Extrait du Récit de la mémoire – ouvrage non-publié

On m’a dit que trop parlé avait des répercussions néfastes sur moi : on m’a condamné à écrire.
C’est à se demander pourquoi :
Je n’ai ni enfance difficile, ni chagrin exceptionnel, ni histoire rocambolesque. Je n’ai que moi pour raconter.
Né à Moscou, grandi à Londres.
Mon père était  un fonctionnaire au Ministère de la Magie, ma mère était secrétaire au Département de la justice.
Mes parents n’étaient ni tortionnaires, ni violeurs, ni sadiques… En fait, mes parents étaient de ces gens qui se contentent simplement d’exister, sans trop se poser de questions.

Avoir su où ça me mènerait, j’aurais fait pareil.

Je suis enfant unique, j’ai donc passé ma jeunesse à me désennuyer seul.
Entre leur boulot, leurs exigences, leurs devoirs quelconques, mes géniteurs n’ont jamais eu le temps pour quoi que ce soit d’autre.
Moi, j’avais ma tête.
Ma tête et un monde que je m’étais inventé.

Mes huit premières années se nourrirent de mon monde imaginaire.
Je n’étais pas loquace. De nature timide, j’avais beaucoup de voisins, mais bien peu de relation sociale… Jusqu’au jour où ELLE entra dans ma vie.
Une petite fille.
Celle que tous les garçons du quartier remarquent parce qu’elle rit de nos mauvaises blagues.
Celle qui veut être notre ami, même si, au fond, on lui met des bestioles dans les cheveux.
Celle qui essaie de se faire une épée en bois pour combattre des dragons avec nous dans les ruelles…
Mais elle, je ne voulais pas qu’elle participe à mes jeux.
Elle me faisait peur : elle n’était pas de mon monde, comme je n’étais pas du sien…

Darkwood. Emrys Darkwood.
D’ailleurs, autant dire que le destin avait joué contre moi : ses parents connaissaient les miens.
C’était un vendredi soir. Je m’en souviens encore puisque tous les vendredis, ma famille recevait des invités de «marque». Être sang-pur à ses privilèges dont je ne comprenais ni l’ampleur, ni la nécessité étant plus jeune… Aujourd’hui encore, je doute qu’il y ait quelque utilité à tout ça.

Ceci dit, elle était là, ce soir-là.
Nous ne disions pas grand-chose.
Être enfant est nécessairement maladroit. C’était quelque chose d’étrange que ce désir de lui parler, mais pourtant de n’avoir rien à lui dire.
Elle parla la première.
Et elle se répondit par elle-même, voyant mon air imbécile.
Elle ne voulait plus parler…
Jusqu’à ce que je lui tende quelque chose.
C’était ma serviette de table.
À l’encre bleue de mon crayon favori (que je traine toujours, d’ailleurs), j’y avais laissé, en lettres mal habiles, une ligne toute simple, trop inquiet de déranger les conversations de grandes personnes.

«  Je m’appelle Victor. »

C’était un peu stupide quand on y repense : elle était chez-moi, elle devait bien connaître mon nom.
Elle avait sourit.
Elle m’avait pris mon crayon, réfléchit quelques instants, puis, après y avoir écrit, m’a rendu la serviette et la plume.

« Je m’appelle Emrys. »

Je le savais, tout comme elle. J’avais souri, niais. Puis, gêné, j’avais ajouté à voix toute basse :

« Enchanté. »

Et c’était vrai. Cette petite fille m’avait enchanté.
Sans comprendre ni le comment, ni le pourquoi, nous nous étions serrés la main, comme les grands, puis, elle avait répondu un simple : « moi aussi » qui eut pour effet de faire chavirer mon univers.

Je n’étais plus tout seul : nous étions à présent inséparables.

Extrait de Essai sur la magie noire – Feuillet sans importance.
Cet essai sera réécrit plus tard  et publié sous le titre « La Magie Noir : une magie bien plus que mangemoresque. »
Lu et approuvé par plusieurs sorciers : source de polémique médiatique.

Premier jet.

Voir la magie noire de manière manichéenne est une insulte à la magie elle-même.
Ce serait en déconstruire l’essence, si on ne s’attardait pas à son sens premier, soit le sens de la magie même. L’art noir est considéré comme tel pour son utilisation dans les rangs mangemoresques, non pour les utilisations bénéfiques qu’on a pu en faire. Certes, cette magie porte souvent atteinte à autrui, cela n’en fait pourtant pas une magie à abolir et à restreindre auprès des sorciers. Chaque sorcier devrait en connaître l’utilité et la puissance pour pouvoir, à son tour, en faire bonne usage.

