesse – que mon visage était déjà rouge. Pourquoi je devais toujours réagir de cette manière quand il était là ? Il devait me prendre pour une folle.

Il était si impressionnant, si beau, si charismatique... Arrêtes toi Lily Rose. Tu te fais du mal là. Je fermai les yeux brièvement comme pour reprendre mes esprits mais c'était peine perdue. Je me tournai vers lui avec un petit sourire mais toujours rouge.

« Salut Aaron..  Euh oui et toi ?»

Je ne savais pas quoi trop dire... J'étais vraiment pas très à l'aise. Pourquoi il fallait aussi que je tombe amoureuse d'homme plus âgé que moi et qui avait en plus une copine... et trop bien pour moi. Je me grattai doucement ma tempe – signe nerveux – puis je répondis :

« Oh je regarde seulement et toi ? »

La réaction de Lily ne le surprit pas, pire encore, il était tellement habitué que ça l'agaçait. Était-il si impressionnant pour parvenir à faire rougir même une cinquième année ? Lorsqu'il se regardait dans un miroir, il n'avait pas l'impression d'avoir une carrure plus impressionnante que les autres. Peut être était-ce son rôle de préfet en chef qui faisait ça. Mais il n'était même pas sur du pourquoi elle rougissait à sa vue. S'il en était persuadé, peut être qu'il trouverait une autre façon de lui parler. Même s'il se faisait réceptif, il fallait avouer que n'importe quel garçon correct ne saurait pas quoi lui dire sans être blessant. Ainsi il hocha doucement la tête et lui sourit.
 
«Oui, je vais bien. Il faut dire que Pré au Lard y est pour quelque chose, j'aime bien ce petit village. Ca change beaucoup de décor.  »
 
Bon d'accord, ce n'était pas particulièrement parfait mais il fallait bien dire quelque chose. Une conversation engagée et la suite allait comme sur des roulettes. Enfin de manière générale. Pour lui en tout cas, il ne savait pas vraiment ce qu'il en était pour Lily-Rose. Il ne savait pas grand chose à son sujet, à part le fait qu'elle était la fille du concierge qui avait pris sa retraite d'auror. Aaron se demanda s'il ne pouvait aller lui demander comme elle était de façon générale. C'était impossible qu'elle puisse être aussi peu réactive à une conversation avec tout le monde.
 
«Eh bien, je voulais faire un stock de friandises mais je suis assez difficile niveau sucreries. Par exemple, je ne supporte pas les plumes en sucre, je ne sais pas ce que tu en penses mais je te les déconseille. Et pour ce qui est des chocogrenouilles... Hum. Comment va ton père ?  »
 
Ah oui, de mieux en mieux, il fallait avouer qu'il n'était vraiment pas doué pour le coup. Passer d'un sujet à un autre sans pont, ça c'était fort. Parler du père de Lily-Rose montrait sans doute son désarrois le plus total. Mais ce qu'il souhaitait par dessus-tout, c'était d'avoir quelque chose, deux phrases alignées par exemple pour trouver quelque chose de bien plus intéressant. Il pencha la tête sur le côté et la scruta. Elle était toujours aussi rouge, mal à l'aise, pourtant ce n'était absolument pas son attention. Il espérait tellement avoir plus de conversation que ça, ce n'était pas tellement la faute de Lily-Rose, parce que apparemment il devait s'y prendre comme un manche à balai. Ce qui était un bon point, c'est qu'il ne se moquait pas d'elle pour essayer de la détendre.
 
Il chercha d'autres choses à dire, engager une suite de conversation se révélait étrangement difficile pour lui. Il ouvrit plusieurs fois la bouche pour la refermer autant. A force de ne pas savoir quoi répondre, elle le mettait mal à l'aise en retour.

«Sinon qu'as-tu fais de beau depuis le début de la sortie ? Ne me dis pas que tes amies t'ont abandonné ici, ce serait triste à entendre. »

Il y avait des moments comme celui ci où j'aurais vraiment voulu être une petite souris pour pouvoir me faufiler n'importe où sans qu'on me remarque. Ce n'était pas contre Aaron car il n'avait rien fait de mal. Le destin avait juste voulu que je tombe amoureuse d'un jeune homme inaccessible et que je rougisse en sa présence. En prime je n'arrivais pas non plus à construire une phrase quand il était en ma présence. Je me sentais vraiment mal à l'aise et je savais que c'était stupide. Je m'en voulais de mon attitude même si je ne la contrôlais pas.

Pour être honnête, j'avais même fait des recherches à la bibliothèque pour savoir s'il n'existait pas une potion pour m'aider avec mes sentiments et mon attitude. Jusque là j'avais malheureusement rien trouvé qui puisse réellement me revenir en aide... Mais j'abandonnais pas... Pour l'instant le mieux à faire était de l'éviter sauf quand il était face à moi... Là c'était plus dur.

Je lui fis un petit sourire en entendant sa réponse. Tout le monde aimait bien Pré-Au-Lard et ça changeait de Poudlard. Ça nous permettait de prendre un peu l'air et de voir autre chose que le château et encore le château même si pour ma part je l'adorais. J'étais toujours rouge écrevisse mais j'évitais d'y penser car sinon je deviendrais encore plus rouge si c'était possible...

