Peu enthousiaste dans ce qu'il faisait, Aaron prenait un air de type désillusionné. Il feuilletait son livre de métamorphose et tournait les pages avec peu d'entrain et rapidité. Il voulait rapidement abandonner ce livre d'une inutilité totale en ce moment-même. Il vit une personne arriver vers lui, ainsi qu'un groupe de six premières années. Ces élèves semblaient assez paumés, en vérité, totalement. Il fut heureux de trouver un moyen d'obtenir une pause dans ce défi - insurmontable pour lui- de lire quelques lignes d'un livre de cours. Il arqua un sourcil et les petites années lui parlèrent d'élèves de cinquième année. Alors lentement, il hocha la tête. Il ne parlait pas, en réalité, il ne faisait qu'écouter. Ce qui n'était pas plus mal. Il demanda tout de même à ce qu'on lui explique toute l'histoire. Alors l'un entreprit de lui faire un résumé. Il parla vite et d'autres le coupèrent. Au final, Aaron ne comprit pas tout. Il avait juste décelé quelques noms et embêtement. Des membres de sa maison qui étaient en mauvaise posture... Ce n'était pas bon pour lui. Surtout des premières années.

« Très bien, je verrais ce que je peux faire. En attendant, je vous conseille de rester en groupe, toujours, à plusieurs nous sommes plus fort. Vous avez déjà entendu parler des trois mousquetaires ? Eh bien leur devise, c'est l'union et ils ont toujours été plus fort. Donc suivez leur exemple et vous vaincrez. »

Après ce petit discours d'encouragement pour rester fort et surtout pour ne pas se laisser faire, il leur offrit un petit clin d'œil, accompagné d'un sourire digne d'un garçon confiant. Les élèves semblaient rassurés et se regardèrent tous avant de faire des mouvements de têtes tous frénétiques. Après tout, il était en septième année et puis surtout le préfet en chef de Poudlard. Alors forcément on pouvait lui faire confiance. Alors que ses yeux cherchèrent la dernière image qu'il avait pu voir dans son livre, un bruit de diable retentit. Juste derrière lui. C'était en vérité la porte de la salle commune qui venait de claquer. Aaron jeta un coup d'œil à cette intrusion et ne parut même pas surpris.

« Sofia, j'aurais du m'en douter. Tu aurais du faire un peu plus fort, je suis certain que les serpentards dans leurs trous auraient pu t'entendre. »

Il venait d'utiliser l'ironie sans chercher à comprendre ce qui se passait dans la tête de la blonde. Il se leva donc, s'installa sur l'accoudoir d'un fauteuil et eut un rire forcé, pas mauvais, en fait, il ne s'y cachait rien de particulier.

«Fais attention tout de même, il me semble que tu as fait fuir quelques premières années. Ce n'est pas bon pour l'unité de la maison.»

Si sa première réplique sonnait clairement comme un reproche, celle-ci se faisait déjà moins méchante. Cette fois-ci, il avait ajouté une pointe d'humour dans le ton de sa voix. Il regarda alors Sofia plus longtemps et pencha la tête sur le côté, intrigué par ce qui avait bien pu la mettre en colère. Un p'tit monologue incendiaire comme celui-ci et Sofia était prête à bondir pour l'étrangler. Donc il devient plus sérieux, comme s'il s'inquiétait réellement pour elle.

«Que s'est-il passé aujourd'hui pour que tu sois dans cet état ? » Demanda t-il dans un ton plus... doux.

Il se pencha un peu en arrière et récupéra le livre afin qu'il ne se perde pas entre les élèves.    

J'étais en colère, terriblement en colère. La route qui séparait Pré-au-Lard de Poudlard n'avait pas réussi à me calmer. J'étais vraiment partie de bonne humeur ce matin mais là... J'avais envie de tout casser. Il fallait mieux que je passe le reste de la journée seule en attendant que ma colère redescend. J'en voulais terriblement à Perseus d'être ce qu'il était. Je ne voulais pas qu'il devienne un futur mangemort. Je n'arrivais pas non plus à concevoir qu'il n'aimait pas les nés moldus. Je ne comprenais pas, pas du tout même. J'avais envie – encore – de le frapper comme pour espérer que ça lui remet les idées en place.

Arrivée devant le tableau de la grosse dame, je donnai le mot de passe puis j'entrai – sans aucune discrétion - dans ma salle commune. Il y avait beaucoup de monde mais ce n'était pas étonnant nous étions samedi. Je claquai la porte derrière moi assez bruyamment et je lançai un regard noir à ceux qui me dévisageaient. Il ne fallait pas me chercher aujourd'hui. Je savais que si on m'agaçait je partirais au quart de tour.

Personne ne fit un commentaire sur mon arrivée. Mon regard avait du suffire à dissuader les plus courageux... Enfin si il y avait quand même une exception car Aaron, le préfet en chef venait de m'adresse la parole. Je levai les yeux au ciel quand il m'expliqua que j'aurais pu avoir fait un peu moins de bruit et que même les serpentards avaient du m'entendre. Quand il parla de cette maison que je haïssais tant, je lui répondis :

« Je les emmerde les serpentards et profondément, crois moi. »

Aaron reprit ensuite la parole pour me dire de faire attention car j'avais effrayé des plus jeunes et que ce n'était pas bon pour l'unité de la maison. Je savais qu'il avait raison, qu'il jouait son rôle de préfet en chef mais là je m'en contrefichait carrément. J'avais juste envie de m'enfermer dans ma chambre et de pleurer encore et encore... Mais bon ça je devais être certaine d'être seule. J'avais de l'orgueil.

Je me laissai tomber dans un fauteuil puis je piochai dans mon sac une chocogrenouille. Il paraissait que le chocolat pouvait soigner tous les maux. Avec Aaron nous avions une relation un peu étrange mais je savais que je pouvais me confier à lui. Je croquai dans ma chocogrenouille puis je jetai un coup d’œil autour de nous pour vérifier que personne nous écoutait.

« C'est Glister, il vient de m'annoncer qu'en plus d'être fiancé à moi, il veut être mangemort et qu'il déteste les nés moldus. Il est con mais il est con... Je me suis prise la tête avec lui, un truc de malade... Et je l'ai frappé aussi... Dans les parties et il m'a embrassé... Il m'a aussi dit que nos fiançailles étaient rompues. C'est un con, j'ai encore envie de le frapper, de lui remettre les idées en place... »

Je soupirai une nouvelle fois et cette fois très bruyamment.

« Si je pouvais, je me saoulerai toute la nuit. »

Aaron arqua un sourcil et soupira. La réponse de Sofia annonçait déjà la couleur de ce qui lui était arrivé. Elle s'était frité avec un serpentard, il n'y avait aucun doute là-dessus. Cependant, ça pouvait être avec n'importe lequel. Quoique. Pour la mettre dans un tel état, il fallait être doué tout de même. Du coup, ça rapetissait le champ de possibilités. Il roula des yeux, il s'amusait plus de la situation. En effet, la peur ne l'habitait pas, tout comme le mépris. Même s'il ne comprenait pas qu'on puisse être aussi... flamboyant et impulsif, il aimait bien Sofia.

«Voilà une réplique d'une intelligence pure. » Lâcha t-il tout de même.

Elle avala une chocogrenouille et disparut un instant de son champ de vision. Il fallait se tordre le cou pour l'observer correctement. Du coup, il fut forcé de se retourner pour mieux analyser la situation. Elle regarda autour d'eux comme si elle avait peur qu'il s'y trouve des oreilles curieuses. Heureusement, personne n'osait approcher de trop près et puis de toute façon, il n'y avait que lui qui pouvait dire quelque chose. Il se prépara donc à l'écouter. Le nom de famille qu'elle prononça ne le surprit guère. En effet, il n'existait pas plus idiot comme mec que lui. Il était revenu à l'âge de pierre en acceptant d'être promise. Moldu, mangemort. Très intéressant. Un cliché ambulant en plus. Rho il battait des records ce type. Il eut un rire moqueur envers ce Glister. D'ailleurs, Aaron lui même qui était du genre ouvert ne l'aimait pas du tout. Sauf que contrairement à Sofia, il n'avait pas tellement de raisons. Donc il hocha plusieurs fois la tête lorsqu'elle répéta qu'il était con. Il ne pouvait qu'approuver après tout. Cependant, son geste se figea quand elle lui avoua l'avoir frappé. Il haussa les sourcils et cilla. Son cerveau ne mit pas longtemps à tilter qu'elle l'avait frappé là où ça faisait mal. En fait, il lui permit de continuer mais il était toujours sous le choc. Il n'aurait pas aimé être à la place de Glister.  

