Le début d'après-midi avait été plutôt calme. L'infirmerie était vide et avait retrouvée son calme habituel. Les attaques semblaient loin derrière, pourtant j'y songeais toujours. J’espérais surtout que ça ne recommence pas, certes ça nous faisais travailler, mais je n'aimais pas voir les élèves dans cet état-là. Les doloris semblaient être le mode de fonctionnement du coupable et je ne pensais pas qu'il s'agisse de ce gryffondor qui avait eu l'air tellement surpris d'apprendre par sa camarade qu'il l'avait attaqué. Il y avait un sans doute de l'impérium dans l'air. Ce ne serait pas étonnant, le coupable qui cherche à se faire discret et à accuser quelqu'un d'autre, quoi qu'il en soit ce n'était pas de mon domaine de m'occuper de cette histoire, moi je devais juste soigner les élèves de tous leurs petits bobos et parfois certains étaient surprenant. Je savais que les élèves ne s'appréciaient pas toujours, j'avais pu le constater quand j'étais moi même élève, entre les petits sorts que l'on s'envoie, les petites blagues douteuses qui font que l'on se retrouve à terre, ou avec des dents plus longues, des jambes collés les unes aux autres, des petites vengeances il y en a des tas, mais on arrivait toujours à les contrer et à redonner aux élèves leur fierté et les guérir, enfin … on faisait de notre mieux, mais il y a parfois des douleurs qui ne sont qu'intérieur et là ce n'était plus vraiment de mon ressort, même si j'essayais quand même de leur parler, de faire en sorte qu'ils aillent mieux, c'était loin d'être évident. Surtout avec des gens qui comme ce Skye refusaient d'être aider et se complaisaient dans leur souffrance.

J'ai appris à son retour ce qui lui était vraiment arrivé, ça avait du être assez horrible, c'était un de mes anciens collègues qui s'était occupé de lui pendant son coma et qui m'avait demandé de le suivre lorsqu'il reviendrait. J'avais bien cru qu'il ne reviendrait pas, mais il était là et je le suivais de près, tous les mois pratiquement il venait, surtout pour les anti-douleurs que je lui confiais. Il refusait de se faire soigner de façon sorcière, ce qui est compréhensible, mais je crois surtout qu'il a perdu toute confiance en la magie et aux gens qui l'entoure, ce qui se comprenait aussi. En parlant de lui il arriva l'air un peu plus déprimé que d'habitude, ça n'avait pas l'air d'aller, mais je n'ai pas eu un seul mot de sa part, lui tendit ce qu'il était venu chercher en essayant de savoir ce qu'il n'allait pas mais comme toujours il m'envoya balader et je le regardais partir un peu dépiter de ne pouvoir rien faire de plus. J'ai soupiré n'ayant pas tout de suite remarquer Sofia qui arrivait. Elle n'avait pas l'air au mieux de sa forme. Je le sentais, je la connaissais bien, on était voisin avant et je l'ai toujours considérer comme ma petite sœur.

« Sofia … Tu as l'air bizarre, ça va?»

Je la connais si bien que vois bien qu'elle n'est pas comme d'habitude et forcément je m'inquiète pour elle, je ne supporte pas qu'on s'en prenne à ceux que j'aime et elle fait partie incontestablement des gens en qui je tiens et en qui je crois. J'espérais que ce n'était pas trop grave, que c'était passager, mais quelque chose me disait que ce n'était pas forcément le cas. Je commençais à reconnaître certains signe de mal être en voyant toutes sorte de cas, ce n'était pas très difficile à voir, surtout chez quelqu'un que l'on connaît bien.

Il était vraiment temps que je me rends à l'infirmerie. J'espérai tomber sur Charlie car je savais qu'il embêterait pas trop et qu'il me donnerait ce dont j'avais besoin. J'étais vraiment heureuse qu'il travaille à Poudlard pour ça. Je le connaissais depuis que j'étais née pratiquement et c'était quelqu'un en qui j'avais confiance. Même si je devais lui raconter ce qui s'était passé ce week-end chez mes parents je savais qu'il ne dirait rien et qu'il ne me jugerait pas.

Le chemin jusque l'infirmerie fut difficile pour moi car mon dos me faisait souffrir atrocement. C'était galère pour moi de nettoyer mes plaies dans mon dos. La veille j'avais essayé de regardé dans un miroir ce que ça donné et ce n'était pas beau à voir. Ma lèvre étaient encore fendue à cause de la gifle que mon père m'avait donné.

Je soupirai de soulagement quand je remarquai que c'était bien Charlie qui était à l'infirmerie et qu'il était seul. Je n'avais pas envie de m'expliquer devant sa collègue ou encore devant des autres élèves. Je n'avais pas envie que ça se sache et je n'étais tout simplement pas fière de tout ça. Je me posai sur un lit pas très loin car mon dos me faisait souffrir.

« Salut Charlie. »

Charlie m'annonça très rapidement que j'avais l'air bizarre et me demandai si ça allait. Est ce que j'allais bien ? Non pas vraiment. Physiquement ce n'était pas la forme et moralement je pensai à mes parents, aux actes qu'ils avaient commis ce week-end. Est ce que j'allais retourner chez eux un jour ? Probablement pas. Je n'étais pas prête de leur pardonner ce qu'il m'avait fait.