  «  Ouais, je suis d'accord avec toi. C'est vraiment charmant Pré-Au-Lard. »

Oh là je méritai des félicitations. Je venais d'arriver à aligner une petite phrase sans me reprendre ni bafouiller. C'était vraiment une première et même un exploit pour moi. Quand il me demanda si je trouvais mon bonheur, je lui répondis que je regardais seulement et lui me répondit qu'il était entrain de faire son stock de marchandise. Je me contentai d'acquiescer d'un signe de tête.

« C'est que tu n'aimes pas leur goût ? Mon père va bien, je te remercie. »

j'avais du mal à comprendre pourquoi il me demandait des nouvelles de mon père. Il le voyait tout comme moi à Poudlard tous les jours puisqu'il était concierge. J'avais du mal à voir le but de cette question mais bon ce n'était rien. Je pris un paquet de dragées surprises de Berties Crochues sur l’étagère puis je demandai timidement au jeune homme :

« Tu n'es pas avec Avalone ? »

Il était de notoriété public dans notre maison Gryffondor que notre préfet en chef sortait avec Avalone. Je n'étais pas jalouse de celle ci même si elle était en couple avec l'homme dont j'étais tombée amoureuse. Je n'avais pas envie de la griffer ou de lui tirer les cheveux tout simplement parce je savais que je ne serais jamais avec Aaron et qu'en plus celle ci semblait faire le bonheur de ce dernier. Ce n'était pas mes affaires leur couple.

La situation aurait pu être pire, clairement plus embarrassante. Lily-Rose rougissait toujours mais il était parvenu à lui soutirer quelques mots et cela relevait d'un grand bon en avant. La jeune gryffondor n'était pas à l'aise, même Aaron pouvait le voir, mais elle se faisait violence pour lui répondre. Et c'était déjà beaucoup. Il savait que beaucoup auraient abandonné l'idée de la faire parler, beaucoup se seraient allés, ne voulant plus subir ce genre de situations désolantes. Pourtant Lily n'était pas une coupable, loin de là, elle ne le faisait pas exprès, elle méritait de l'attention. Aaron en était bien conscient. Même peut être que les autres ne seraient pas de son avis. Mais après n'était-il pas unique dans son genre ? Bien sûr qu'il n'était pas comme tout le monde. Il occupait la place de préfet en chef, alors les professeurs le poussaient à s'entendre avec tout le monde pour mieux mettre une bonne ambiance dans Poudlard. Pourtant ce n'était pas pour cela qu'il le faisait. Sa véritable motivation relevait de sa peur de la solitude, celle de se retrouver tout seul. Il voulait que les autres le reconnaissent mais en bien. Donc forcément son nouveau rôle était tombé à pic mais il ne le changerait pour rien au monde. Ses qualités humaines cachaient donc un égocentrisme certain lié à une légère touche d'égoïsme. Cependant le seul défaut qui ressortait - excepté son mutisme en ce qu'il concernait- était son entêtement. Et jamais il ne lâcherait l'affaire en ce qui concerne Lily, à moins qu'elle vienne à lui dire pourquoi elle rougissait si souvent en sa présence ou même le fuyait. Et ça ce n'était pas gagné. Alors il se contentait tout simplement d'alimenter la conversation.
 
«J'ai toujours pensé que Pré au Lard était encore mieux sous la neige. Ca lui donne un côté bien plus magique.  »
 
Peut être se rendit-il compte qu'à ce moment, il aimait réellement Pré au Lard. Il pensa que s'il ne voulait pas quitter totalement Poudlard, peut être qu'il pourrait travailler à Pré au Lard. Peut être pourrait-il encore s'y croire entre les murs du château en se projetant dans le passé. Cependant Aaron avait encore le temps d'y penser et d'accepter le fait qu'il grandissait. Oh non, loin de là l'idée qu'il souffrait du syndrome de Peter Pan. Il en était encore bien loin. La conversation dériva ensuite sur les sucreries de la boutique et plus particulièrement les plumes en sucre. Elle lui demande s'il n'aimait pas le goût ou si c'était autre chose. Une question à laquelle il ne s'attendait pas. Elle parut réfléchir, les yeux mi-clos, il rit doucement. Il haussa légèrement les épaules avant de sourire légèrement et de secouer la tête.
 
«Je crois que j'ai toujours eu une aversion pour ces choses mais te dire à quand cela remonte relèverait d'un supplice pour moi. Je ne m'en souviens pas.  »
 
Son père allait bien. Bonne nouvelle mais il savait pas lui même pourquoi il avait posé cette question. A dire, il se voyait mal lui dire "au fait, je ne savais pas quoi te dire alors forcément il fallait bien trouver quelque chose". Ca ne le faisait tout bonnement pas.
 