« Tu l'as vraiment frappé dans les bijoux de famille ? Demanda t-il toujours aussi choqué. Au moins il faut de te reconnaitre que tu es radicale.» Ajouta t-il en glissant de l'accoudoir.

Il s'enfonça donc bien correctement dans son fauteuil. Et elle dit quelque chose en plus. Il cligna des yeux plusieurs fois. Se saouler pour s'être disputée avec un serpentard qu'on considère comme abruti, c'est qu'il y avait quelque chose d'autre. Cependant il n'en fit rien pour le moment. Il voulait plus parler des choses avant ça.

«Remarque si les fiançailles sont rompues, au moins tes parents ne te trouveront pas un promis avant un moment. Les gens n'accourent pas à une vitesse folle. Je crois que s'il veut réellement être mangemort, c'est qu'il n'y a plus à tirer de lui. La plupart des sang pur sont dégénérés à cause de la consanguinité, c'est prouvé scientifiquement. Heureusement qu'il y en a qui échappe à cette règle comme toi par exemple. Ecoute, ce mec-là, il est con et puis point barre. Il ne vaut même pas la peine que tu essaies de le raisonner.»

Dans un sens, il savait que ce discours ne servirait à rien. Sofia ne devait pas être totalement insensible à ce troll ambulant. Après c'était impossible de se mettre dans un tel état sans cacher quelque chose derrière. Peut être se voilait-elle la face. Pourtant cela se voyait qu'il la répugnait dans un sens. Il se pencha en avant et regarda Sofia.

«Si tu es prête à te saouler pour ça, pour un mec pareil... C'est qu'il fait autre chose que te mettre simplement en colère. »

Il recula comme s'il voulait éviter un coup. Il allait peut être un peu loin mais il savait où il allait.

Mon regard se fit très noir quand Aaron me répondit que ma réplique n'était pas très intelligente. Je n'avais pas besoin d'entendre ce genre de remarque et je n'avais pas envie d'être intelligente. J'étais en colère. Quand on était en colère, on disait des choses sans réfléchir, on exprimait ce qu'on ressentait... Et là les serpentards j'avais tous envie de les massacrer. Quelle idée d'avoir créer une maison qui était « raciste » envers les nés moldus.

J'admirai Aaron de pouvoir toujours rester aussi calme, d'être poli, gentil. Je ne me rappelle pas l'avoir déjà entendu insulter quelqu'un ou même critiquer. Il était vraiment le préfet en chef idéal... Pour ma part j'étais tout l'inverse. Il y avait plus de mots grossiers qui sortaient de ma bouche que de compliments surtout quand il y avait des serpentards dans le coin.

Je me laissai bientôt tomber dans un fauteuil de la salle commune. Si mon préfet en chef avait été plus gentil avec moi je lui aurais proposé des chocogrenouilles mais là il en aurait pas. Tant mieux ça en ferait plus pour moi. Naturellement- après avoir verifié qu'il n'y avait aucune oreilles indiscrètes- je me confiai au jeune homme et je le avouai que j'avais frappé Danté dans les parties intimes. Je n'avais pas été douce c'est sûr.

« Ouais il a rien dit mais je sais bien qu'il a eu mal. Ça se voyait mais je peux pas nier qu'il a été à un homme, il n'a pas bronché, il n'a pas crié. Il l'a mérité. Il n'avait pas qu'à se croire encore supérieur à tous le monde et croire que tout lui est du... »

De plus c'est vrai, je ne regrettai en aucun cas de l'avoir frappé enfin je savais aussi maintenant que je l'avais pas non plus véritablement blessé physiquement. Aaron m'expliqua ensuite que si mes fiançailles allaient être, mes parents allaient me laisser tranquille un moment. Il ne connaissait pas mes parents, ça se voyait. Déjà je m'attendais à tout moment de recevoir une beuglante puis après il ne tarderait pas à me trouver un autre fiancé... D'ailleurs il voudrait probablement me punir pour en avoir fait fuir un premier... Car tout était toujours de ma faute.

«  Tu connais pas mes parents. S'ils sont au courant je suis sûr que la semaine prochaine je suis fiancée de nouveau et probablement avec un vieux cette fois ci... J'en ai ras le bol, ras le bol. Merde j'ai 17 ans je devrais juste me soucier d'avoir un petit ami et trouver un endroit où coucher avec lui sans me faire prendre... Pas faire fuir des potentiels fiancés choisis avec soin par mes parents pour que je les déteste... »

Oui là j'étais vraiment désespérée. Jusque là, j'avais toujours cru que je pourrais trouver une solution mais là je me sentais bloquée. La fugue en fin d'années me semblait être la seule et unique possibilité. Il faudrait probablement mieux même que je quitte carrément le pays pendant quelques temps. Je fronçai les sourcils en entendant les propos du jeune homme et je lui répondis d'une voix un peu séche :

« Que veux tu dire par là Eisenberg ? Et si on parlait de tes amours à toi ? Comment ça se passe ? »

je venais de me rendre compte que je ne savais même pas si le jeune homme en face de moi était célibataire ou non. Probablement pas. Il devait représenter le prince charmant pour beaucoup de filles à Poudlard.

Allez encore une ou deux minutes et elle le tuait. Il ne parut pas surpris qu'elle lui annonce que Perseus n'ait pas rechigné quand il reçut le coup. Après tout, elle l'avait surement touché dans son orgueil ou alors il était réellement masochiste et ça lui avait plu. C'était une très belle théorie qui tenait la route après tout. Il avait été un homme ? Il eut un sourire amusé en apprenant la conception de ce qu'était un homme pour Sofia. Eh bien si un homme ne devait pas exprimer ses émotions, nous n'étions pas sortis de l'auberge. Une idée un peu dépassée dans son genre.

«Et tu es satisfaite d'avoir fait ça ? Je crois qu'il est masochiste ce garçon, ça se voit à la façon dont tu me décris ce qui s'est passé.  »

Ou alors, il y avait bien d'autres solutions mais il ne voulait pas s'étaler sur le sujet et il ne pouvait pas parler pour les gens. Et en plus de ça, il se perdrait lui-même dans ses explications. Elle théorisait sur l'idée que ses parents savaient déjà que les fiançailles avaient été rompues. Il roula des yeux et passa nerveusement sa main dans ses cheveux.

«C'est vrai, je ne connais pas tes parents. Mais. Et s'ils ne le savaient pas tout de suite. Mon idée que tu sera tranquille pour un moment s'applique. Je pense que ton Glister ne le dira pas tout de suite à sa famille, sauf peut être à sa sœur mais celle ne le dirait pas non plus. Tu l'as blessé dans son orgueil et ça.. ça fait bien plus mal d'un coup là où je pense. Et admettons qu'il prévienne sa famille, admettons, tu crois franchement qu'elle le dirait directement à tes parents ? Ils pencheraient surement sur la question avant, trouveraient une autre fiancée à ce crétin et ensuite ils viendront aimablement taper à la porte de tes parents. S'ils sont aussi fourbe que lui, je pense que tu n'auras pas de nouveau fiancé avant un mois.  »

Il hocha la tête comme pour appuyer son idée. Puis le visage de Sofia se fit dur. Oh il avait touché une corde sensible. Et il ne fit pas déçu du voyage. Elle lui demanda sur un ton sec ce qu'il pensait par là et changea de sujet. Il eut un sourire satisfait et amusé aussi. Il aurait du s'en douter qu'elle réagirait comme ça. Cependant, il oublia presque qu'elle lui avait parlé de sa vie sentimentale et se fit sur la défensive. Il parla néanmoins de façon calme comme à son habitude.

