Mon dieu j'ai cru que j'allais devenir folle en passant tout ce temps sans voir mon petit ami. Avec Ky, on a quitté Poudlard depuis plusieurs semaines et nous nous sommes pas revus depuis. Il me manque terriblement. J'ai envie de le prendre dans mes bras, de l'embrasser et de lui faire plein d'autres choses... Nous sommes sensés nous retrouver demain mais j'ai appris par hasard - bon okay je me suis quand même bien renseignée - qu'il faisait aujourd'hui une séance de dédicace dans le centre de Londres, côté moldu.

La librairie où il passerait l'aprés midi n'est pas loin de chez moi et il était donc hors de question que je reste à la maison alors que Ky serait proche de moi. Bien sûr je n'ai rien dit à Ky car je veux lui faire la surprise... Depuis une semaine, je suis une adulte enfin pas qu'avant j'étais encore une enfant mais voilà je vis toute seule. J'ai emmenagé dans un petit appartement dans le coeur de Londres et je m'y plais bien. J'espère que Ky va vite me rendre visite dans mon chez moi.

Pour nos retrouvailles, j'ai pris soin de bien m'habiller. Je voulais qu'il me trouve jolie et même plus que ça. Nous étions en plein été, et malgré les préjugés des gens sur Londres, il faisait beau et chaud. Je porte une jolie petite robe qui m'arrive au dessus des genoux de couleur bleu avec des petites sandales de la même couleur. Mes cheveux sont relevés avec un chignon mais quelques mèches se baladent par-ci par-là.

J'arrive à la librairie trente minutes après le début de la séance de dédicace et je suis surprise d'y voir autant de monde. Je n'apercois même pas Ky du bout de la queue... Je grimace puis je décide d'attendre mon tour comme tout le monde. Je voulais vraiment qu'il soit surpris de me voir... J'attendis bien une heure avant de me retrouver devant Ky qui avait la tête baissée. Je souris et je lui dis:

"La dédicace au nom de Zoey s'il vous plaît."

Quand il relève la tête, je lui offre mon plus grand et beau sourire. Je suis vraiment heureuse de le voir. Il m'a terriblement manqué. Il est vraiment devenu mon oxygène...

Je n'ai pas peur de la réaction de Ky. Je sais qu'il sera aussi heureux que moi de le voir. La discussion que nous avions eu dans ses appartements - quelques temps avant la fin de l'année - nous avait fait du bien. On avait eu besoin de chacun vider nos sacs et exprimer nos craintes. Je lui avais dit ce que j'avais sur le coeur et je savais qu'il m'avait entendu et qu'il n'oublierait pas.

Je suis là à attendre et je suis impatiente. Je suis impatiente qu'il me voit, de voir sa réaction, de voir son sourire. Il ne doit pas s'attendre à ce que je sois là surtout qu'il ne m'avait pas parlé de cette séance de dédicace. Il a l'air un peu blasé mais c'était peut être une mauvaise impression que j'ai. Il ne va plus tarder maintenant à lever la tête et je suis prête.

Un immense sourire se dessine sur son visage quand je prends la parole pour lui donner mon prénom et qu'il relève la tête. Il est heureux de me voir comme je l'avais prévu. Evidemment je lui rends son sourire et il me signe son livre. Je ne le quitte pas des yeux tant qu'il signe sur l'exemplaire que je lui ai tendu. Il ne me quitte ensuite pas des yeux et fait comprendre à Peter - que j'ai déjà rencontré dans le passé - qu'il prend une pause.

Je suis à ce moment là la femme la plus heureuse du monde. Je ne m'étais pas attendue à ce qu'il prenne une pause pour moi. J'aurais attendu sagement la fin de la séance de dédicace pour passer un peu de temps avec lui. Ce qui arriva ensuite je ne m'y étais pas non plus attendue. Il m'avait rejoins... et m'avait embrassé devant tout les gens.

Il m'embrasse, il m'embrasse devant tout ces gens. Je suis certaine qu'il y a encore une semaine il ne l'aurait pas fait. Je m'empresse de répondre à son baiser et je me colle à lui. Je passe mes bras autour de son cou et je profite du moment présent. Je suis comblée, je suis heureuse. Je retrouve mon homme. Il m'a terriblement manqué.

"Bonjour toi, je ne pouvais pas attendre jusque demain. Tu me manquais trop."

J'ignore les gens derrière moi même si j'entends quelques signes de mécontement. S'ils sont pas contents et bien c'est la même chose. Ils peuvent bien attendre quelques minutes que je profite de mon homme.

"Et bien dis donc on m'avait dit que tu avais du succès mais je ne pensai pas à ce point là. Je sors avec un homme célèbre qui a de nombreux fans."

Je l'embrasse une nouvelle fois.

"Mais je reste ta plus grande fan! na! "

Je savais que Ky était plutôt connu dans le monde moldu car il écrit des livres sur la magie. Je l'ai appris il y a pas très longtemps lorsque nous avions dîné avec Peter et l'autre que je n'apprécie pas vraiment... Enfin il y avait une diffèrence entre savoir et voir. Aujourd'hui je ne peux que constater le succès de mon cher et tendre dans le monde moldu et je suis contente pour lui. Il mérite tout ça. C'est un homme bien et intelligent.

Il m'entraîne un peu plus loin pour qu'on soit tranquille et bien sûr je me laisse faire avec grand plaisir tout en continuant de l'embrasser. Il m'a tellement manqué ces dernières semaines. J'ai l'impression de pouvoir respirer de nouveau. Il s'assoit sur le bord d'une table et je me colle de nouveau à lui. Lui aussi d'ailleurs recherche mon contact. Nous avons besoin de nous sortir proche l'un de l'autre. Je souris en sentant les mains de mon cher et tendre se faufiler sous ma robe et je soupire de plaisir.

Je lui fais remarquer qu'il a beaucoup de succès mais que je suis sa fan number one et que cela ne peut pas changer. J'éclate de rire quand il me dit qu'il allait falloir que je me batte pour gagner ses faveurs.

"Même pas peur, je suis prête à me battre pour toi! bon okay moi je ne me suis pas tatouée ton nom sur ma poitrine, désolée."

Je suis toujours souriante. Je me rappelle que Ky m'avait raconté l'histoire de cette fan qui lui avait presque sauté dessus et qui s'était fait tatouer son nom... Berk, probablement une psycopathe..

" Mais je suis certaine que je peux gagner tes faveurs sans me battre. Je suis une femme pleines de ressources mon cher."

Je lui fis un sourire charmeur et un peu mystérieux. Il m'embrasse de nouveau et je passe mes mains autour de son cou et je le rapproche encore un peu plus de moi. Malheureusement ce moment ne dure pas longtemps car on se fait interrompre par la libraire. Pour être honnête, je ne lui en veux pas. Elle fait juste son boulot et on pourrait être arrêté pour atteinte à la pudeur vu comment nous sommes partis.
Il lui reste seulement cinq minutes de pause et ensuite il devra reprendre ses dédicaces. Là encore je ne suis pas surprise, je m'y étais attendue et cela ne me dérange pas. Il doit faire son boulot, respecter ses engagements. C'est aussi pour ça que je l'aime.

"Bien sûr que je vais repasser, je veux profiter de toi mon coeur"

Je réponds au baiser que je prolonge avant de déposer des bisous dans son cou et de caresser son dos.

" C'est toi qui me rend belle Ky Richardson. Je suis totalement et défintiivement amoureuse de toi."

Je déposai un baiser sur son front.

"Bon est ce qu'il ya des fans à qui je dois casser la figure parce qu'elles sont trop familières avec toi?"

Je lui souris amusée.

Je n'étais pas réellement de nature jalouse. Bon effectivement si une fille approchait de trop prés mon petit ami alors je ne la laisserai pas faire. Les femmes pouvaient être violentes et je savais que ça serait mon cas si on draguait ouvertement mon mec. Néanmoins j'avais confiance en Ky et je sais qu'il ne laisserait pas une situation comme celle-ci se produire. Je n'avais aucun doute là dessus. Il m'aimait, je l'aimais et c'était une personne intégre.