  «  Pas trop c'est pour ça que je suis là. J'aimerais que tu me donnes des potions contre la douleur et contre l'infection s'il te plaît. »

Il fallait mieux que je sois directe avec lui même si j'espérai qu'il ne pose pas des questions mais je savais qu'il le ferait probablement. Il n'allait pas me donner des trucs comme ça sans rien me demander. S'il le faisait, je lui serai éternellement reconnaissante.

et toi ? Ça va ? Quoi de neuf ? »

Je n'aime pas voir les gens que j'aime souffrir et je ne supporte pas l'air qu'à Sofia, ce petit air triste que je connais sans doute mieux que personne. Je savais qu'il avait du se passer quelque chose de grave et j'espérais que ça n'avait aucun rapport avec les attaques de l'école, ni qu'un élève s'en serait pris à elle, j'étais loin de m'imaginer ce que ça pouvait être. Évidement elle était là parce que ça n'allait pas. Je l'ai regardé un peu inquiet n'aimant pas du tout la tournure des choses. Je me suis installer en face d'elle, près à l'écouter. Je lui donnerais ce don elle avait besoin bien sur, je ne pouvais pas la laisser souffrir et comme j'avais fait pour Skye, je me suis diriger vers une armoire à pharmacie, qui ressemblait plus à un garde manger retravaillé, pour y sortir ce dont elle avait besoin.

« Qu'est-ce qui s'est passé? Tu sais bien que je ne peux pas te donner ça, sans raisons.»

J'avais remarqué sa lèvre enfler, j'ai regardé d'un peu plus près, à priori elle avait reçus un coup, ou peut-être étais-ce autre chose, mais je ne la laisserais pas se morfondre toute seule, parler lui ferait sans doute du bien et comme elle le sait j'étais là pour elle et je serais toujours là pour elle. Elle pouvait tout me dire. J'ai été cherché une petite fiole plus grosse que les autres qui contenait une crème qui redonnerait à sa lèvre son origine habituel.

« Tiens, ta lèvre se réparera avec ça. Qui t'a fait ça?»

Je ne lâcherais pas l'affaire. Je voulais qu'elle me dise la vérité, personne n'a le droit de faire du mal aux gens, alors autant qu'elle me dise tout pour qu'elle soit plu en sécurité, plus sereine peut-être aussi. J'espérais simplement que ce n'était pas le même genre d'histoire que son camarade.

« Ce qu'il y a de neuf? Tu veux éviter de me parler c'est ça? Pourquoi vous voulez tous garder ça pour vous?! Bon sang Sofia je n'ai pas envie que tu sois si fermé comme Lewis, tu sais que tu peux tout me dire, tu me fais confiance depuis le temps, tu devrais le savoir.»

Je n'avais pas envie qu'elle garde ça pour elle, parler pouvait faire tant de bien, autant qu'elle lâche ce qu'elle avait sur le cœur et qu'elle m'apprenne ce qui lui était arrivé, que je puisse faire quelque chose pour elle. Je ne supporterais pas de rester là sans rien faire et de la voir souffrir, ni qu'elle se referme comme une huître, qu'elle pense que ça n'était rien alors que c'était peut-être grave.

Je me doutais bien qu'il y allait avoir des questions sur la raison de ma venue ici et surtout pour la demande des potions que je voulais. Je n'étais pas une droguée et ça de toute façon si avait était le cas Charlie l'aurait su. Il y a des symptômes qui ne trompaient pas dans ce cas. Je n'étais pas une junkie et je ne le serais jamais. Je n'allais jamais dans l'extrême sauf parfois avec la violence. D'ailleurs est ce que je tenais ça de mon père ? J'étais maintenant entrain de me poser la question et ça me faisait peur. Je ne voulais pas, je ne pouvais pas.

« J'ai rendu visite à mes parents, une visite obligatoire on va dire et ça ne s'est pas super bien passée. »

A quoi bon mentir ? Charlie n'était pas bête et il connaissait bien ma famille. Il savait que j'étais le vilain petit canard là bas. Pour ma part il y avait longtemps que je l'avais accepté et je faisais avec. J'étais comme j'étais et je ne pouvais pas me forcer à changer – surtout que je ne faisais rien de mal sauf ne pas faire ce qu'il voulait.- pour eux. De plus ce qu'il voulait pour moi n'était pas ce que je voulais pour moi. Quelle idée de vouloir me trouver un mari à mon âge et de me frapper parce que j'avais soi disant fait fuir l'homme qui m'était destinée à cause de mon caractère pourri.

Je pris la fiole qui me tendait et je le remerciai. Je fis ce qu'il me conseilla de suite et j'appliquai un peu de crème sur ma lèvre qui était ouverte. Je soupirai quand il demanda qui m'avait fait ça.

« Mon père et ce n'est pas le pire. Tu le connais... Il n'a pas accepté que l'oncle de Perseus lui trouve une autre fiancée. J'ai été insulté de tout les noms et évidemment je n'ai pas réussi à garder ma bouche fermée alors les coups ont commencés à pleuvoir. Je ne sais même pas comment je suis arrivée ensuite dans ma chambre. Enfin ça reste entre nous. Et pourquoi tu me parles de ce serpentard ? »

Je passai une main dans mes cheveux que j'avais laissé détaché pour une fois. Je me disais que je pouvais toujours caché la coupure avec mes cheveux si je voyais des gens autour de moi. Parler à Charlie était une chose. Il me connaissait bien, il m'avait vu grandir et j'avais une confiance aveugle en lui. Je savais que si je lui disais de ne pas en parler, il ne le ferait pas. De plus me confier à quelqu'un me ferait du bien. Je voulais pas le dire à Perseus car je savais qu'il se mettrait dans une colère noire et ce n'est pas ce dont on avait besoin pour le moment.