« Il faut que je te fasse un dessin peut être ? Demanda t-il tout d'abord en cillant. Il fait partie de ton décor, de ta vie, tu es habituée à sa présence et tu as développé au fond de toi un certain attachement pour lui. Je ne sais pas à quel point mais tu espérais qu'il change un jour. Et ça te dégoute de savoir que c'est un cas désespéré. Tu te mets en colère pour ça voilà tout. Tu ne réagirais pas comme ça si c'était quelqu'un d'autre. Tu ne penserais même pas à te saouler. Après, ce n'est que mon humble avis, j'ai peut être juste un avis de merde. A moins que tu étais déjà en colère avant de le rencontrer et dans ce cas-là tu as remis tout sur lui parce qu'il tombait à pique. »

Il ne parut pas réfléchir, en fait, il marquait seulement une pause.

«Sinon, mes amours se portent bien, je te remercie de t'inquiéter de ça. Je suis avec une certaine Avalone en ce moment, ça me change beaucoup de Amy mais elle est cool.  »

Ouais plus ou moins mais s'il disait pourquoi il était avec elle, il révèlerait qu'il était adopté et ça il ne le supporterait pas. Pourtant, il était évident que Sofia ne se moquerait pas de lui.   

Aaron me demanda si j'étais satisfaire de l'avoir frappé dans ses parties intimes. Est ce que j'avais des regrets ? Honnêtement pas vraiment. Pour moi il avait mérité ce que je lui avais fait. Bon peut être que j'aurais eu des regrets s'il avait vraiment souffert et qu'il aurait du se rendre à l'infirmerie... Mais là il s'était assis comme si rien était et il n'avait pas bronché. Il ne devait pas y avoir quelque chose de grave. Je fronçai légèrement les sourcils à la suite de ses propos puis je lui répondis :

« En tout cas je ne regrette pas. Tu es sérieux ? Tu veux dire qu'il aime souffrir ? Mon dieu si c'est vrai c'est super glauque... »

On parla ensuite de mes fiançailles qui étaient dorénavant rompus avec le fils Glister. Je savais que mes parents ne tarderaient pas à me trouver un autre fiancé s'ils n'arrivaient pas à réparer les pots cassés avec les Glister. Marier leur fille à une autre famille de sang pur était une chose importante pour eux et nécessaire. Je savais qu'ils organiseraient les choses rapidement. Je fronçai une nouvelle fois les sourcils quand il m'expliqua que je serais tranquille au moins un bon mois.

« Eisenberg.. Un mois. Seulement un mois ? Seulement 31 jours... Ça passe super vite et encore je ne suis pas certaine que mes parents me laisse ce mois là. »

Je laissai échapper un soupir. Il fallait vraiment que je me reprenne car là j'étais entrain de m'apitoyer sur mon sort. On n'allait pas trouver une solution à ma place. Je devais reprendre le contrôle des choses et notamment de mes émotions pour pouvoir me battre contre ces fameux mariages arrangés.

« Je t'en prie fais moi un dessin, je t'écoute, je regarde. »

Je ne savais pas trop où il voulait en venir mais je savais que je n'allais pas aimer ce qu'il avait à me dire... Mais bon il avait été trop loin je voulais savoir maintenant. Il reprit ensuite la parole et c'était le cas... Je n'avais pas envie d'entendre ça. Ma voix monta un peu car je n'étais pas du tout d'accord avec lui... Est ce que je me voilai la face ?

« Non pas du tout, tu as totalement tort. Je n'éprouve aucun attachement pour lui. Tu as tort. Je ne sais pas où tu as pu piocher ça. Quelle idée ! »

Nous changeâmes assez rapidement de sujet et j'en fus heureuse. J'étais plus à l'aise pour parler des amours de Aaron que des mes fiançailles avec Glister ou qui-que ce soit d'ailleurs. J'étais un peu déçue qu'il ne soit plus avec Amy car c'était une fille que j'appréciai beaucoup mais on ne pouvait pas forcer le destin.

« okay okay et ça te changes dans le sens positif ? Non parce que tu n'as pas l'air très emballée pour un mec amoureux tu sais... Soit tu te la joues je dis rien mais je suis accro à elle ? Ou alors je sors avec elle mais j'attends toujours que les sentiments arrivent ? »

Aaron cilla plusieurs fois. Il eut un nouveau sourire amusé. Elle venait de lui avouer de ne pas avoir de regrets, pas tellement être satisfaite de son geste. Elle avait peut être pas tellement aimé voir la douleur se dessiner sur le visage du serpentard. Il haussa donc les épaules, il ne pouvait pas tellement être sur que sa théorie était vraie sur le masochisme du serpentard. Après tout, il l'avait bien cherché.

«on peut tout imaginer avec ce mec. Il cherche à te mettre en colère, avoue que c'est un peu masochiste dans un sens. »

Il baissa les yeux et pencha la tête sur le côté. Il passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux. Elle venait une deuxième fois de l'appeler par son nom de famille. Aaron n'aimait pas tellement ça. Il n'allait pas tellement loin dans la provocation et puis même si cela se révélait tellement commun. Un mois, ça passait vite, mais un mois était surement un miracle avec ses parents. Un énorme miracle vue ce qu'elle pensait d'eux et disait d'eux.

«Dis toi qu'un mois, c'est toujours mieux que deux jours. Et puis, c'est toi qui m'a dit que tes parents te trouveraient un autre fiancé en une semaine à peine Un mois ce serait une aubaine. »

Sofia se remit en colère, elle montait dans les tons tellement forts qu'il ne pouvait pas supporter ça. Il se sentait capable de s'en aller juste pour la laisser au milieu des autres élèves en train de la regarder avec des grands yeux globuleux. Aaron eut un rire forcé mais moqueur. Elle venait de dire qu'il avait sorti ça de nulle part ou que sais-je encore. Aaron n'était pas dupe, la haine de Sofia envers Glister cachait forcément quelque chose d'autre. Il ne s'imaginait pas à quel point il avait raison, en vérité, il était même un peu loin du compte. Voire beaucoup trop. Il haussa alors les épaules et prit un air de je-m'en-foutiste bien à lui.

«Ouais, si tu le dis. En fait, ma mère à trouver que je fasse un peu de psychologie durant quelques étés. Dés demain, je lui enverrais une lettre comme quoi cela ne sert strictement à rien. »

Bien sûr, cela n'était que pur mensonge, sa mère n'aurait jamais osé lui imposer quoi que ce soit, surtout pas quelque chose dans ce genre-là. Puis la conversation divagua tout idiotement sur sa vie amoureuse. Sofia ne connaissait pas tellement Aaron, en tout ca pas sur ces sujets-là. Et c'était dans ce genre de choses qu'il se montrait si distant, si peu clair et parfois trop mystérieux. Si ça le changeait positivement qu'avec Amy ? Bien sûr que non, il avait fait cela juste pour sa survie, dans un sens, elle l'avait plus manipulé qu'autre chose mais il était curieux de savoir ce qui la poussait à lui faire un chantage là dessus.

«Sofia...M'as-tu seulement vu une seule fois très expressif ? Je suis un blasé de la vie dans un sens. Mais ça ne me change pas positivement ou négativement. En vérité, c'est totalement différent, je ne peux pas comparer. De base, elles sont très différentes, la seule variable qui reste c'est moi. Tu n'aime pas parler de ton Glister, je n'aime pas parler de ma vie perso, je l'avoue. J'aime besoin d'un jardin secret moi aussi. »

Oui, excuse bidon mais en vérité, ce n'était pas tout à fait faux.

Est ce qu'il cherchait vraiment à me mettre en colère ? Je n'avais pas l'impression. Jusque là j'avais toujours cru qu'il était seulement comme ça, que c'était son état naturel... Est ce que ce que disait Aaron pouvait être vrai ? Ca me semblait fou. Pourquoi voudrait-il me mettre en colère et se faire frapper ? Oui si Aaron disait vrai alors il était pas un peu mais beaucoup masochiste. Ça m'en faisait froid dans le dos pour être honnête. J'ai toujours pensé que malgré le fait qu'il était un serpentard il avait toute sa tête mais j'avais peut être eu tort.

