J'avais 15 ans et il était temps que je prenne ma vie en main. Pour avancer, j'avais besoin de savoir ce que mon père était entrain de me cacher. Les relations avec ma mère était de plus en plus tendues et je me rappelai encore des deux mois que j'avais passé pendant l'été. Je ne me voyais pas à l'heure actuelle passer noël en sa compagnie. Doucement je me rapprochai de mon père mais il y avait quelque chose qui me chagrinait. Pourquoi avait-il quitté son poste d'auror comme ça ?

Attention je ne dis pas que je n'étais pas heureuse de le voir à Poudlard tous les jours mais bon un poste d'auror c'était autre chose. Il avait du se passer quelque chose pour qu'il quitte soudainement un travail qu'il aimait. Bien sûr on me considérait toujours « trop petite » pour connaître la vérité. J'avais interrogé ma mère – qui avait pourtant beaucoup de rancœur vis à vis de mon père – mais elle était restée muette. Du côté de mon père, il faisait juste comme si rien était.

Aujourd'hui j'avais besoin de connaître la vérité et je savais qu'elle ne viendrait ni de ma mère, ni de mon père. Il fallait que je vois avec quelqu'un d'autre, quelqu'un qui puisse avoir des informations. Ici, à Poudlard, un nom me vint de suite à l'esprit. Il s'agissait de Richard Anderson. C'était un serpentard et je n'était pas fan des gens de cette maison mais je n'avais pas le choix. A l'heure actuelle je ne voyais pas une autre personne qui pouvait avoir accès à des informations. Richard Anderson était doué pour soutirer des informations à tous le monde. Il avait fait sa réputation au château.

Vu que le temps était beau et que nous étions vendredi après midi j'avais de forte chance de le trouver dans le parc du château. Les septièmes années n'avait pas cours cette après midi et nous avions l'autorisation d'aller à Pré-au-lard que le week-end. En revanche je n'avais à l'heure actuelle aucune idée de comment demander ça à Richard et comment j'allais le payer ? J'avais bien quelques économies... Surtout que oui c'était bien cette idée dans ma tête mais il allait falloir que je formule ça verbalement c'était une autre chose. J'avais du mal à parler aux personnes que je connaissais peu et surtout aux garçons.

Il allait vraiment que je prenne mon courage à deux mains. Il me fallut peu de temps pour repérer le jeune homme dont j'avais besoin. Je fus rassurée de constater qu'il était tout seul pour le moment. C'était le bon moment pour lui parler. J'avançai assez rapidement puis je m'arrêtai à deux mètres environ et je restai silencieuse quelques instants. Je devais dire quoi là ? Je remis une mèche rebelle derrière mon oreille.

« Salut Richard... Euh je t'embête ? »

Jusque là je m'étais mise en tête qu'il allait m'aider mais je n'avais aucune certitude. Il pouvait très bien refuser et je ne pourrais pas lui en vouloir. Nous nous connaissions juste de vue... Enfin moi je le connaissais de vue. Il ne savait peut être même pas qui j'étais. Je me mordis la lévre.

« Je m'appelle Lily Rose. »

Oui se présenter était une bonne chose vu que je n'étais pas certaine qu'il me connaisse.

« J'ai su par des connaissances que tu avais.. qu'il t'arrivait de faire des petits enquêtes.. de faire des recherches ? C'est vrai ? Si.. c'est le cas... j'aurais besoin de tes services... »

Avoir 17 ans et être à Poudlard c’était génial. On pouvait faire tout ce qu’on veut, nos parents ne serait pas forcément au courant. Pas comme en première année. 17 ans signifie chez les sorciers être majeurs. Donc on est responsable de nous-même. C’est ce que faisaient ces stupides Bouffondor. Le nombre de fois qu’ils avaient enfreint le règlement… Mais bon, je n’étais pas en reste. Mes sorties le soir me valais souvent des retenus avec ce cher Monsieur Archibald.