« Je crois que je ne retournerai plus jamais chez mes parents Charlie, je crois que c'est fini. »

Je n'ai jamais compris comment les parents peuvent faire autant de mal à leurs enfants. Je connais un peu cette situation, enfin, mon père ne m'a jamais frappé, loin de là, mais il a toujours pris soin de me rabaisser, si bien que je me sens toujours minable en sa présence. Je ne comprendrais jamais les parents qui frappent sur leurs enfants, ou les maris qui frappent leur femme, mais ça c'est une autre histoire. Je n'aurais jamais cru que le père de Sofia, que j'avais vu un nombre incalculable de fois puisse lui faire du mal et j'en suis outré. Je n'ai pas besoin d'en savoir vraiment plus sur celui qui a fait ça, même si elle me le confirme, c'est bien son père. J'ai baissé les yeux et soupiré, comment peut-on agir de cette façon avec ses enfants?C'est cruel et complètement idiot. Lorsqu'elle m'avoua qu'elle ne savait pas comment elle était retournée dans sa chambre j'ai sentie une vague de colère m'envahir, son père aurait été ici que je lui aurait balancé ses quatre vérités en face. Je lui aurais fait savoir que ce n'était pas une façon de traiter sa fille. Je ne fus pas surpris qu'elle se questionne sur Lewis, ce garnement ne disait rien à personne, mais je savais ce qui était arrivé, par mon père, parce que je l'avais entendu dire à noël.

« Si jamais je croise ton père … Il n'avait pas le droit de faire ça, comment peuvent-ils toujours tout gâchés ? Les parents sont vraiment idiots parfois. Bien sur que ça reste entre nous, tu me fais confiance. Et pour ce qui concerne Skye … je ne sais pas si je fais bien de te le dire, mais peut-être que si tu es au courant et que tu lui parles, il agira différent … quoi qu'il en soit son beau-père à tenter de le tuer l'an dernier, sauf que ça n'a pas marché. C'est sa mère qui est morte à sa place, quand je l'ai connu l'an dernier il n'était pas comme ça et il fait une sorte de rejet de la magie. Je ne sais même pas ce qu'il fait ici à vrai dire, maintenant je suppose que tu comprends pourquoi je n'ai pas envie que tu devienne comme lui, ce n'est pas parce qu'on a vécu les pires horreur que l'on doit entièrement se fermer.»

Je ne sais pas si je faisais bien de parler de ce jeune homme à Sofia, mais quelque chose me disait qu'elle saurait faire bon usage de ces informations. Une information qu'elle m'avait dite me revient en mémoire, Perseus avait trouvé une autre fiancé? Je n'étais pas sur de tout bien suivre, depuis quand elle avait un petit ami? Ou tout du moins un fiancé semble-t-il enfin, elle avait visiblement. Je ne ne suis plus sur de tout suivre, mais le fait qu'elle ne veuille plus retourner chez elle voulait dire beaucoup.

« Je veux bien te croire et tu sera toujours la bienvenue chez moi tu sais, mon appartement est trop grand pour moi si jamais tu ne sais pas où aller et au fait ce Perseus, il sait tout ça et depuis quand tu as un petit ami toi, tu ne m'a pas tout dis et je veux tout savoir, je ne suis pas ton frère de cœur pour rien.»

Je lui ai lancé un clin d’œil espérant que ce sujet soit plus joyeux que le précédent et m'intéressant aussi à sa vie personnelle, au moins, elle avait une vie privée, c'était toujours mieux que moi qui restait encore célibataire … quand bien même j'ai été amoureux, je crois que je me suis fait jeter trop de fois pour franchir le cap de l'homme en couple.

Il n'était pas nécessaire que je mens à Charlie car il était quelqu'un de confiance. Je savais que cette histoire resterait entre lui et moi et qu'il ne disait rien. Je le connaissais depuis si longtemps. Il serait une tombe, j'en étais certaine et c'est pour cela que je lui avais dit la vérité. Ça me faisait du bien de pouvoir dire ce qui s'était passé ce week-end même si je n'étais pas entrée dans les détails car cela ne servirait à rien sauf à me rappeler des mauvais souvenirs même si j'étais certaine de ne pas les oublier de si tôt. On parlait maintenant de Skye, ce petit con que j'avais giflé et qui m'avait agressé en paroles alors que je n'avais rien fait. Je fus surprise des révélations de Charlie et je me contentai de hocher la tête.

Au moins mon père n'avait pas voulu me tuer. Il avait juste voulu me punir, me remettre les idées en place soit disant... Mais c'était dans sa tête à lui où ce n'était pas rangé correctement. Bien sûr je m'étais bien gardé de lui dire ça car sinon j'aurais eu probablement quelques coups de plus pour Insolence. En même temps j'avais déjà été bien insolente ce jour là en leur disant ce que je pensai depuis des années.

« T'en fais pas pour moi Charlie, tu me connais. Je suis forte. Je rebondis toujours. La preuve je suis là et bien vivante en plus. »

Je lui offris un petit sourire. Je n'avais pas envie qu'il s'inquiète pour moi. Il avait mieux à faire que cela et puis c'était clair physiquement j'avais mal. Il faudrait plusieurs jours pour que ces traces disparaissent mais j'avais toujours su que ça se terminerait comme ça un jour ou l'autre. Je n'étais pas stupide, ni naïve.

Je confiai ensuite à Charlie que je ne retournerai probablement plus chez moi enfin chez mes parents. Mon père avait franchi la limite et ma mère aussi en ne réagissant pas face aux coups que mon père m'avait donné. Je ne m'y sentirai plus en sécurité et puis j'avais 17 ans. J'étais en âge de faire ma propre vie et cela avec Perseus.