Ma remarque sur ses fans étaient juste pour rire même si je savais qu'il pouvait avoir des fans qui étaient amoureuses de lui. Il avait déjà été face à ce cas là avec l'autre tatouée... Je souris quand il me répondit qu'il n'y avait rien à signaler aujourd'hui du côté de ses fans et qu'il était content que je l'ai trouvé car je lui manquais. Lui aussi m'avait terriblement manqué mais c'était l'heure de nos vacance à nous, en tête à tête.

"Je suis contente aussi. Cela me fait tellement de bien de te voir."

Je l'embrassai une nouvelle fois. Je savais que le temps nous était compté. Il devrait bientôt repartir pour continuer sa séance de dédicace et je le comprenais très bien. C'était son boulot. J'étais ravie qu'il me propose de passer la soirée avec moi. Il me suffirait d'attendre deux heures et je l'aurais tout à moi.... La soirée s'annonçait plus que prometteuse.

"Bien sûr qu'on se retrouve toute à l'heure. Non non rien du tout et toi? Tu peux commencer tes vacances avec dans deux heures mon coeur. Juste toi et moi."

Je m'approchai du jeune homme car je ne voulais pas dire tout fort ce que j'allais dire ensuite. Cela en regardait pas les lecteurs qui attendaient pour que Ky dédicace leur livre. Je me penchai vers lui et je murmurai:

"Que dirais tu de venir dîner à maison. Tu n'es pas encore venue à l'appartement... Et je pourrais être le dessert si tu vois ce que je veux dire mon amour..."

Je lui fis un sourire charmeur et vorace à la fois. Je me redressai et j'attendis qu'il me dise qu'il était d'accord avant de lui dire que je viendrais le chercher dans deux heures. J'avais beaucoup de chose à faire durant ce temps.... Je devais faire quelques courses et surtout passer à la boutique de lingerie. J'avais bien envie que nos retrouvailles soient mémorables.

Deux heures plus tard j'attendais sagement devant la librairie. Je laissai Ky signer les livres à quelques derniers fans. Je n'étais pas pressée.

J'attendais sagement Ky à l'extérieur de la librarie. Je ne voulais pas le déranger même si j'étais certaine que ça ne le dérangerait pas que je l'attends à l'intérieur. Enfin je ne voulais pas qu'il croit que je m'inscrutais partout ou quelque chose comme ça. Il avait le droit à sa liberté, de respirer même s'il me manquait terriblement.... Voilà trois semaines que nous nous étions pas vus. Bon si okay on s'était vu cet après midi mais j'étais impatiente de l'embrasser de nouveau. J'étais dépendante de cet homme, il était ma drogue.

Alors que je ne m'y attendais pas, Peter vint me chercher à l'extérieur de la librairie et me fit entrer. Je lui souris et prit de ses nouvelles et de celle de sa compagne que je ne portai pas vraiment dans mon coeur... mais ça je me gardai bien de lui dire.
Quelques instants plus tard, j'étais dans les bras et Ky et avec le grand sourire. Il me présenta aux gens qui étaient présents dans la librairie. J'étais sa petite amie. Il ne pouvait pas savoir comment cette appelation pouvait me faire plaisir. Nous n'avions plus à nous cacher, plus de honte, plus rien. Nous étions juste un couple très amoureux. Je souris.

"Ravie de vous connaître."

Bon je n'allais probablement pas pouvoir me rappeler du prénom de tous les gens présents dans cette librairie mais de quelques uns oui. De plus j'étais de nature sociable et le contact avec les gens ne me faisaient pas peur... J'étais pas timide. En même temps si j'étais timide, je n'aurais pas terminé dans le lit de mon professeur de runes.

J'étais entrain de discuter avec Peter quand Ky m'annonça - murmurant à mon oreille - que nous allions manger avec eux enfin qu'on devait. Je souris à cette obligation qui ne semblait pas faire plaisir à Ky. Il aurait très bien pu y aller sans moi mais non. J'étais heureuse qu'il veuille que je les accompagne.

"oui oui t'inquiètes ça me va."

Je n'étais pas difficile et puis tant qu'il y avait mon chéri et à manger moi ça m'aller... Et puis je pourrais découvrir un peu plus ce Ky célèbre dans le monde moldu.
Un petit apéritif venait d'être servi dans la librarie et je m'étais éloigné d'un petit mètre pour laisser Ky discuter tranquillement avec ses fans. Je n'étais pas jalouse du tout. Enfin tant que je n'en voyais pas un ou une lui mettre la main aux fesses. Une jeune femme qui devait être un plus vielle que moi mais pas de beaucoup vint à ma rencontre et je la saluai avec le sourire.

"En effet je sors avec le professeur Richardson. Oui oui cela va faire un an au mois d'octobre."

Je n'allais pas oublier ce jour si important où nous nous étions embrassé pour la première fois lors de son anniversaire...

"Je suis vraiment chanceuse de l'avoir dans ma vie."

J'avais l'impression que la jeune femme était un peu jalouse mais tant pis... Ce n'était pas mon problème et elle n'avait pas interêt à se rapprocher trop prés de mon cheri car elle je l'avais à l'oeil. j'avais un mauvais pressentiment. Mon sixième sens me disait de me méfier d'elle.

"Vous êtes fan des travaux de Ky depuis longtemps?"

J'étais entrain de discuter avec une jeune femme et il semblait bien qu'elle en pinçait pour mon chéri et ça me plaisait pas du tout. J'étais totalement jalouse même si j'avais une confiance aveugle en Ky. Je savais qu'il ne me tromperait pas mais je ne pouvais pas rester insensible avec ce genre de femme qui traînait autour de l'homme que j'aimais. J'avais bien envie d'insister lourdement sur le fait qu'il était à moi et rien qu'à moi mais je n'avais pas envie de faire une scène et rendre mal à l'aise Ky. Je ne voulais pas qu'il ait honte de moi ou même qu'il soit fâché par mon attitude même si elle était un petit peu justifiée.

Elle disait maintenant qu'elle était l'un de ses premières fans car elle suivait ses travaux depuis six ans. Et bah tant mieux pour elle mais je lui en foutrai moi des travaux qu'elle suivait. Alors que j'essayai de trouver quelque chose de poli à répondre, Ky vint nous interrompre et je senti une pointe de jalousie faire son apparition. Je n'avais pas envie que ces deux là parlent ensemble mais bon c'était juste parler. Ce n'était pas le moment de faire une scène juste pour ça.

Je fronçai légérement les sourcils quand Ky reconnu la jeune femme qui s'appelait Chloe. Voilà maintenant que la femme parlait de Poudlard. C'était une sorcière? Une Cracmol? En tout cas elle connaissait le monde des sorciers et la façon dont elle parlait, dont elle parlait de moi ne me convenait pas du tout. Elle nous manquait de respect.

"Respectez nous s'il vous plaît. On ne vous a pas manqué de respect et notre vie privée ne vous regarde pas. Compris?"

C'était clair maintenant j'avais envie d'assasiner cette fille et toute suite. Sans attendre. Mais pour qui elle se prenait celle là à juger les gens sans les connaître. J'avais envie de lui foutre mon poing dans son beau visage. Quelle pauvre con*e.
Voilà maintenant qu'elle était partie en laissant son numéro à Ky en parlant d'une Isabelle et qu'elle attendait son appel. Je laissai Ky prendre la carte mais mon regard en disant long. Il me devait des explications.

Il était maintenant l'heure d'aller au restaurant pour Ky mais pour moi c'était plutôt l'heure des explications. Je laissai les gens partir avant nous et je retins Ky dans la librairie. J'avais le droit d'en s'avoir plus sur cette fille et cette Isabelle.

" C'est qui cette fille? C'est qui Isabelle? De quoi vous devez parler?"

Je savais que c'était beaucoup de question à la fois. Je savais aussi que Ky ne semblait pas heureux de l'avoir retrouvé mais je voulais savoir le fin mot de l'histoire. Est ce que cette Isabelle était un ex? Chloé une ex? j'avais le droit de savoir.... J'étais un peu décontenancée par tout ça alors qu'on aurait du passer une merveilleuse soirée de retrouvailles.