«Très bien. »
 
Il fit un léger mouvement lorsqu'elle lui posa une autre question tout à fait étrange. Avalone ? Pourquoi n'était-il pas avec elle ? Pour tout vous dire, il l'avait complétement zappé depuis le début de la journée alors lui expliquer pourquoi. Ce n'était tout bonnement impossible. Il eut par contre l'impression qu'elle avait totalement ignoré sa question à lui pour la lui retourner, histoire d'attiser son attention sur autre chose qu'elle. Un peu comme si elle avait peur de dire une bêtise, le problème que ça en devenait un chemin moins bon pour lui. Cependant il aurait été dans une bien moins bonne situation si elle venait à lui dire pourquoi elle réagissait comme ça à chaque fois. Les filles qui rougissaient en sa présence, il y en avait pas beaucoup, peut être deux ou trois. Mais des filles très à l'aise qui tentaient d'attiser son attention par tous les moyens, il y en avait bien plus. Parmi elles : Avalone. Cependant elle avait trouvé le point faible pour le faire céder. Peu pouvait se vanter de connaitre son secret. Ce qui faisait de lui un mec inaccessible et sociable à la fois.
 
«En fait, il valait mieux que je ne sois pas avec elle aujourd'hui. Elle souhaitait aller dans quelques boutiques de vêtements pour acheter deux ou trois habits et les changer un peu. C'est sa passion mais j'ai préféré y échapper. J'aurais subi une cinquantaine de questions pour pas grand chose au final. Ainsi je l'ai laissé avec ses amies.»

Des amies ? En avait-elle plus de deux ou trois d'ailleurs ? Est-ce que cela semblait crédible surtout ? Aaron essaya d'éloigner cette pensée de son esprit. Il refusait totalement l'idée de s'être trompé. Hors de question, cependant il était curieux de voir la réaction de Lily.
 

C'était la première fois que Aaron prenait autant de temps pour discuter avec moi. Je commençai à trouver la situation un peu étrange. J'étais très timide avec lui et je ne savais pas parler correctement lorsqu'il était dans les parages. Bien sûr ce n'était qu'avec lui que j'étais comme ça. Après il est vrai que je n'étais pas non plus de nature très très sociable du fait de ma timidité. J'avais quelques amies mais il était dur pour moi de m'en faire de nouveau. Est ce que Aaron voulait me dire ou me demander quelque chose pour être si patient avec une fille rouge comme une écrevisse et qui parlait qu'à demi mot ?

Il m'expliqua ensuite qu'il pensait que Pré-au-lard était encore mieux sous la neige. Je ne pouvais pas lui dire le contraire. L'hiver c'était la saison que je préférai malgré le fait qu'il fasse froid. La neige avait le don d'adoucir de nombreuses choses et de rendre calme des endroits très animés. Elle avait un pouvoir apaisant. Je lui fis un petit sourire puis je lui répondis :

« Je suis d'accord ...avec toi. »

Le pauvre devait en avoir marre de mes phrases courtes mais je ne voulais pas prendre trop de risque et  bafouiller devant lui. Le jeune homme m'expliqua ensuite qu'il n'aimait pas les plumes en sucre et je fus intriguée d'en connaître les raison. Tous le monde aimait ces friandises. Curieuse, et sur un coup de tête, j'osai lui poser la question. J’acquiesçai d'un signe de tête puis je répondis d'une petite voix :

« D'accord, mais tu aimes beaucoup les chocogrenouilles non ? »

Il m'avait semblé apercevoir plusieurs fois Aaron avec cette friandise. D'ailleurs il y a quelques jours je l'avais croisé entrain d'en manger avec Sofia dans notre salle commune. J'étais assez surprise que Aaron ne soit pas avec sa petite amie qui s'appelait Avalone. Je savais qu'ils étaient en couple que depuis peu de temps mais bon... Elle semblait être une fille bien et tant qu'elle rendait heureuse Aaron, bah c'était cool. Bref en clair même si j'étais amoureuse du jeune homme je n'allais pas étripée sa petite copine. Je savais que lui et moi c'était impossible car j'étais plus jeune et surtout très timide. Pour Aaron il fallait une jeune fille qui savait ce qu'elle voulait et qui s'affirme.

Aaron m'expliqua ensuite sa petite amie était partie faire les boutiques avec ses copines. Je comprenais un peu mieux pourquoi mon préfet en chef se baladait tout seul. Il ne devait pas aimer faire le pied de grue devant les cabines d'essayage. Je ne pouvais pas le blâmer. Pour ma part même si j'étais une fille je préférai passer deux heures dans une librairie que deux heures dans une boutique de vêtements. J'avais du mal à comprendre les filles qui faisaient « trop » attention à ce qu'elles portaient. Nos vêtements ne signifiaient pas ce qu'on était.

« D'accord. Je comprends. Les boutiques de vêtements... C'est pas top enfin surtout si c'est pour plusieurs heures. »

Par Merlin, j'étais peut être encore un peu rouge mais je commençai à faire des phrases un peu plus longue sans me perdre avec mes mots. Est ce que c'était un miracle.

