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Cette fille est étrange non ? C’est vrai qu’elle idée de se trimballer partout avec son hiboux sur la tête … et puis en plus elle parle toute seule à haute voix tous le temps. On m’avait dit que les Serdaigle étaient étranges, mais là faut dire elle est carrément tarée! »
Cela faisait longtemps qu’Affy n’entendait plus les commentaires que l’on faisait dans son dos, elle avait l’habitude et n’y prêtait plus attention, du moins en apparence, elle passait dans le couloir, solitaire et la tête haute, se rendant d’un cours à un autre. Depuis sa première année elle sentait bien que personne ne la comprenait, mais c’était rassurant pour elle d’avoir monsieur Baggins tous le temps sur la tête, son petit hiboux grand-duc, en plus il ne gênait personne, en cours il restait sur une poutre de la salle ou au dessus d’une statue et ne revenait vers elle qu’une fois le cours terminé. Monsieur Baggins était son meilleur ami dans l’école, jamais il ne l’avait abandonné et il était aussi son confident le plus sûr. Pour beaucoup d'élèves les Bleu et Bronze étaient considérés comme des êtres « à part », mais visiblement tout le monde s’accordait pour dire que la petite Morris en tenait une sacrée couche. Excellente élève Affy n’a jamais eut les même préoccupations que ses camarades, sa matière favorite étant l’Histoire de la Magie et son passe temps préféré de donner à manger aux hiboux de l’école. Pourtant la petite sorcière ne cherchait pas volontairement la différence, elle faisait simplement partie d’elle.
Tout aurait pu en rester là, quelques mots sarcastiques dis derrière son dos et Afanen faisant semblant que cela ne la touchait pas, mais à mesure que les années passaient, la solitude se faisait de plus en plus pesante, la jeune sorcière venant à éviter d'elle même le contact avec les autres élèves et même ceux de sa maison. Affy était particulièrement seule, son hiboux de plus en plus grand restant sur son épaule, ses cheveux hirsutes et courts, qu'elle coupait elle même grâce à un sortilège et qui donnait la sévère impression qu'un Lutin de Cornouailles c'était amusé à lui grignoter les pointes durant la nuit. La sorcière n'avait rien de féminin, les garçons ne posaient pas les yeux sur elle, ou simplement pour l'utiliser afin qu'elle leur donne de l'aide pour les devoirs. Quand aux filles de l'école, elles commencèrent à trouver très drôle d'utiliser la galloise comme souffre douleur, se gênant de moins en moins pour lui faire comprendre qu'elles l'a trouvaient dérangée. Mais la petite Morris s’accrochât, et années après années elle obtenait des notes excellentes qui lui valait les félicitations et le respect de ses professeurs.
Durant les vacances, Affy rentrait à Kardiff, là sa mère vendeuse de potions et son père réparateur de balais l'attendaient avec amour, fiers d'avoir une fille si intelligente et douce, mais bien conscient que même dans le monde des sorciers les habitudes de leur douce Afanen dénotait. Ce fut lors des grandes vacances entre sa cinquième et sa sixième année que la jeune fille tenta de se montrer plus courageuse qu'à son habitude, pour son plus grand mal, elle se proposa pour essayer le balai que venait de réparer son père afin que celui-ci ce repose un peu, bien que ne faisant pas partie de l'équipe de Quidditch de sa maison à Poudlard, Affy n'avait jamais eut de mauvaises expériences en vol, tout aussi dégourdie qu'une autre sorcière de son age sur l'objet magique, malheureusement ce jours ne fut pas le sien et alors qu'elle survolait un champ de navets à plus d'une vingtaine de mètres du sol, le balai explosa en vol. Loupant de peu de s’écraser entre les navets grâce à un réflexe aussi rapide qu’intelligent de sa part en sortant sa baguette et en faisant apparaître un épais matelas sur le sol, elle se promis dès ce jours de ne plus jamais remonter sur un balai.
Afanen n'a pas dérogé à cette promesse depuis et utilise bien volontiers la poudre de cheminette, le portoloin ou le transplanage mais n'a plus touché à un balai, au grand damne de son paternel.
