« Je préfère avoir des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n'entendent pas, des lèvres qui ne peuvent pas parler, qu'un cœur qui ne peut pas aimer. »

Tout devenait pour le moins épuisant et elle avait un mal fou à se défaire de son passé d’élève dans le château. Certes, il n’y avait ni uniforme, ni remontrance de la part de professeurs, plus de cours. Plus rien ne pouvait la rattacher à ce monde qu’elle avait connu. À ce Poudlard d’avant comme certains pouvaient le penser. Mais Poudlard n’avait pas fondamentalement changé, il était juste mis sous un nouvel angle de vue pour la demoiselle. Dire que parfois elle avait encore du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Être à et pourtant ne rien faire d’autres que de surveiller des élèves ou bien conseillé leurs lectures. 2tant de l’ancienne école, elle savait donner et proposer les ouvrages justes comme elle sortait de l’école. Mais Odélie était bien plus que cela malgré tout, elle était une sorte d’attraction au sein même de l’école, son don et sa beauté extraordinaire avait le don de pousser les curieux dans l’enceinte de la bibliothèque où elle avait pris quartiers avec son maître d’apprentissage. Car oui la jolie demi-Vélane était assistante dans la grande et fructueuse bibliothèque du château. Ce qui en est était déjà bien payé pour combler le revenu que percevait Gabriel. Et ce n’était pas mal comme emploi… Bon certes, il y avait eu ce meurtre encore en début d’année, mais franchement avec l’année précédente, tu t’étais presque fait une idée que si ça devait se produire, c’était que le destin le voulait… Et quel destin !

Odélie n’était plus qu’une sorte de princesse enfermée dans sa bulle depuis l’été et elle en rageait. Forcée par elle ne sait quel imbécile de rejoindre le camp du mal pour pouvoir garder la vie de son enfant. Et quel enfant ça serait, celui de l’homme qu’elle aimait le put au monde. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle n’avait pas continué ses études pour avoir de l’argent et pour l’élever correctement en ces temps de troubles. Mais maintenant, tout semblait bien loin comme sa mère avait décidé de la prendre sous son aile avec ton père. De sang pur, Odélie l’était depuis sa naissance, mais c’est seulement à ses dix-huit ans qu’elle arrivait à la savoir. Et finalement avec cette information en moins, sa vie était tout de même mieux, car ça lui avait empêché de finir en mariage arrangé. Et tant mieux pour elle finalement. Elle en soupira longuement en prenant la direction de l’appartement de Gabriel…

Ce dernier était encore absent à son grand damné, mais la petite brune ne songeait que peu à la folie qui avait gagné l’âme du père de son enfant. Elle avait confiance en lui et savait que malgré tout ce qui pouvait le toucher, il reviendrait et il l’aimerait toujours. Tout comme elle qui lui envoyait des fleurs ou qui allait le voir. La dernière fois, Odélie lui avait dit qu’elle attendait un enfant, e il n’avait pas eu trop de réactions de type négatives. C’était même… C’était comme si, il n’en avait pas eu et ça t’avait légèrement déçue, elle qui avait toujours voulu un enfant, le manque d’enthousiasme de celui qui serait peut-être un jour son futur mari la chagrinait un peu. Mais c’était parce qu’il était malade, finalement, elle ne pouvait certainement pas lui en vouloir de ne pas ressentir la joie dans l’évènement à venir. Et pourtant, c’était ce qu’elle ressentait de la déception.

Sous son long manteau noir, le semi-vélane remontait le chemin de traverse dessert à cette heure. Le temps de prendre le portauloin pour revenir à Londres, il faisait déjà nuit et elle savait très bien qu’elle allait encore dormir toute seule cette nuit. D’ailleurs quand elle arriva devant la porte de l’appartement, elle fut étonnée de voir que la porte n’était pas fermée à clé. Dubitative, elle posa une main sur son ventre qui commençait à rebondir légèrement sous son pull. Quand elle entre ouvrir la porte, entendre du bruit et voir de la lumière la laissa là sans rien penser d’autre. Si le frère de Gabriel n’était pas mort, elle l’aurait appelé par pur instinct, mais elle demanda plutôt : « Maman, c’est toi ? » Question tout à fait basique pour quelqu’un qui avait connu un peu sa vie ces derniers temps. La seule personne qu’elle d’attendait à voir son père ou sa mère… de toute façon était son père ou sa mère, ne sachant pas trop que Gabriel était enfin sorti.

Odélie retira son grand manteau pour le poser sur le dos d’une chaise ainsi que son gros pull, car il faisait bien plus chaud ici qu’à Poudlard. Laissant aller son ventre sur un petit débardeur blanc, elle décida de se servir, un verra, d’eau, et n’ayant pas eu de réponse, Odie pensa que ça devait être Cyanide son hibou qui faisait encore des siennes. Pourtant, elle fut tellement surprise qu’elle lâcha son verre quand elle aperçut Gabriel assis là dans la cuisine regardante elle ne sait quoi… que dans le fracas de verre à ses pieds, elle sursauté un peu. Mettant une main à son cœur, l’autre sous son ventre par pur réflexe maternel. Elle demanda faiblement : » Gaby ? C’est bien toi ? » Puis lentement, elle s’approcha reformant le verre d’un coup de baguette prenant place à ses côtés. Silencieuse, tu ne savais pas quoi dire, ni quel Dieu prier pour remercier celui ou celle qui lui avait permis de revenir avec toi ici.