J'avais de nombreuses questions et le pire c'était les nombreux scénarios que je me faisais dans ma petite tête. J'avais envie de me les sortir de la tête mais je n'y arrivais pas. Je voulais avoir des réponses, je voulais savoir qui était cette femme et qui était cette Isabelle. J'avais l'impression qu'elle était importante aux yeux de Ky car il l'avait peut être calmé mais pas autant que j'aurais voulu et il avait pris la carte qu'elle lui avait tendu. Je savais qu'il avait un passé tout comme j'en avais un mais ce n'est pas toujours facile à gérer et surtout à accepter.

J'attendis que les autres soient sortis pour interroger Ky. Je voulais des réponses... Ky m'en apporta mais pas assez à mon goût. J'avais vu juste il était sorti avec la soeur de cette fille. Une boule dans ma gorge fit son apparition en imaginant mon homme avec quelqu'un d'autre. J'allais l'interroger plus longuement mais Ky avança et sorti de la librairie. Son geste était clair, il n'avait pas envie d'en parler plus... En tout cas pas maintenant et c'était pas bon signe.

Je restai quelques instants dans la librairie alors que Ky était sorti. Je fermai les yeux et je me repris. Ce n'était pas la peine de faire une scène à mon homme devant tout ces gens et on finirait par de toute façon à se disputer et ce n'était pas ce que je voulais. On venait seulement de se retrouver.

Mon coeur se serra quand je me rendis compte que Ky semblait me fuir sur la route jusqu'au restaurant. Il faisait en sorte d'être toujours avec d'autres personnes pour qu'on ne puisse pas parler de ce qui s'était passé. Communiquer dans un couple c'était important mais Ky en avait pas envie à l'heure actuelle. Je m'installai à côté de lui au restaurant en me demandant s'il allait changer de place ou non. Je restai silencieuse et je me plongeai dans l'étude du menu... En même temps je n'avais plus très faim. Alors que j'allais reposer mon menu, Ky m'annonça qu'on allait en reparler plus tard quand on serait chez moi.

Je me contentai d'acquiescer d'un signe de tête en pensant à ce qui s'était passé à la librairie. Je bu une gorgée de mon verre d'eau qu'on venait de me servir il y a peu de temps.

"Tu veux peut être rester seul ce soir, tu as un coup de téléphone à passer."

Il n'y avait pas de colère dans ma voix mais je savais que Ky avait bein l'intention de passer ce coup de téléphone et je n'avais envie d'être dans les parages quand ça serait le moment. Je n'avais pas envie d'apprendre des choses de leur vie commune avec cette fille. Je sentais qu'elle avait été importante à ses yeux car il voulait passer ce coup de fil sans attendre.

Je sentais Zoey tendue à coté de moi et je savais très bien pourquoi. Oui j'avais évité de me retrouver seul avec elle sur la route du restaurant, parce que je n'avais pas envie de me disputer avec elle et aussi parce que je ne voulais pas penser aux raisons qui faisaient que Chloé était dans cette librairie ce soir. Je n'avais pas eu de nouvelle de la famille Beauchamp depuis 6 ans. Pourquoi resurgissait elle maintenant? Mais j'étais heureux que Zoey se soit assis à coté de moi au restaurant et je me rendis compte que sa présence à mes cotés m'était vraiment vitale. Encore plus en ces moments.

Je lui dit donc que nous en parlerions plus tard. Ce n'était pas que je ne voulais pas en parler avec elle, c'était juste que je ne voulais pas le faire maintenant. Je voulais profiter de cette soirée, après tout, c'était mon boulot et je me devais d’être professionnel... même si tout le monde savait bien qu’être professionnel ce n'était pas mon fort... la preuve était assise à mes cotés. Quel piètre professeur j'étais... La réponse de Zoey cependant me fit froncer les sourcils.

"Non j'aimerai que tu sois là.. enfin.. sauf si toi te ne le souhaite pas."

Je devais avouer que je n'avais pas envisager cette possibilité. Zoey n'était pas du genre a renoncer au premier obstacle mais nous ne nous étions pas vu depuis trois semaines et voilà que notre soirée de retrouvailles était gâché par mon passé. Je ne savais pas ce que me voulais Chloé, mais j'étais bien décidé à le découvrir ce soir.

Le reste du repas se déroula dans une relative bonne humeur. Je gardais la main de Zoey dans la mienne autant que possible tout en discutant avec les invités. Il était près de une heure du matin quand nous quittâmes l'établissement. Apres une brève discussion avec Peter, je me retrouvais seul avec Zoey et l’entraînait vers une artère plus fréquentée pour trouver un taxi. Une petite discussion s'ensuivit pour savoir où nous irions mais finalement Zoey céda à mon désir d'être chez moi pour passer ce coup de fil.

Mon père passait la nuit chez son amie et la maison de mon enfance était donc vide. Le taxi nous déposa devant la porte de la maison. Il s'agissait d'une maison typique sur plusieurs niveaux, mes parents avaient aménagé pour moi l'équivalent d'un petit studio au sous sol et je possédais ma propre entrée.

A part ma chambre et mon bureau, il y avait une kitchenette que je n'utilisais jamais et une salle d'eau. La baignoire se trouvait dans la salle de bain principale, trois niveaux plus haut. J'allumais la lumière et laissais Zoey se mettre à l'aise avant de prendre le téléphone et sortir la carte de mon portefeuille.

Apres un dernier regard vers ma douce, je pris une grande inspiration et passais le coup de fil qui allait changer ma vie.

J'étais entrain de me demander si j'avais bien fait de venir rejoindre Ky aujourd'hui pour lui faire la surprise. Enfin non pas que je regrettai cette visite imprévue mais j'avais une boule au ventre depuis qu'on avait rencontré cette Chloé à la librairie. Je voulais avoir des réponses mais j'avais aussi peur de celles-ci, qu'elles ne me plaisent pas. Parfois il fallait mieux rester dans l'ignorance. De plus ce soir Ky n'était pas bien bavard surtout avec moi. Jusqu'à l'arrivée au restaurant il m'évita clairement et ça me brisa le coeur.

Au restaurant il m'annonça qu'on en parlerait plus tard quand on rentrerait chez moi. Je savais qu'il avait aussi l'intention de passer ce coup de téléphone en rentrant chez lui. Je me demandai si ma place était vraiment à ses côtés. Pas que je voulais pas mais il avait peut être envie d'être seul à ce moment surtout qu'il ne savait pas de quoi il en retournait exactement.

Ky me surprit en me répondant qu'il aimerait que je sois là lorsqu'il passerait ce coup de téléphone. Je lui offris un petit sourire et je l'embrassai sur la joue et je lui répondis:

"Alors je serais là."

Durant le repas, avec Ky on se lâcha pratiquement pas la main et cela me fit du bien, me rassura même si je n'avais pas beaucoup d'appétit. Je n'avais fait que grignoter au restaurant. D'un côté j'étais impatiente qu'on rentre pour qu'il parle avec cette fille et qu'il régle son affaire rapidement. Il était maintenant temps de rentrer à la maison enfin chez Ky, chez son père. Nous saluâmes Peter et on attrappa un taxi... Je me laissai guider car je n'avais jamais été chez le papa de Ky mais j'étais rassurée qu'il ne soit pas là. Je n'étais pas prête à l'accueillir en ces circonstances.

On entra bientôt dans la partie de la maison qui était consacré à Ky et je souris tendrement. Je reconnaissais bien les goûts de l'homme que j'aimais dans cet endroit.

"C'est chaleureux, j'aime beaucoup."

Je retirai ma veste que je déposai sur la chaise de bureau. Je vins l'embrasser doucement comme pour lui donner du courage. Je savais qu'il avait peur aussi de passer ce coup de téléphone et pour être honnête cela ne me rassurait pas. Je m'installai sur le bord du lit et je retirai mes chaussures et j'attendis que Ky passe ce coup de téléphone.

J'avais l'impression que je ne pouvais plus respirer. J'essayai d'être calme mais c'était dur. Qu'est ce qui allait se passer? Qu'est ce qui allait nous tomber sur la tête maintenant qu'on pouvait être heureux et qu'on pouvait vivre au grand jour.

