Quitte à léser mon sort, j'écris pour dénoncer les torts, de ceux qui régissent,tout un monde et plus qu'une industrie, quitte à laisser le meilleur,j'écris et je n'ai pas peur, car si je tiens bon c'est pour les miens,c'est pour les miens. ▬ Pour les miens - Vitaa


C’était la nuit suivante que tu avais demandé un rendez-vous avec ta directrice. Il faut dire que tu en gardais encore les stigmates. De grands cernes sous les yeux et une humeur de chien. Il faut dire que tu n’étais pas le mieux reposé du monde. Mais Ysaline t’avait répondu très tôt ce matin-là et tu avais emmené Alecia en lieu sûr. Il faut même dire que Charlie avait demandé à te voir le matin même suite à ton hibou. Tu sortais d’ailleurs de l’infirmerie, ce brave homme t’avait servi un café et t’avais donné quelques cachets pour Alecia, mais tu savais bien qu’elle n’en voudrait pas. Tu savais qu’elle voudrait plutôt tenter de guérir sans s’abrutir avec des médicaments. Et dans les couloirs tu croisais quelques élèves. Certains étaient étonnés de voir ton air morose toi qui te forçait à sourire tous les jours pour faire passer cette mauvaise ambiance au château. Il était très tôt, les cours n’avaient pas encore commencé et les tiens ne viendraient que tard dans la journée si la directrice n’accédait pas à ta requête.

D’ailleurs, tu avais deux lettres en poche, celle que ton père, célèbre astronome, t’avait envoyée pour t’assurer son soutien et une lettre de recommandation pour la directrice en sa faveur. C’était ton père qui t’avait transmis sa passion, il pourrait, avec tes notes, très bien la transmettre à d’autres élèves. Pileas Moriarty était vraiment brillant, tu n’avais pas peur pour lui. Mais ce qui te causait du souci c’était comment tu allais expliquer la dure situation à la Directrice, tu savais bien qu’elle était dans le mal avec toutes ces agressions, elle n’aurait peut-être pas de temps à réfléchir et pourrait très bien te dire non alors que tu passerais la porte. Mais tu avais tes arguments. Tu comprenais parfaitement la situation, la pression qu’elle devait ressentir, mais ce n’était pas comme si toi tu la vivais au quotidien. Il devait être neuf heures quand tu arrivas au premier étage, en ayant trainé dans les couloirs pour presser les retardataires, mais c’est un élève qui t’appela au loin. Prune, la petite poufssouffle que tu avais eue en classe avant de te rendre chez Alecia. Elle te tendit son devoir et tu la remercias tout en lui disant qu’elle devait aller en cours. « — Je dois attendre Narcissa, je l’ai encore perdue dans un couloir, elle se cache un peu en ce moment… ». Tu fronças les sourcils et tu la poussas vers un couloir en lui disant que la belle brune devait déjà être en cours à cette heure. Prune te répondit que tu ne la connaissais pas, en quelques sortes, elle avait raison.

Enfin, tu étais habillé comme hier soir, quelques taches de sang sur ton pantalon, mais tu n’y avais pas fait attention quand tu t’étais dirigé vers Poudlard, mais la gargouille qui gardait le bureau du directeur bougea un peu et tu grimpas avec une allure soutenue les escaliers avant d’arriver devant la porte fermée. Tu ne savais pas si tu devais frapper ou attendre… Et tu passas une main dans tes cheveux. Tu n’étais entré dans ce bureau que pour ton entretien et pour que l’on te dise que tu étais pris en tant que professeur, ce qui avait remis un coup de pouce, une raison de vivre dans ton petit monde. Et tu frappas.

À ton grand damne, la porte s’ouvrir instantanément et tu entras pour ne pas te faire prier. Tu cherchas la directrice de gauche à droite et tu commenças : « — Je suis désolé, Madame, de vous déranger de si bon matin. » Et c’était vrai, car toi-même tu n’étais pas très matinal.