Aaron voyait les choses de façon positive ce soir mais pas moi. Je ne voyais pas en quoi un mois, une semaine ou six mois changeraient quelque chose. Si je ne faisais rien je serais toujours sous l'influence de mes parents...  Je lâchai un soupir et je décidai de ne pas répondre. Il ne savait pas quelle chance il avait d'être libre de tout engagement avec une fille. Il n'avait pas de fiancée sur le dos. Je commençai à regretter d'avoir engager la conversation avec le préfet en chef de ma maison quand il commença à envisager que je ne ressentais pas que de la haine vis à vis de Perseus. D'où il pouvait sortir un truc comme ça ? Assez rapidement et sèchement je lui fis comprendre qu'il avait tort. Quelle idée incongrue !

« Psychologie ? C'est quoi ce truc là ? En tout cas ouais ça marche pas, pas du tout. Je ne sais pas ce que tu crois mais il y a rien entre lui et moi. Il n'y aura rien du tout et puis de toute façon nos fiançailles sont rompues, fin de l'histoire. »

Oui je n'avais plus envie d'aborder ce sujet là avec lui si c'était pour qu'il me dise des énormités comme il avait dit quelques instants auparavant. Au lieu de ma vie sentimentale, je préférai discuter de celle du préfet en chef. Je ne comprenais pas pourquoi avec Amy ils avaient rompus. Ils formaient un très beaucoup couple et ils semblaient s'adorer... bref je ne savais peut être pas tout. Voilà maintenant que le jeune homme sortait avec une Avalone... Je voulus en savoir plus sur celle demoiselle mais je fis face à un mur.

« Oh ça va, ça va ne t'emballes pas. Je ne te demande pas quand tu t'es envoyé en l'air pour la dernière fois... Je demande juste, je m'intéresse à toi. Faut pas prendre la mouche comme ça. »

Bon d'accord j'étais peut être de mauvaise fois parce que je m'étais emportée il y a pas si longtemps que ça face aux propos de Aaron sur la relation qui nous unissait Perseus et moi.

«  Et ce n'est pas mon Glister. N'empêches en tout sincérité elle est un peu bizarre cette Avalone... »

Aaron éclata d'un rire sincère lorsqu'elle l'entendit râler contre sa psychologie à deux gallions. Il fallait avouer qu'il n'était pas particulièrement convaincu non plus. Puisqu'au final, c'était plus un mensonge qu'une réalité. Il ne sut pas trop comment expliquer ce qu'était cette 'science' moldue. Il roula des yeux, fronça les sourcils.  

«C'est un truc moldu. Les moldus sont vachement plus avancés sur certains points, je trouve. Si tu veux en savoir plus, demande à Amy, elle saura beaucoup mieux t'expliquer que moi. Je ne parviens pas à tout assimiler.   »

Il eut un nouveau sourire amusé lorsqu'elle lui affirma qu'il s'emballait. Ca c'était la meilleure. Ce n'était pas lui qui perdait son calme pour un oui ou un nom. La preuve, il prenait tout au second degré. Quoique, au fond, c'était plus une façade qu'autre chose, il cachait une certaine arrogance que les autres ne connaissaient peut être pas si bien que ça. Il lança un regard furtif vers son livre et tourna les premières pages comme pour s'occuper l'esprit. Il cilla tout de même et ses revinrent se poser sur Sofia. Il haussa les épaules.

«Je suis vraiment désolé d'être si expressif et si abrupt. La prochaine fois, je tenterais de contrôler le ton de ma voix promis.   »

Il hocha la tête comme pour appuyer ses dires. Aaron avait la fâcheuse manie d'utiliser l'ironie. De plus, il l'usait parfois un peu trop, ce qui au final, pouvait être fort agaçant surtout dans ces moments-là. Il referma son livre et il tomba sur ses genoux. Il pencha lentement la tête de côté, peu surpris que Sofia qualifie Avalone de fille bizarre. Il ne pouvait nier cela, Avalone était en effet particulière.  

«C'est vrai. Enfin, tu n'es pas la première à me le dire. Personnellement, je la trouve plus inaccessible qu'étrange mais chacun a son avis. Inaccessible mais attachante. Elle a son caractère bien à elle et c'est ce que j'aime chez elle. Elle n'est pas miss-tout-le-monde qui se fond dans la masse et ça c'est juste parfait.  »

Il s'était surement répété ça plusieurs fois face à son miroir pour avoir l'air convaincant. D'ailleurs, il l'était, enfin du moins il le croyait. Non en fait, c'était parfait, convaincant et Sofia ne pouvait pas se douter de quelque chose. Il avait ce sourire un peu timide qu'on a parfois lorsqu'on est amoureux. Ce qui était niais parfois aux yeux des gens mais il fallait bien rattraper le coup.

Un truc moldu ? Pour ma part je pensai jusque là les moldus assez cool du peu que je connaissais... Pourquoi avaient-ils inventer un truc qu'ils appelaient Psychologie qui était faux et qui servait à rien... C'était probablement comme le fameux canard qui traînait dans de nombreuses baignoires. Je fronçai légèrement les sourcils quand il ajouta que les moldus étaient plus avancés que nous sur certains points. Pour être honnête, j'avais du mal à le croire.

« Ouais si tu le dis... Mais c'est inutile et stupide ce dont tu viens de me parler... Ça sert à rien. Ouais ils sont doués quand même pour inventer des choses sans aucune importance. »

Je n'avais pas du tout envie d'en savoir plus sur cette psychologie car celle-ci n'allait pas dans mon sens et cela ne m'aidait pas. J'étais toujours perdue et en colère contre Dante Perseus Glister.
J'en avais marre qu'on parle de moi et c'est naturellement que je changeai de conversation et que j'abordai la vie amoureuse de Aaron

J'avais vraiment été surprise d'apprendre que le jeune homme n'était plus avec Amy. J'avais vraiment cru que ces deux derniers là finiraient un jour marié avec des enfants. Je m'étais trompée et lourdement. Le jeune homme ne tarda pas à s’énerver et je retournai – victorieusement – ses paroles contre lui. Il m'avait dit que je ne devais pas m’énerver mais lui venait de le faire.

« Bien, bien, c'est mieux. »

j'avais un petit sourire taquin et sarcastique sur mes lèvres. Il n'y avait pas de raison qui m'interdisait de m'amuser un peu de la situation. Aaron l'avait bien fait avec Perseus et moi. Sa nouvelle petite copine qui s'appelait Avalons, je ne la connaissais pas vraiment mais elle me semblait bizarre, étrange... Et pas dans le bon sens. J'avais l'impression qu'elle cachait un truc.

« Inaccessible ? Mouais pas vraiment. Je la voyais déjà te faire les yeux doux quand tu étais avec Amy. Enfin je trouve qu'elle est quand même étrange dans le mauvais sens du terme... Je sais pas te dire en quoi. Bon après tu es grand, tu fais ce que tu veux. Mais mon petit doigt me dit que tu devrais quand même te méfier un peu d'elle... Bon courage. Mais bon si tu es amoureux et elle aussi bah c'est le principal. »

Je croquai dans un nouveau chocogrenouille puis je lui en tendis un. Je tournai la carte pour connaître le sorcier célèbre qui était sur ma carte. Je laissai échapper un petit soupir.

« Encore Harry Potter. Je sais qu'il a fait beaucoup pour notre monde mais bon... depuis sa mort j'ai l'impression qu'il y a que sa tête dans les chocogrenouilles... Fais chier. Je veux compléter ma collection... »

Aaron arqua un sourcil. La première partie comme quoi la philosophie était inutile ne l'intéressa pas, en fait, il l'oublia vite fait lorsqu'elle ajoute que les moldus faisaient des choses sans aucune importance. Ses traits se durcirent surement, c'était la meilleure façon qu'il avait trouvé pour éviter un fou rire impossible à arrêter. En vérité, il ne savait pas s'il devait se moquer ouvertement d'elle ou la méprisait. Dans les deux cas, ça revenait au même résultat. Il choisit la carte de la petite réprimande.

«Des choses sans grandes importantes ?   Répéta t-il à la limite d'un fou rire fort moqueur. Ce sont les seules choses que tu trouve à dire à leur sujet ? Tu devrais revoir leur histoires, ils vivent sans magie eux. Ce qu'ils inventent est utile pour eux Sofia. »

Son avait été marqué de façon à ce que la répétition de "eux" marque plus Sofia. Il secoua lentement la tête et la regarda. Bien, bien, c'est mieux ? C'était tout ce qu'elle avait pu lui dire ? Il eut la bizarre sensation qu'elle croyait avoir triomphé. En vérité, il ne s'avouait pas vaincu. Il avait une petite carte dans sa manche et se rendit compte qu'au final il était bien plus culoté qu'il ne pensait.