"Je suis avec toi mon coeur."

Bizarrement, le calme apparent qu'affichait Zoey ne me rassurait pas. J'avais l'impression que l'heure était grave, vraiment grave. Mais apres tout, c'était surement le cas. Elle vint m'embrasser et je m’enivrais de son odeur comme pour me donner plus de courage. Je ne pouvais decement pas repousser encore le moment de passer ce coup de fil. Je savais qu'il était tard mais que Chloé ne dormirait pas. Elle avait été claire. Je devais l'appeler. Et puis je n'allais pas tenir longtemps à essayer de ne pas imaginer les raisons de cet appel. Et je ne voulais surtout pas commencer à cogiter là dessus. Je pris une grande inspiration et composais le numéro avant de changer d'avis. Chloé décrocha à la première sonnerie.

"C'est Ky."

Elle commença alors a parler sans que je ne puisse rien faire d'autre que de l'écouter. Elle aurai pu mentir.Je savais que je n'avais pas à la croire sur parole, que ce qu'elle était en train de m'annoncer aurait très bien pu être inventé de toute pièce. Pourtant je la croyais. Je connaissais Chloé. Je connaissais Isabelle et je ne connaissais que trop bien la famille Beauchamp. Chaque mot que prononçait la jeune française était criant de vérité. Très vite après le début de la conversation- à laquelle je ne participais que par onomatopée- je me laissais tomber sur la chaise de mon bureau, baissant les yeux pour éviter de regarder Zoey.  Enfin, après ce qui me parut une éternité, Chloé cessa de parler. Je fermais les yeux et essayais de réfléchir à tout vitesse. A l'autre bout du fil, j'entendis Chloé renifler.

"Quand est ce que tu rentre à Paris?"

Chloé m'expliqua qu'elle prendrait un porteauloin le lendemain pour la capitale et je hochais la tête, même si elle ne pouvait pas me voir. Je levais les yeux vers Zoey et vit à son regard qu'elle était terrorisée par ma conversation.

"Très bien, le temps de trouver un hôtel et on te rejoint là bas....si elle souhaite venir bien sur qu'elle sera avec moi...tu es sure?... très bien...à quelle heure?... très bien, à demain."

Je raccrochais et poussais un très long soupir avant de reposer mon téléphone portable sur mon bureau. Je me penchais en avant et me prit la tete entre les mains, étouffant un juron. Je me redressais et regardais Zoey, toujours assise sur mon lit. Je n'avais qu'une envie: combler la distance qui nous séparait, mais je n'étais pas sûr d'en avoir le droit. Je n'étais plus sûr de rien. Sauf que ma vie ne serai jamais plus la même qu'avant ce coup de fil.. et que je me tenais au bord de la pente qui allait précipiter ma vie dans un chaos infernal. Lentement, je me redressais et regardais Zoey.

"Ce que je vais te dire maintenant risque de changer les choses entre nous. Pour toujours. Je ne sais pas si on est prêt à traverser cette épreuve. Tout ce que je sais c'est que je n'ai pas le choix. Toi tu l'as.. et je ne t'en voudrai pas si tu décidais de ne pas me suivre. J'aimerai que tu le fasse, vraiment, c'est ce que je souhaite le plus au monde, mais je ne t'en voudrai pas si tu ne le fais pas."

Je soupirais une nouvelle fois et me levais, incapable de rester assis une minute de plus.

"Il y a 14 ans.. à la mort de ma mère, j'ai quitté l'Angleterre.. j'ai eu une période assez trash.. où j'ai fait un peu tout et n'importe quoi.. j'ai voyagé de pays en pays, pour étudier les runes.. je vivais de petits boulots, parfois d'autres choses... j'ai..bu.. plus que de raison et connu un certain nombre de femmes.. de filles... j'étais.. un autre homme, même pas un homme d'ailleurs. J'ai rencontré Isabelle alors que je donnais des cours à Beauxbatons... Elle était professeur...je n'étais là que pour un stage de quelques semaines. A la fin de mon stage, elle m'a invité chez elle, chez ses parents.. on a.. eu une aventure.. on était amoureux..je.. j'étais fragile encore, j'avais plusieurs choses à régler et je n'acceptais pas la mort de ma mère.. Isabelle... disons que son père n'avait pas été très tendre avec elle, ou avec sa soeur.. Chloé... Chloé avait 13 ans à l'époque...J'étais fou amoureux d'Isabelle, on avait prévu de s'enfuir, de prendre Chloé avec nous et de recommencer une nouvelle vie ailleurs. Mais Isabelle a changé d'avis. Nous devions partir mais au lieu de me rejoindre avec ses valises, elle est venue sans rien, elle m'a dit qu'elle s'était joué de moi, qu'elle ne partirait pas, qu'elle ne quitterait pas son foyer et son rang pour un sang mêlé, que tout ceci n'était qu'un jeu pour elle, et que même si elle me l'avait dit plusieurs fois, elle ne m'aimait pas. C'est ce qui m'a fait comprendre qu'elle mentait, elle ne m'avait jamais dit je t'aime. J'ai comprit que son père avait eu vent de notre projet, qu'il était derrière tout ça, mais j'avais beau la supplier, il n'y avait rien à faire. Je suis resté en France quelques semaines de plus, jusqu'à ce que je comprenne qu'elle ne partirait jamais. Et qu'elle ne me reprendrait jamais. Je suis rentré en Angleterre, le coeur brisé. Et j'ai apprit que le poste à Poudlard était disponible, j'ai postulé et tu connais la suite. Je n'ai jamais revu Isabelle depuis qu'elle ne m'a pas suivie. J'ai essayé un temps d'avoir de ses nouvelles mais les hiboux que j'adressais à Chloé ou à elle me revenaient immanquablement. Puis j'ai essayé d'avancer.. je l'ai.. disons que j'ai tourné la page.. "

Je pris une grande inspiration. Même si j'avais posé le contexte, le pire était encore à venir.

"Elle est malade.. Très malade..elle vit toujours chez son père.. il la tient toujours sous sa coupe et...je dois aller à Paris...elle va mourir et.. elle a un petit garçon...ce sont ses parents qui en auront la garde et Chloé... Chloé ne veut pas qu'il lui fasse du mal. Elle ne peut pas le prendre, on ne lui en laissera pas la garde..je suis le seul à pouvoir empecher ça... elle dit que je suis le père."

C'était pas bon, pas bon du tout. Je pouvais voir sur le visage de Ky que ce n'était probablement pas une bonne nouvelle. J'essayai de prendre sur moi mais c'était difficile. Je ne supportai pas de rester dans l'ignorance. Je sentais que tout mon corps était entrain de trembler. Je cachai mes mains entre mes cuisses pour cacher ce tremblement. L'homme de ma vie avait probablement d'autres choses à gérer en ce moment qu'une petite copine qui était angoissée.

J'avais l'impression que le temps ne s'écoulait pas. Ky était toujours au téléphone et des mauvais scénarios se déroulaient devant mes yeux. J'avais envie de savoir maintenant. Je voulais connaître la réalité, la vérité. Qu'est ce qui se passait?
Ky avait raccoché mais il ne m'avait pas rejoint, il ne m'avait pas prit dans ses bras et ce n'était pas bon ça. Je sentais déjà les larmes me monter aux yeux alors que je ne savais pas de quoi il en retournait. Il jura... Ca encore ce n'était pas dans ses habitudes. J'avais peur de ce qu'il allait me dire.

Il avait pris la parole et ce qu'il me disait me faisait encore plus peur. Oui oui c'était possible. Qu'est ce qu'il allait pouvoir m'annoncer de si grave... Maintenant il me disait que j'avais le choix de pas le suivre ou non. J'avais peur, j'étais terrorisée. Je ne répondis mais. Je voulais attendre la suite... Pas besoin de faire durer le suspens.

J'écoutai attentivement Ky me racontait la vie qu'il avait eu en France et sa rencontre avec Isabelle et Chloé... Son histoire d'amour avec Isabelle. Je savais bien que Ky avait eu d'autres femmes dans sa vie mais je savais qu'Isabelle n'avait pas été qu'une aventure. Ky avait vraiment été amoureux d'elle et j'étais jalouse même si je n'aurais pu du l'être.