« En tout cas vous formez un beau couple avec Avalone. »

Aaron se gratta légèrement la tempe lorsqu'elle lui répondit. Toujours aussi rouge, Lily-Rose semblait vraiment mal à l'aise. Il regarda le contenu de son sac. S'il pouvait trouver quelque chose de plus passionnant il le ferait ou juste la mettre plus à l'aise serait aussi quelque chose d'intéressant. Il se demanda si c'était la meilleure solution de parler avec elle. Ecourter la conversation. Oui et pour en arriver où au final ? On dit que lorsqu'on a un blocage, il faut affronter ce qui nous fait cet effet. Alors parler avec Aaron ne pourrait qu'être bénéfique pour Lily-Rose. Il préféra garder ce sujet bien au chaud pour la fin. Il fut surpris de l'entendre parler de chocogrenouilles. Est-ce qu'il aimait ça ? Oui en quelques sortes, il n'en était pas fan mais oui. Ce n'était pas son pécher mignon mais c'était une friandise incontournable.
 
«Oui, c'est vrai, j'aime bien les chocogrenouilles, en effet. J'imagine que tu m'as vu à plusieurs reprises avec cette friandise pour le savoir. Je dois dire que je ne peux pas passer à côté de ça. C'est comme le quidditch, aucun sorcier peut détester ce sport. »
 
Il eut un léger rire, si sa mère l'entendait, elle se taperait surement le front. Il n'était décidemment pas doué dans ce genre d'histoires et situations. En vérité, si Lily-Rose se faisait plus réactive, tout irait pour le mieux. Puis la conversation passa sur le sujet de Avalone. Tout le monde lui parlait d'elle, le sujet finissait toujours sur la table même avec les personnes avec lesquelles il pensait cela impossible. A croire que tout le monde pensait que c'était une bonne chose de parler de ça. Le pire dans tout ça c'est que ce n'étaient que des filles qui se permettaient d'aborder le sujet. Pas que c'était étrange mais ça le dérangeait. Et comme d'habitude, il le cachait au plus profond de lui.
 
«Oui, pas top du tout. J'approuve totalement. Avalone veut surtout retoucher ses vêtements. Elle se met au défi de tout remettre à son goût. Du coup, c'est très difficile de trouver THE vêtement qu'on peut refaire à sa façon. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle se débrouille plutôt bien. »

Il aurait été capable d'ajouter quelque chose du genre "Ca me troue le cul d'ailleurs". Il eut un sourire amusé lorsqu'elle ajouta qu'il formait un beau couple avec Avalone. Il hocha la tête.

«C'est gentil, merci. »

Il redevint sérieux. Le sujet qu'il avait choisit de garder auparavant fit alors de nouveau son apparition dans son esprit. Il pencha la tête sur le côté et haussa un sourcil avant de se remettre droit.

«Rassure-moi Lily-Rose, je ne t'effraie pas ? Demanda t-il en riant ensuite. C'est pour savoir si je fais correctement mon rôle de préfet en chef. »

Oui, excuse bidon, Lily Rose allait sans doute trouver cela étrange mais il n'était pas parvenu à se résoudre à l'interroger sur la raison de pourquoi elle rougissait toujours face à lui. Bon d'accord, ce n'était pas parce qu'il était effrayant mais c'était une entrée en matière comme une autre.
 
 

J'avais donc vu juste en disant qu'il aimait les chocogrenouilles. J'avais fait cette déduction en le voyant plusieurs fois avec cette confiserie dans les mains et lui même s'en rendit compte. Je me contentai d'acquiescer d'un signe de tête avec un petit sourire. Je ne voulais pas non plus passer pour une voyeuse ou une curieuse. Bien que j'avais des sentiments pour Aaron, je ne le surveillai pas comme d'autres filles le faisaient. D'ailleurs je ne voulais pas non plus de mal à sa petite copine. Je savais qu'entre lui et moi rien était possible. C'était douloureux mais j'en avais connaissance de cause.

Je me mordis la lèvre quand il m'annonça que le chocolat c'était comme le quiddtich. On ne pouvait pas le détester. Là j'étais une peu surprise. Pour ma part je n'étais pas une grande fan de ce sport. J'avais du mal à trouver ça excitant de courir après une balle sur un balai magique. Je venais de temps en temps au match de Quidditch par curiosité mais ça ne m'excitait pas... En même temps pour être honnête je n'étais jamais montée sur un balai... J'avais même échappé au cours de vol de première année avec une dérogation de ma mère. Elle ne voulait pas que je me tue en tombant d'un balai...  Elle avait le vertige et j'en avais d'ailleurs hérité.

«  Je suis certaine qu'il y a des sorciers qui n'aiment pas ce sport... »

Rapidement, je décidai – oui oui je vous assure – de partir sur un nouveau sujet de conversation et on parla de la petite amie de Aaron. J'étais surprise de ne pas les trouver ensemble à Pré-au-lard. Les couples de Poudlard étaient très heureux de pouvoir se retrouver ensemble à l'extérieur du château pour se balader, flâner et boire une bonne boisson. Ça ne semblait pas être le cas de Aaron et Avalone. Je compris un peu mieux la situation quand mon préfet en chef m'expliqua qu'elle était partie faire les boutiques de vêtements avec ses copines.