«Si j'ai eu l'amabilité de m'excuser, tu devais en faire de même tu ne crois pas ? Contrairement à moi, t'as fait flippé toute une salle commune.   »

Il aimait bien retourner la conversation sur elle, ça lui épargnerait peut être une longue discussion à son sujet. Il évitait souvent de parler de lui sous peur de trop de se dévoiler. Il y avait des choses qu'il ne voulait pas qui se sachent. Une expression d'étonnement traversa son visage un instant.

«Ah bon ?   Demanda t-il en réponse à la réplique de Sofia comme quoi Avalone lui faisait les yeux doux depuis un moment déjà.Je n'avais pas remarqué, j'avais une autre fille en tête.   »

C'était vrai après tout. S'il était sorti avec Amy, c'est qu'il y avait une raison valable. Nier l'idée que Amy lui plaisait à l'époque serait fort déplacé. En effet, il y avait cette attirance réciproque mais il fallut deux mois pour qu'ils se rendent compte que ça n'irait jamais plus loin. Il passa nerveusement sa main dans ses cheveux, il trouva étrange qu'elle s'inquiète pour lui, qu'elle lui conseille de faire attention. Il ne savait pas vraiment pourquoi, peut être pour la simple raison qu'il n'entendait pas souvent de telles remarques. Tout le monde avait l'habitude de voir en Aaron quelqu'un qui se débrouillait seul. Alors l'idée qu'il fut un jour manipuler apparaissait aux gens complétement impossible. Cependant, l'inquiétude de Sofia n'était pas infondée, elle avait raison, Avalone n'était pas tout à fait nette. Elle cachait quelque chose mais Sofia ne pouvait pas se douter que Aaron le savait. D'ailleurs elle ne pouvait surement pas imaginer les causes de pourquoi ils étaient en couple, ici un pseudo couple.

«Merci de ta sollicitude. »

Et il était sincère, c'est tout ce qu'il trouva à dire étrangement. Il ne pouvait pas se permettre de commenter le reste, il n'y avait rien à dire. C'était une pente trop savonneuse pour lui pour le moment. Elle lui donna une chocogrenouille, ce qui le surprit car au début elle ne lui avait pas apporté une telle attention. il accepta tout simplement et l'écouta râler contre la carte qui était celle de Harry Potter. Dans un sens, elle avait raison, on le voyait beaucoup en ce moment. Même lui qui n'était pas un gros mangeur de chocogrenouille l'avait remarqué.

«Que veux-tu... C'est un héros, une star, le sauveur de toute une humanité. Encore aujourd'hui, on l'adule comme si c'était hier. Une personne m'a dit il y a pas longtemps qu'on se souvenait toujours de la fin. Et malheureusement, c'est vrai dans tous les cas même lorsqu'elle est mauvaise. Pour en revenir à ta carte, donne la aux premières années au pire. Ils seront contents. Tiens, prend donc la mienne. J'ai pas regardé qui c'est mais elle te revient.  »

Ajouta t-il avant de manger sa chocogrenouille.

Je me mordis la lèvre quand Aaron me demanda de confirmer ce que j'avais dit. Il attendait que je me répète et que je dise de nouveau que les moldus inventaient des choses pas importantes voir inutiles. J'avais été injuste car ce n'était pas du tout ce que je pensai. Je n'oserais pas juger le monde des moldus parce d'abord je le connaissais pas assez bien et puis que je ne voulais pas être comme ma famille. Il va fallait respecter nos deux mondes que ce soit sorcier ou moldus.

J'avais parlé un peu rapidement en disant que la psychologie ne servait à rien mais cette chose n'allait pas dans mon bon sens et ne m'aidait pas. Il était plus facile de dénigrer à cette occasion là.

« okay okay tu as tort. Je sais qu'ils font des choses fantastiques et tu sais que je les admire... Nous parfois j'ai l'impression qu'on est encore à l'âge de pierre... Il paraît qu'ils arrivent à échanger des petits messages avec des appareils pas plus gros que ma main... Et en plus c'est transmis instantanément... »

J'aurais bien voulu connaître un peu plus de choses sur les moldus. Bien sûr il y avait des cours ici à Poudlard mais il y a bien longtemps que j'avais abandonné cette matière pour choisir d'autres options comme l'arithmancie. Dans la suite de notre conversation, je lui fis comprendre qu'il s'était fâché pour pas grand chose lorsque j'avais abordé le sujet de sa vie amoureuse. Il s'excusa et m'expliqua que je pouvais faire la même chose car moi aussi j'avais dépassé les bornes quand on avait parlé de Perseus. Je levai les yeux au ciel et pour lui faire plaisir, je lui dis :

« Désolée... Voilà... Et ce n'est pas ma faute si les gens ont peur de pas grand chose. »

Je n'était pas le grand vilain loup. Oui il m'arrivait de crier et même parfois de frapper certaines personnes comme Perseus mais c'était rare et c'était des personnes ciblées qui m'en avaient fait voir. Avalone, Avalone... Cette fille je la connaissais peu mais je n'avais pas un bon pressentiment. Appelait ça comme vous voulez... Instinct féminin? Bref je n'avais pas confiance en elle et j'avais l'impression qu'elle cachait quelque chose mais je ne savais pas quoi...

« Bah moi je te le dis. Si elle aurait pu te faire boire un filtre d'amour elle l'aurait fait. »

Elle ne l'avait pas fait j'espère ? Tout d'un coup je me posai la question... Est ce qu'il y avait un moyen pour vérifier que Aaron n'était pas victime d'une potion ? A ma connaissance... non. Il faudrait que je pose la question à mon professeur de Potion. Il saurait lui.

« De rien, c'est gratuit. »

Je mangeai ensuite une chocogrenouille et généreuse comme je suis, j'en offris une à mon préfet en chef. Voilà maintenant on ne pourrait plus dire que j'étais tous le temps méchante. J'avais fait une bonne action en plus. Je fus déçue de me rendre compte que c'était encore Harry Potter sur ma carte.

« Ouais je sais bien. Tiens, prends donc les cartes. Tu leurs donneras. C'est toi le gentil de maison qui ne terrorise pas les premières années. »

Je lui tendis les deux cartes. Je sais qu'il ferait un ou deux heureux en remettant ses cartes à des jeunes étudiants de l'école. Je me voyais mal les offrir moi même. Ce n'était pas dans ma nature.

Aaron hocha légèrement la tête. Déjà, elle revenait en arrière c'était déjà pas mal non ? Vivre à l'âge de pierre ? Il eut un sourire amusé, c'était peu dire. Les sorciers vivaient parfois dans l'ignorance la plus totale, Aaron essayait parfois de s'ouvrir aux moldus sans y parvenir à chaque fois. Il se disait à chaque fois qu'il ne pouvait pas exister sans magie, jamais cela lui était passé par la tête d'ailleurs. Ne jamais utiliser de magie pendant longtemps lui paraissait tout bonnement impossible. Par le passé, des livres étaient parus sur des sorciers ayant essayé de vivre de la sorte comme un moldu ou un cracmoll. Il les admirait ces gens-là parce que jamais il ne serait capable de cela.

«Oui, en effet, il parait que c'est très pratique d'ailleurs et qu'ils sont encore dans l'idée de faire évolué ces choses là. »

Vivre avec son temps, c'était une bonne idée au final. D'ailleurs les moldus ne pouvaient pas faire autrement. Certains sorciers diraient qu'ils veulent rattraper le retard qu'ils ont sur les sorciers. Et pourtant ce sont les sorciers en retard. Il baissa la tête, prenant un air totalement désespéré et secoua la tête. Il laissa échapper un rire et se redressa.

«T'es indécrottable, même lorsque tu as tord, tu ne peux pas le reconnaitre totalement. Aussi bornée que toi, je crois que ça n'existe pas. »

Qu'elle le prenne pour un compliment ou une insulte... Peu lui importait dans le fond. Il était évident que Sofia faisait partie de ces personnes qui seraient capable de le prendre bien. Etre têtue montrait un certain caractère, bon cela pouvait en devenir agaçant mais Aaron était aussi très borné dans son genre. Il se figea lorsqu'elle suggéra que Avalone serait capable de lui faire boire un filtre d'amour. En fait, ce n'était pas tellement l'idée que Avalone serait capable d'une telle chose. Dans un sens, Aaron le pensait aussi mais l'avouer ne serait pas bon. Il secoua la tête.