Il lança ensuite une bombe. Oui c'était une bombe. Cette femme allait mourrir et Ky était le père de son enfant et il devait aller le chercher en France. Je posai mes mains sur mon visage. Je ne savais pas comment je devais réagir, je ne savais pas ce que je devais dire... Je ne savais même pas ce que je ressentais... Est ce que c'était de la colère? De la tristesse? De la haine? Aucune idée. J'étais trop boulversé par ça et Ky ne devait pas être mieux.

C'est à ce moment là que les paroles de Ky me revinrent en tête. Il avait dit dit qu'il voulait que je le suive... Il m'aimait, je l'aimais. Je me levais et je m'agenouillai devant Ky qui était assis sur sa chaise de son bureau. Je posai mes mains sur ses genoux que je caressai doucement.

"Je suis là, je ne bougerai pas Ky. Je t'aime. C'est vrai que c'est quelque chose auquel je ne m'attendais pas même si je savais que ce n'était pas... Enfin au moins maintenant tu sais que tu as un fils et il a besoin de toi Ky. Tu es papa. "

Ma main se posa sur sa joue que je caressai doucement.

"Je suis là et je serais toujours là."

Je ne savais pas comment j'avais pu faire pour aller jusqu'au bout de mon récit. Mais apparement j'avais réussit. J'avais encore du mal à réaliser ce qui venait de me tomber sur le coin de la tete et je n'étais d'ailleurs pas sur d'arriver à y faire face. Je pensais à mon père. A ma mère. Comment aurait elle réagit en apprenant que j'avais un enfant caché? Un enfant.. cette pensée me terrifia.

Ce n'était pas ce que je voulais! Ce n'était pas ce que j'avais prévu! Je devais partir en Italie avec Zoey, nous devions passer une semaine en amoureux là bas, avant de nous envoler vers la Scandinavie pour un séminaire sur les runes que je devais y donner. Nous devions enfin profiter d'une semaine au cottage avant la rentrée des classes, on ne devait être que tous les deux, nous devions savourer notre couple sans plus avoir à nous cacher. Enfin!

Et au lieu de ça, j'allais devoir aller en France, affronter le père d'Isabelle, me battre pour récupérer un gamin qu'on disait de moi. Qu'allais je faire avec un gosse? J'avais déjà assez de mal à m'occuper de moi et de Zoey pour ne pas m'encombrer d'un gosse. Et qui me disait que j'étais réellement le père?! Je n'allais pas sacrifier mon couple avec Zoey, ma vie, nos projets pour un gamin sorti de je ne savais où!

J'étais sur le point de me lever quand Zoey traversa l'espace entre nous et s'agenouilla pres de moi. Je mis du temps à comprendre ses paroles, perdu dans une rage sans nom qui bouillonnait à l'intérieur de moi. Je savais que si je la laissais sortir, je pourrai faire des choses que je regretterai. Zoey posa sa main sur ma joue et je pris enfin conscience de ce qu'elle voulait dire. J'étais papa.Je ne pouvais decement pas abandonner mon fils aux mains de Beauchamp...ce furent les dernières paroles de Zoey qui me firent lacher prise. Je m’effondrais dans ses bras en la serrant contre moi.

"Mon dieu Zoey, je ne sais pas ce que je ferai sans toi... j'ai besoin de toi.. aujourd'hui plus que jamais..."

Je levais la tete pour poser mes lèvres sur les siennes en un premier vrai baiser depuis plusieurs heures. J'étais à la fois terrifié par la nouvelle que je venais d'apprendre et soulagé que Zoey reste avec moi. Ce que je lui demandais-implicitement vu que je ne l'avais pas exprimé à voix haute- était énorme. Encore plus pour elle, vu son age.. Si j'avais douté de sa maturité à plusieurs reprises au début de notre relation, ce qu'elle venait de faire me démontrait que je m'étais trompé. Je l'embrassais encore avant de nous aider à nous relever.Je l’entraînais alors sur le bord du lit et la prit sur mes genoux, la serrant contre moi.

"Est ce que tu as conscience de ce que cela signifie? Pour nous? Pour toi et moi?Si Isabelle meurt? "

Et elle allait mourir, Chloé m'avait dit que ce n'était plus qu'une question de jours. Je comprenais pourquoi c'était elle qui s'était déplacée et je savais que la bataille pour récupérer mon fils allait être difficile. Mais je ne pouvais pas l'abandonner à Beauchamp.. il avait beau être un garçon, je n'étais pas sur que ça ralentirait ses ardeurs.

C'était dur pour moi d'encaisser tout ça surtout parce que j'avais peur d'être laissé de côté, d'être abandonné à cause de cette nouvelle famille qui était là, qui appartenait à Ky. Il était papa et cet enfant avait aussi une maman. De quoi est ce que j'avais peur? Que la mère de l'enfant de Ky se remette et qu'ils forment tout les trois une famille unie et aimante. Je sais que c'était pas bien de faire du soucis pour ça alors que la femme en question était mourante et que cet enfant devait se sentir bien seul en ce moment... Sans parler de ce que devait ressentir Ky vis à vis de tout ça. Il venait d'apprendre seulement qu'il était papa alors que cet enfant été né depuis plusieurs année. C'était juste... Je ne pouvais qu'imaginer ce que Ky pouvait ressentir. Cela devait dur, atroce.

Ky s'effondra dans mes bras et je le berçai doucement tout en passant une main dans ses cheveux avec douceur.

"Je suis là, je suis là. On se débarasse pas de moi comme ça mon coeur. Tu le sais. Je suis un peu beaucoup collante."

Il fallait que je mette mes émotions de côté pour l'instant car je devais soutenir Ky. Il avait besoin de moi et pas d'une petite amie en larmes qui avaient peur d'être mis de côté. Je devais être forte, je devais l'aider, je devais être là. Je répondis avec tendresse au baiser qu'il me donna et je caressai de nouveau sa joue. Je me laissai entraîner jusqu'à son lit et je passai mes bras autour de son cou quand il me posa sur ses genoux.

"Oui oui j'ai conscience Ky. Je serais belle-maman je crois. Alors par contre faut s'arranger pour que je ne passe pas pour une méchante belle-mère comme dans Cendrillon car je ne le supporterai pas... Et puis bon moi je suis plus jolie et plus intelligente."

Bon ce n'était pas le bon moment de faire de l'humour mais j'avais enviee de détendre un peu l'atmosphère... Je savais très bien dans quoi cela m'engageait et bien sûr s'il y avait un petit gars dans notre vie ça changerait beaucoup de chose mais j'avais foi en Ky et moi. On saurait gérer. Cela nous demanderait un peu de temps, un peu d'organisation mais on y arriverait.

"Oui je sais que ça va bousculer de nombreuses choses mais oui je t'aime et oui je suis là pour toi, cela ne changera rien. En revanche je pense que tu devrais rapidement te rendre en France. Ce petit bout à besoin de toi Ky. Il va aussi lui falloir du temps pour que vous vous apprivoisez tous les deux et tu dois parler à cette Isabelle. Je sais que ce n'est pas facile, qu'elle est malade mais... je pense que tu as le droit à des explications et elle aura peut être une preuve que tu pourras apporter à sa famille pour prouver que c'est ton fils."

En quelques mots, Zoey avait réussit à dédramatiser la situation. Peut être qu'un peu de fraîcheur était ce dont j'avais besoin. Parce que rien de ce que nous pourrions faire ce soir ne changerait quoi que ce soit à la situation. Demain... nos soucis seraient toujours là. Demain nous irions à Paris et nous verrions ce que nous pourrions y faire.

"Tu ne sera jamais une marratre acariatre.. par Merlin Zoey.. est ce que tu te rend compte de ce que je te demande? On va devoir gérer un petit garçon...Je ne doute pas qu'il soit à moi je veux dire.. Chloé ne m'aurai pas menti là dessus et un test adn suffira à prouver qu'il s'agit bien de mon fils mais... On part pour Paris demain matin.. là bas.. il va falloir voir Isabelle et ses parents et il va falloir que je rencontre mon fils...mon fils..."