C’est drôle. J’écris ses lignes et je pense à Emrys. Encore.
Si je n’avais pas été aussi naïf, à l’époque, peut-être aurais-je compris ses motifs…
Elle avait un père merlintiliste, rien de surprenant. Monsieur Darkwood avait une collection impressionnante de grimoire dans son bureau. Je me souviens encore de l’odeur aigre des pages jaunis et de la fragilité des feuilles ridées.
« En faire bon usage », disait-il.
Il avait néanmoins raison. Emrys me le disait souvent : « tu as tort de t’en méfier. »
Pendant toute notre enfance, Steadworthy et mon propre père nous avaient enseigné les bienfaits de cette magie. Quiconque savait comment elle agissait sur les autres et comment la contrôler à bon escient pourrait devenir un puissant mage. Trop peu de gens s’en soucient aujourd’hui. Ils découpent le monde entre le bien et le mal… Emrys et moi, nous avions compris que ce n’était pas aussi simple.

Parfois, on passait de longues nuits à se raconter ce que nous serions une fois que nous serions à Poudlard.
Nous nous imaginions déjà drapés en vert et argent, sous le symbole du serpent, tout comme nos lignées….
Avec le temps, je compris toutefois que nos chemins ne seraient pas ceux qu’on traçait sous nos draps à la lueur de nos chandelles…
Emrys devenait sombre.
Moi, j’avais perdu cette notion. J’ai toujours été neutre, c’est un défaut ou une qualité, mais ça n’allait pas dans le sens où Emrys l’entendait.
Je la suivais quand même. La suivre et m’en vouloir, ça ne pouvait pas être pire que perdre mon amie, ma meilleure amie… Ma seule amie.

Elle qui savait tout de moi, moi qui savais tout d’elle…
Qui aurait pu croire que la magie noire n’était pas ce qui nous avait réduit en cendre…
Ç’aurait été trop facile, trop littéraire : la vie humaine est d’autant plus compliquée…
Surtout la mienne.

Extrait d’un feuillet rerédigé pour le journal scolaire, rayant le nom Emrys de chaque ligne :
« L’ABC du petit nouveau », texte qui a été félicité et lu à haute voix.

Je ne sais pas où commencer.
C’est bête.

Lorsque j’avais ouvert mon carnet pour écrire, c’était pourtant simple : raconter ma toute première journée à Poudlard…
Et pourtant, je ne m’en sens pas capable – aurais-je la page blanche?

C’est à cause d’elle, Emrys.
Depuis le temps que nous nous connaissons, je n’ai pourtant pas à me plaindre : nous sommes toujours ensemble, dans la même maison… Mais quelque chose a changé entre nous. Une impression d’impression. Ce drôle de sentiment qui vous fait sentir seul au seul endroit où vous devriez pourtant être entouré, parce qu’ELLE est là.
Emrys ne veut peut-être pas être ici.
Ne veut peut-être pas être avec…moi?
J’ai mal d’y penser.

Extrait du Carnet numéro 12

Aujourd’hui, c’était l’anniversaire d’Emrys.
Elle n’a jamais été aussi belle…. Et ça me tuait de l’admettre.
J’étais le journaliste scolaire par excellence, je n’avais rien des fiers-à-bras avec qui elle trainait.
J’avais une bande : la même qu’elle.
Je me comparais à cette bande : la même qu’elle.
J’étais l’intello. Celui qui attire le remarque intelligente, pas les regards.
Les gens n’aiment pas l’intelligence, elle voit plus qu’elle ne regarde et comprend plus qu’elle ne parle… mais pour le bonheur d’Emrys, je restais à travers eux.
On m’appréciait plus que j’appréciais moi-même, c’était l’unique différence.
Nous partagions tout, encore à cette époque. C’était si simple pour elle.
Avec l’âge, j’avais appris à ne voir qu’elle. Avec l’âge, elle avait appris à voir les autres.


C’est cette année-là qu’elle m’avait volé ma montre.
Je le sais, je ne lui en ai jamais parlé.
Je sais bien que c’était mieux ainsi… Je pouvais penser à elle pour une autre raison que ce qui me rongeait de plus en plus à chaque fois que je la voyais parler avec les autres…
Si je cherchais l’heure, je me rappelais que c’était Emrys qui l’avait… Je n’aurais qu’à lui demander… Et me trouver une raison de lui parler.
C’était comme penser à quelqu’un qui nous faisait de la peine pour autre chose que cette douleur qu’elle suscitait. On se sentait soulagé une microseconde…. Puis, lorsque je la voyais, je retombais pour elle.

Je la revoyais… Comme lorsque nous étions enfants…
Certaines personnes disent qu’on n’a qu’un seul véritable amour de jeunesse. Emrys l’était à son insu… Et dans cet amour de jeunesse, il y avait un peu plus que ça. Je la voulais pour moi, parfois… Était-je normal d’être jaloux des autres?