« D'accord. »

Aux propos du jeune homme c'est tout ce que j'arrivai à répondre. Je ne voulais pas me montrer indiscrète ou autre chose. Sa vie amoureuse avec Avalone était privée et j'avais déjà été trop loin à mon goût en lui demandant pourquoi il n'était pas avec elle en ce moment.
La question qui arriva ensuite je ne m'y attendais pas vraiment. Je me raidis un peu quand il me demanda si je l'effrayais... Bien sûr que non. Pourquoi il disait ça ? Mes joues se teintèrent de nouveau un peu et je répondis en bafouillant :

« Non.. Bien.. sur que non. Pou..rquoi ? Tu dis ça ? Pas.. du tout. »

J'inspirai profondément une nouvelle fois comme pour reprendre mes esprits.

« tu fais très bien ton travail Aaron. »

Quidditch. Ce n'était pas un mot qui avait un son agréable pour Aaron. Il grimaça lorsqu'elle sortit qu'il y avait sans doute des personnes qui n'aimaient pas ce sport. Oh ça il voulait bien la croire. Mais la petite moue surprise de Lily-Rose indiquait clairement qu'elle n'en était pas une grande fan. Il comprenait dans un sens mais pourquoi. Il fronça les sourcils et passa sa main dans ses cheveux. Il sentait qu'il allait encore faire un long discours qui la mettrait mal à l'aise. Quoique p'tre pas.

« Qu'est-ce que tu n'aimes pas dans le quidditch ?Le principe même de voler, la compétition, voler après une stupide balle ensorcelée ?   Demanda t-il souriant. Pour ma part, je ne suis pas un féru de quidditch non plus. J'aime voler mais le jeu en équipe, c'est vraiment pas pour moi. J'avoue que je peux paraitre très contradictoire puisque je suis le premier à accepter d'aider les autres. En fait, je crois que c'est tout simplement l'idée que je ne jouerais pas de la même façon que les autres que je n'aime pas. Et je serais capable créer des polémiques rien qu'à cause de ça.   »

Il eut un petit rire amusé à cette pensée. Il grimaça une nouvelle fois et secoua la tête. Ses mains se posèrent sur une étagère du rayon et il reprit tout doucement.

« Ce que je veux dire au final, c'est que j'aime le quidditch sans vraiment l'aimer.   »

Ce n'était pas très clair, il fallait avouer mais Aaron préféra reporter son attention sur le sujet suivant : Avalone. Elle lui avait demandé pourquoi il n'était pas avec elle. S'il lui révélait qu'il l'avait complétement oubliée entre temps, elle l'aurait sans doute pas cru. Comment pouvait-on oublier sa petite amie sérieusement ? A moins d'être irrespectueux de ces demoiselles. Et Aaron n'était pas de ce genre-là. Il les mettait sur un pied d'égalité avec lui. Et il ne croyait pas que tout lui était dû. Il ne fut guère surpris quand elle répondit un tout simple d'accord.

« Et toi tu es toute seule aussi ? Quand j'avais quinze ans, je ne trouvais rien d'autre à faire que de rester avec tout un tas de personnes. En vérité, je croyais que tout le monde m'adorait. En fin de compte, je me trompais, j'étais un peu de stupide à cette époque. Ce qui n'est guère étonnant, les garçons sont toujours plus immatures que les filles.  »
 
Il eut un nouveau rire, comme s'il y avait quelque chose d'amusant là-dedans. Cependant, il restait égal à lui-même, décontracté et puis qui parlait parfois pour ne rien dire. Elle rougit une nouvelle fois lorsqu'il lui demanda s'il l'effrayait. Elle dit que non et ajouta qu'il faisait bien son travail de préfet. Il sourit touché d'un tel compliment. Dans un sens, il savait déjà qu'il était un bon préfet en chef. Jamais la directrice ou un quelconque professeur était venu le voir pour lui dire qu'il faisait son boulot de façon tout à fait minable. Jamais personne ne s'était plaint, à part quelques uns mais c'était de façon bien plus subtile, ils préféraient se venger d'une matière totalement stupide. Puisqu'au final, que ce soit les insultes ou les coups, mentalement, ça ne lui faisait pas grand chose.

« Oh bah tant mieux alors. Donc si tu as un soucis, tu sais vers qui te tourner. »

 

Ma seule petite phrase - sur le sport le plus célèbre du monde des sorciers - fit se rendre compte à Aaron que je n'étais pas vraiment une grande fan de ce sport. J'avais du mal à comprendre l'engouement des nombreux sorciers fan de ce sport mais je respectai aussi cela. Je souris un peu timidement quand il me demanda ce que je n'aimais pas dans ce sport.

« Euh... La compétition et aussi voler après une balle mais je respecte hein... Mais je ne sais pas... Et puis je trouve que ça peut être violent, très violent même. Pour ma part j'avoue qu'en plus j'ai le vertige donc ça n'aide pas non plus à m'aimer ce sport. »

J’acquiesçai d'un signe de tête quand il annonça qu'en résumé il aimait le quidditch sans pour autant vraiment l'aimer. Je lui fis un petit sourire puis je me contentai ensuite d'acquiescer d'un signe de tête à sa réponse sur le fait d'aimer le quidditch sans vraiment l'aimer.
Ensuite on discuta d'un sujet un peu plus privé car il s'agissait de la vie amoureuse de Aaron et de sa petite amie qui s'appelait Avalone.