Aaah comme je ne peux pas le supporter celui-là ! Toujours à être sur mon dos… A ce que j’avais entendu, il était il y a bien longtemps Auror. Et même un très bon auror ! Je me demandais souvent pourquoi il était venu à Poudlard entant que concierge. Surtout que le dernier en date, était un cracmol qui faisait un peu flipper d’après Père. De plus, des jeunots de Serpentard avaient raconté que mon concierge adoré avait une fille. Je l’a plaignais sincèrement. Qui pouvait survivre à lui ? Surtout à Poudlard ! A moins que cela pouvait être une bonne idée d’être ami avec elle. Si on se faisait prendre par lui en train de se balader dans les couloirs la nuit avec la fille, il ne pourrait pas nous punir. Intéressant.

J’étais parti de me balader dans le parc en ce beau Vendredi après-midi. On n’avait pas cours, et c’était tant mieux ! J’avais lâché mes amis pour prendre l’air, pour avoir plus de liberté. C’était ce que j’aimais le plus dans Poudlard. Ce sentiment de liberté. Je m’allongeais dans l’herbe quelques instants, repensant à mon cour de DCFM. Je n’avais eu aucun mal à réaliser les sortilèges demandés, alors que certains de mes camarades si. Le vendeur de baguette avait peut-être raison. Ma douce et réconfortante baguette était donc faite pour les sortilèges de défenses. Je l’avais sorti de ma cape lorsqu’une fille  - assez jolie – se plantait devant moi.

Elle avait l’air d’être gêné. Je lui fis un sourire enjôleur avant de voir sa maison. Gryffondor. Euh… Qu’est-ce qu’elle me veut celle-là ? Et surtout, comment connaissait-elle mon prénom ? Pour beaucoup de personne, j’étais juste Anderson ou celui-qui-sort-les-vers-du-nez-de-tout-le-monde. Surnom un peu trop long je trouve, surtout que sortir des vers du nez… Cela devait être assez dégoutant. Je ne touchais le nez de personne, trop de microbe. Cela devait être une expression de moldus. Je me relevais pour lui faire face et j’eu la chance de remarquer que je la dépassait d’une bonne tête et demi.

«  Oui tu m’embêtes, j’allais lancer un sort à un stupide Bouffondor. Oh mais tiens, tu en fais partis. »

J’ai un sourire méchant, juste pour qu’elle déguerpisse, mais elle ne devait pas avoir peur, puisqu’elle se présentait. Lily Rose. Un prénom composé avec des noms de fleurs. Génial. Encore des parents n’ayant aucune imagination. De toute façon, elle ne me disait strictement rien.

« Ne t’inquiètes pas Lily Rose, je ne te ferais pas de mal. Je suis un gentil moi. »

Sa requête me faisait sourire, pas un sourire d’amusement, mais un sourire moqueur. Elle croyait vraiment que j’allais l’aider ? Alors que je ne lui connaissait ni d’Adam ni d’Eve ?

« Ce ne sont que des rumeurs miss. Mais si elles étaient vrai, que ferais tu pour me rembourser ? Et je tiens à te prévenir, je n’accepte pas l’argent. J’en ai bien trop pour accepter les gallions de ceux qui en ont vraiment besoin. »

Je n'étais pas très rassurée de devoir aborder un jeune homme comme ça. Je n'en avais pas l'habitude et ça n'en deviendrait pas une d'ailleurs. Je prenais vraiment mon courage à deux mains pour prendre la parole devant Richard Anderson. Je ne voulais pas le déranger mais je pensai que c'était raté. Il n'avait pas vraiment de très bonne humeur. Peut être que je devrais passer plus tard ? Oh non, si je reculai encore je ne le ferais probablement jamais. Je devais prendre sur moi, me montrer courageuse. N'étais-je pas une Gryffondor après tout ?

Je saluai le jeune homme puis je lui demandai si je l'embêtai... C'était plutôt une question de rhétorique mais celle ci eu une réponse à laquelle je m'attendais pas. Je le dérangeai, je l'embêtai. J'avais vraiment cru que les choses se passeraient bien vu le sourire qu'il m'avait accordé au début mais celui ci avait disparu très très rapidement.

Il annonça ensuite qu'il voulait lancer un sort à un Gryffondor. Quelle idée de nous appeler les « bouffondors » ? Je ne voyais pas en quoi c'était comique mais je ne dis rien. Je voulais son aide et il fallait donc que je fasse plutôt profil bas. Il me menaça ensuite de me jeter un sort et je n'appréciai pas du tout. Je fronçai légèrement les sourcils et je croisai les bras au niveau de ma poitrine.

