Des cris, des larmes, des insultes. Le petit garçon ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il observait ses parents, des chaises volaient, des sorts de toutes sortes. Il était recroquevillé dans un coin, pleurant à chaudes larmes. Ce n’est pas la première fois et pourtant, c’est toujours le même traumatisme. Trois ans. Cet enfant avait trois ans. Cet enfant, c’était moi. Je ne comprenais pas ce qui se passait, il insultait ma mère, elle pleurait. Elle hurlait, dans sa voix on pouvait entendre la tristesse, la colère, la haine et le désespoir. Une semaine plus tard, une petite fille prit place dans l’une des chambres de notre manoir. Une petite fille du nom d’Athénaïs. Un enfant, un bébé. Ma mère me disait que c’est ma demi-sœur, mais n’ayant que trois ans, je ne comprenais pas ce que voulait dire ma mère. Au début, j’ai eu tout de même beaucoup de mal à accepter ce nouvel enfant qui prenait une place importante, qui prenait finalement ma place, mes parents me délaissant. J’approche du berceau de l’enfant, l’observant en silence. Mon père s’approche, bien silencieux et nous observe.

« Alec ? »
« Bébé ? »
« Oui, c’est ta petite soeur. Elle s’appelle Athénaïs. Plus tard, tu devras la protéger. »
« Pas vu bébé dans ventre à maman … »
« On voulait tout simplement te faire une surprise. »

Je hoche la tête et observe ensuite l’enfant. Je voulais être le seul. Depuis qu’elle est arrivée, ils ne s’occupent plus de moi, depuis qu’elle est arrivée, mon père ne se préoccupe plus de moi. Je ne veux qu’une chose, c’est qu’elle s’en aille et retourne d’où elle vient, tout ce que je souhaite c’est d’avoir mon père et ma mère rien que pour moi tout seul, comme avant. Et le pire, c’est quand je dois lui prêter mes jouets.



J’ai été élevé dans l’optique de devenir un grand sorcier, un mage noir. Elevé à la dure, comme la plupart des enfants venant de familles de Sang-Pur. Je me rebellais, je ne voulais pas ressembler à mon père. Je ne voulais pas être aussi lâche, faible que lui et j’ai toujours fais en sorte de ne pas l’être. J’étais assis sur mon lit, lisant quelques nouvelles de la Gazette, ayant fuit les foudres de mon père et dieu seul sait combien je ne peux les fuir éternellement. La porte s’ouvre à la volée, le cadre derrière la porte tombe sur le sol et se brise en deux. Je n’eus pas le temps de me lever par moi-même que mon père m’attrape par le col de ma chemise et m’envoie contre le mur. Je me cogne au passage contre ma commode et retombe sur le sol, gémissant de douleur.

« Le respect Alec, tu me dois le respect. »

Je relève les yeux vers lui, tremblant sous la peur. Mon père m’effraye, mon père est l’être le plus effrayant. Il sort sa baguette, par réflexe je glisse mes bras devant mon visage pour me protéger. Je n’ai seulement que neuf ans, je n’ai aucune façon de me défendre par la magie. Il m’inflige l’un des sorts impardonnables. Je sens la douleur s’emparer de moi jusqu’à la moelle. Je me tords sous la douleur, je pousse des cris, je le supplie d’arrêter…et pourtant, il augmente le seuil de douleur.

« Pardon…père … »

Il m’observe, je peux lire la haine et la colère dans son regard. Mon père ne m’aime pas. C’est la première chose qu’est venue à mon esprit. Mon père ne m’a jamais montré qu’il m’aimait, je n’ai jamais vu dans son regard une once d’amour. Mon père ne m’aime pas, non. Il me répète souvent que je lui fais honte, il me répète souvent que je ne suis pas digne d’un Bloodshire. Il cesse de me torturer et tourne les talons ensuite puis sort de ma chambre. Je pousse de petits gémissements, yeux clos, mes jambes ramener à moi. A cet instant là, j’ai compris que mon père ne me portait pas dans son cœur.




Le jour que j’attendais le plus, que tous les petits sorciers attendaient le plus. Le Poudlard Express est impressionnant, et je ne l’aurais jamais cru. Je me sens enfin important, je me sens enfin quelqu’un. Je me sens beaucoup mieux et j’en oublie presque la future répartition. Le paysage était tout simplement magnifique, je m’étais cru dans un film et pourtant, c’était la réalité. Poudlard, l’école de sorcellerie qui fait rêver plus d’un. La fameuse cérémonie de répartition a lieu, enfin. J’observe les élèves s’avancer vers le tabouret, un par un. Puis vint mon tour. J’observe le professeur tenant le choixpeau et m’avance ensuite, anticipant. Si je me retrouve à Gryffondor, à Serdaigle ou à Poufsouffle, mon père ne me le pardonnera jamais. Mais, je n’ai aucun doute, je finirais à Serpentard. Un petit sourire en coin se dessina sur mes lèvres en entendant les paroles du choixpeau. Evidemment que les Bloodshire sont les meilleurs. Il marqua une pause avant de s’écrier :

« SERPENTARD ! »

Un grand sourire se dessina sur mon visage, je me lève et descend du tabouret et me dirige ensuite vers la table des verts et argents. Une fois le repas terminé, je m’empresse d’aller écrire ensuite à mes parents pour leur annoncer la nouvelle avant de regagner le dortoir, m’installant sur mon lit. Je me mets en pyjama rapidement et m’allonge sur le lit, n’ayant presque pas dormi de la nuit, n’ayant qu’une hâte c’est de commencer les cours, de découvrir les professeurs. Poudlard est un lieu magique, un lieu de rêve et c’est un grand honneur de pouvoir suivre des cours là-bas et de s’asseoir sur les bancs où nos ancêtres se sont installés.


Entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas. Au début, entre lui et moi c’était très électrique. Beaucoup d’insultes, beaucoup de piques, beaucoup de duel et pourtant, pourtant on a fini par enterrer la hache de guerre et on a fini par sympathiser. On s’installe dans le parc, sous un arbre et je sors ensuite les chocogrenouilles puis les dragées surprises de berties crochues. Une belle après-midi, rien que tout les deux, à se découvrir, à apprendre à se connaitre. Suite à cette après-midi, une amitié est née, une amitié puis un amour. Liam a été mon premier vrai amour, celui qui m’a appris à être fidèle, celui qui m’a appris à aimer. Pourtant, la fin d’année approche et on a du se séparer. Je ne l’avais pas revu depuis un certain temps et nous nous sommes retrouvés à l’endroit où tout a commencé et tout s’est terminé. J’ai postulé pour le poste d’arbitre de Quidditch, étant un grand passionné de Quidditch depuis petit, m’intéressant de près à ce sport. Liam lui, a postulé pour le poste de professeur de Potions et c’est comme par hasard que nous nous sommes croisés, que nous nous sommes retrouvés. Deux ans après, nous nous sommes mariés, j’ai adopté la fille de Liam, Kaitlyn et nous avons adoptés tout deux un petit garçon se prénommant Sinéad.



Les repas de familles, c’est tout simplement une horreur. Je n’ai avoué à personne que je suis marié à quelqu’un et je compte l’annoncer dès aujourd’hui. Je sais que ça ne sera pas facile vu que pour la plupart c’est une honte et qu’un véritable héritier de mon côté, il n’y en aura pas, malgré l’enfant que j’ai adopté. Ce n’est pas le mien, il n’a pas mon sang. La seule qui connait la vérité est ma mère. Ma mère est la seule qui sait me comprendre, qui a toujours été là pour moi, pour me protéger, pour me soutenir. Ma mère est tout simplement la femme de ma vie, et la seule à qui je ne ferais aucun mal, avec mon mari et mes enfants, cela va de soit. Je finis de me préparer, embrasse une dernière fois Liam puis je finis par transplaner au manoir où le repas avait lieu. Je m’avance et frappe à la grande porte, un elfe de maison ouvrant cette dernière. Je ne lui adresse aucun regard, aucune attention. Je retire ma cape et la lui lance presque avant de me diriger jusqu’à la salle de séjour, ou un grand nombre de personnes étaient déjà présentes. Je balaye la pièce du regard et mon regard se stoppe sur un de mes cousins, Seth.Je ne lui adresse aucun sourire et même, je ne le dévisage pas. Je ne me sens pas réellement à ma place ici, je n’ai jamais été trop famille. En général, c’est toujours ceux qui ont le plus réussis qui sont bien vus, et les autres sont méprisés, et dévisager.
Tout le monde est présent, je prends donc place à côté de ma mère, Seth s’installant à mes côtés. Je serre légèrement les poings mais fais abstraction. Naturellement, les premiers sujets lancés sont les réussites de certains enfants puis ensuite, l’échec des autres. J’observe ma petite sœur en face de moi, qui n’a pas l’air à sa place, elle ayant atterrit à Serdaigle. J’ai déjà renié ma sœur pour cela, je déteste les Serdaigle. Mais maintenant que la pilule est passée, je fais tout mon possible pour la protéger et la surveiller du mieux que je peux, étant arbitre de Quidditch à Poudlard. Bien sûr, elle et moi nous sommes ceux qui ont réussis le moins. Elle a Serdaigle, moi encore coincé à Poudlard ne faisant pas parti des hauts rangs du ministère comme la grande partie de notre famille. On s’adresse enfin à moi. Je relève les yeux vers ma tante, ne souriant toujours pas.

« Contrairement à ce que l’on  peut penser, je suis heureux comme je suis. Je me plais à Poudlard. J’ai également une nouvelle à vous annoncer. »

Je sais que ce n’est pas gagner, mais contrairement à eux, je ne cacherais jamais rien à ma famille. Qu’importe si je fais honte, je n’ai pas envie de mentir, d’être un être abominable même si à Poudlard, je dois faire parti des pires êtres, avec Liam.

« Je me suis marié depuis peu, avec un homme. J’ai deux enfants, que j’ai adoptés. Je vous assure, je ne mettrais pas la réputation de notre famille en péril. J’ai d’autres chats à fouetter que de semer la pagaille, d’autres choses beaucoup plus subtiles. »

Cette fois-ci, je souris, mais seulement un sourire en coin. Je n’ai plus rien à faire ici. Les regards que l’on me lance sont d’autant plus insupportables et répugnants. Je traverse la pièce et la porte se referma derrière moi dans un bruit sourd. J’attrape ma cape, l’enfile, et rentre aux côtés de ma ‘vraie’ famille.


Je suis prêt à tout pour faire régner les ténèbres dans le monde magique. Je suis prêt à donner corps et âme pour plonger ce monde dans le chaos et montrer que l'on ne se débarrasse pas du mal, des ténèbres en un claquement de doigts. Patience,  patience ...ce n'est qu'une question de temps.