C'était à la fois étrange et grisant. Je n'avais pas la moindre idée de ce dans quoi j'allais me lancer mais depuis que j'étais avec Zoey, depuis que j'avais accepté notre relation, je n'avais plus peur de rien. Si nous avions tenu le coup malgré les conséquences qu'auraient pu avoir notre relation si elle avait été découverte, alors nous pouvions tout affronter.

"Quand je dis "on" je parle de toi et moi, tu viendra n'est ce pas?"

J'eu soudain peur qu'elle ne veuille pas venir. C'était compréhensible après tout. Elle pouvait très bien accepter la situation sans avoir envie de s'impliquer déjà. Peut être aurait elle envie de prendre du temps pour se faire à l'idée, pour accepter la situation.J'allais devenir papa,mais elle ne serai pas maman. C'était mon fils, mon histoire, mon problème. Elle m'avait dit qu'elle serait pres de moi pour l'élever mais elle n'était pas obligée de m'accompagner à Paris. Et quelque part, je n'avais pas vraiment envie qu'elle se retrouve dans la même pièce que Beauchamp. Zoey m'assura qu'elle viendrait et je l'attirai tout contre moi avant de l'embrasser longuement.

"Je suis désolé d'avoir gâché nos retrouvailles.Est ce que tu crois qu'on peut essayer de mettre ça de coté pour quelques heures et ne penser qu'à nous?"

C'était peut etre complètement déplacé, mais j'avais envie d'elle. J'avais besoin de me perdre en elle et d'oublier tout le reste. Elle m'avait manqué et je voulais la toucher, la posséder peut etre pour qu'elle ne parte pas, pour me prouver qu'elle était encore là, à moi, qu'elle ne partirait pas. Je l'embrassais à nouveau, plus fougueusement encore, je fis courir ma main sous sa jupe remontant sur sa cuisse nue et frissonnais au contact de sa peau si douce. Lentement, je la fis pivoter pour qu'elle se retrouve à califourchon sur moi et fit glisser les bretelles de sa robe, dénudant son torse, dévoilant son soutient gorge. Je me détachais doucement d'elle pour la contempler alors que mon souffle s'était raccourcit. Je souris en observant la dentelle du soutient gorge de Zoey. Je devais avouer que  j'aimais autant quand elle portait des ensembles sexy en dentelle que ses ensemble en coton de lycéenne. Je fis glisser sa robe pour dégager son string assortit et frissonnais encore.

"Mmm c'est nouveau ça non? J'adore..."

Je caressais ses reins, glissais mon doigt sous l’élastique de son string et effleurais ses fesses. Mon désir tendait mon jean et je soupirai de désir contenu Zoey posa ses mains sur le col de ma chemise et doucement, elle en défit chaque bouton. On ne s'embrassait plus. Notre regard plongé dans celui de l'autre, le souffle de plus en plus court nous ne disions plus rien, nous contentions de nous dévorer des yeux et de savourer par avance ce que nous nous apprêtions à faire.Ma chemise tomba au sol dans un bruissement d'étoffe qui m'arracha un gémissement. Les doigts de Zoey sur ma peau, puis ses lèvres m'en arrachèrent plusieurs autres. Elle se leva et laissa tomber sa robe avant de s'agenouiller devant moi pour défaire mon jean. Je me levais à mon tour et lentement, sans un mot, on termina de se déshabiller l'un l'autre. Depuis la frayeur que nous avions eu, nous n'avions pas enlever les préservatifs, malgré les demandes répétées de Zoey. Aujourd'hui plus que n'importe quand, un enfant seraient la pire chose qui pourrait nous arriver. Mais j'avais confiance en Zoey. Je savais qu'elle ne me ferait pas de bébé dans le dos.

"Je n'ai pas de préservatif ici.. j'espère que ça ne te dérange pas. "

Et je l’espérais sincèrement, mon désir tendu entre nous ne supporterait pas un refus de sa part. Mais je connaissais suffisament Zoey pour savoir que ça ne serait pas le cas. Sans un mot, elle me poussa en arrière et je me laissais tomber sur le lit alors qu'elle venait doucement s'allonger sur moi.

La situation n'était pas facile mais je savais que Ky avait besoin de moi pour traverser les épreuves qui allaient arriver très rapidement. Ce n'était pas facile pour lui d'apprendre qu'il avait un fils et que ce n'était plus un bébé. Il allait falloir un peu de temps pour que l'enfant et le père s'apprivoisent, apprennent à se connaître. Je voulais être là pour Ky, pour le soutenir et pour ce petit garçon qui n'avait pas demandé à naître, ni à causer des problèmes. Je fis remarquer à Ky - avec humour pour détendre l'atmosphère - que je ne voulais pas être considéré comme la méchante belle-mère qu'on pouvait voir dans les contes de fées.

Je lui souris tendrement quand il me répondit que je ne serais jamais une marratre acariatre. Bah oui j'espérai bien quand même. Non mais oh. J'avais peut être des défauts mais je ne pensai pas être méchante, au contraire. Ky avait peur, je le sentais et c'était légitime. Moi même j'étais morte de trouille à l'idée de tout ces changements, à l'idée de rencontrer ce petit garçon. J'espèrai qu'il m'apprécierai aussi...

"Hey tout va bien Ky, je t'aime, je suis là avec toi. Tu ne seras pas tout seul pour traverser cela. Et c'est une bonne nouvelle... Enfin les circonstances sont pas terribles mais tu vas faire la connaissance de ton petit garçon, de ton fils Ky. Tu pourras faire de nombreuses choses avec lui. Il a besoin de son papa. Imagines toi déjà à lui apprendre à voler sur un balai ou alors l'emmener à son premier match de Quidditch."

Je voulais vraiment essayer de dédramatiser la chose mais ce n'était pas facile surtout qu'il y avait Isabelle. Pour être honnête c'était elle qui me faisait le plus peur. Est ce que Ky l'aimait encore? Etait-il encore amoureux de la mère de son enfant? N'allait-il pas vouloir se remettre avec elle si elle survivait à sa maladie? Je m'interrogeai... Mais je savais que ces questions n'étaient pas réellement légitimes et que Ky avait d'autres chose à penser que me rassurer. Ce n'était pas le plus importante à l'heure actuelle.

Ky voulait que je l'accompagne à Paris et je ne savais pas si c'était vraiment ma place d'être là. Enfin j'avais envie d'être là mais j'avais un peu peur de la réaction de la famille Beauchamps. J'allais probablement être mal vu mais ce n'était pas grave. Je devais être là pour aider Ky, présent pour lui et l'avis des autres n'étaient pas important. Je lui confirmai que je serais là avec lui et qu'on se debarasserai pas de moi comme ça.

"Tu as voulu te débarasser de moi plusieurs fois je te rappelle et tu n'as pas réussi mon chéri. Je serais là avec toi à Paris."

Je vis que Ky était rassuré quand je lui avais confirmé ma vue avec lui à Paris et il s'excusa d'avoir gâché nos retrouvailles. Il voulait qu'on pense maintenant à nous. Je lui caressai doucement la joue.

"Tu n'as rien gâché du tout. Cete nouvelle c'est arrivée et c'est tout. On ne pouvait pas le prévoir. Bien sûr, tout ce que tu veux."

Il était temps maintenant de penser un peu à nous, à nous deux car les prochains jours ne seraient pas faciles et il serait difficile de ne retrouver que tous les deux. J'étais maintenant à califourchon sur Ky et j'avais passé mes jambes de chaque côté de sa taille pour être installée plus confortablement. Il fit bientôt glisser les bretelles de ma robe et fit apparaître le soutien gorge que j'avais acheté pour l'occasion cet après midi. Je souris quand il remarqua que c'était nouveau et qu'il adorait.

"Tout nouveau oui. Je l'a acheté cet après midi. Je voulais te faire plaisir."