«Et demain, tu seras capable de me faire passé pour un bourreau des cœurs.  »

Il ne niait absolument rien. En fait, si il était d'accord avec elle, c'était plus en se basant sur le caractère d'Avalone et non les soi-disant sentiments qu'elle pouvait éprouver envers lui. En fait, ça lui semblait impossible qu'une fille soit amoureuse de lui au point d'utiliser une potion. Ca paraissait tellement insensé. Il y avait surement autre chose qui poussait Avalone à lui faire un tel chantage. Peut être quelque chose pour la faire gagner en popularité.

« Ah parce que tu es la grosse sadique de la maison peut être ? Interrogea t-il.C'est mon boulot d'être gentil avec les premières années, c'est pour ça que je passe pour le gentil de la maison, sinon il ne faut pas me chercher. Attends, deux secondes. »

Il regarda les deux cartes et se retourna pour regarder autour d'eux. Il y avait bien des premières années ici mais en énorme paresseux, il dut se dire à plusieurs reprises de se lever avant d'y aller. Il ne montra aucun ennui cependant, loin de là. Il laissa son livre à sa place et avança jusqu'à eux. Ils restèrent figés, comme si cela relevait d'un privilège. Il fallait dire que se retrouver face à un préfet en chef quand on était en première année au début, ça restait quelque chose d'assez impressionnant. Les deux lui semblèrent fort petits et ce même pour des premières années. Il ne se souvenait pas d'avoir été aussi minuscule. Il parla un peu et leur tendit les deux cartes. Il s'en moquait pas mal s'ils avaient déjà celle-ci. Ils échangeraient s'il le fallait. Les yeux mi-clos, il secoua la tête.

« Oh non ne me dites pas merci, elles ne sont pas de moi. »

Il n'en fallait surement pas plus pour comprendre. Il se retourna et alla doucement récupérer son livre. Il se laissa glisser dans le fauteuil. Il fit un moulinet avec son bras et regarda sa montre. Il haussa un sourcil, l'heure avait étrangement plus tournée qu'il ne le croyait.

« Je ne pensais pas que je serais en salle commune encore à cette heure-ci Avoua t-il. Au fait, s'ils passent te voir pour te dire merci, c'est tout à fait normal. » L'informa t-il.  

Je fus surprise d'apprendre que les moldus voulaient encore faire évoluer leur moyen de communiquer entre eux alors que c'était déjà presque instantané. J'avais du mal à imaginer qu'ils puissent trouver une façon encore plus rapide d'échanger des messages... Nous avec nos hiboux on était vraiment en retard.

«  Whou vraiment et c'est possible ça ? »

J'avais vraiment du mal à croire ça mais bon je faisais quand même confiance à Aaron. Il connaissait les moldus beaucoup mieux que moi. Même si je doutais de ce qu'il appelait « psychologie » je savais qu'il me disait vrai pour les échanges de message.
Dans la suite de notre conversation, je m'excusa un peu par obligation et je n'étais pas vraiment très sincère. Aaron s'en rendit très rapidement compte. Je l'avais juste fait car je me sentais obligée du fait que lui même s'était excusé pour son attitude – qui était moins désagréable que la mienne. -

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire quand il me répondit que j'étais quelqu'un de bornée et que je n'étais même pas capable de reconnaître totalement mes torts. Je gardai le sourire puis je lui répondis :

« Merci du compliment. Oui parce que je prends ça pour un compliment. »

Je souris de nouveau quand il m'annonça que demain je serais capable de le faire passer pour un bourreau des cœurs. Je ne répondis rien pour le laisser dans le doute et l'embêter encore un peu plus... Il était plus patient que je ne l'avais cru. Je pensai qu'il m'aurait envoyé sur les roses bien avant. Quand je me retrouvai avec des cartes des chocogrenouilles que j'avais déjà, je les remis à Aaron pour que celui ci fasse des heureux dans les premiers années. Avec un petit sourire en coin je repris la parole après lui.

« Ouais c'est un peu ça. Enfin c'est comme ça qu'on me voit probablement. Je ne suis pas bête ni aveugle. Je n'ai pas bon caractère et toi même tu l'as dit je crie et je terrorise les premières années.  Ouais bah en tout cas je t'admire même si c'est ton boulot d'être toujours gentil. A la fin ça doit fatiguant d'être tout le temps gentil... »

Aaron s'absenta ensuite quelques instants pour offrir les cartes à des premières années. Quand il revient et reprit la parole je croisai les bras puis je lui répondis :

« Je suis de si mauvaise compagnie que ça pour que tu penses à partir... ? Non parce que sinon tu peux y aller. Je ne t'oblige pas à rester. »

Je me renfrognai un peu dans le canapé après la remarque du jeune homme sur l'heure et sur sa présence encore à cette heure dans la salle commune. Il était encore raisonnablement tôt quand même.

« Tu fais parfois des choses qui ne sont pas bien ? Genre un peu... désobéir aux règles et ne pas te coucher avec les poules... »

La première réaction de Sofia ne se fit pas attendre. Elle avait raison dans un sens. Comment était-ce possible que les moldus parviennent si bien à se perfectionner alors que les sorciers rester au même stade ? Et pas seulement au niveau technologie. Si Harry Potter avait gagné sur Voldemort, ça n'avait pas fait avancé beaucoup la mentalité des gens. Le message de cette victoire était pourtant clair. Vouloir rester pur était une idée déséquilibrée qui causait la perte de pas mal. Il eut un sourire amusé.
 
« Oui, je t'avoue que lorsque l'on m'a dit ça, j'ai été aussi surpris que toi. »
 
La prochaine réaction ne lui parut pas étonnante loin de là. Néanmoins qu'elle prenne quelque chose bien qu'on pouvait dire relevait du miracle. Sofia râlait tout le temps et s'emportait tout le temps. Des fois, il regrettait le temps où elle était disons un peu plus calme. Le mieux cette fois-ci c'est qu'elle lui rit au nez. Il ne pouvait pas lui en vouloir puisque ce n'était pas un reproche -enfin tout dépendait du point de vue. Mais même pour lui qui avait un peu de mal à supporter Sofia devait s'avouer qu'être têtu était plus une bonne chose qu'un défaut. Il valait mille fois avoir une idée bien arrêtée en tête que se laisser manipuler d'une façon peu normale. En bref, il ne fallait pas être naïf et manipulable. Heureusement, ce n'était ni le de Sofia et ni de Aaron. Cela promettait des discussions partants dans tous les sens. D'ailleurs certains devaient se demander comment ils faisaient pour ne pas s'entretuer. Pour cause, Aaron n'était pas violent, loin de là, il préférait largement les mots, ce qui parfois se révélait bien plus utile que les coups que pouvaient donner Sofia. Les mots, c'était toujours plus difficile à accepter.

« Tu ne me l'aurais pas dit que je l'aurais deviné tout seul. je te connais suffisamment pour savoir que tu ne le prendrais pas pour une insulte. »

Il arqua ensuite un sourcil quand elle laissa en suspens le sujet de Avalone. Elle essayait de jouer avec ses nerfs et ce n'était pas bon. Mais il n'insista pas, mieux valait changer totalement de sujet de conversation. Malgré tout Avalone relevait de sa vie privée et rien d'autre. S'il ne voulait pas en parler, c'était son problème après tout non ? Il resta bloqué sur l'idée qu'elle pensait être un peu la sadique de la maison. Pire encore, elle lui rappela ce qu'il avait dit à son sujet. Il secoua la tête. Pour lui, elle n'était pas la méchante de la maison et puis il devait bien en exister des pires. En fait, Aaron avait surtout appris à tout encaisser tout en répondant, donc forcément Sofia lui faisait bien moins peur qu'à d'autres. Si elle piquait une colère, c'était beaucoup moins effrayant que sa mère lorsqu'elle se mettait en rogne.