«  tu fais quoi là ? Tu essaies de me terroriser ? Tu sais très bien que si tu utilises la magie en dehors des cours contre un élève tu auras des ennuis. »

Est ce que j'avais peur ? Bien sûr. J'avais en face de moi un serpentard et je savais que ceux ci étaient capable de beaucoup de choses... Après nous étions à Poudlard et il y avait quand même un peu de monde autour de nous. Ils ne pouvaient pas entendre ce qu'on disait mais il verrait si Richard se montrait violent ou me lançait un sort. Je ne devais pas faire voir ma peur.

Je me présentai ensuite poliment comme s'il ne m'avait pas menacé quelques minutes auparavant.. J'avais l'impression de rêver car maintenant il m disait qu'il était un gentil et qu'il ne me ferait pas de mal. D'une voix douce, je repris la parole :

« Il y a quelques minutes tu me menaçais de me lancer un sort car d'après tes propres mots j'étais une bouffondor. J'ai peut être mal entendue mais je ne crois pas. »

Je ne devrais probablement pas faire ça mais je n'avais pas envie de m'écraser devant cet étudiant même si j'avais vraiment besoin de mon aide. Je savais que je jouai à un jeu dangereux. Je devais aussi faire attention de ne pas perdre mon calme.

« Que veux tu ? Qu'est ce que les gens te donnent en échange d'habitude ? »

Je jouai à un jeu dangereux en lui demandant ce qu'il voulait pas il fallait qu'on trouve un compromis. Après je n'allais pas non plus accepter tout. On devait trouver un juste milieu. Anxieuse j'attendis sa réponse puis je répondis en me mordant sur la lèvre :

« C'est pour enquêter sur le concierge de Poudlard. Savoir pourquoi il était venu à Poudlard... »

La journée avait été assez courte, n’ayant que cours le matin. Donc le fait que cette Bouffondor puisse m’adresser la parole me rendait heureux. Avec elle, c’est sûr que j’aurais de la distraction. Même si je pourrais rejoindre Rocksane est l’embêter ou balancer des sorts à ce Poufsouffle de sixième année. Depuis que je mettais chopé une retenue par sa faute, je ne pouvais m’empêcher de lui lancer des sorts à tout vas. Des fois il les évité, mais des fois, non. Et ça, c’était juste jouissif.

C’était assez impressionnant qu’elle vienne me parler. Surtout que je ne la connaissais pas. A vrai dire, je ne l’avais même jamais remarqué. Et quel dommage ! Ses cheveux blonds avaient l’air si soyeux, mes mains avaient envie d’y plonger, ne serait-ce que pour les lui ébouriffer. Ses yeux étaient… Comment dire… Si expressif. Mais voilà, c’était une jeunette. Maximum treize ans. Et désolé mademoiselle, mais je ne veux pas aller à Azkaban !

La voir s’énerver me faisait rire intérieurement. Mais je devais garder mon apparence de méchant. Enfin pour l’instant. Le fait de croiser ses bras lui donnait l’air si facile à manipuler. C’était une torture pour une personne comme moi. Je pourrais tout lui faire avouer en un rien de temps si je le voulais. Ses plus noirs secrets seraient ainsi à moi, et je pourrais les utiliser pour lui faire faire n’importe quoi.

« Bouffondor, c’est amical lorsque ça vient de moi. Je les ai toujours appelés comme ça. Mes parents aussi les surnomment comme ça ! »

Elle avait l’air effaré par ce stupide surnom. Mais ce n’était pas de ma faute, on m’a toujours dit que les Gryffondors étaient des Bouffondor. Que les Poufsouffles étaient des incapables et blaireaux. On ne m’avait rien dit sur les Serdaigles. Mes parents m’avaient expliqué que je ne devais pas être à Gryffy et Pouffy mais que Serdy et Serpy - surtout Serpy - étaient des maisons qui convenaient le plus à un Sang Pur. Cependant, une fois arrivé à Poudlard, je les ai directement considérés comme des stupides moineaux. C’est dans mes gènes, désolé.