« Merci beaucoup Charlie, tu es le meilleur. Perseus non pas encore. Je ne sais pas comment lui dire. Il va se mettre en colère et ça nous apporterait rien. En fait... je suis fiancée avec lui officieusement. Il m'a demandé en mariage et j'ai dit oui. Je porte même sa chevalière. Mais officieusement pour son oncle, pour ma famille, Perseus est fiancé à une autre fille beaucoup plus docile que moi... Enfin c'est compliqué tout ça. »

Je passai une main dans mes cheveux et je grimaçai quand je me redressai un peu. Ce foutu dos allait me faire souffrir un moment. Je haïssais mon père à ce moment là.

Je la regarde essayant de cacher mon inquiétude à son sujet. Je tiens top à elle pour la laisser toute seule dans un moment pareil, pour ne pas la réconforter, mais si j'insiste trop je sais déjà qu'elle risquerait de m'en vouloir, ce n'est pas le but. Avec tout ce qui se passe en ce moment, c'est encore une mauvaise nouvelle, si j'avais son père en face de moi je n'hésiterais pas à lui dire ses quatre vérités alors qu'avec mon propre père je ne le ferai jamais, mais c'est une question de famille. Elle a l'air d'aller bien, c'est une courageuse, c'est bien pour ça qu'elle est à Gryffondor, mais ce n'est pas pour ça qu'elle est immunisée contre le risque de craquer. Heureusement qu'elle était vivante. J'ai haussé les sourcils curieux de savoir ce que cette phrase signifiait pour elle.

« J'espère que tu ne prends pas ça à la légère Sofia, tu te rends compte de ce qu'il aurait pu faire? Sous le poids de la colère on peut faire beaucoup de mauvaises choses.»

Je n'avais pas été dur avec elle, juste inquiet et j'essayais de la raisonner, de lui faire comprendre que tout ça n'était pas anodin, qu'elle en devait pas le prendre à la légère. La vie tient tellement à si peu de choses de nos jours, si peu de fil qui nous tiennent encore et qui peuvent être si facilement coupés nous privant de cette vie déjà bien compliquée. Je tiens à ce qu'elle prenne soin d'elle à ce qu'elle fasse attention. Je n'ai pu m'empêcher de la serrer dans mes bras, geste d'affection que j'avais si peu avec les autres personnes, mais avec elle c'était naturel, elle est comme ma petite sœur et personne ne doit s'en prendre à elle.

Je suis certain qu'elle ne prends pas comme une blague, non sinon elle ne serait pas ici, mais j'aime toujours mieux prévenir que guérir et savoir qu'elle a été battue par son paternel me fait mal au cœur, pour elle qui est toujours si apprêtée, si agréable, comment peut-on vouloir lui faire du mal. Je l'ai relâchée histoire qu'elle n'étouffe pas et qu'elle ne souffre pas trop, je ne savais pas tellement où étaient ses blessures, d'ailleurs j'ai fini par aller lui chercher ce qu'elle me demandait auparavant, des anti-douleurs, je le lui ai tendu et j'ai ajouté:

« Tu sais si tu veux faire disparaître le coups ou les cicatrices j'ai aussi un remède pour ça, par contre pour ce qui est de tes fiançailles, je ne peux rien faire pour toi. Je ne suis pas le plus doué en la matière pour les conseils matrimoniaux si tu vois ce que je veux dire, mais parle lui quand même, à sa place je n'aimerais pas être mis à l'écart par la personne que j'aime.»

Je lui fis un petit clin d'oeil espérant qu'elle comprenne le message que j'étais entrain de lui faire passer. Je ne suis peut-être pas doué en amour, mais quoi qu'il en soit je sais au moins ce genre de choses.

Charlie espérait que je ne prenais pas ça trop à la légère. Non je savais que ce que mon père avait fait ce week-end était grave mais je n'avais pas envie non plus de dramatiser les choses. Les relations avec mes parents n'avaient jamais été supers depuis que j'avais pu réfléchir par moi. Je savais qu'un jour ou un autre cela aurait fini de cette manière. Bon je ne pensai pas qu'il y aurait eu des coups mais je m'étais doutée qu'on arriverait à un point de non retour et qu'on ne se parlerait plus. Nous étions trop différents pour nous entendre et nous côtoyer même si nous faisions parti de la même famille.

« Rassures toi Charlie. Je sais. Ce n'est pas anodin et la douleur ne me le fait pas oublier. Mais je  n'ai pas envie de m'apitoyer sur mon sort ou être une victime. Comprends-tu ça ? Et au fond je savais qu'un jour ou l'autre ça arriverait. Je suis trop différente de mes parents, nos pensées sont trop différentes pour qu'on puisse même se tolérer. »

Voilà maintenant que Charlie était entrain de me prendre dans ses bras. Il s'inquiétait pour moi alors que je ne le voulais pas. J'étais une grande fille, je pouvais me débrouiller. Je deviendrais indépendante dès la fin de l'année et puis officieusement j'étais fiancée à Perseus donc je n'était pas seule. Je grimaçai quand il resserra son étreinte autour de moi.

« Charlie je t'aime là mais là tu me fais mal. »

J'avais quand même le sourire sur le visage pour pas qu'il s'en veuille. De plus je n'avais jamais été très tactile. En même temps dans ma famille ce n'était pas une habitude de se faire des bisous et des câlins. Je fus contente quand Charlie se déplaça pour fouiller dans son armoire à potions. J'allais bientôt avoir ce que je voulais et j'en étais ravie. J'allais bientôt ne plus souffrir.