Enfin je me faisais plaisir aussi en même temps car j'étais fan de sous-vêtement. J'en avais une bonne collection et j'en acheté encore plus depuis que j'étais avec Ky. Je savais qu'il aimait ça. Je commençai doucement à déboutonner la chemise de Ky. Je prenai tout mon temps durant cette tête et je ne le quittai pas des yeux. Il était tellement beau, tellement désirable. J'avais de la chance d'avoir cet homme de ma vie et pas question que je le laisse filer.... même avec la mère de son enfant. Je bougeai doucement le bassin tandis que j'étais entrain de retirer les derniers boutons de sa chemise. J'avais envie de le mettre un petit peu au supplice mais bon en même temps je me mettais au suplice aussi...

Quand la chemise fut au sol, je posa mes mains sur le torse de mon amant que je connaissais par coeur et je l'embrassai tendrement avant de remonter sur ses lèvres pour un long et tendre baiser. Quelques instants plus tard, je me levai pour me débarassai de ma robe qui était encombrante pour faire ce qu'on allait faire ... Et je débarassai Ky de son jean.

Nous étions maintenant nus l'un en face de l'autre et je me collai un peu plus à lui et je l'embrassai une nouvelle fois. Il m'annonça qu'il n'avait pas de préservatif et me demandait si ça ne me dérangeait pas. C'était lui qui voulait les utiliser depuis plusieurs semaines. Pour ma part je me protégeai correctement. J'utilisai la pillule moldu et une potion sorcière. Evidemment je m'étais renseignée pour savoir s'il n'y avait pas de danger et on m'avait dit que le duo de ces deux traitements étaient le meilleur moyen pour ne pas tomber enceinte aujourd'hui.

"Pas du tout."

Je lui souris et je le poussai gentiment pour qu'il tombe sur le lit et je grimpai à califourchon sur lui. Pour ce premier round j'étais bien décidée à prendre les choses en main dans tous les sens du terme.

Une fois de plus, Zoey arrivait à me faire tout oublier. Pourtant ce qui venait de me tomber sur le coin de la figure venait de changer ma vie à jamais. Je n'avais plus pensé à Isabelle depuis que Zoey était entrée dans ma vie. Mais je devais avouer qu'elle avait beaucoup compté pour moi. Plus que je ne l'aurai reconnu il y a encore quelques semaines, quelques heures. Je savais que je devais parler à Zoey, lui expliquer ce qu'Isabelle avait vraiment représenté pour moi. Ce qu'elle représentait encore. Mais tout ça allait au delà d'Isabelle et moi. Ce que Chloé m'avait annoncé ce soir dépassait tout ce que je n'avais pu jamais imaginer. Et je ne savais pas à quel point tout ça allait encore plus chambouler ma vie. Et celle de Zoey. Mais pour l'instant, je ne voulais qu'une seule chose: profiter de Zoey. Je l'avais attirée sur mes genoux et comme toujours quand nous étions seuls, nos corps s'étaient trouvés. Zoey avait répondu à chacun de mes baisers, chacune de mes caresses. Et sans que je m'en sois rendu compte, plus rien ne comptait que la jeune fille sur mes genoux.

"Je t'aime Zoey... je t'aime tellement...."

Doucement, nous nous étions déshabiller l'un l'autre, puis Zoey m'avait fait basculer sur le lit et ses lèvres s'étaient refermées sur moi. J'avais cru mourir, surtout que cela faisait trois semaines que nous n'avions pas été intime, trois semaines que je me languissais de son contact, de ses caresses. Alors que j'étais au bord de l'orgasme, Zoey se redressa, me mettant à l'agonie et prolongea le supplice en me laissant la posséder. Je poussais un soupir de plaisir et posais mes mains sur ses hanches pour guider ses mouvements, la faisant accélérer puis ralentir pour faire durer notre plaisir. Ce ne fut qu'en la sentant trembler entre mes bras que je nous autorisais à nous laisser aller au plaisir.

Quelques minutes plus tard, nous étions tous les deux enlacés au milieu des draps défaits, somnolant, alors que les battements de nos cœurs se calmaient peu à peu.

"Merci d'etre là mon ange.. merci d'etre avec moi."

Je déposais un baiser sur sa tempe et l'attirait contre moi pour le deuxieme round. Ce n'est que vers 3h du matin que je fini par m'endormir, dans mon lit d'ado, serrant Zoey dans mes bras. Au petit matin, apres avoir prit notre petit déjeuner, je récupérai ma valise et suivit Zoey chez elle pour qu'elle récupère ses affaires avant de nous rendre à la gare de portauloin. Chloé nous attendait et hocha la tete en voyant Zoey.

"Vous n'aurez qu'à vous installer chez Eleonore. On va aller directement là bas avant que je ne vous amene à l'hopital. Papa est à la maison avec ton fils."

Je hochais la tete et serrai la main de Zoey dans la mienne avant d'aller nous acheter deux billets. A l'heure prévue, le portauloin nous conduisit à Paris. Je souris à Zoey, encore un peu désorienté par le voyage mais reconnu rapidement la ville dans laquelle j'avais vécu plusieurs mois. Chloé nous conduisit chez Eleonore, qui était une de ses amis. On y déposa nos valises avant de partir pour l'hopital sorcier. Chloe s'était assurée que son père n'était pas présent et j'avais donc demandé à Zoey de m'accompagner. Cependant, devant la porte de la chambre d'Isabelle, je demandais aux deux jeunes femmes de rester à l'exterieur et entrais seul pour revoir mon ancien amour.

Je lui souris tendrement quand il me déclara son amour et je lui caressai sa joue. Je lui répondis que je l'aimais aussi et qu'il ne devait jamais en douter un seul instant. J'avais peur, j'étais terrorisée par ce qui allait se passer demain et les jours qui allaient suivre. La vie de Ky allait être chamboulé et j'avais peur de ne plus avoir ma place, qu'il me remercie gentiment d'avoir été là pendant cette année... Je savais qu'il m'aimait mais il y avait cette femme, cet enfant. Je n'avais pas les mêmes armes pour me battre. Je ne voulais pas trop penser à ça ce soir mais ça me travaillait quand même. Je voulais être là pour Ky, pour le soutenir. Cela lui avait fait un sacré choc d'apprendre qu'il était papa depuis un moment maintenant.

Après un énorme orgasme comme on les aimait dans notre couple, on se retrouva blottit l'un contre l'autre et j'embrassai tendrement. Il me remerciai d'être présent à ses côtés et en caressant son torse, je lui répondis:

"Ne me remercies pas, ma place est là, avec toi parce que je t'aime."

Quelques heures plus tard, Ky s'était endormi mais je n'arrivai pas à trouver le sommeil. Il y avait trop de chose dans ma tête. J'enfila la chemise de Ky, je relevai mes cheveux et je commençai doucement à visiter le petit studio dans lequel il avait vécu pendant plusieurs années. Curieuse, je cherchai des yeux des photos. Peut être que j'allais tomber sur cette Isabelle qui avait été et qui était toujours importante dans la vie de Ky. Je n'étais pas de nature jalouse d'habitude mais là je l'étais de cette femme. Ky était amoureux de cette femme et il l'était peut être toujours. C'est elle qui ne l'avait pas suivi. Si elle l'avait fait, peut être qu'il serait marié à l'heure actuelle avec ce petit garçon comme fils. Je laissai échapper un soupir et m'approchai des photos voir s'il y en avait une d'elle.

Je somnolai une petite heure dans un fauteuil avant de rejoindre Ky et de me blottir contre lui. Le réveil fut difficile car je n'avais pas dormi beaucoup mais nous n'avions pas de temps à perdre. Il était temps que nous nous rendions en France pour que Ky revoit Isabelle et fasse la connaissance de son fils. On était passé par mon appartement pour que je me fasse un petit sac de voyage puis on avait prit la direction de la gare de Portoiloin. Je n'aimais pas trop ce genre de transport mais aux grands maux, les grands moyens.

J'aurais préféré qu'on s'installe dans un hôtel, dans un endroit neutre pour que je puisse souffler si j'en avais besoin mais on allait vivre chez une certaine Eleonore. Je me demandai qui c'était puisque je n'avais jamais entendu ce prénom auparavant dans une conversation. Je me contentai d'acquiescer docilement d'un signe de tête.