J'étais un peu surprise au début qu'Avalone ne soit pas présente avec Aaron mais celui ci m'expliqua qu'elle était partie faire les boutiques avec ses copines. Je haussai les épaules quand il me demanda si j'étais seule et qu'à mon âge il aimait bien se trouver avec pleins d'amis. Je lui fis un petit sourire tout en rougissant encore un peu quand il déclara qu'il était un peu stupide à cette époque.

« Bah... euh... je suis souvent assez seule mais ça me va. Comment les gens ne peuvent pas t'aimer ? Pourquoi dis tu que tu étais stupide ? J'avoue je comprends pas. Tu es quelqu'un de gentil et de bien... enfin voilà quoi. »

Je ne voyais pas comment on ne pouvait pas apprécier Aaron ou ne pas aimer passer du temps avec lui. C'était un homme bien, intelligent et avec de la conversation – même avec moi qui parlait peu donc pour dire.... -. La question qui arriva ensuite me surprit beaucoup. Il me demanda si je l'effrayai ou pas. C'est vrai que j'étais intimidée par le jeune homme mais ce n'était pas de la peur. J'enchaînai rapidement en lui annonçant qu'il était un bon préfet en chef.

« Je suis fière que tu dois le préfet en chef de notre maison tu sais... La directrice a bien choisi. Promis. »

Oui si j'avais un soucis, j'essayerai de le régler d'abord par moi même avant tout. J'étais une grande fille, j'avais 15 ans, je devrais grandir et apprendre à me débrouiller seule... D'ailleurs c'est ce que j'étais entrain de faire en ce moment quand il s'agissait d'en apprendre un peu plus sur mon père... Et d'ailleurs je n'avançai pas en ce moment... Il allait falloir que je demande de l'aide à Richard Anderson. Ce serpentard était connu pour enquêter discrètement et apprendre des choses dont on ne connaissait pas l'existence. Il allait falloir que j'arrive à le convaincre de travailler pour moi... Pas gagné.

« Avalone aime les sucreries ? J'ai vu des jolies cœurs en sucres colorés à l'entrée du magasin.. C'est toujours des choses qui font plaisir quand on est amoureux... Enfin je dis ça comme ça. »

Il avait vu juste quand il lui demanda ce qu'elle n'aimait pas dans le quidditch. Avec le temps, il avait appris à saisir certaines choses. En fait, ça allait bien plus loin qu'il ne le pensait. Dans le quidditch, elle semblait ne rien aimer. Voler après une balle, la compétition. Pour ce qui était de la violence, il ne pouvait pas dire le contraire. Elle avait tout bonnement raison.

« J'approuve totalement l'idée que le quidditch puisse être violent. Mais de base, les règles le sont déjà. Pour ce qui est de ton vertige, essaie de l'affronter. T'es une rouge, il faut oser.  »

Oh oui, c'était génial comme conseil. Lui-même qui était totalement incapable d'affronter ses peurs. Franchement, c'était fabuleux. Il ne pouvait que se féliciter d'un tel conseil mais il n'avait rien trouvé d'autre à lui dire. Il médita encore un temps sur le quidditch, il fronça les sourcils tout en secouant la tête. Puis elle attisa de nouveau son attention en lui parlant d'Avalone. Avalone. Avalone. Même lorsqu'il voulait l'oublier, elle était là, un peu comme si elle était vouée à le hanter. Cependant, il préféra ne rien montrer.

Elle l'informa qu'elle se trouvait souvent assez seule. C'était triste mais si ça lui convenait. Soit. Mais elle le surprit davantage. Comment les gens ne pouvaient pas l'aimer ? Sortit tout droit de la bouche de Lily-Rose, une fille avec laquelle il avait bien du mal de communiquer, ça lui faisait franchement bizarre. Elle ne comprenait pas. Il tenta de sourire amusé. Pourquoi disait-il qu'il était stupide, mais c'était le passé, le passé simplement. Aujourd'hui, il avait compris qu'il pouvait être autrement. Enfin du moins, il avait décelé comment paraitre sociable sans attiser trop de dégoût. Quoique cette impression devait encore exister dans le cœur de certains.

 « Mes habitudes doivent en agacer certains. En plus, mes grands airs donnent une image assez faussée de moi. Je dois dire que ça m'amuse assez mais je ne suis pas dans la tête des gens. J'imagine qu'il y a des gens que je dois énerver tout de même sans vraiment le vouloir. Mais qu'est-ce que j'y peux ? Ne dit-on pas que la valeur de quelqu'un se mesure au nombre de ses ennemis ? »

Mais il fallait avouer que des ennemis, il ne semblait pas en avoir tellement que ça, puisqu'il les ignorait tout bêtement. Il rit un peu avant de reprendre le cours de leur conversation normale. Elle lui dit qu'elle était contente que la directrice ait fait un bon choix en le nommant préfet en chef. Si tout le monde pouvait être d'accord avec elle, Poudlard serait en paix. Mais Aaron n'aimait pas l'idée de passer comme ça, sans affronter quelques querelles. Un monde sans dispute, c'était un peu comme un dessert sans saveur. Et puis de toute façon, les gens ne pouvait pas vivre sans être en désaccord.