« Merci Charlie, tu es un ange, vraiment. Oui je vais lui en parler. Comment... je ne sais pas mais il risque de m'en vouloir si je ne le fais pas. Et pourquoi dis tu que tu n'es pas doué ? Je veux dire tu n'as pas de petite amie ? Ou un truc comme ça ? Enfin je veux dire tu es mignon dans ton genre et tu es gentil. Je sais même que certaines élèves viennent ici juste pour toi... et font semblant de pas se sentir bien. Enfin bref je t'ai rien dit hein. »

Je lui souris et je pris les bouteilles qu'il me tendait.

« Bon monsieur l'infirmier, je n'ai qu'à appliquer ça sur mes coups c'est ça ? »

Je comprends parfaitement qu'elle n'ai pas envie de se considérer comme une victime, Sofia à toujours été forte et n'est pas du genre à s'apitoyer sur son sort, mais je craignais qu'elle finisse par craquer, qu'elle finisse par ne pas vouloir parler de tout ça et que tôt ou tard elle craque et devienne une autre personne. Je sais au fond que ça ne risque pas d'arriver, j'ai une entière confiance en elle, mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir la protéger. J'ai toujours été très protecteur avec tout le monde. On a tellement été si peu présent pour moi, du moins mon père était trop occupé pour faire attention à moi, trop jaloux aussi de l'amour qu'avait ma mère à mon égard alors forcément j'ai tendance à surprotéger les gens que j'aime.

« C'est triste tout de même. J'ai du mal à comprendre ce qui leur passe par la tête.»

Je parlais autant du comportement de son père que du mien. Elle savait à peu près que mon père n'était pas toujours tendre avec moi, enfin il ne m'a jamais frappé, mais trop souvent il me dégrade et me rabaisse, bien que j'approche de vingt-sept ans je me laisse faire parce qu'il avait toujours eu beaucoup d'emprise sur moi, beaucoup de charisme et que je n'arrive pas à le renier de ma vie. Je comprend quelque part qu'il m'en veuille, mais je lui en veux de me traiter comme ça, au fond il n'est pas vraiment méchant, juste un peu lourd et pas toujours très diplomate. En ce qui concerne Sofia par contre, je crois qu'elle fait bien de ne pas vouloir retourner chez ses parents. Je l'avais pris dans mes bras et sans doute serrer un peu fort, vu qu'elle me signala que je lui faisais mal. Je l'ai lâché avec un petit air désolé espérant quand même qu'elle en souffrait pas trop.

Je lui ai donné sa potion et j'ai souris lorsqu'elle m'a dit que j'étais un ange. Si elle savait, je ne l'ai pas toujours été, m'enfin ce n'est pas vraiment la question. Je n'aurai peut-être pas du lui insinuer que je n'étais pas douée en amour, elle commençait déjà à me poser des question. Mon aventure avec Lucie n'avait pas été concluant et je le regrettais et commençait à me demander si un jour je trouverais une fille qui n'aurait pas peur de m'aimer et d'entendre le mot je t'aime sortir de ma bouche.

« Non pas vraiment, je dois être trop … je ne sais pas en fait. Ça foire à chaque fois. Et je suis ravi qu'on vienne ici rien que pour moi, mais je ne suis vraiment pas du genre à sortir avec des étudiantes.»

J'ai toujours préférer quelqu'un de mon âge ou de plus âgé que plus jeune, je ne sais pas tellement pourquoi d'ailleurs, mais c'est comme ça, après je n'ai pas de réel clichés, je suis juste en quête d'amour comme beaucoup d'autre personnes.

J'avais de la chance d'avoir un ami comme Charlie. Je savais que je pouvais tout lui dire, qu'il saurait m'écouter et surtout qu'il ne me jugerait pas. Il savait aussi que j'étais de nature assez sanguine mais jamais il m'avait dit d'arrêter. Il m'acceptait comme j'étais. Quand Charlie annonça que c'était triste et qu'il avait du mal à comprendre tout ça, je me contentai de hausser les épaules. Il y avait bien longtemps que j'avais arrêté de chercher à comprendre mes parents... Depuis qu'ils m'avaient dit qu'ils choisiraient pour moi l'époux idéal. A cette époque là, je n'avais même pas 10 ans et je croyais encore aux contes de fées. Je pensai qu'un jour je rencontrerai mon prince charmant et que je saurais de suite que c'était qui me rendrait heureuse jusqu'à la fin de ma vie.

« Je crois que c'est impossible de comprendre tu sais. C'est plutôt prise de tête de réfléchir à tout ça. »

Je le remerciai deux ou trois quand il me donna les potions que j'avais demandé. Il me retirait une sacrée épine du pied en me les donnant car ça allait me soulager et vite me guérir. Je décidai ensuite de changer de sujet car je n'étais pas réellement à l'aise de parler de moi et je ne voulais surtout pas qu'on ait pitié de moi ou quelque chose comme ça. J'étais une grande fille et je me débrouillai toute seule depuis longtemps... Enfin là il me fallait quand même de quoi me soulager et Charlie était vraiment gentil de me donner ces potions.

Bref valait mieux parler de sa vie sentimentale que de la mienne ou encore de ma vie familiale. Je fus surprise d'apprendre de la part de Charlie que sa vie amoureuse n'était pas au top. C'était un jeune homme intelligent, charmant et il avait une bonne situation. J'étais certaine que de nombreuses femmes n'avaient qu'une envie... lui sauter dessus. Je lui souris quand il ajouta qu'il n'était pas prêt à sortir avec des élèves.