Peu de temps après nous étions à Paris et ce n'était toujours pas le moyen de me déplacer que je préférai. J'avais la tête qui me tournait encore.... Je souris à Ky et je les suivis jusque chez cette Eleonore avant de nous rendre à l'hopital. Devant la porte de la chambre d'Isabelle, Ky nous demanda de rester là et j'étais plus à l'aise d'être à l'extérieur qu'à l'intérieur. Sur ce coup là je n'étais pas vexée mais plutôt soulagée. Je n'avais pas envie d'assister à leur retrouvailles même si j'avais la boule au ventre rien qu'en imaginant la scène. Quand Ky fut rentré dans la chambre, je m'éloignai un peu de la porte et je vins m'installer sur un banc non loin. J'avais encore du mal à imaginer ce qui était entrain de se passer.

J'avais prit une grande inspiration avant de pousser la porte de la chambre d'Isabelle. Je ne l'avais pas vue depuis presque 6 ans mais son image était toujours gravée dans ma mémoire. Elle n'avait pas beaucoup changé. La maladie avait creusé ses traits mais elle était toujours Isabelle. Un faible sourire monta à ses lèvres quand elle me vit et elle ferma les yeux alors qu'une larme roulait sur sa joue. Je m'approchais d'elle, prit place sur la chaise à son chevet et prit sa main que je portais à mes lèvres. Sa voix était faible et les larmes qui coulaient aussi bien sur ses joues que sur les miennes ne rendaient pas le dialogue facile. Je ne sais pas vraiment combien de temps nous avons passé ainsi, à se raconter les six dernières années, à se dire nos regrets, à s'exuser, à se pardonner. Puis elle me parla de notre fils, me raconta tout ce qu'elle pouvait, tout ce qui était important. Elle me donna une photo qui était dans le tiroir de sa table de chevet et je reconnu en lui les yeux de ma mère, mes yeux. J'étais son père, impossible de le nier. Une infirmière était entrée dans la chambre, puis repartie, puis une autre. Ce ne fut que lorsque la troisième entra, portant le déjeuner d'Isabelle que je repris conscience du temps qui était passé. Je me levais. Son père allait passer avec l'enfant. Les présentations ne seraient pas pour tout de suite. Et Zoey m'attendait. Je déposais un baiser sur le front d'Isabelle et sorti de la chambre. Zoey tourna la tête vers moi. Je m'approchais d'elle et l'enlaçais, essayant de noyer l'odeur d'hopital dans le parfum de ma jeune maîtresse. Mes mains sur sa taille, mes lèvres sur les siennes. Un baiser, comme pour lui dire que j'étais là, que j'étais à elle. Toujours. Puis Chloé entra dans la chambre de sa soeur et j’entraînais Zoey à l'extérieur. J'aperçu de loin Beauchamps, et l'enfant. Mon fils. Je le désignais à Zoey de loin, nous éloignant le plus possible de l'ombre imposante et menaçante du père d'Isabelle et Chloé.
Une brasserie, à quelques rues de l'hopital. Le doux brouhaha des anonymes. Zoey, belle comme le jour, assise en face de moi alors que j'essayais de déchiffrer la carte, incapable de me concentrer sur autre chose que la femme dans un lit d'hopital. La main de Zoey sur ma joue me ramena au présent. Je lui souris, tournai la tete vers sa paume pour y déposer un baiser.

"Merci d'être là mon amour.. je suis désolé pour ces vacances gachées... cet apres midi, c'est toi et moi. Et Paris!"


Je repris doucement pied dans la réalité, pour une fois, le babillage incessant de Zoey me permit de lui revenir en douceur Au moment où nos plats nous furent servit, j'étais à nouveau à 100% avec elle. Je lui résumais ma matinée avec Isabelle. Elle allait mourir, ce n'était plus qu'une question de jour. Je lui parlais de mon fils, lui racontais ce qu'Isabelle m'en avait dit.

"Demain matin, Chloé l’amènera à l'hopital, on pourra l'y rencontrer. Toi et moi. Si tu veux venir avec moi."

Je ne savais pas trop où étaient les limites. Pour moi nous allions elever cet enfant ensemble. Il était à moi mais j'étais à Zoey et je n'imaginais plus ma vie sans l'un ou l'autre. Mais elle n'avait que 17 ans...elle avait peut etre envie d'autre chose que d'elever l'enfant d'une autre. Meme s'il était aussi à moi.Je sorti la photo de ma poche et la tendis à Zoey.

photo:

"Il s'appelle Jamie. Il a cinq ans. J'ai vraiment hâte de le rencontrer."

Je souris à Zoey espérant vraiment pouvoir tout avoir. C'était le cas, lorsque j'étais enfant, quand mes deux parents étaient encore vivants, quand ils me passaient tous mes caprices. Mais cela faisait bien longtemps que ce n'était plus le cas, ma chance allait elle enfin tourner?

Je savais que j'allais patienter ici un long moment sur cette chaise dans cette salle d'attente mais c'était normal. Ky allait retrouver la mère de son enfant et ils avaient probablement de nombreuses choses à se dire et puis ça ne me regardait pas vraiment. Ils avaient une histoire tous les deux et pas une petite. Est ce que j'étais jalouse? Un peu mais je comprenais aussi que Ky avait eu une vie avant moi et maintenant il était papa. Il fallait que je sois patiente et que je sois là pour lui.

Combien d'heures j'ai patienté dans cette salle, j'en ai aucune idée mais je fus soulagée de voir sortir Ky au bout d'un moment; Je m'empressai de me lever et je passai mes bras autour de lui et je l'embrassai doucement sur la joue. Je n'avais pas envie de le brusquer. Le moment qui venait de passer ne devait pas être facile pour lui et cela avait du faire remonter de nombreux souvenirs. Je lui demandai avec douceur:

"Comment tu te sens?"

Le fils de Ky venait d'arriver avec son grand père à l'hôpital mais on ne pouvait pas les rejoindre. Cela devait être dur pour Ky de pas faire la rencontre de son fils de suite alors qu'il n'était qu'à quelques mètres lui. Je lui serrai fortement la main comme pour lui montrer que j'étais là, que je le comprenais. Je le suivis jusqu'à une petite brasserie non loin de l'hôpital. Pour ma part je n'avais pas vraiment d'appétit mais manger était important.
On s'installa dans le petit établissement et je me rendis bien compte que la tête de Ky était dans cette chambre d'hôpital où il avait passé la matinée. Je posai main sur sa joue que je caressai doucement. Je ne voulais pas lui demander sans cesse si ça allait car ça ne devait pas être le cas et je ne voulais pas radoter ni l'embêter. Il avait d'autres choses à gérer en ce moment.

Alors que j'étais restée silencieuse, il prit la parole et je lui souris tendrement.

"Ne soit pas désolée, il n'y a pas de rien. Et c'est normal que je sois là, je t'aime Ky. Ne l'oublies jamais."

Je caressai doucement de mon pouce sa joue avant de me pencher et déposer un doux baiser sur ses lèvres. J'essayai de parler un petit peu de tout et de rien pour lui changer les idées mais je savais que ça ne serait pas facile. En même temps moi même je n'arrivai pas à penser à autre chose que cette nouvelle qu'on avait eu hier soir. Il m'annonça que demain on rencontrerait son fils et il parla de lui et de moi enfin si je voulais venir. J'étais touchée qu'il veuille que je sois là lors de la première rencontre avec son fils. Je lui souris de nouveau et je répondis:

"Avec plaisir. Je serais là."

Ky me tendit ensuite une photo de son fils et je l'admirai longuement avant de lever mon regard vers Ky. Il lui ressemblait vraiment beaucoup. C'était un charmant petit garçon. Je gardai mon sourire.

"Il est magnifique, il te ressemble beaucoup je trouve. Sais-tu s'il est au courant pour toi?"

Je n'avais pas encore eu cette information mais en même temps tout s'était passé très rapidement. Je pris une nouvelle bouchée dans mon assiette avant de reposer mes couverts et boire une gorgée d'eau. Je n'avais pas terminé mon assiette mais ce n'était pas étonnant. Avec tout ça, on ne pouvait pas réellement avoir de l'appétit.