« Et puis, si je t’aurais vraiment menacé, tu ne pourrais même plus parler avec moi à cette heure ci. Je voulais juste que tu dégages. Je n’ai pas l’habitude qu’une Bouffon… Euh… Une Gryf… Désolé, mais c’est plus fort que moi. Qu’une Bouffondor me parle, surtout toute seule. Je voulais éviter une conversation ennuyante. »

Je lui faisais donc un sourire rassurant, enfin, j’espérais qu’il était rassurant. Je n’avais absolument pas l’habitude d’être gentil avec des gosses.

« Ce qu’ils me donnent d’habitude ? Mais je n’ai pas dit que je faisais ce que les rumeurs prétendaient. »

Avec un clin d’œil, j’essayais de la détendre. Elle avait vraiment l’impression d’être à Azkaban. Et le détraqueur, c’était moi. Je n’aime pas ces discutions où mon interlocuteur ressent de la peur vis-à-vis de moi. Cependant, sa requête m’intriguait. Pourquoi voulait-elle savoir cela ? Etait-elle tombée amoureuse de lui ? De ce vieux Papy ?

« Tu veux des renseignements sur Papy ? Demandes à sa fille. A ce qu’il parait, il a mis enceinte une femme et a eu un gosse avec. T’imagine la fille ? Elle doit souffrir à cause de lui. Bah oui, si les personnes qui se font chopé par le vieux, comme moi, savent qui elle est, ils voudront se venger sur elle, pas vrai ? »

Je ne voyais pas en quoi m'appeler Bouffondor avait quelque chose d'amical. Il y avait quand même le bon « bouffon » là dedans. Il me prenait pour une écervelée ? J'étais peut être blonde mais pas stupide. En même temps moi aussi je pouvais lui trouver des surnoms pas très agréables mais bon si je les donnais à voix haute je pouvais dire au revoir à l'aide dont j'avais besoin.

« Et alors ? Tu crois que parce que tu as l'habitude de le faire et tes parents aussi c'est bien ? Tu voudrais qu'on t'insulte toi et ta maison ? Bref laisses tombes de toute façon ce n'est pas important. »

Il fallait que je me concentre sur ma priorité qui était celle d'avoir de l'aide de Richard Anderson pour enquêter sur mon père. Je prenais des risques car s'il acceptait et qu'il découvrait des choses pas très joyeuses il pourrait les répéter. Je devais aussi m'assurer qu'il ne révèle qu'à moi ce qu'il trouve. Je me contentai de lever les yeux au ciel en signe d'exaspération quand il m'expliqua que s'il m'avait vraiment menacé je ne pourrais plus parler en ce moment. Les serpentard avaient vraiment un orgueil surdimensionné...

«  Si comme tu dis les conversations sont ennuyantes c'est peut être toi qui les rend ennuyante.. »

Je grimaçai et je me mordis la lèvre. Je ne voulais pas aller trop loin car j'avais vraiment besoin de son aide. Je ne voulais pas le vexer ou le mettre en colère. Après tout je le connaissais très peu. Je ne savais pas de quoi il était capable. C'était un vert et argent. Richard ne voulait pas d'argent. C'était un peu gênant car j'avais prévu de le rémunérer de cette façon là. Il m'expliqua ensuite qu'en gros les rumeurs que j'avais entendu étaient fausses...

« Je sais ce que j'ai entendu Richard Anderson. Je ne suis pas stupide. Tu es discret mais pas assez pour tous le monde. Je t'en prie aides moi. »

Il était têtu quand il s'y mettait. Il fallait vraiment que j'arrive à le convaincre de faire ce que je voulais. Je devais me montrer persévérante. Avant qu'il accepte, oui il l'avait pas encore fait, je lui expliquai ce que j'attendais de lui. Je voulais qu'il enquête sur le concierge de Poudlard. Je ne lui avais pas dit qu'il était mon père. Je lâchai un soupir bruyant quand il parla de mon père avec le mot papy. Mon père n'était pas vieux. Je ne pu m'empêcher de lâcher un petit rire sarcastique quand il m'annonça que je devais demander sa fille pour avoir des informations. La suite me fit beaucoup moins rire.