Quitte à léser mon sort, j'écris pour dénoncer les torts, de ceux qui régissent,tout un monde et plus qu'une industrie, quitte à laisser le meilleur,j'écris et je n'ai pas peur, car si je tiens bon c'est pour les miens,c'est pour les miens. ▬ Pour les miens - Vitaa


Tu n’étais jamais trop toi-même quand tu n’avais pas bien dormi la veille et tout ça, il faut dire que tu avais le chic pour avoir des amis des plus étranges, mais tu le vivais très bien. Même trop bien. Ton tact et tes réflexions habituelles ne te quittaient d’ailleurs jamais même si tu étais en cours. Réfléchir en donnant à des élèves une instruction et remettre tes propres paroles en causse, accorder le droit à l’erreur de chacun… Dire que tu n’es pas supérieur à tes élèves, dire que tu peux avoir tort. Rendre tes cours bien plus participatifs qu’un vulgaire cours magistral, voilà pourquoi depuis quelques années les cours d’astronomie n’étaient plus un désastre à Poudlard. Du moins, c’est ce qui arrive quand la matière enseignée est une passion… Être fils d’un astronome de renom avait beaucoup aidé, mais aujourd’hui c’est toi qui écrivais des thèses…

Ce qui te rassurait à Poudlard, c’était toujours d’ancien élève qui devenait directeur ou directrice et Ysaline était l’un d’entre eux… Il faut dire que cette femme avait un certain caractère et qu’elle savait différencier vie privée et public, car ce n’était un secret pour personne au sein des enseignants, elle était avec le concierge et tu trouvais cela normal… après tout, on rencontre sa moitié sur son lieu de travail à plus de quatre-vingts pour cent dans un travail de huit heures à dix-huit heures. Mais à vivre au château, des liens se tissent plus que les autres. Tu le savais toi-même pour être tombé sous le charme des grands yeux noisette de cette petite poufsouffle. Enfin, tu passas la porte en t’excusant du désagrément, comme toujours en véritable gentleman, et tu pris place où la directrice te montra un siège. Tu souris à sa remarque sur ton sommeil assez léger pour répondre espiègle : « — Il faut dire que je n’occupe pas le poste de professeur le plus reposant, mais ça me convient. Je voudrais bien un café bien noir, s’il vous plait. » Enfin, tu regardas ce bureau où tu avais toi-même passé ton entretien d’embauche… Pris par défaut au début peut-être, car les astronomes étaient d’une rareté peu commune, mais les astronomes qui voulaient enseigner encore plus. À l’instant de ton père, tu avais préféré partager ce savoir plutôt que de le garder pour toi.

Une fois la tasse chaude entre tes doigts fins, tu engageas sur le but de ta visite, autant être conquit, Ysaline ne devait surement pas avoir de temps à perdre en ces temps de troubles. « — Vous souvenez-vous d’Alecia, une poufsouffle vite prise au magenmot en formation ? » Tu relevas les yeux vers la chevelure indomptable de ta directrice aux reflets auburn. Peut-être n’avait-elle pas eu vent de l’agression de ton amie, mais de son succès au ministère, tous les professeurs en avaient entendu parler. « — Enfin, passons, bien au-delà de mon poste de directeur de maison, cette jeune femme, Alecia, a eu un léger souci suite à un problème personnel survenu durant sa sixième année. » Évidemment, tu n’étais pas enclin à dire tout ce qui concernait ton amie, son viol, son agresseur et ses crises, ses rechutes justes que : « — Elle compte énormément pour moi et elle est au plus mal en ce moment, et je crains que sans aide psychique elle fasse une rechute dans son état. En vérité je tente de lui éviter l’internement à Sainte Mangouste… La dernière fois, elle est sortie en ressemblant à un légume, mais c’est quelqu’un de fort dans ses bons jours. Mais venant on au fait, je me doute que le temps que vous me consacrez pourrait être bien plus précieux en ces moments. » Juste fils de sang pur, tu parlais bien avec une bonne éloquence et une intonation digne de princes européens. C’était dans ton sang, dans ton éducation… « — Je vous demande de m’accorder une semaine d’arrêt si je puis le dire ainsi, pour m’occuper de son cas. Mais aussi le fait de pouvoir vivre chez moi à Londres et non plus au château… » Tu souris légèrement en prenant une gorgée de café « — Non pas que vivre ici me déplait, mais Alecia doit venir vivre chez moi un temps et ça serait regrettable de la laissez seule avec ces démons. »

Enfin, depuis que tu étais ici, à Poudlard, tu n’avais jamais rien demandé à la direction, pas un jour de congé, tu avais assez de tes vacances et tu étais un passionné… Mais tu avais déjà trop perdu pour te dire que tu pouvais reperdre quelqu’un d’autre, une personne que tu chérissais au plus profond de ton âme. Ton amie.