« Tu verras, tu trouveras la bonne. Fais moi confiance. Parfois faut juste un peu de tard et le destin frappe quand on s'y attend le moins. En tout cas la jeune fille qui sera avec toi aura énormément de chance, crois moi. »

Je lui souris et je déposai un baiser sur la joue.

« Et tu as raison pour les élèves, c'est à mon avis trop d'emmerdes de sortir avec une élève. »

C'est impossible de comprendre. Je suis d'accord avec elle, comment peut-on en arriver là? A vouloir faire du mal à ses propres enfants. C'est pathétique et triste. C'est une prise de tête à réfléchir à tout ça, certes, mais je ne peux m'empêcher de me poser la question. Ma vie aurait été différente, si mon père n'avait pas toujours été contre moi. Il me le faisait bien sentir et je me demande souvent ce que j'ai pu faire pour qu'il me déteste à ce point. Je ne saurais peut-être jamais, au fond je ne suis pas certain de vouloir savoir.

« Ouai tu as raison, c'est prise de tête. Tu es sûre que ça ira?Tu sais que tu peux rester là pour cette nuit si tu veux. »

Prise de tête ça l'est encore plus dans son cas. Je m’inquiète beaucoup à son sujet, je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus qu'une amie, c'est comme une petite sœur. Je ne supporterais pas qu'il lui arrive encore du mal d'où le fait que je lui propose de rester ici, je saurai prendre soin d'elle, comme je prendrai soin de n'importe quel autre élève, enfin … presque.

On parlait fille à présent, je me demande bien pourquoi je parle fille à une d'entre-elle. Enfin ce n'est pas pareil, c'est Sofia, je lui ai toujours tout dit. Elle sait pratiquement tout de moi, surtout que je m'appelle Darcy et pas Charlie comme je le prétend, c'est juste mon deuxième prénom, mais je l'ai toujours détesté et mon père se fait un malin plaisir à m'appeler comme ça. J'ai haussé les épaules quand elle m'a dit que je trouverais la bonne. J'aimerai bien savoir quand elle arrivera. J'en ai assez de me prendre des râteaux.

« Ouai on verra, et si elle aurait autant de chance, pourquoi je suis encore le seul con à être tout seul?»

Je crois que je commence à perdre espoir. La rupture avec Lucie m'a affecté plus que je ne le pensais, surtout que l'on était pas réellement ensemble, c'est plutôt son refus de se mettre en couple qui m'a fait le plus de mal, alors qu'on avait couché ensemble juste avant, je croyais que ça nous rapprocher, mais c'est le contraire qui s'est passé et ça j'ai du mal à l'accepter.

Je vois bien que Charlie était inquiet pour moi mais je n'étais plus une petite fille. En fait parfois je me disais que je ne l'avais jamais été vraiment mais ce n'était pas dérangeant. J'avais bien vécu ma vie comme ça jusque là. Je lui souris tendrement pour le rassurer et lui dit que tout se passerait bien. De plus ça serait le cas. Avec les potions qu'il m'avait donné j'allais pouvoir dormir tranquillement sans souffrir et demain serait un autre jour. De plus je n'avais pas envie qu'on me voit passer la nuit à l'infirmerie car on se poserait des questions. Je n'avais pas envie qu'on se demande ce que j'avais eu ou pourquoi j'étais à l'infirmerie. Ma vie personnelle était personnelle et Poudlard pouvait être un nid à cancans parfois... Enfin même tout le temps. Je serais bien plus en sécurité dans mon dortoir qu'ici même si j'étais certaine que Charlie m'aurait couvé comme si j'avais cinq ans.

« Ça ira ne t'en fais pas, je suis une grande fille. Et je vais passer une bonne nuit de sommeil et demain ça ira mieux. Fais moi confiance. »

J'étais sincère, ça irait mieux demain et je n'étais pas du genre à mentir à Charlie car il était mon ami depuis très longtemps. J'avais confiance en lui comme il avait confiance en moi et je lui disais toujours la vérité même si parfois ça pouvait être difficile.
On changea ensuite de sujet de conversation et j'en fus ravie. Je n'étais jamais heureuse quand la discussion tournait autour de moi. Je n'étais pas ce genre de fille égocentrique qui aimait parler de sa vie, de sa coiffure ou de ses amours durant des heures... On parlait maintenant de la vie sentimentale de mon infirmier favori et je fus surprise d'apprendre qu'elle était plutôt calme. C'était un bel homme, intelligent, sexy... Qu'est ce qui clochait avec lui ?

« Hey déjà je t'interdis de te traiter de con sinon je peux être violente même si je n'ai pas totalement toute mes capacités physiques à l'heure actuelle. Parfois il faut un peu de temps pour ces choses là. Le hasard, le destin... Enfin tu vas la rencontrer. Regardes moi j'ai haïs l'homme que j'aime depuis qu'on me l'a présenté parce qu'on voulait en faire mon mari et maintenant... Enfin... Les choses peuvent changer très vite. Tu peux faire une rencontre demain et savoir que c'est la femme de ta vie. On ne sait pas ce qui peut se passer d'un jour à l'autre. Je sais que ce n'est pas facile, qu'il faut être patient mais fais moi confiance. Tu trouveras. Et tu as pas une jolie fille en vue ? Tu veux que je t'arrange un coup ? »

Je n'avais pas envie de le voir déprimer comme ça et je voulais vraiment lui remonter le moral d'une façon ou d'une autre mais là toute suite je ne savais pas comment. Est ce que je connaissais une fille célibataire qui pourrait lui convenir ? Hmm il allait falloir que je réfléchisse à ça sérieusement. Il fallait une gentille fille en plus.