« Se venger sur elle ? Carrément ? Et tu crois qu'elle va se laisser faire sans rien dire ? Oh je ne crois pas. Et tu sais comment je le sais ? Parce que tu l'as devant toi la fille du concierge. Je m'appelle Lily Rose Archibald.. D'ailleurs je ne te permets pas d'appeler mon père papy et ce qui se passe entre ma mère et mon père ne te regardes pas. Je te demande juste d'enquêter pour savoir pourquoi il a quitté son boulot d'auror pour atterrir ici. Es tu d'accord ? »

Okay il n'allait pas m’agacer longtemps. J'étais bien gentille mais il ne fallait pas manquer de respect à mon père. Il était un homme bien.

En l’écoutant, j’avais l’impression d’être un de ses Serpentard cruel. Tout n’était pas rose, et elle devrait le savoir. On n’était pas au monde des Nargols ou je ne sais quelles créatures invisibles. De plus, je ne l’avais pas insulté, pour moi, ce n’était pas une insulte. Je ne lui avais traité de sang de bourbe. Je ne l’avais jamais fait de toute façon, cette insulte ne voulant strictement rien dire. Sa pique sur le fait que je rendais les conversations ennuyantes était assez amusante. Elle avait du répondant pour une gamine, et c’était assez plaisant.

« Tu as le sens de la réplique, et ça, peu de personne en a. J’aime ton état d’esprit. Mais, je n’ai jamais dit que notre conversation était ennuyante, je l’avais juste prédit. Et cela est une mauvaise prédiction, puisque tu me distrais. »

C’était vrai, cette discussion était très distrayante. Cela m’empêchais de me faire réprimander par quelqu’un, je ne m’ennuyais pas, et elle était très agréa ble pour les yeux. Mes yeux descendaient sur son corps. Finalement, je la voyais plus comme quelqu’un ayant quinze ans, que treize ans. Elle avait toujours un air enfantin, mais son corps montrait qu’elle était plus âgé que son visage indiquait. De plus, l’entendre me prier me faisait assez plaisir, surtout pour mon égo de mâle. Je me rapprochais d’elle avec des pas lents. J’étais qu’à quelque centimètre de son visage.

« Tu es intéressantes. Donc oui, je vais t’aider. Mais n’en prends pas une habitude. Et sur ce que je veux en échange, je te le dirais en temps et en heure. Tu n’aimerais pas savoir ce que je demande aux curieuses comme toi. »

Ce qui était vrai. Les filles qui me demandaient de l’aide finissaient le plus souvent dans mon lit. Je n’étais pas réputé pour être un Don Juan, mais c’était vrai que j’avais un certain charme. D’après mon père, c’était héréditaire. C’est vrai que le voyant maintenant, il était plutôt bien conservé pour son âge. Cela en faisait des cheveux gris pour ma mère ! Lors des réceptions, les veufs adoraient se coller à mon père, agaçant fortement ma mère.
Mon attention fut tout de suite retournée vers la jeune fille devant moi. Elle était une vraie bombe à retardement. La preuve, elle explosait. Me rendant compte de ma faute, je me reculais pour être à une distance de sécurité respectable. Une fille en colère, ça faisait mal aux joues !

« Je… Je ne savais pas qui t’étais… Ce n’était pas très gentleman de dire des choses aussi crue. »

Je lui faisais un petit sourire crispé. Je n’étais pas doué avec les filles, surtout lorsque j’étais en tort. Mais je devais garder mon honneur. Je ne m’excuserais jamais de ce que je pouvais déblatérer. Ce n’était en aucun moi. J’assumais, c’est tout.

« C’est étonnant que tu ne saches pas la raison du départ de ton père. D’après certaines rumeurs, j’ai entendu que ton père avait tué un de ses collègues. Après, à mon humble avis, ce ne sont que des mensonges. Je ne vois pas l’vieux faire ça. Et encore une fois, ce n’est qu’une habitude, que je vais essayer de perdre, le temps que tu seras ma cliente. Tu veux donc juste savoir ça ? »

