Un son doux résonnait dans la grande salle familiale du manoir Darkwood. Il émanait d'un piano à queue, où y était assise une petite fille d'à peine huit ans. Elle pianotait merveilleusement bien, et surtout pour son âge. Évidemment, il s'agissait d'une pièce facile d'apprentissage et à jouer. Depuis toujours, Alesya Zéphyr Darkwood avait aimé la musique et les arts en particulier. Il n'était pas rare qu'elle s'isolait pour dessiner, jouer du piano, mais ce qu'elle préférait faire, c'était peindre. Prendre un pinceaux entre ses doigts, le tremper dans la peinture et emplir la toile de jolies couleurs, malgré que parfois, le résultat final laissait à désirer, elle adorait. La brunette était tellement concentrée sur son morceau, qu'elle n'aperçut son frère jumeau qu'à la dernière minute. Il se tenait là, en train de l'observer jouer, et d'un coup, elle cessa. Énormément timide à son jeune âge, l'héritière Darkwood ne pouvait continuer à jouer si quelqu'un se trouvait dans la même pièce qu'elle. «Pourquoi tu me regardes comme ça, tu me fais peur. » demanda innocemment la petite fille, en se levant de son banc et en allant rejoindre Collin, son frère jumeau. Il était légèrement plus grand qu'elle, mais ils avaient les mêmes traits, sauf que ceux du petit garçon étaient légèrement moins fins et doux que ceux de Alesya. Cette dernière gambada jusqu'à ce que son frère prit la parole. « Le dîner est bientôt prêt, et Mère tenait à ce que je viennes te chercher. » annonça-t-il, d'une voix fluette. À son âge, il n'avait pas encore une voix mure et rauque, mais cela viendrait. Alors qu'ils discutaient en se rendant à la salle à manger grandiose de la maison, ils se rendirent compte que leurs parents se disputaient, à nouveau, pendant que la cuisinière leur lançait un regard attristé. Alesya se cala contre son frère, qui la prit dans ses bras, n'aimant pas voir sa petite soeur aussi triste.
Les parents des deux enfants se disputaient assez souvent, et la petite ne le supportait pas. Elle détestait les voir ainsi et avait terriblement peur qu'ils se séparent. Néanmoins, Collin savait qu'ils ne le feraient pas, puisqu'ils tenaient à préserver les apparences.

Chez les familles de sang pur, les apparences étaient primordiales. On ne s'en sortait pas, et les deux enfants comme les deux parents devaient être impeccables en tout temps. Alesya se détacha de son jumeau, et alla s'enfermer dans sa chambre, se privant de dîner. Furieusement, le plus qu'une petite fille de huit ans pouvait l'être, elle sortit son cahier à dessin et dessina un truc méconnaissable, mais Merlin que ça soulageait. Les larmes ruisselèrent sur ses petites joues rebondies, et après avoir soulagé sa rage, elle alla s'installer sur son lit à baldaquin, avec sa peluche Marie - un hibou -, et pleura longtemps, jusqu'à ce que sa mère vint toquer à sa porte. « Alesya ? C'est ici que tu te caches ? » questionna la mère des jumeaux. La petite se braqua, s'essuya le visage, ne voulant pas que sa maman adorée la voit ainsi. « O... Oui, Mère... . » répondit-elle le mieux possible et le plus calmement qu'elle le pouvait. La grande brune qu'était sa mère pénétra dans son antre personnelle, et eut un sourire triste en voyant les larmes de seule fille. « Tu sais, mon coeur, il y a des moments, dans la vie, où un couple se dispute. Mais cela ne veut pas dire que les deux personnes ne s'aiment pas, bien au contraire... » La petite ouvrit grand les yeux et sourit.  « Alors papa et toi vous vous aimez encore tout plein ? Vous allez encore faire des bisous en cachette ? » s'empressa de demander Alesya, dans toute son innocence. Sibylle Darkwood regarda sa fille avec un regard tendre, et s'empêcha de rire face à la magnifique petite fille qu'elle avait. « Oui, mon coeur. » Et elle prit sa fille dans ses bras, en la serrant tout contre elle. Zéphyr s'endormit dans les bras doux et peu musclés de sa mère, qui chantonnait une comptine qu'elle avait toujours adoré...

Et puis vint ce qu'elle avait toujours attendue. Le jour de ses onze ans, Alesya Zéphyr Darkwood reçu une lettre qui la convoquait à Poudlard. Son frère jumeau avait reçu la même lettre, et tous les deux étaient très heureux. Lorsqu'elle avait vu le hibou s'incruster dans sa chambre et déposer une lettre sur son lit, la petite s'était éveillée, et avait crié de joie. Depuis, elle faisait ses valises avec sa mère. Cette dernière avait accompagné les jumeaux chez Ollivander, et toutes les boutiques possibles pour aller chercher leur matériel. Après tout, le départ était pour bientôt. Ce fut avec des yeux brillants que les parents Darkwood laissèrent leurs enfants emprunter le Chemin pour se rendre à la gare de King's Cross. Une fois embarqués dans le train, Alesya dormit le long du trajet, supportant très mal le transport à long terme. Le chat de Alesya, Pumpkin, était allongé près d'elle, et ronronnait. Quant à Collin, il avait veillé sur sa sœur, pour ne pas qu'il lui arrive un truc. Une fois arrivés à Poudlard, il faisait presque nuit, et c'était l'heure du repas qui allait changer leur vie. Alesya était sagement assise avec les nouveaux arrivés et attendait que son nom soit nommé dans la Grande Salle. Le Choixpeau hurla son nom complet, et calmement, la petite se rendit vers la chaise, et on déposa le choixpeau sur sa tête. C'était très inconfortable, comme sensation, d'avoir un chapeau qui grouille sur la tête. « Alors, alors... Alesya Zéphyr Darkwood, sang-pur créative et intelligente, hmmm ? SERDAIGLE. » Ça ne lui en prit pas plus pour sourire, attendre qu'on retire le Choixpeau et aller s'asseoir avec sa maison, qui applaudissait et la félicitait, tout en lui souhaitant bienvenue. Quant à son jumeau, il alla rejoindre la maison des braves et des courageux, les Gryffondor. Fière de lui, elle lui envoya un magnifique sourire, et c'est ainsi que son épopée commença...

Depuis sept ans, Alesya est à Poudlard pour devenir une grande sorcière. Le plus souvent, on la trouvait dans sa salle commune ou alors dans sa chambre lorsqu'elle peinturait ou dessinait. Très indépendante, elle détestait qu'on la suive ou qu'on lui parle alors qu'elle était occupée. Si jamais vous la cherchez dans le château, il y a également la cour extérieure, où elle va pour chercher l'inspiration adéquate et ultime. Le vent soufflant sur son visage et balayant ses cheveux d'un coup l'aidait beaucoup à mieux se sentir. Son jumeau et elle entretiennent toujours une relation saine, mais il se montre très protecteur envers elle, et a tendance à fusiller du regard les nombreux garçons qui posent leur regard sur sa soeur, devenue une belle jeune femme aux courbes voluptueuses et aguichantes. Toutefois, Zéphyr ne se préoccupe pas de cela, maintenant. À la fin de l'année, les ASPICs l'attendaient de pied ferme, et elle devait s'y préparer. Néanmoins, je dois vous avouer qu'une relation ne lui ferait pas de tord, puisque notre jeune femme s'est préservée jusqu'à maintenant, et ses amis ont tendance à la qualifier de sérieuse, beaucoup trop... Peut-être se lâchera-t-elle plus cette année. Qui sait ce qui l'attend, en cette dernière année d'étude à la majestueuse école de Poudlard ?