première partie
Mes yeux changeaient alternativement de victime. La fenêtre. La porte. Le placard. Chacun y passait. Recroquevillée contre le mur, les couvertures remonté jusqu’au menton, je tremblais de peur. Ce sentiment horriblement désagréable m’entait depuis déjà deux mois. Je ne dormais presque plus, ne mettais que très peux le nez dehors & passait le plus clair de mon temps enfermé dans ma chambre. J’étais littéralement sous le choc. Je tremblais presque vingt-quatre heures par jour. Elles résonnaient dans mon esprit à un tel point que je ne pouvais les oublier. Ces paroles horribles, ces images sanglantes… Mes parents m’avaient emmené chez cette femme. Ils disaient qu’elle allait m’aider à tout oublier. Je ne voulais pas oublier. Si j’oubliais, j’allais oublier Aiden. Je ne voulais pas oublier mon petit frère, mais ces images me faisaient tellement peur. Le pire, c’était la nuit. Je me sentais si seule, si insécure dans la noirceur. Jamais je n’eu autant de courage qu’Ansel, mais c’est seulement maintenant que ça ce faisait voir. J’étais née en deuxième donc, lui avait tout le courage & moi, rien. C’est ce rien qui laissa place à la peur cette affreuse journée. Oui, j’étais encore jeune, mais qui pourrait oublier une histoire comme celle-là?
Comme si je ne tremblais pas assez de peur, il fallut que quelqu’un fasse tomber un truc à l’étage en-dessous. Sans même prévenir, un cri perçant résonna dans la grande chambre rouge & jaune. Un cri perçant, aiguë remplis de terreur. Quelques secondes seulement s’écroulèrent avant qu’un gamin d’une dizaine d’année n’ouvre la porte de la chambre. Dans la faible lumière du couloir, je pus apercevoir la toison doré qui poussait au sommet de son crâne. Ansel, parce que c’était bien mon grand frère qui venait d’apparaître, entra dans la pièce. Il portait une chandelle entre ses petites mains. Il déposa cette dernière sur la table de chevet avant de grimper sur mon lit & m’attirer contre lui.
Tout en me flattant les cheveux, il me berçait doucement en me murmurant des paroles réconfortantes. Depuis l’arrivée de Layana à la maison, et principalement depuis la disparition d’Aiden, Ansel passait pratiquement toutes ses nuits dans ma chambre. Il me tenait contre son torse tentant de chasser le chagrin & la peur qui m’habitait. Dès que je commençais à se calmer, le gamin sortait un livre de la table de nuit & en commençait la lecture. Une histoire. Deux histoires. Trois histoires étaient souvent de vigueur pour enfin réussir à me faire dormir, mais ce soir là, il passa au travers du livre sans que le sommeil ne vienne s’emparer de mon esprit.