« Merci. »

Tout simplement merci. Voilà tout ce qu'il trouva à répondre. De toute façon, il n'y avait aucun mal. Il pencha la tête sur le côté. Si Avalone aimait les sucreries ? Oui, sans doute, c'était limite évident, ce qu'il ne devait pas lui acheter était les chocogrenouilles. Des cœurs colorés et en sucre ?


« Des cœurs en sucre colorés ? Je t'avoue que je ne les avais pas vu. Je suis un peu entrer dans le magasin sans faire vraiment attention mais pourquoi pas. Je pense que oui, ça lui plairait. »

C'était vrai que je n'avais jamais été fan de Quidditch même si parfois je me rendais à certains matchs par curiosité probablement... Je fus heureuse de constater que le préfet en chef de ma maison était d'accord avec moi sur la nature violente de ce sport. D'ailleurs il ne devait pas non plus être un grand fan car il ne jouait pas dans l'équipe de notre maison. J'étais certaine que s'il avait voulu, il aurait été capitaine. Il avait l'âme d'un leader...

Je lui fis un petit sourire gênée quand il m'annonça que j'étais une gryffondor donc courageuse et que je devais essayer de vaincre ma peur du vide. C'était facile à dire mais difficile à faire... Dès que je montai sur un balai, j'étais tétanisée...  J'avais envie de pleurer. Bon je n'allais pas dire ça à Aaron. Je me contentai de lui répondre :

« Peut être un jour mais là je ne me sens pas prête... »

Je fus surprise d'entendre Aaron dirait qu'il avait été stupide dans le passé. Je n'avais aucun souvenir de l'avoir vu un jour être stupide ou faire quelque chose de stupide. Je sais je ne connaissais pas tout de sa vie mais bon beaucoup de chose se savait à Poudlard... Je souris quand il déclara que ses habitudes devaient agacer certaines personnages.

« Tu n'as pas des grands airs tu sais. Enfin moi je ne trouve pas. Après c'est vrai qu'on ne peut pas plaire à tous le monde et il y a sûrement des gens jaloux aussi....Ce que je veux c'est qu'on ne peut pas s'entendre avec tout le monde même si on le veut. Vraiment on dit ça ? Je n'avais jamais entendit cette phrase mais c'est plutôt effrayant.. Il faut avoir des ennemis pour être considéré bon et valeureux ? »

J'avais vraiment du mal à comprendre ce dicton. Il y eu ensuite un silence et je n'aimais pas trop ça... J'essayais de trouver quelque chose d'intéressant à dire mais je ne trouvais rien. Au bout d'un moment, n'ayant aucune autre idée de sujet de conversation, je proposai à Aaron de offrir des cœurs en sucre à sa dulcinée. J'étais sûre que ça ferait plaisir à Avalone même si je ne la connaissais pas. Recevoir des friandises, ça faisait plaisir à tous le monde...

« Je pense aussi et ça se mange sans fin enfin ce n'est que mon avis. Ils sont tout à l'entrée. D'habitude ils en vendent qu'au moment de la Saint Valentin...Ils ont dû changer leur plan pour cette année enfin c'est une opportunité... enfin je veux dire qu'après il faudra peut être attendre après plusieurs mois avant d'en retrouver... »

Je rougis. Je me rendais bien compte que j'avais du mal à m'exprimer et utiliser les bons moments. Il avait fallu que je me reprenne plusieurs fois pour expliquer ce que je voulais dire. J'inspirai profondément comme pour reprendre mes esprits, ma contenance. J'en avais marre de rougir comme ça... Il n'y avait pas une potion pour calmer ça ? Oh faudrait vraiment que je me renseigne.

Il se sentit légèrement honteux de lui avoir conseillé d’affronter sa peur du vide. C'était stupide pourtant, comment pouvait-il un jour se retrouver totalement seul ? Sans personne pour le regarder, lui parler, l'admirer parfois. Bref, il ne pouvait pas tellement vivre sans le regard des autres, il ne se suffisait pas à lui même. Heureusement, il avait fait un coup de maître pour éviter cela. Elle lui répondit qu'elle essayerait bien un jour, qu'elle n'était pas prête. Il fit un mouvement très lent de la tête.

« D'accord, comme tu veux, c'est toi qui vois après tout, je n'ai pas à m'obstiner là dessus. »

Le sujet de conversation tourna autour de lui une nouvelle fois. Oui, il était stupide par le passé. D'accord, il était surement encore un peu. Il eut un sourire amusé lorsqu'elle le contredit sur le fait qu'il ait des grands airs. Des grands airs, il en avait sans doute aux yeux de beaucoup. Elle lui demanda comment ce dicton pouvait avoir lieu d'être. Pour lui, il était évident que les ennemis montraient un peu qu'on pouvait être humain. Aaron en comptait, pas des masses mais assez pour montrer qu'il était à la fois parfait et normal.