Bon anniversaire, Emrys.
De toi, il ne restera qu’un poème de Desnos qui me hante à chaque fois que mon esprit frôle ton corps. Que mes mots touchent tes lèvres et que ma tête te serre… Derrière mes yeux, nul ne peut m’enlever ton image :

« [i] J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'à être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie. »

Et cette nuit-là, je couchai encore avec ton fantôme tandis que toi, c’était auprès d’un autre que tu lâcherais ton dernier soupir. Le mien en manque, le tien d’extase.


Extrait du « Désir », recueil de prose et poésie publié l’an dernier
(Quelques vers seulement ont été repris).

Tu n’avais pas compris.
Compris que ce soir-là, par jalousie,  tu m’avais déjà refusé.
J’étais là et tu m’as pris.
J’étais un dernier verre avant qu’il ne te ramène.
Tu m’as embrassé par vengeance.
Je t’ai embrassé par faiblesse. Puis par amour.
Il était loin, avec une partie de ta fierté qui se dissipait : tu avais perdu contre une autre.
Tu m’as embrassé par peine, sans te soucier de la mienne.
Tu m’as couvert de ce que j’avais tant espéré.
Mes mains à tes hanches, ton corps contre le mien, tes jambes encerclant mes cuisses.
Pour cette seconde j’avais été ton homme. Pour cette seconde.

Je me rappelle de ton souffle sur le mien.
Tu voulais, toi aussi.
Je t’embrassais avec fièvre pour ne pas te prendre en grippe.
Je ne savais pas si ce que je faisais était bien ou mal.
Tu as voulu lui en vouloir.
C’est pour ça que tu m’as voulu.
Alors je t’ai prise.
Prise parce que c’était ce que tu voulais.
Prise parce que tu étais tout ce que je désirais.
J’ai aimé ça, tout comme tu as aimé ça.

Et lorsqu’il est arrivé.
J’ai compris.
J’avais été la semence de ta haine envers lui.
J’avais été ta vengeance, j’avais été là, au bon moment :
J’étais une opportunité…
Une opportunité que j’avais moi-même prise pour me rappeler ce que je ne serai jamais.

Alors pour te venger, tu m’avais pris.
Pour te venger, tu m’avais brisé,
Pour te venger, je t’avais laissé faire.
Il y avait plus que de l’amour entre nous.
Je t’ai détesté. Détesté si fort.
J’aurais voulu te faire la haine comme tu me l’avais fait.
tu étais repartie avec lui.
Tu étais repartie avec ce qui restait de nous.
Puisqu’entre nous, il n’y avait jamais eu que toi.
Que toi, mon amour.


Extrait de L’Amour Adolescente – Ouvrage à succès auprès des jeunes adolescentes. Publié sous le titre de « Elsa [Emrys] et moi. » en hommage à Aragon.

Chapitre 3

« Elle n’aimait pas dormir seule. C’était ce qui m’attachait encore là.
Je savais que je n’avais plus rien à faire ici.
Elsa était couchée contre moi, soufflant dans mon coup : je me rappelais pourquoi elle était venue.

[…]

Travis.
C’était le nom de son petit copain.
Je ne sais pas pourquoi j’avais attendu aussi longtemps pour venir le voir face à face.
Nous étions dans le silence le plus complet.
Ce silence me narguait.
Il eut un sourire.
Je savais ce qu’il pensait : Elsa l’avait cherché. C’était pour ça qu’il était allé voir ailleurs.
Il en avait choisi une autre un peu au hasard. C’était un pile ou face ou d’autre souche, mais il s’était venger d’elle… Alors je me suis vengé de lui.

Je ne sais pas ce qu’il m’a pris… Mais je l’ai frappé. Frappé une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois.
Des gens s’attroupaient autour de nous… mais j’étais incapable de m’arrêter. Je frappais de plus en plus fort, recevant les coups comme du vent. Je voyais rouge, j’étais noir.
Je me suis mis à agripper Travis violemment pour le mettre au sol.
Mes poings ont atterri sur son visage jusqu’à que tous ses membres tombent sur le sol…
Elsa m’avait reculé de force, m’empêchant de poursuivre ce que je faisais… Travis était inconscient.

Le temps s’arrêta.
Je n’entendais pas la panique. Ni la voix d’Elsa.
Il n’y avait plus que moi.
Inspire. Expire. Inspire. Expire.
Je ne me souvenais plus de rien.
Le bureau du directeur, les questions… Je ne répondais plus de moi.
Je ne répondais que par : « C’était ce que je devais faire ».


Extrait :  Article de journaux sur Victor A. Moriarty,  paru le lendemain de l’agression porté à Trevor Rosier. Dans les faits divers.