« Alors tu dois être idiote. Commença t-il sans mâcher ses mots. Il laissa quelques peu en suspens la suite et il la fixa au moins une dizaine de seconde avant de reprendre. Tu n'es pas la méchante, d'ailleurs loin de là cette idée, tu es juste très impulsive et tu piques des colères pour rien. Tu as un caractère de feu, c'est bien différent et je crois sans peine que c'est ce que penses les autres. Ceux qui te connaissent pas suffisamment ne sont pas habitués à toi, c'est pour ça que tu les effraie. Et là, tu ne peux pas me contredire, je suis préfet en chef, donc je connais forcément les autres plus que toi. »

Il était tout à fait sincère. Etrangement, il trouvait plus à dire sur les autres que sur lui-même. En vérité, il ne savait pas vraiment parler de lui. Ce qu'on disait souvent des moldus en France. Ils avaient un bon niveau en langue mais ne parvenaient jamais à parler d'eux de façon cohérente. Ainsi Aaron balayait les choses comme ça, par quelques mots ou une excuse bidon comme quoi c'était sa vie à lui. Après avoir reçu les cartes, il s'éclipsa et revint peu de temps après. Elle ne releva qu'une chose : l'idée qu'il avait regardé l'heure. Pas qu'il en avait marre d'elle. Ce n'était pas du tout ça d'ailleurs. Mais bien avant qu'elle n'arrive, il avait prévu de sortir de cette salle commune pour reprendre son bon train-train quotidien, trainer dans les couloirs. Il soupira et secoua la tête. On aurait dit qu'il était totalement désespéré.

« Ca t'arrive de penser plus longuement sur ce qui les gens te disent ? Parce que si tu le faisais, peut être que tu aurais pu voir autre chose que ce que tu viens gentiment de me balancer à la figure. »

Il ne justifia pas davantage. Si elle voulait connaitre la raison du pourquoi il avait regardé sa montre, elle le ferait toute seule. Il roula des yeux et se frappa le front avant de rire à sa question. S'il lui arrivait de faire des choses dites pas bien ? Parce qu'elle croyait qu'il avait un balai dans le cul peut être ? Paraissait-il si parfait que ça lui donnait une image de coincé ? Apparemment oui. Il fit mine de pas comprendre pendant un instant.

« Oh tu veux dire des choses d'humain c'est ça ? Non parce que ce n'est pas parce que je suis préfet en chef que je fais particulièrement que des choses respectant à la lettre le règlement. »

Il secoua la tête, une nouvelle fois totalement désespéré. Comment pouvait-il réagir face à une telle image aussi faussée de lui ?

« Oh bah si répondre aux professeurs qui me cherchent juste un peu parce que je suis à la limite de dormir durant leur cours n'est pas suffisant. Tu es la première à apprendre que j'apprécie tout particulièrement faire des balades nocturnes dans la foret interdite. Oh si tu veux m'accompagner un de ses quatre, ce sera avec plaisir, je t'avoue que je m'y ennuis parfois. Oh mais ce n'est peut être pas suffisamment interdit pour toi ? »

Il la regarda attendant une quelconque réaction.

« Je te ferais aussi remarquer que les autres n'ont pas une image de moi de préfet en chef sadique qui leur colle au cul pour leur retirer des points ou les balancer à la directrice. »

Il se laissa retomber dans son fauteuil et s'y enfonça. D'accord, il n'y avait rien d'extraordinaire dans l'idée qu'il n'était pas un préfet sadique. Néanmoins, cela laissait entendre qu'il laissait passer des choses. Toujours rien de particulier mais Aaron ne respectait pas le règlement à la lettre, ça se voyait et puis il n'y avait pas besoin de le connaitre pour savoir qu'il ne connaissait pas le règlement par cœur.

« Si tu as d'autres questions de ce genre, je suis toute ouïe. »

D'après ce que je comprenais c'était aussi pour moi que pour Aaron que les moldus inventent un moyen de communiquer encore plus rapidement qu'ils le faisaient à l'heure actuelle. Ca me rassurait un peu car lui était un sang mêlé donc l'un de ses parents était un moldu. Il devait donc en connaître bien plus que moi sur cette société. Pour ma part je n'en savais pas grand chose, seulement les choses apprises en cours d'études des moldus et des choses entendues par certains étudiants qui étaient sang mêlés ou nés moldus.

Chez moi il n'était pas question qu'on parle de personne qui n'avait pas de pouvoir magique. Pour ma famille ses gens étaient inférieurs à eux et ne méritaient pas de vivre... Heureusement je ne pensai pas comme eux. J'en avais vraiment marre de toutes ces histoires de sang pures et d'ailleurs c'est aussi celles ci qui avait poussé mes parents à me fiancer, très jeune, avec Dante Perseus Glister. Il avait le sang pur Glister et de la façon dont mes parents souhaitaient.

«  Tu sais comment ils vont faire ? J'avoue que j'ai du mal à imaginer plus rapide qu'ils ne le font déjà... »

J'étais vraiment intriguée par cette façon de vouloir communiquer encore plus rapidement. C'était une bonne chose de pouvoir échanger rapidement des lettres, messages surtout si on était en danger. Est ce qu'un jour on pourrait adapter un de leur système pour notre monde ? Je l'espérai sincèrement car ça serait très pratique.

Être têtu, c'était un trait de caractère assez présent chez moi et je n'en avais pas honte. Je pris la remarque de Aaron pour un compliment d'ailleurs. Je préférai être bornée que de dire oui à tout sans réfléchir ou pour faire plaisir. Ma réaction ne surprit pas le jeune homme et je gardai mon sourire.

« Bah non c'est pas une insulte mais une qualité. De plus je le reconnais que je suis têtue, bornée et même chiante. Je vis très bien en le sachant. Je ne me voile pas la face.»

Je savais que je n'étais pas quelqu'un de facile à vivre tous les jours que ce soit pour ma famille, mes amis ou même mes ennemis. J'avais un caractère très sanguin et je pouvais m'emporter pour un rien... En plus j'étais rancunière. On ne pouvait pas dire qu'à première apparence on pouvait voir beaucoup de qualité chez moi. J'étais certaine que je n'étais pas appréciée par tous le monde dans ma propre maison car je n'avais pas totalement le caractère d'une Gryffondor. Parfois je me demandai même si le choixpeau magique ne s'était pas trompé lors de ma répartition en première année. J'étais trop une tête brûlée.

Je reconnaissais aussi que je pouvais facilement terroriser les premières années et donc qu'on me prenne pour une sadique. Quand je le fis remarquer à Aaron sa réponse me cloua la bouche. Il venait de me dire que j'étais idiote. Je fronçai les sourcils puis je lui demandai un peu sèchement :

« Pardon ? »

Il me fixa quelques instants dans les yeux puis reprit la parole pour expliquer son « tu dois être idiote » que j'avais vraiment du mal à digérer.

« Donc je ne suis pas sadique mais je suis effrayante c'est ça ? »

J'avais un peu de mal à voir la subtilité entre les deux mais à mon avis il y avait bien quelques premières années qui pensaient que j'étais effrayante et sadique.
Un peu plus tard, je pris assez mal le fait que Aaron regarde sa montre et dise qu'il ne pensait pas rester si tard dans la salle commune. C'est une façon, pour moi, de me faire comprendre qu'il avait envie de prendre congés et je ne trouvais pas ça très poli surtout qu'il était encore tôt.

« Mais si, crois moi je pense. J'ai un cerveau au milieu de la tête comme tous le monde... »

De nature curieuse, et voyant toujours Aaron sage et être un modèle pour tout le monde, je lui demandai s'il avait déjà fait des choses « mauvaises » dans sa vie comme désobéir et profiter un peu du château... Je souris quand il m'annonça que ce n'était pas parce qu'il était préfet en chef qu'il respectait le règlement à lettre.

« Pour être honnête je ne t'ai jamais vu en retenue ou faire perdre des points à notre maison donc je me demande... »

J'avais vraiment du mal à imaginer Aaron entrain d'enfreindre les règles de Poudlard.

« T'accompagner un de ses quatre dans la forêt interdite ? Sérieusement ? Mais je ne refuse jamais ce genre d'invitation. Et tu sais quoi il ne faut pas reculer au lendemain ce qu'on peut faire aujourd'hui... »

Bien sûr je me levai assez rapidement je tendis ma main au jeune homme. Je venais de le mettre au défi de faire une balade lui et moi dans la forêt interdite cette nuit même. Je ne savais pas s'il allait accepter ou non...