- ... comme un coup de hache dans votre propre flanc et la douleur sera tel que vous souhaiterez en mourir! Le roi, à son tour, tomba à genoux et déclara à la souche qu'il allait immédiatement rédiger une proclamation par laquelle tous les sorciers et les sorcières seraient protégés et autorisés à pratiquer la magie en paix. Très bien, répondit la souche mais, vous n’avez pas réparé vos tords envers Babbitty! Tout, je ferai ce que vous voudrez! s'écria le roi stupide en se tordant les mains devant la souche. Vous élèverez sur moi une statue de Babbitty, en souvenir de votre pauvre blanchisseuse et pour vous rappelez à jamais votre propre stupidité! dit la souche. Le roi accepta aussitôt et promit d'engager le plus imminent sculpteur du pays pour qu'il fasse une statue en or pur. Puis le roi honteux et tous les nobles seigneurs et dames de la cour retournèrent au palais, laissant la souche glousser de rire derrière eux. Lorsque le parc fut à nouveaux désert, un vieux lapin robuste et moustachu, une baguette magique serrée entre les dents, sortit en se tortillant d'un trou entre les racines de la souche. Babbitty traversa le parc à grand sauts et s'en alla très loin. À tout jamais s'éleva alors sur la souche une statue d'or représentant la blanchisseuse, et plus aucun sorcier, plus aucune sorcière, ne furent persécutés dans le royaume.Le son de sa voix s’évapora comme un mirage. Recroquevillée contre sa poitrine, je pouvais sentir sa respiration lente & profonde. Elle agissait sur moi comme un antidouleur sur un accidenté. Doucement, il serra mon petit corps contre lui afin que je me sente en sécurité. Ansel avait toujours été très protecteur envers moi & Aiden. J’avais toujours été très petite parce que j’étais née prématurément. Lorsque je n’étais encore qu’un bébé, j’avais été très malade. Ansel avait tellement eu peur de perdre sa petite sœur qu’il avait souvent fait des crises pour rester près de moi à Sainte-Mangouste. Les fois ou il s’endormait à mes côtés, mais se réveillait dans son lit le mettait hors de lui. C’est ainsi que, malgré l’interdiction formel de ma mère de venir me voir au milieu de la nuit, Ansel revenait nuit après nuit. Maintenant, c’était comme si l’histoire ce répétait. Je sentais que mon frère en souffrait, pourtant je n’arrivais pas à chasser cette nouvelle faiblesse qui prenait place dans ma personne.
- Encore une histoire Ans, murmurais-je.
- Il est tard Luce. Tu dois dormir maintenant. Tout le monde est couché...- S'il te plaît. Je ne veux pas rester toute seule...- Laisse-moi aller chercher un nouveau livre alors, nous avons lu celui-ci en entier, dit-il simplement sans montrer le moindre énervement ou lassitude.
Alors qu’il se préparait pour se lever, je lui attrapai fermement le bras. Il se retourna & plongea ses prunelles couleur saphir dans les miennes couleur abyssale.
- Qu'est-ce qu'il y a? Tu peux tout me dire!- J'ai... j'ai... j'ai peur Ans' !Mon frère me fixa. Son regard était rempli de tristesse, de mal. Il n’aimait pas me voir souffrir, mais il ne pouvait pas comprendre ce que j’avais ressentis en découvrant ma tante, mon oncle & mon petit frère étendus dans la cuisine du manoir Larson. La vie les avait quittés, ils n’étaient plus que des corps sans âme. À chaque fois que je fermais les yeux, cette image s’imposait à moi. Je ne pouvais supporter de revoir Aiden mort à tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes, toutes les secondes. Des larmes coulèrent sur mes joues. Des sa main droite, mon frère les essuya doucement & me serra contre son torse.
- J'ai peur de ne pas avoir assez de temps. Pas assez de temps pour comprendre les gens, savoir ce qu’ils sont vraiment, et qu'ils me comprennent aussi. J'ai peur des jugements hâtifs, de ces erreurs que tout le monde commet. Il faut du temps pour les réparer. J'ai peur de ne voir que des images éparpillées et pas le film en entier. J’ai peur de partir comme Aiden…Vous comprenez maintenant pourquoi je profite autant de la vie. Je prends le temps de connaître les gens avant de les juger. Je tente de faire le moins d'erreur possible car, cette nuit là, avant de plonger dans le sommeil, j'ai promis une chose à Aiden. Une promesse c'est très important, on ne doit pas en faire sans avoir l'intention de les accomplir. Je juré à mon frère, celui qui n’était plus près de moi, que j'allais toujours être fier de qui je suis & profiter de la vie pour deux. Je n'allais jamais m'apitoyer sur mon sort & juger attivement. J’ai promis à Aiden de vivre chaque moment comme si c’était le dernier, comme si ma fin était prévue, mais tout en restant fidèle à ma personne.
seconde partie
- Tu vas mettre quoi pour aller sur le chemin de traverse Luce ?
- Rien de plus spécial que d’habitude.