 « C'est peut être un vieux truc. Quelque chose d'inventer par des guerriers justement. Je sais pas mais quand on a des tas d'amis, ça fait du bien de savoir que certaines personnes ne t'aime pas. Franchement, j'aime bien savoir qu'il existe des gens qui ne m'apprécient pas, pour une quelconque raison, je m'en moque. Ça prouve que je suis normal, c'est peut être arrogant mais c'est comme ça. J'aime que les gens veulent être mon ami mais... Je ne pourrais pas vivre dans un monde tout rose. Et puis j'ai aussi l'habitude de voir ce qu'il y a de bon dans le monde.   »

Heureusement qu'il connaissait assez mal Lily-Rose car il ne lui aurait jamais parlé autant à son sujet. Quoiqu'il dévoilait qu'une part de sa personnalité, personne ne le connaissait réellement, sauf peut être Cassie ou encore Anna. La pauvre Lily, elle allait le trouver ennuyeux à mourir à force. Elle allait s'ennuyer comme un rat mort en effet. Un énorme blanc plana, apparemment Lily n'aimait pas ça car elle changea de sujet. Elle lui parla de cœur en sucres colorés, que ça pouvait plaire à Avalone, que c'était romantique ect. Elle lui informa même la direction à suivre et que ça se mangeait sans fin. Elle lui dit même qu'ils avaient pour habitude de les mettre à la Saint Valentin. ce qui était logique mais ça faisait beaucoup d'informations à encaisser là.

« Oh bah alors, c'est mon jour de chance. Sourit-il en penchant un peu pour voir le début du rayon.Attends je reviens. »

Et il partit en petite enjambée, prit habilement deux ou trois cœurs en sucre et les posa lentement dans son sac. Il arqua un sourcil lorsqu'il vit quelques têtes se tourner lorsqu'il rangea cela. Avalone s'était bien amusée à parler de leur début de couple. Elle le disait à qui voulait l'entendre. Du coup, la nouvelle s'était répandue comme une trainée de poudre. Il secoua la tête et revint vers la cinquième année.  

« D'après ce que tu m'en dis, tu aimes bien ces petites choses. »

Whao, mais quelle fantastique remarque Aaron.

Je n'étais pas prête – à ce jour – à vaincre ma peur. Je savais que ça serait bien de ne plus avoir le vertige mais j'étais tétanisée rien qu'à l'idée de monter sur un balai. Il fallait y aller doucement et peut être qu'un jour je me sentirais prête à essayer, à vaincre ma peur. Aaron m'annonça que c'était moi qui devait voir pour ma peur et il avait raison. J'étais la seule concernée par celle-ci. Je me contentai d'acquiescer d'un signe de tête avec un petit sourire.

Je me sentis beaucoup plus à l'aise quand on parla de nouveau de lui. Je n'étais pas fan des conversations qui tournaient autour de moi surtout que je n'avais rien de spécial qui rendaient les discussions intéressantes. J'avais du mal à comprendre les propos de Aaron quand il disait qu'il fallait avoir des ennemis pour être vu comme quelqu'un de bon et valeureux. Curieuse, je lui demandai plus d'explication sur ce sujet.

« D'accord, je comprends un peu mieux même si ça me semble encore un peu abstrait. Mais je comprends le principe je crois. »

Je lui souris et un blanc apparut dans notre conversation... C'était plutôt gênant et donc je décidai de parler de la première chose qui m'était venue à l'esprit... les cœurs en sucre. Je lui demandai si Avalone aimait les sucreries vu que les cœurs en sucre étaient apparus dans la boutique. N'importe quelle fille adorerait en recevoir de son petit ami.  Je lui précisai que ce n'était pas des sucreries qu'on trouvait tous le temps ici. Le jeune homme fila ensuite après m'avoir prévenu. Il prit quelques cœurs en sucre et je ne pus m'empêcher de sourire.

Avalone avait vraiment de la chance d'avoir un petit ami comme Aaron. Il voulait lui faire plaisir. Il était aux petits soins pour elle. Je l'enviai. Aaron me demanda de confirmer que moi même j'aimais les cœurs en sucre. Je lui souris puis je répondis :

« Pour être honnête, tous les filles que je connais adorent les cœurs en sucre. C'est joli et très bon et le goût reste longtemps en bouche. En as tu déjà goûté un ? »

Oui les filles aimaient les cœurs en sucre mais bon les garçons pouvaient aussi en aimer et manger. Ce n'était pas réserve au sexe féminin. De même on était pas obligé d'attendre qu'un garçon nous en offre pour en manger. Oui d'ailleurs moi même je repartirais aussi avec quelques cœurs en sucre dans mon sac. Je pourrais les manger ce soir en terminant le roman que j'étais entrain de lire.

«  Est ce que tu aimes lire ? »

Mais qu'est ce qu'il me prenait ? Pourquoi je lui posai tant de questions... C'était plutôt malpoli mais la question était sortie toute seule. Jusque là je ne l'avait jamais croisé dans la librairie où je me rendais à chaque fois que nous avions une permission de nous rendre à Pré-au-lard.