«  Allons faire une balade dans la forêt interdite cette nuit. »

Comment allaient s'y prendre les moldus pour perfectionner leurs engins ? Il devait avouer qu'il n'était pas particulièrement doué dans la matière. Mais il pensa qu'ils allaient tout simplement retentés et qu'à force ils trouveraient bien. C'était la seule réponse qu'il pouvait donner à Sofia, c'était la seule explication qui lui paraissait logique. Sa mère ne lui parlait pas tellement de ces choses-là. Elle avait essayé de lui inculquer l'histoire des moldus ou des choses de ce genre. Par exemple, lorsqu'il était petit, elle refusait totalement l'idée de ne lui lire que les contes sorciers. Même s'il n'en avait retenu des masses, il se souvenait de l'étrange Cendrillon et de la rebelle Mulan. Il les avait toujours trouvé étrange. Bref. Il ouvrit donc la bouche pour lui répondre.

« C'est là que les moldus restent vraiment incompréhensible pour nous les sorciers. En vérité, il me semble qu'ils reprennent leurs anciens modèles pour les perfectionner, à force de recherche et d'efforts, ils se disent peut être qu'ils trouveront. J'imagine qu'ils essaient aussi de rendre leurs objets plus esthétiques. Un peu comme nous et nos balais, je pense. »

Même dans le monde de la magie, l'esthétique était très importante. C'était commercial apparemment. La discussion dériva ensuite sur l'entêtement de la demoiselle. Elle ne le prenait absolument pas mal, ce qui était logique. Têtue ? Bornée ? Chiante ? Par Merlin qu'elle se décrivait bien et mal à la fois. Chiante, elle pouvait l'être, c'était évident. Ce défaut allait de paire avec l'entêtement. A force d'essayer d'avoir raison, on se faisait très souvent agaçant aux yeux de certains. Lui-même devait être bien chiant aux yeux de quelques uns. Le pire dans tout ça c'est qu'il acceptait les insultes avant d'ouvrir la bouche et de répondre bien aimablement.

« Ca dépend des cas. Je suis certain que tu peux être moi chiante quelques fois. »

Il se moqua gentiment d'elle. Il ne fut guère étonné qu'elle lui sorte un pardon, bien sec comme il le fallait. Aaron n'y fit pas attention puisqu'il avait prévu de se justifier par la suite. Il pencha la tête sur le côté et écouta sa question. Pas sadique mais effrayante. Il lui sourit montrant toutes ses dents tout en hochant la tête.

« Non mais en fait, tous les gens effrayants ne sont pas sadiques Sofia. Je prends l'exemple de ma mère lorsqu'elle se met en colère, ce n'est pas forcément pour me faire du mal mais bien pour me faire peur. Il y a une légère différence entre sadique et effrayante. Sadique, c'est une personne qui prend plaisir à faire du mal. Je ne suis pas certain que ce soit ton cas, sauf à de rares occasions tout au plus. »

Il lui lança un clin d'œil avant de répondre à sa question suivante. Est-ce qu'il savait déjouer le règlement ? Aux dernières nouvelles, il n'aimait pas particulièrement recevoir des ordres et se voulait indépendant. C'était peut être pour ça qu'il lui arrivait de se disputer avec sa mère mais pour rien au monde il ne la changerait. Quoiqu'on en dise, ses parents le laissaient faire de plus en plus de choses. Il eut un sourire malicieux en l'entendant dire qu'il ne l'avait jamais vu perdre des points à sa maison ou être en colle. Il ne savait pas s'il devait prendre ça pour un compliment ou pas.

« A la différence de toi, je sais me faire discret. Et se faire discret est tout un art.»

Il aurait très bien pu ajouter que contrairement à elle, il était bien plus calme qu'elle. D'accord, il ne collectionnait pas les bêtises dans une journée mais quand l'envie l'en prenait, il n'hésitait pas bien longtemps. Il n'avait aucun problème à se promener une heure dans la foret interdite ou de s'aventurer à l'étage interdit pour une raison qu'il ne connaissait pas d'ailleurs. Il lui arrivait aussi d'aller dans les cuisines la nuit, ce qui se révélait être aussi interdit. Bon d'accord, il faisait ses rondes aussi très bien d'ailleurs. Mais il se faisait bien plus tolérant, tant qu'il parvenait à régler les choses par quelques paroles tout allait bien. Car au final, ça l'arrangeait autant que les autres. Il haussa un sourcil. Était-elle vraiment en train de le mettre au défi ou il rêvait ? Elle prenait réellement pour un coincé. Voilà une image qu'il pouvait aisément changer. Lentement, il se leva et fit face à Sofia.

« Oh mais avec joie. »  

J'essayai de retourner la chose dans tous les sens mais je ne voyais pas comment les moldus pouvait perfectionner quelque chose qui était déjà parfait et instantané. Je compris un peu plus les choses quand Aaron m'expliqua que les humains cherchaient toujours à améliorer leurs inventions en se basant sur les modèles déjà existants. C'était une chose pas bête du tout. Et quand il me compara leur façon de faire à l'évolution de nos balais magiques je compris mieux la chose. Je n'étais pas une grande joueuse de Quidditch – ou joueuse tout court – mais je connaissais un peu les balais et je savais que ceux ci évolué très rapidement. Il ne fallait pas plus d'un an ou deux pour que le meilleur balai se fasse surpasser par un autre.

« D'accord, j'avoue que je comprends un peu mieux la chose maintenant enfin un peu. »

La conversation tourna ensuite sur moi et sur mon entêtement, le fait que j'étais chiante et agaçante. Je le reconnaissais ouvertement et comme je le disais je ne me voilais pas la face. Face à la réponse de Aaron sur le fait qu'il était sûr que je pouvais être moins chiante parfois, je me mis à rire puis je répondis :

« Peut être oui... Quand je dors ? »

Je prenais ça pour un compliment. Il voulait probablement me rassurer et me faire comprendre que je n'étais pas tous le temps invivable... Quand il m'annonça que j'étais stupide, je ne pris pas bien la chose mais je le laissai finir en lui lançant quand même un regard noir. Il savait que j'attendais la suite de ses propos avec impatience et qu'il avait intérêt à être clair.

« Donc je suis effrayante mais pas volontairement c'est ça ? Où alors pour faire peur ? Mais pourquoi je voudrais faire peur ? »

Est ce que je voulais vraiment faire peur ? Par Merlin je ne m'étais pas remise en question comme ça depuis des mois.. depuis Dorian en fait. C'est à ce moment là que j'avais pris du caractère et que j'avais décidé de ne plus me laisser faire ni utilisé par qui que ce soit. Bref ça je n'allais pas le dire à Aaron... Mais est ce que je voulais faire peur pour faire fuir les gens et me protéger d'eux ? Je ne savais pas.

On changea ensuite de sujet de conversation pour mon plus grand plaisir car je commençai à me sentir de plus en plus mal à l'aise de parler de moi et de penser à ce que j'étais réellement. Je mis rapidement au défi le préfet en chef de ma maison de venir faire une petite escapade avec moi dans la forêt interdite. Il venait de me dire que c'était habituel pour lui de s'y rendre. Ce n'était pas le cas pour moi mais j'aimais bien les nouvelles choses.

Je voulais savoir si le jeune homme était entrain de me mentir et s'il allait se défilait ou non. Il ne le fit par car à ma plus grande surprise il se leva et me répondit que c'était avec joie. Pour être honnête, j'étais surprise mais nous allions aller jusqu'à la fin de ce défi. Je lui souris :

« Alors en route, tu seras mon guide car j'avoue que ce n'est pas un endroit que je fréquente beaucoup mais je te fais confiance. En route monsieur le prefet en chef pas sage. »

Je lui souris, amusée, puis je sortis de la salle commune et je l'attendis devant le tableau de la grosse dame. J'avais du mal à imaginer que monsieur le préfet se baladait souvent dans la forêt interdite la nuit.

« Ne me dis pas que tu y vas habituellement pour faire des petites cochonneries avec Avalone hein ? »