Les dernières années d'études d'Affy ne furent pas plus douces que les précédentes, malgré tout la jeune fille commença à se faire violence afin de devenir plus féminine, se laissant pousser les cheveux, prenant soin de ses ongles (bien que très maladroitement encore à l'époque) et essayant de se sociabiliser quelque peu. Si Afanen était gentille, elle n'en était pas pour autant naïve et comprenait bien que beaucoup de ses camarades ne lui montraient de l'attention que parce qu'elle pouvait leur être utile en vue des ASPIC, mais si elle acceptait tout de même de leur donner son aide, car grâce à cela elle profitait aussi d'un tout nouveau contact social qui lui faisait un bien fou au travers de ces aides scolaires.
Faisant partie des meilleurs élèves de sa promotion en Histoire de la Magie, Astronomie, Botanique et Sortilège, Affy se vit offrir un poste au sein du Ministère de la Magie Britannique dès l'obtention de ses ASPIC. Si le rêve de la jeune fille avait toujours été d’écrire les biographies de ses sorciers favoris, elle accepta tout de même l'offre considérant qu'il était plus prudent d'avoir un emploi stable au ministère, ne mettant que de côté pour un temps ses rêves de recherches et d’écriture.
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Avec toutes tes capacités je comprend pas que tu reste dans se bureau moisit … sérieusement c'est le sous sous-sol Affy, tu pourrais avoir tellement mieux. En plus ton supérieur à l'air d'être un … bref … postule n'importe où mais ne reste pas là s'il te plaît. »
Cela faisait presque cinq ans que la jolie sorcière travaillait en tant qu'archiviste au Ministère de la Magie, si initialement ce travail devait être un tremplin vers un travail bien plus haut placé, Affy se retrouvât en vérité dans une voix de garage. Classant les dossiers du Ministère au fin fond du sous-sol, dans un petit bureau humide ou elle avait à peine la place de mettre une plante, la santé de la sorcière dépérit. Malgré tout le revenu qu'on lui donnait et le logement de fonction qu'elle possédait lui suffisait bien souvent à ce dire qu'elle n'était pas si mal lotie. Ses proches pourtant se firent rapidement du soucis pour Affy qui ne voyait pas ce qui se tramait autour d'elle. Car en réalité si la sorcière ne montait pas les échelons comme cela aurait du ce faire, c'était avant tout car son supérieur possessif et aussi extrêmement dérangé faisait tout pour garder la jeune femme sous sa coupe, la faisant passer auprès des élus et des autres fonctionnaires pour une pauvre gamine naïve n'ayant rien de mieux à faire que de classer et d'appliquer des tampons sur des dossiers.
Un soir alors qu'elle travaillait, encore et toujours beaucoup trop serviable, le chef d'Affy entra dans son bureau l'ordonnant à venir le soir même chez lui, et lorsque la jeune femme refusa, le sorcier se jeta sur elle, la paralysant, et se montrant d'une violence inouïe. Si Affy fut sauvée, ce fut seulement grâce à son ami de toujours Mr Baggins qui se précipita vers l'agresseur lui lacérant le visage avec ses serres.
Après cet épisode, Afanen perdu toute confiance en elle et en son avenir, à Poudlard elle n'était qu'une pauvre fille solitaire et bien mal vue, au Ministère elle était l'objet d'une agression. Ses parents la poussèrent à porter pleine et bien que cela fut d'une difficulté extrême pour elle, elle le fit. Le jugement prit un an, son agresseur se retrouva à Azkaban et malgré toute la détresse qu'il avait créé en elle, Affy ne pouvait s'empêcher d'avoir pitié pour cet homme.
Il fallut deux années à la galloise pour se reprendre en main, elle voyagea, commençât à écrire plusieurs petites biographies, travailla avec sa mère un temps puis elle comprit qu'il était temps de reprendre le cours de sa vie. Apprenant que le vieux professeur fantôme ne désirait plus donner cours, elle sauta sur l'occasion et vit en cette annonce d'un poste libre dans son ancienne école et dans sa matière favorite, un moyen de démarrer une nouvelle vie.
Elle est donc depuis septembre membre officiel de l'équipe pédagogique de Poudlard, et bien qu'elle fasse beaucoup d'effort pour s'intégrer, le naturel est vite revenu au galop, redevenant une jeune femme effacée et surtout solitaire, elle espère bien rectifier le tire rapidement et s'épanouir enfin quelque part.