« Suite au constat du décès Trevor Rosier, Victor A. Moriarty a été arrêté cette nuit et mené à Azkaban pour attendre son procès.
Le jeune homme âgé de 17 ans, ne se cache pas de ses gestes et ne semble avoir aucun signe apparent de regret face à l’acte morbide à lequel il s’est livré la nuit dernière. Une bagarre amoureuse serait à l’origine de ce drame adolescent qui ne laisse derrière lui que des malheureux. Les enquêtes préliminaires seront menées au cours des prochains jours. »

Écrit à l’encre : bagarre amoureuse, fait divers.
4 ans de pénitencier. Meurtre non-prémédité.

[/u]Extrait de « Il y a toujours de la folie en l’amour, mais il y a de la raison dans la folie » - Livre hommage à Nietzsche, Thèse discutant du crime passionnel (ouvrage qui a fait connaître Moriarty) – Préface

L’homme est fait de pulsion. Rousseau disait que l’homme naissait naturellement bon et que c’était la société qui le pervertissait. L’amour est pire que la société.
Mon protagoniste, après 4 ans de pénitencier, tente de reprendre un rythme de vie normal après avoir assassiné un rival.
Ayant terminé sa peine et en regrettant amèrement ses crimes – qu’il voudrait bien racheter – c’est cette cause qui le perdra.
C’est en sortant de la prison qu’il se sentira emprisonner.
En proie à ses démons, il recherche toujours celle qui l’a poussé à commettre cet odieux crime.
Femme après femme après femme. Elles sont brunes, pulpeuses, toujours félines… Il est un serial lover killer.

[Note de la collection personnelle de l’auteur : tous les extraits de ce livre sont parsemés d’image et d’article de journaux relatant de son crime]

Extrait de « Écrivain maudit », un entrevu bibliographique dans laGazette du Sorcier

Victor Alexander Moriarty, que vous connaissez tous pour ses livres à succès, n’est pas un auteur comme les autres. Ce soir, il accepte de nous livrer tout l’étendue de son art et de ses projets. Bien que le sujet soit tabou, nous lui avons demandé ce qui suit : « Suite à un homicide involontaire, vous avez connu un succès monstre grâce à votre honteuse popularité. Dans plusieurs entretiens que vous avez tenus avec la presse, vous mentionnez tous les regrets que vous avez à commettre vos crimes, mais, à présent, 8 ans plus, Victor, comment vivez-vous votre retour au monde? »

Ce à quoi l’auteur a répondu avec calme et un ton solennel qu’il avait beaucoup de reproches ;a se faire ce qui s’était passé avec Trevor Rosier. Il a d’ailleurs fait des excuses publiques à la famille avec beaucoup d’émotions comme on peut le voir sur l’image ci-dessous. « 8 ans après le drame, rien ne pourra racheter ce qui a été fait, encore moins moi… » Déclara-t-il, la gorge serrée.

Néanmoins, un écrivain d’un talent sûr ne doit jamais tenu à un simple crime, selon certain. Poudlard a même suscité le désir d’apercevoir monsieur Moriarty à travers les rangs de ses professeurs. Connu pour de nombreuses thèses et des travaux de recherches en ce qui à trait aux « Grands perdants de l’Histoire de la Magie », Moriarty pourrait revenir à Poudlard en des circonstances moins lugubres que celles dans lesquelles il l’avait quitté 12 ans auparavant.

[…]

****

Dans cette pile de livres qui dormaient sous mon bureau, je respirais les l’encre et le papier avec amertume. Sous mes yeux se dessinaient les murs de mon nouveau bureau. J’étais nerveux. Après tout ce qui s’était passé la dernière nuit à Poudlard, je ne sais pas pourquoi j’avais pris le temps de relire les pages de mon passé.

Ma carrière d’écrivain sur la glace, j’avais peut-être une nouvelle opportunité de changer tout ce qu’on avait pu dire de moi… J’étais un assassin, mais je n’étais pas le seul. Je voulais me racheter…. À moi-même avant tout.

Il fallait que j’oublie ce que j’avais été…
8 ans à me faire hanter par cette image de Trévor Rosier qui ne répondait plus…
À chercher Emrys dans d’autres femmes. Mon passé me dominait encore malgré le temps, malgré tout le parcours que j’avais bien voulu faire…
Je devais oublier.

Sans même défaire mes bagages, j’ouvris la flasque de gin qui dormait dans mon veston.
Mes mains tremblaient, mon cœur pompait si fort que je croyais que mes tympans allaient exploser. Cette sensation de manquer d’air…

Et tout disparu.
M’abrutir. C’était ça qu’il me fallait.
C’était la clef. C’était ça.
Je pris mon vieux stylo-plume, mon carnet noir et j’écrivis…

Il faut tout écrire…
Pour oublier qu’on vit réellement.