Je ne savais pas si je devais être contente d'entendre qu'un serpentard aime mon état d'esprit ou même rassurée. C'est vrai que je n'avais pas pu m'empêcher de lui répondre pour lui remettre un peu les idées en place. Ce jeune homme avait un orgueil énorme et j'avais l'impression que tout le monde le brossait dans le sens du poils. Je n'aurais pas dit qu'il avait la grosse tête mais ce n'était pas loin quand même. Il m'expliqua qu'il avait juste prédit que notre conversation serait ennuyante car j'étais une « Bouffondor » comme il disait si bien. Je soupirai puis je répondis :

« Je te distrais ? Sérieusement ? Je ne suis pas un jouet Richard Anderson. Et pour information si tu n'avais pas autant de préjugés tu n'aurais pas prédit des choses qui se révèlent fausses... »

Je me surprenais moi même à tenir tête à cet étudiant serpentard. D'habitude j'aurais probablement pris la fuite pour me réfugier dans ma salle commune ou même mon dortoir... Mais là il m'agaçait tellement avec son côté supérieur que je ne pouvais pas me taire. De plus j'étais consciente que c'était la seule personne à Poudlard qui puisse m'aider à avoir des informations sur mon père. Avant de venir voir un serpentard, croyez moi je m'étais renseignée sur mes autres possibilités.

Je levai de nouveau les yeux au ciel quand il m'annonça que j'étais intéressante donc qu'il allait m'aider. J'étais heureuse d'apprendre que oui il m'apporter son aide mais pour quelle raison ? Juste parce que je ne laissais pas faire et que je lui tenais tête ? Probablement... Je commençai à me demander comment était les autres filles chez les serpentard... Pour ma part je n'étais pas connue pour être quelqu'un qui répondait facilement aux gens. J'étais plutôt assez timide et introvertie sauf face à des énergumènes comme j'avais devant moi qui me faisait perdre mon calme.

« Je veux savoir ce que tu veux en échange. Maintenant. »

J'avais peur ce qu'il pouvait me demander mais ne pas le savoir était pire. Je ne voulais pas apprendre après – qu'il m'avait aidé – que je lui devais quelque chose que je ne pourrais lui donner.  Un contrat devait être établi dès le début pour que je n'ai aucune mauvaise surprise à la fin. La suite, je ne l'apprécia pas trop surtout quand il compara mon père à un papy et qu'il lui manqua de respect. Il se prenait pour qui là ? Une nouvelle fois, je ne pouvais pas me taire et le laisser dire.

«  Maintenant tu le sais. Alors je t'interdis de parler de mon père, de ma famille de cette manière. Compris ? »

Mon ton était plus sec. Je pouvais accepter qu'on s'en prenne à moi mais il n'était pas question que je laisse quelqu'un médire sur ma famille et encore moins un serpentard. Non mais oh... Je fronçai les sourcils quand il me répondit que c'était étonnant que je ne connaisse pas la raison du départ de mon père. Exact... C'est pour ça que je voulais savoir. Je devais savoir. Non mon père m'avait pas pu tuer quelqu'un. Ce n'était pas possible.

« Oui ce sont des mensonges. J'en suis certaine. Merci beaucoup Richard. Oui c'est ce que j'aimerai savoir. Je lui ai posé la question directement aucune réponse... Et j'ai posé aussi la question à ma mère. Elle ne m'a pas répondu...  Là je ne sais plus vers qui me tourner à part toi pour avoir des réponses.... »

L’entendre me dire qu’elle n’était pas un jouet me faisait sourire. Elle était vraiment susceptible comme fille. On ne pouvait pas lui faire un compliment qu’elle le retournait directement en insulte. Hé bien, cela m’apprendra à faire des compliments à une petite. Mais le fait qu’elle me manquait de respect commençait sérieusement à m’agaçait.

« Alors petite, déjà, tu as dû te méprendre dans la compréhension de ma phrase. Je n’ai jamais dit que tu étais un jouet ou autre. Juste que tu m’amusais, ce qui est en soi, un compliment. Mais comme tu n’arrives pas à les comprendre, ne t’inquiète pas, je ne t’en dirais plus. De plus, j’ai reconnus ma faute, ce n’est pas la peine de me manquer de respect. »

Et dire que je pensais que c’était qu’une pauvre fille faible. J’aurais dû surement lui jeter un sort dès le départ. Elle ne m’aurait pas donné ce mal de tête qui commençait à naître. Je ne pouvais en aucun cas la comprendre. Elle était trop bizarre. De plus, on aurait pu croire qu’elle me dominait en me donnant des ordres. Elle voulait savoir ce que je voulais en retour de cet échange ? Je n’en avais aucune idée. Et elle n’avait pas à me le réclamer, elle n’avait pas assez de pouvoir pour ça.

