comme on se retrouve

« Habituellement, les gens ont tendance à dire que l’amitié garçon-fille est impossible, car souvent ambigüe. Pour moi, c’est l’amitié garçon-garçon qui m’a toujours paru délicate, beaucoup trop intéressée pour émettre des gestes désintéressés constituant, avec la confiance, une des bases de l’amitié. »

- Anonyme

Passablement débordé, Dragan commençait réellement à trouver qu'enseigner à une bande d'adolescent et jouer le rôle d'adulte responsable en plus de travailler comme infiltré pour le ministère commençait à se faire lourd. Il avait un mal fou à joindre les deux bouts. Il aurait très bien put laisser tomber les étudiants en leur dispensant des cours médiocres, mais ce n'était tout simplement pas son genre. En fait, à Poudlard, Dragan avait été le meilleur étudiant de sa cohorte, et il devait se résultat à son acharnement et son penchant quelque peu perfectionniste.

Halloween approchait ce qui lui conférait davantage de travail puisqu'il devait rester sur le guet dans chacune de ses classes. Les spécimens botaniques gardé dans les serres avaient la fâcheuse manie de disparaître durant cette période de l'année où les étudiants cherchaient coûte que coûte à se ficher la trouille entre eux. Il avait d'ailleurs attrapé deux gryffondors de cinquième qui tentaient de lui dérober une plante carnivore géante le matin même. Deux adolescents bien inconscients du point de vue de Dragan, il crut tout de même bon de les mettre en retenu pour le coup. Bien qu'au fond, il les trouvait plutôt audacieux de s'être attaqué à si gros avec de simple sortilège de lévitation. Ils auraient certainement réussi si le sorcier n'avait pas oublié ses notes dans la serre...

Le sorcier poussa la grande porte avant de se retrouver dans le hall qu'il entreprit de traverser d'un pas décidé lorsqu'il se sentit observer. Ne s'en formalisa pas sur le coup, il ne fut tout de même pas surpris de se faire interpeller.

« Dragan ? » Cette voix, son ton et ses inflexion, l'ancien serdaigle les connaissaient par coeur. Il ne les avait plus entendu depuis des années et si ce n'était pas du fait qu'en se retournant, il se retrouva devant cet homme qui avait été si important dans sa vie à une époque, il aurait certainement crut qu'il fabulait, que le manque de sommeil lui jouait des tours.

« Logan ! C'est bien toi ? » Une question un peu niaise, je dois le concevoir, mais Dragan avait un peu de mal à y croire. Il n'avait pas revu son vieil ami depuis avant le décès de Raphael et Cedrella. Logan savait-il ce qu'il leur était arrivé ? Chassant ces pensées sombres et tristes de son esprit, le sorcier fit quelques pas en avant question de se rapprocher de son ami. Une discussion de bord en bord du hall n'était certainement pas l'idéal.

« Mais... Que fais-tu ici ? », lui demanda-t-il d'un ton qui se voulait indécis. À vrai dire, depuis qu'il avait échappé Azkaban à Logan, Dragan n'avait plus eu de nouvelle. Il ignorait ce que son ami avait fait durant toutes ces années, ce qu'il avait bien put faire pour gagner sa vie. Avait-il une famille? Mais que diable faisait-il dans les murs du château? Il ne pouvait y enseigner ou y travaillé sans quoi, Dragan aurait eu le loisir de le rencontrer bien avant aujourd'hui...

comme on se retrouve

« Habituellement, les gens ont tendance à dire que l’amitié garçon-fille est impossible, car souvent ambigüe. Pour moi, c’est l’amitié garçon-garçon qui m’a toujours paru délicate, beaucoup trop intéressée pour émettre des gestes désintéressés constituant, avec la confiance, une des bases de l’amitié. »

- Anonyme

Si je me serais attendu à croiser mon vieil ami à Poudlard? Jamais, mais j'étais néanmoins très heureux de le retrouver après toutes ces années. Je dois avouer que je n'avais en aucun cas chercher à reprendre contact avec mes amis après ce qui était arrivé à ma femme et mon fils. J'étais trop bouleversé, trop déboussolé. J'avais cru qu'il serait mieux pour moi de m'éloigner de mon ancienne vie, de tout ce qui risquait de me rappeler ma Cedrella. Je m'étais terré dans le travail, avait oublié tout le monde jusqu'à mon retour à Poudlard où j'avais été confronté à bien de vieilles connaissances. Au château, le monde s'était remis à tourné. J'avais l'impression d'avoir cessé de vivre durant les sept dernières années et qu'aujourd'hui, la réalité me rattrapait.