Elle me disait de ne pas m'en faire. La bonne blague, comment veut-elle que je ne m'en fasse pas, surtout avec ce qui traîne dans le château, surtout avec ces attaques et maintenant son père qui s'en prend à elle, comment ne puis-je pas m'en faire? Je m'en fais toujours pour les gens que j'aime, un peu trop sans doute même. J'aime prendre soin d'eux et c'est peut-être pour ça que j'ai choisi d'être infirmier au final, pour prendre soin des gens. Je me fiche pas mal que mon père aurait préférer que je sois auror ou que j'ai un poste au ministère, moi ça ne m'a jamais intéresser et je ne fais jamais ce qu'il me dit, mais tout le contraire.

« D'accord, mais demain tu repasse ici et ne proteste pas, je veux juste m'assurer que tu n'ai pas de séquelles, on ne sait jamais, d'autres peuvent arriver suite à un traumatisme et je pense qu'il vaut mieux que je m'assure que tout aille bien.»

Elle protesterait peut-être, mais elle savait qu'elle que je faisais ça pour elle, parce que je ne pouvais pas rester là et juste l'entendre me dire que ça allait. Elle savait aussi que si elle ne venait pas, je viendrai la chercher moi-même. Je ne suis pas du genre à lâcher prise et à ne pas suivre un de mes patients.

Et voilà que l'on parlait amour … un sujet bien compliqué surtout après une expérience catastrophique. Je n'aime pas me morfondre, ni qu'on le voit, mais Sofia sait tout de moi, même mon vrai prénom alors je ne pouvais rien lui cacher et avec elle je suis étrangement moi matcho qu'avec les autres. J'ai soupiré n'aimant pas particulièrement le sujet. J'ai envie de lui dire que je me traite de con si je veux, mais je sais aussi qu'elle pourrait me frapper et je n'ai pas envie de ça, même si elle ne me ferait pas mal.

« Le hasard … tu crois vraiment à ces trucs-là? Je suis content que pour toi que ça ai marché. Je te souhaite vraiment tout le bonheur du monde avec ton don juan, mais personnellement je pense que ça ne me fera pas de mal de rester tout seul, mieux vaut ça que je me faire jeter à chaque fois. Je ne supporterai pas qu'on me dise non une fois de plus.»

Il y avait du vrai dans mes mots, mais ce que je ne disais pas c'est que je déteste être seul et je crois qu'elle l'a deviné depuis longtemps. C'est d'ailleurs de là que me vienne tous mes cauchemars, toutes mes angoisses de la nuit à case de la solitude, de la peur de me retrouver tout seul, quand j'étais petit, ma mère restait parfois avec moi pour que je m'endorme et chaque fois qu'elle s'en allait je finissais par me réveiller et par hurler pour qu'elle revienne. Mon père lui se contentait de passer devant ma chambre sans rien dire et de parfois refermer la porte ce qui m'angoissait encore plus. Vous comprenez sans doute mieux maintenant pourquoi je n'aime pas tant dormir et que je reste éveillé, enfin je suis devenu insomniaque à cause de ça et ça m’arrange plus qu'autre chose. La solitude doit-être une de mes plus grande peur, mais ça je ne lui ai jamais vraiment avouer, mais elle n'est pas bête, elle doit sans douter.

Je lui souris quand il me demande de passer à l'infirmerie le lendemain pour qu'il s'assure que tout va bien et que mes plaies cicatrisent correctement. Il est vraiment très prévenant. J'ai vraiment de la chance de l'avoir comme ami. Je savais que je pouvais avoir confiance en lui et c'est pour ça que je passerai à l'infirmerie le lendemain. Je n'avais pas envie qu'il s'inquiète inutilement et j'étais pratiquement certaine qu'il viendrait me chercher si je ne venais pas moi même de mon propre chef.

« Tu as vu je m'améliore car je ne proteste pas et je passerai demain après les cours. Je te le promets. Mais tu verras tout ira bien. Je suis certaine que tes potions vont faire des miracles. »

Il était temps de changer de sujet de conversation car parler de moi ce n'était pas trop mon truc. J'allais me remettre de ce qui c'était passé ce week-end même si je n'allais pas pouvoir oublier. Il y avait quelque chose qui avait été brisé définitivement avec mes parents. Je n'avais pas envie de les revoir et c'était probablement le cas d'eux aussi.... J'étais leur fille unique mais ils avaient osés me faire subir tout ça pour soit disant LA famille.

Je lui souris quand il me demanda si je croyais au hasard et tout ça.

« Avant non mais maintenant oui. Si cela a marché pour moi il n'y a pas de raison que ça ne marche pas pour toi. Vois tu j'ai réussi à trouver quelqu'un qui me supporte, qui accepte mon caractère... J'ai même envie de dire que dans mon cas les miracles existent vraiment. J'aime sincèrement Perseus même si j'ai voulu le haïr durant de nombreuses années... Cela aurait été d'ailleurs plus facile si j'avais réussi... Mais aujourd'hui il me rend heureuse même si ça ne va pas avec mes parents et que Perseus a une autre fiancée. Je ne suis pas seule et puis je sais que tu es là. »

Il m'annonça ensuite qu'il ne supporterait pas qu'on lui dise non une nouvelle fois. Je l'embrassai sur la joue et je lui répondis :

« Certes mais tu risques de passer à côté d'une belle histoire d'amour parce que tu as peur. Je comprends que tu ais peur, c'est légitime... Mais parfois non tout le temps... Quand on tombe de cheval, il faut remonter aussitôt sinon on ne fait plus jamais de cheval. Je sais que c'est probablement douloureux mais tu dois te remettre en selle.... Ne cherches pas quelque chose de sérieux si tu as peur de t'engager mais sors, continues de sortir avec des femmes... Fais moi confiance. »

Je lui souris tendrement. Je ne sais pas si j'ai réussi à le faire changer d'avis mais je l'espère. On a tous besoin d'amour dans la vie et Charlie mérite vraiment de trouver le bonheur, d'être heureux et de trouver une femme bien.