Quitte à léser mon sort, j'écris pour dénoncer les torts, de ceux qui régissent,tout un monde et plus qu'une industrie, quitte à laisser le meilleur,j'écris et je n'ai pas peur, car si je tiens bon c'est pour les miens,c'est pour les miens. ▬ Pour les miens - Vitaa


Ton métier était ta passion, c’est vrai que de cette équation, on partait déjà loin dans ce qui te tenait éveillé chaque nuit depuis quelques années déjà. Bien loin de là l’idée que c’était une passion héréditaire, ton propre père venait d’avoir récemment le titre de Docteur en astronomie pour de récente découverte. C’était un visionnaire comme tu pouvais l’être à certaines heures, mais jamais durant les heures de cours pur ne pas perdre tes élèves avec tes théories farfelues. Ill faut dire que tu ne manquais d’imagination sur les étoiles et les planètes que tu affectionnes. Après tout, tu devais bien te préoccuper de cela pur ne pas faire ressortir ta nostalgie et ta solitude. Les propos protecteurs et mères poules de la directrice te firent penser un instant a ceux de ta chère et tendre mère qui disait la même chose à ton père et à toi-même depuis quelque temps. Tu te permis de répondre un tantinet taquin : « En effet tout peut attendre, mais le ciel est souvent nuageux ces temps derniers, on voit très mal les étoiles. »

Puis tu entamas la conversation sur la véritable raison de ta visite qui n’était certainement pas les étoiles, mais bien ta chère Alecia. C’est vrai que son attitude de la veille avait peut-être réveillé en toi un certain instinct paternel qui te faisait passer ton travail après ton amie. Ce qu’Ysaline semblait comprendre avec beaucoup d’humilité et de sérieux. Cette femme que tu n’avais eue l’occasion de voir que durant les repas et durant quelques réunions interpersonnelles te fournissait un visage bien différent de l’image de la directrice autoritaire elle te semblait bien plus humaine et surtout bien fatiguée. Mais cela devait être dû à toutes ses agressions. Quand elle te demanda ce qu’avait eu Alecia durant sa sixième année tu répondis calmement en te disant que tu devais dire toute la vérité pour que la confiance règne entre toi et ton employeur : « Elle a eu une malheureuse agression elle aussi, mais de type sexuel, elle a du mal à tourner la page. En ce moment le stress du ministère ne doit pas l’aider à garder la tête froide. »

Tu lui avouas alors que tu voudrais prendre du repos et laisser tes appartements au château pour un autre professeur. Car c’est vrai qu’Alecia allait devenir une colocataire, et ce, surement sur le long terme et tu pensais bien qu’elle pourrait supporter ton absence une heure ou deux chaque soir. Enfin, tu étais venu en pensant que tout ceci, Ysaline ne l’accepterait pas, car elle avait besoin de tous les enseignants au château pour le soutien des élèves, mais aussi pour assurer le bon déroulement des ASPICS et des BUSES qui commenceraient sous peu. Cependant, elle te sembla encore trop compréhensive, et tu lui souriais en finissant ta tasse de café, déjà un peu plus réveillé qu’à ton arrivée. D’un coup, tu sortis la lettre de ton père pour la tendre à ta directrice : “Mon père récemment docteur dans ma matière se propose de prendre en charge mes cours pour les semaines où je serais susceptible d’être absent. Il est al à retraite et très bon professeur.” Tu étouffas un petit rire, tu étais fier comme un paon en parant de ton génialissime père. “Il m’a tout appris en plus de mes études, je pense que vous devriez lui envoyer un hibou pour lui donner votre accord si vous avez besoin d’aide.”

Tu amorças un mouvement pour te lever de ton siège, mais tu te ravisas presque avant de te lever complètement et de poser la tasse vide sur le bureau devant toi en ajoutant courtois : “Je suis navré de vous avoir fait perdre un temps relativement précieux. J’ai quelques affaires à récupérer et je devrais rentrer, chez moi, Alecia doit être en train de se lever à l’heure qu’il est.” Et en effet, il devait être sur les dix heures et demie du matin. Tu seras amicalement la main de ta directrice avant de te tourner vers la sortie. “Si vous avez néanmoins besoin d’aide pour ma maison, n’hésitez pas à m’envoyer un hibou.”

En bon chef de la maison des serdaigles, tu prenais soin de ta seconde famille et de tous tes enfants par procuration.