« En personne.», me répondit-il fidèle à ses anciennes habitudes, tout sourire. À l'époque de nos études, on faisait un carton ensemble. Bien que Logan était un poufsouffle et un né-moldu, il avait bien rapidement fait sa marque lors de duel et des cours, prouvant à tous que notre origine et notre maison n'était pas tout dans la vie. Son attitude m'avait vite plus, ce qui m'avait poussé à me lier d'amitié avec lui. Une amitié qui en a fait jaser plus d'un puisque j'étais un sang-pur d'une famille conservatrice qui semblait très sélecte dans le choix de ses camarades. Je ne recherchais pas la pureté ni l'exclusivité dans mes amitiés, je cherchais des gens avec de la personnalité, des opinions divergentes de miennes, des personnes qui me pousseraient à avancer dans la vie, m'ouvrir davantage au monde. Logan fut l'une de ses personnes, la première et celle de qui j'étais le plus proche. Malgré nos idées souvent différentes, on se comprenait très bien l'un et l'autre. D'où mon plaisir à le revoir aujourd'hui.

« Je suis le nouveau garde chasse. Mais toi … je te croyais auror. Tu l'étais la dernière fois.», répondit-il à ma question. L'idée que mon ami soit devenu garde de chasse à Poudlard m'était bien incongrue. Un sorcier avec autant de potentiel que lui ne pouvait pas se permettre de tenir un emploi aussi... Enfin bref, je me retins bien de lui en faire la remarque. S'il était heureux dans ce qu'il accomplissait, aussi bien pour lui. « Je l'étais, mais depuis... Enfin, j'ai dérivé un certain temps avant de trouver cet emploi en tant que Professeur de Botanique au début du mois d'Octobre. » La simple allusion indirecte à Cedrella me rendit très triste et renfermé. À moins de me connaître par coeur comme Logan, personne n'aurait put percevoir ce léger changement dans le ton de ma voix. Je ne savais pas trop s'il savait, je n'avais pas eu de ces nouvelles durant de si nombreuses années.

« Parle-moi donc de toi ! Qu'est-ce qui t'es arrivé durant toutes ces années ? Qu'as-tu fais? » J'essayais tant bien que mal d'éloigner la conversation du sujet tabou...

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« Habituellement, les gens ont tendance à dire que l’amitié garçon-fille est impossible, car souvent ambigüe. Pour moi, c’est l’amitié garçon-garçon qui m’a toujours paru délicate, beaucoup trop intéressée pour émettre des gestes désintéressés constituant, avec la confiance, une des bases de l’amitié. »

- Anonyme

Logan était décidément resté le même. Malgré mes efforts pour éloigner la conversation du sujet difficile, il la ramena directement dedans en me demandant : « Depuis quoi? » Je n'avais absolument pas envie d'en parler, mais mieux valait y venir maintenant que de laisser planer les couteaux et de finir par en avoir un dans le pied. Soupirant, je laissai la réponse en attente, question de répondre à toutes ces interrogations avant d'en venir à ce sujet. Sa surprise face à l'emploi que j'occupait actuellement fut-elle qu'elle m'arracha un sourire de peine et de misère.

« Très sérieusement ! », laissais-je tombé quelque peu amusé. Pour une personne qui, comme Logan, me connaissait depuis de années, il était certainement difficile de croire que je pourrais être enseignant, qui plus est, en botanique. Moi qui avait toujours eu beaucoup plus d'ambition que celle de transmettre mes connaissances. Déjà en première année, j'excellais dans la majorité des cours et je laissais entendre que je souhaitais sauver le monde. Des rêves d'enfants qui m'avaient suivit jusque dans la croissance.

« Après notre dernière entrevue, j'ai décidé de m'exiler en quelque sorte à New York. J'y suis resté cinq ans, j'ai eu deux petites amies, je me suis fait avoir les deux fois et j'ai décidé de rentrer, puis ma mère m'a dit qu'ils cherchaient un garde chasse alors je me suis proposé et me voilà. » Il était vrai que la vie de mon ami avait été très calme contrairement à la mienne durant les dernières années. Un soulagement en quelque sorte puisque j'aurais eu du mal à m'accorder avec le fait qu'il aurait put vivre des choses bien plus difficiles après ce qui lui était arrivé. Au moins, la vie avait décidé de cesser de s'attarder sur lui et de le laisser vivre paisiblement. Un faible sourire de soulagement étira mes lèvres.

« Tu as eu de la chance de vivre une vie aussi paisible. Pour ma part, elle fut très mouvementé. » Je laissai un moment de silence avant de reprendre. « Pour en revenir à ta question de tout à l'heure, sur ce qui c'était passé, pourquoi je n'étais plus auror. Pour faire court, il était difficile de continuer à pratiquer après la mort de Cedrella et Raphaël. Elle était ma partenaire de vie et de profession après tout... »

Un moment de silence s'en suivit. Un noeud dans la gorge, le sorcier avait toujours du mal à parler de la Carmichael après sept ans. Chaque fois, il avait l'impression qu'elle le quittait tout juste, qu'encore hier, elle était là. Bien que la douleur était moins intense qu'au début, les souvenirs de sa femme et son fils le hantait toujours par la brutalité du sentiment de vide qu'ils procuraient en lui.