Elle ne protestera pas, elle avait plutôt intérêt à ne pas râler parce que je lui demande de venir, c'est pour son bien et elle le sait autant que moi. Je ne suis pas infirmier pour rien, j'aime prendre soin des autres c'est ma raison de vivre en quelque sorte, je préfère m'occuper des autres plutôt que de moi, même si je m'intéresse quand même à ma vie, mais celle des autres à tout autant d'importance. Je lui ai souris comprenant bien que de toute manière elle n'avait pas trop le choix, parce qu'elle savait que je viendrais la trouver pour m'assurer qu'elle allait bien.

« Des miracles je ne sais pas, mais elles devraient fonctionner, mais je veux que tu viennes quand même, parce que je veux m'assurer que ma patiente, en l'occurrence toi n'a pas d'effets secondaire du aux potions, c'est assez courant et bénin, mais mieux vaut être prudent, je ne rigole pas avec tout ça tu le sais bien. »

Oh oui elle savait que j'avais un côté perfectionniste et que je n'aimais pas quand tout allait de travers, quand rien n'était prévu, même si parfois au contraire j'aimais ça, mais dans d'autres circonstances, pas au travail. On avait commencé à parler de ma vie sentimentale, par le billet de la sienne et très franchement ce n'était pas mon sujet de conversation favori, j'étais seul et c'était loin de me convenir, j'aimerai construire une famille tomber amoureux et si ça s'est présenté à moi, ça n'a jamais été réciproque pour le moment alors forcément je commence à me poser des questions.

« Tant que tu es heureuse c'est le principal, ne te soucis pas du regard des autres.»

C'était le principal bien sûr et j'espérais que ça durerait longtemps pour elle, que ce Perséus était un garçon bien et qu'il prenne soin d'elle, parce que sinon je crains fort de ne pas m'entendre avec lui. Quand au fait que j'étais là, oui je le serais toujours pour elle, je la considère comme ma petite sœur alors je ne pourrais pas simplement disparaître de sa vie. J'ai besoin de savoir si tout va bien pour elle et je crois qu'elle à ce même besoin vis à vis de moi. Nous sommes en quelques sortes des frère et sœur de cœur. Elle semble me connaître comme deux gouttes d'eau d'ailleurs et le fait qu'elle me dise que j'ai peur de tomber amoureux parce que j'ai peur de souffrir me renvoi directement une image négatif qui ne me plait pas du tout et comme je suis assez macho je lui réponds du tac au tac :
« Je n'ai pas peur … J'attends juste le bon moment c'est tout. »

Oui bien sûr, moi qui déteste être tout seul j'attends le bon moment en restant seul, ces mots sonnent faux, mais me rassurent tellement que je vais finir par croire à mon mensonge, mais je ne peux pas avouer que j'ai peur, parce qu'un homme n'avoue pas ce genre de choses, pas moi en tout cas, peut- être que quand j'aurais compris que ce n'est pas une question d'être un homme, je me mentirais moins, mais pour l'heure ce n'est pas encore le cas.

J'ai confiance dans les potions de Charlie et je suis certaine qu'elles vont faire des miracles et me soulager. C'est un bon infirmier et je mettrais ma vie entre ses mains les yeux fermés et je ne le ferais pas avec tous le monde. Charlie, il me connaissait depuis que j'étais une toute petite fille et je l'avais toujours considéré comme un grand frère protecteur sur lequel je pouvais compter. Encore aujourd'hui c'était le cas et ces paroles en étaient la preuve. J'étais chanceuse de l'avoir. Même si je ne m'entends plus avec mes parents, j'avais toujours Charlie. Il n'était pas de ma famille biologique mais un membre de ma famille de coeur.

"Oui chef, promis chef. Je serais là chef. Mais je suis certaine que tout ira bien et que je vais dormir comme une marmotte jusque demain..."

Son côté protecteur m'amusait mais c'était agréable de voir que quelqu'un se souciait de mon sort. Il m'annonça ensuite que le principal c'était que je sois heureuse et de ne pas me soucier du regard des gens. Le regard des gens il y a longtemps que je ne m'en occupe plus mais c'est quand ils viennent mettre leur grain de sel que c'était plus difficile. Enfin je ne me suis jamais laissée faire et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer. Je me contente d'acquiescer d'un signe de tête car je sais qu'il a raison.

Il est temps de parler un peu de Charlie et de ses amours. C'est un gars bien et je ne comprends pas pourquoi il est toujours célibataire... Je souris quand il m'annonça qu'il n'avait pas peur mais qu'il attendait le bon moment.

" Menteur, tu as peur. Enfin c'est normal d'avoir peur mais parfois faut se lancer... Et après comme ça aucun regret. Lances toi mon grand. Et attendre le bon moment de quoi? Je t'écoute; quel moment?"

J'avais envie de le provoquer un peu mais ce n'était pas méchant du tout. Je voulais voir s'il allait réagir ou quelque chose comme ça. Il était temps de temps sortir Charlie Davenport de sa coquille car c'était un homme aujourd'hui et qu'il méritait le bonheur. Il méritait une jolie petite femme qui saurait l'aimer, le chérir et lui faire plein de Charlie Jr.

"C'est quoi ton genre de femme?"