– Eum… Tu veux dire que tu vas avoir l’air de… d’un arbre de Noël pour mon anniversaire? Je lui décochais un regard de lassitude avant de me diriger vers ma chambre pour me préparer. Je savais bien que ma cousine désapprouvait totalement mon choix de sortir du rang, mais je ne pouvais rien y changer. J’avais seulement besoin de prouver qui j’étais réellement. Ma vraie personnalité. Lorsque j’agissais de la sorte, j’avais comme le sentiment d’être la personne la plus honnête de la terre. Je n’aimais pas mentir et ne souhaitais pas me le faire vivre. Comment pourrait-on être honnête avec les autre lorsqu’on ne peut même pas l’être avec soit même? De toute façon, la mode n’était absolument pas mon truc. Moi, ce soucier de mon pour apparence? Du moment que j’étais minimum décente avant de me présenter en public, mais ce n’est pas moi qui vais accorder les lacets de mes chaussures avec le gilet que je porte, ni mettre plusieurs couches de maquillage pour aller acheter du lait. Je me dis seulement que si les gens ont à venir vers moi & que j’ai à les côtoyer, j’aime mieux qu’ils sachent qui je suis vraiment, alors les artifices, gardons cela pour les pièces de théâtre. Que ce soit apparence ou comportement parlant, je ne suis pas du genre à me soucier de ce que les gens pensent de moi, ou du moins s’ils aiment ou pas tout simplement, je ne changerai pas pour d’autres personnes que moi-même. Je finis donc de me préparée, perdue dans mes pensées lorsque Layana fit irruption dans ma chambre.
- Hey! Ça pose un problème si Ansel nous accompagne?
– Du moment qu’il ne joue pas les… C’est précisément à cet instant que je me retournai pour lui faire face.
- WOW! C’est… C’est… Tu vas vraiment porter ça? Layana me lança un regard remplis de reproche. Du haut de ses quinze ans, l’adolescente n’avait aucune honte de porter un décolté plongeant contrairement à moi. Peut-être, comme elle se plaisait à dire, j’étais plus coincée. Selon moi, j’étais seulement plus fière. Je n’avais pas besoin de me faire valoir par mon corps, ma personnalité était assez intéressante pour attirer ceux qui avait vraiment envie de me connaître, pas de me mettre dans leur lit. Enfin pour la quantité de gens qui était intéressé à devenir mon ami, j'aurais intérêt à porter des décoltés... Layana avait beau être ma cousine et ma meilleure amie, si ce n'est pour dire ma seule amie, je ne pouvais dire que nous avions énormément en commun. Ma cousine était disons plus comme tout le monde alors que moi, j’avais un besoin de me démarquer difficile à assouvir. Mes parents avaient hontes de moi par moment, Layana aussi, mais Ansel n’avait jamais honte de moi. Il m’aimait comme j’étais et était fier de dire à tous le monde que la jolie petite rousse était sa sœur. Mais si j’avais tellement envie de me présenter sous mon vrai jour était la promesse que j’avais faites à mon défunt frère il y avait huit ans. Je m’efforçais de m’en souvenir à chaque instant de ma vie. Si je me sentais seule, je savais qu’Aiden était près de moi. « Rêveuse » était sur chaque lèvre, de chaque personne qui me connaissaient. « Étrange » pour ceux qui ne me connaissaient pas. Mais certains, qu’ils soient d’une catégorie ou d’une autre, se plaisaient à dire que j’étais complètement folle. Deux d’entre eux je devais les côtoyer à Poudlard. Bien qu’ils soient mes cousins paternels, les jumeaux Hart m’ignoraient complètement. Theodora ne m’adressait tout simplement pas la parole alors que Maddox, se plaisait à me rabaisser. Je m’en fichais, mais me plaisais bien à le rendre furieux. Je lui rappelais doucement qu’on avait le même sang dans les veines. Méchante? Pas tellement, plutôt franche.