Depuis que j'étais toute petite, j'avais toujours su ce que je désirais devenir au plus profond de moi, non seulement parce que mes parents m'attiraient inévitablement dans cette voie mais aussi car j'avais un réel intérêt avec ce qu'ils me proposaient. Médicommage. Je me suis alors baignée de ce rêve toute ma jeunesse et instruite par la même occasion avec les vieux bouquins de mes parents. J'imaginais déjà mon entrée à Poudlard, entourée d'amis, étudier fort pour avoir les notes excellentes que je méritais tant je voulais réaliser mon rêve. Et lorsque je fus un peu plus vieille pour comprendre ce genre de chose, j'ajoutais dans ce tableau parfait un garçon qui était habité d'un tel amour pour moi que c'était l'extase. Je l'aurais marié sans aucun doute et nous aurions eu de beaux enfants. J'appris assez rapidement par contre que la vie n'était absolument pas parfaite et que nos rêves ne se réalisaient pas en un claquement de doigt. Mon joli scénario tant ré-écrit dans mon enfance s'est égrainer parmi la poussière et le seul rêve que je chérissais encore fut celui concernant ma futur profession. Même celui d'un garçon possédant un amour infini pour moi s'est évanoui. Darkwood étant une famille de sang-pur, il faut donc absolument en préservé la pureté et quoi de mieux qu'une alliance avec une autre famille au sang tout aussi sacré? Un petit arrangement alors que j'étais encore poupon et mes parents attendaient simplement le bon moment pour m'en faire part. Mon promis ne me plus pas du tout et mon père l'appris d'une manière peu agréable. Lorsqu'on m'avait annoncé son nom, je l'avais répéter en le crachant comme si c'était la chose la plus dégoutante ayant franchi mes lèvres. Ce jeune homme était l'excès de confiance en soi sur patte et ça m'horripilait énormément tout simplement car il croyait qu'on était tous à ses pieds. Fidèle à mon habitude, je ne voulais pas me laisser marcher sur les pieds aussi facilement, j'étais d'accord pour ce qui était du métier mais je ne désirais pas que mes parents choisisse aussi mon mari. J'ai donc tenté de négocier, proposer d'autres familles, sans résultat. J'ai déversé ma fureur dans ma chambre et dans le couloir, j'ai arraché les tableaux et les toiles, brisée les cadres, j'ai déchirée les oreillers et réduis en miette mes draps. Je pleurais tellement j'étais en colère et aussi déçu de voir mes rêves s'émietter un à un sans que je ne puisse rien faire d'autre que les voir disparaître sans possibilité de pouvoir les revoir un jour.

Je ne voulais pas être une garce face à mes parents. Primo, je serais tout de suite sévèrement replacé à ma place et secondo, parce que ce jeune homme restait tout de même un bon parti et que j'aurais pu tomber sur bien pire. Mais à Poudlard, loin de l'autorité parentale typique à cette famille de sang pur, je pourrais tenir tête à ce petit frimeur et lui mener la vie dure. Je ne m'étais jamais laissé marcher sur les pieds, mes capacités magiques sont justement apparus alors que j'envoyais des jouets en pleine figure de ma cousine plus âgée car elle s'entêtait à vouloir me dire quoi faire avec eux. Elle s'était éloignée en vitesse de moi plus pour ne pas me contrarier d'avantage voyant mon visage de bambin crispé de fureur. C'était mes jouets, pas touche. C'est ce que ça fait être enfant unique, on ne partage rien et on pète les plombs quand quelqu'un veut s'approcher de tes trucs. Je me suis progressivement calmée, j'acceptais qu'on vienne jouer avec moi même si je tenais à tout contrôler, mon lieu favori était le jardin, là où je pouvais respirer l'air frais et la multitude de parfums qui l'imprégnait.

À mon entrée à Poudlard, je me sentis tout de suite à ma place en cours de botanique et celui de sortilège, la métamorphose ne me causait pas de problème et défense contre les forces du mal me donnait l'occasion de prouver mes talents et surtout pouvoir boucher un coin au garçon prétentieux qui allait devenir mon mari. Je l'ignorais à l'époque mais son attitude m'exaspérait au plus haut point alors je sentais que je devais lui montrer qu'il était loin d'être le meilleur. La bibliothèque regorgeait de surprise et elle devint mon endroit de prédilection, j'adorais passer du temps là et quand je voulais profiter de la compagnie des gens, j'allais dans la Grande Salle ou dans le parc, tout près des serres. En troisième année, je fis l'humble choix de prendre Soin aux créatures magiques ainsi que le mauvais de choisir Divination. Le premier étant merveilleux et parfois légèrement dangereux, mais j'adorais avoir des frissons lorsque je m'occupais d'une créature potentiellement mesquine. Le second était impitoyablement ennuyeux, je ne pouvais m'empêcher de pousser de long et gros soupir devant un tas de blabla faux et sa foutue tasse de thé qui ne révèle strictement rien. Je regrette amèrement de ne pas avoir choisi une matière plus intéressante.

Mais bon, c'est la vie.
Et j'ai appris qu'elle ne te donnais que très rarement ce que tu voulais.
Alors, je fais avec ce que j'ai.