« On ne t’as jamais dit que donner des ordres à ses aînées était un manque de respect ? Et puis, je ne te dirais pas ce que je veux en échange. Pour tout te dire, je ne le sais pas encore. Il se peut même que j’oublie que tu auras une dette envers moi ! »

Bien sûr, cela ne correspondait pas. Je n’oubliais jamais ce qu’on me devait. Mais elle était tellement agaçante que je ne voulais pas me creuser la tête pour l’instant. Cependant, elle n’avait pas l’air de comprendre ce que je venais de lui dire, puisqu’elle venait de m’interdire quelque chose. Pour qui se prenait-elle ? Elle n’était qu’une sale gosse de ce vieux de concierge. Je me demandais même pourquoi je lui répondais. Je pouvais tout simplement décider de ne pas l’aider, et me casser. Mais j’avais ma fierté, et je tenais toujours mes paroles. Je la regardais dans les yeux, avec un air froid.

« Ne me pousses pas à bout Archibald. »

J’allais partir sans entendre ses paroles lorsque son histoire interpella mon attention. Elle était agaçante, mais aussi une source d’information, très intéressante.

« Je m’en occuperais de ton affaire. Je reviendrais vers toi lorsque j’aurais des informations. Maintenant, je vais te laisser, car tu m’agaces fortement. »

Et sous ses dernières paroles, je partis sans un regard en arrière. Je devrais faire plus attention en ce qui concerne mon self contrôle lorsque je serais avec elle.

Je n'étais plus une enfant et pourtant j'avais l'impression que cet étudiant me prenait encore pour une. Voilà maintenant qu'il m'appelait « petite ». J'avais 15 ans quand même et on ne pouvait pas dire que j'étais petite par ma taille. J'étais pas non plus très grande mais j'étais dans la moyenne. J'aurais tellement voulu lui répondre quelque chose d'assez cinglant comme d'autres filles de ma maison aurait pu faire mais je me tus. Je ne voulais pas le mettre en colère ou même qu'il décide de ne pas m'aider. Je devais prendre sur moi et juste acquiescer d'un signe de tête même si je n'étais pas d'accord. D'ailleurs c'est ce que je fis difficilement...

Et puis je ne lui avais pas manqué de respect, je ne lui avais dis que la vérité. C'est lui qui m'avait appelé « bouffondor » puis utilisé le mot « amusé » quand je parlais avec lui. Bref il valait mieux oublier tout ça pour l'instant. Je devais me concentrer sur ma mission. C'était le plus important.

Voilà maintenant qu'il revenait avec cette idée délirante de manque de respect. Je ne vois pas où j'avais été irrespectueuse. J'avais juste voulu mettre les choses au claires avec lui pour ne pas être surprise par la suite. J'avais du mal à croire qu'il ne me demanderait rien en échange comme il le supposait maintenant. J'étais entrain de me rendre compte des risques que j'étais entrain de prendre. Je me montrais maintenant assez silencieuse et j'acquiesçai à ses propos. Je redevenais la fille docile de d'habitude car j'avais peur qu'il me dise « non » et parce qu'il avait du caractère.

« Okay si tu le dis mais pas de trucs glauques en échange à faire. »

Je ne pouvais pas dire «oui » comme ça en ne sachant pas ce qu'il me donnerait ou me dirait à faire au moment venu. C'était un serpentard que je connaissais pas. Je devais être méfiante. Tout se passa ensuite très rapidement. Il me demanda de ne pas le pousser à bout puis qu'il s'occupait de mon affaire avant de partir assez rapidement.

J'attendis qu'il ait quitté mon champ de vue pour me laisser tomber sur la pelouse. Je demandais encore si j'avais fait la bonne chose en demandant son aide à Richard Anderson. Maintenant c'était fait de toute façon. Je n'avais plus qu'à attendre en espérant qu'il fasse bien son boulot.