Nous sommes en Novembre 2075 Le froid s'installe sur l'Écosse Rapporter de nouveaux membres remporteras 100pts à votre maison ! Faites de la publicité ! Nous avons besoin de professeurs, de gryffondors et de serpentards. La version 2.3 est en place ! L'équipe tient à vous rappeler qu'un écart maximal de 8 ans est autorisé entre votre personnage et la célébrité qui le représente. |
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| Nous sommes le poison l'un de l'autre. ft Ygglecia | |
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InvitéInvité
| Sujet: Nous sommes le poison l'un de l'autre. ft Ygglecia Ven 19 Sep - 11:27 | |
| Si seulement... « Je préfère avoir des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n'entendent pas, des lèvres qui ne peuvent pas parler, qu'un cœur qui ne peut pas aimer. » Il faisait nuit depuis un petit moment déjà et l’air était frais. Il n’y avait pas âme qui vive sur le Chemin de Traverse, pas plus de sorciers que de chiens ou de chats errants. Mais il y avait une petite blonde qui attendait au coin d’un magasin fermé depuis des heures. Alecia avait décidé de rester sur un terrain neutre qu’elle connaissait cependant très bien, au cas-où l’échange tournerait mal, ce qu’elle ne voulait pas. La jeune femme ne savait toujours pas quelle attitude adopter en face d’Yggdrasil. Si ses supérieurs savaient qu’elle avait donné rendez-vous à un présumé mangemort, elle perdrait sans doute son poste ou serait écartée pour un temps des missions les plus importantes et cela, elle ne le désirait pas. Le but de sa manoeuvre était de mettre le Russe au pied du mur pour qu’il ne nie plus ce qu’il était. Maintenant que l’auror était devenue elle aussi legilimens, elle se savait en position de force mais ne tenait ni à l’utiliser à outrance, ni à ce que ça se sache, juste pour se protéger et lui donner une occasion de s’expliquer. De plus, elle ne pouvait mettre de côté le fait qu’il lui avait sauvé la vie alors que Kingsbury était si près de la tuer. Alecia ne savait pas si c’était par pitié, par intérêt ou pour autre chose qu’il l’avait fait, mais c’était là une action qui jouait en sa faveur. Donner rendez-vous et rester ainsi seule était très risqué, rien ne lui indiquait qu’on ne lui tendrait pas une embuscade, mais cette fois, ses plans allaient bien au-delà de la raison. Elle ne voulait pas le reconnaître, mais ses sentiments pour celui qui s’était joué d’elle ne voulaient pas s’éteindre. C’était plus fort qu’elle, comme si son coeur adorait souffrir. Entre un irlandais qui ne se souciait pas vraiment d’elle et un mangemort russe extrêmement dangereux, elle avait vraiment le chic pour finir entre deux feux pour bien se brûler. Et dire que celui qui l’avait attendue depuis des années n’avait jamais su prendre son coeur, quelle triste ironie… L’heure tournait et personne ne venait, si bien qu’Ale se mit à agiter sa baguette nerveusement. Attendre dans le noir n’avait rien d’amusant au contraire, mais pas le choix. Au bout d’un long moment d’attente, elle crut apercevoir une forme transplaner plus loin dans la ruelle. Sur ses gardes, elle releva légèrement sa baguette au cas-où l’individu n’était pas des plus amicaux. Seulement c’était bien Jdanov qui était là, avec ses épais cheveux bruns bouclés, ses yeux noirs sans fond et son air taciturne qui la faisaient presque chavirer. Seulement elle n’était pas là pour craquer, au contraire. Le voyant approcher, elle releva la main pour l’inciter à ne pas venir lui embrasser la joue. — Je croyais que tu ne viendrais jamais. Dix minutes de plus et je serais rentrée. Elle sourit bien malgré elle. Comment pouvait-elle le haïr ? Il avait eu ses mots durs, les comportements propres à un demeuré et un salaud, mais quand bien même. Ils avaient eu leurs bons moments dernièrement, à la coupe du monde malgré ce qui s’y était passé, chez Sigil, au Chemin de Traverse, ça, elle ne pouvait pas l’oublier. Ale sentit un poids tomber dans son estomac au moment de lui demander des explications, ils étaient là pour ça pourtant. — Je ne t’ai pas fait venir pour rien, et ma lettre était sans doute un peu confuse. Je n’aurais sans doute pas dû la tourner dans ce sens, j’ai l’impression d’être celle qui donne de faux espoirs… Mais ce n’est pas tant pour ça, Ygg… Je ne suis pas idiote et ça tu le sais. Il faut que tu me dises la vérité, et pas juste celle que tu veux bien inventer. Je sais ce que tu es et ce que tu fais. Elle prit un instant pour respirer et trouver ses mots. C’est la chance d’arrêter tout ça que je te donne. Si ce n’est pas pour tous les innocents qui ne t’ont rien fait, fait-le pour moi. Je ne sais pas si j’ai quelque chose à te donner en échange, mais c’est une question de morale. Elle se mordit la lèvre. Le raisonner était sans doute une vaine tentative, elle n’aurait jamais le regret de ne pas avoir essayé. Alecia regarda Yggdrasil dans les yeux, son regard empli de sincérité. — Je sais que c’est toi qui m’a sauvée la vie, et j’aimerais pouvoir te haïr, comme ce serait plus simple ! Mais le fait est que je ne peux pas, c’est impossible, c’est plus fort que moi, tu m’attires c’est certain mais c’est mal ! Alors je te paie cette dette. Je te laisse changer de voie, ou rester le monstre que tu es, sans te poursuivre ce soir. Seulement… C’est la seule fois où je te laisserai partir. Si tu as un minimum d’affection pour moi… Fais-le, s’il-te-plaît. code by Silver Lungs
Dernière édition par Alecia L. Lukeither le Mer 1 Oct - 14:25, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Nous sommes le poison l'un de l'autre. ft Ygglecia Dim 28 Sep - 20:59 | |
| Si L'on pouvait s'abandonner et oublier ... « Je préfère avoir des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n'entendent pas, des lèvres qui ne peuvent pas parler, qu'un cœur qui ne peut pas aimer. » Elle te faisait tourner dans le vide depuis que tu l’avais vu cette fois-là. C’était comme si tu avais changé depuis cette première fois assez amère qui malgré tout t’avait fait devenir curieux à son sujet. Son esprit étant protégé par un mur, qui pouvait résister à une telle personne, toi qui étais si curieux… Toi qui n’aurais pas dû l’être rien que pour ta couverture. C’était un risque que malgré tout tu avais pris, un risque qui s’avérait être de plus en plus grand chaque jour ou bien à chaque rencontre avec la jolie blonde. Mais tu n’arrivais certainement pas à l’oublier… Malgré tout ce qui se passait en ce moment dans ta vie. Ces incessants maux de crânes, ces trous noirs qui duraient de plus en plus longtemps, tu ne savais plus qui tu étais véritablement sans dire que tout ça était de ta faute. Comment à vouloir jouer avec le mal on ne le devenait pas ? Tu étais entré dans cette organisation pour pouvoir tuer ton père sous un nom autre que le tien. Non pas que tu voulais du Ministère de la Magie russe, cela t’était complètement indifférent… Mais tu lui en voulais malgré tout de te prendre pour une poire, l’être qui sert à remplacer un fils qu’il aurait dû avoir si tu n’étais pas arrivé à cette époque… Ce jeu que ton père considérait comme une dette que lui devait pour avoir pris la vie de son fils mort dans une fausse couche. Mais ce n’était pas de ta faute, s’il était volage et qu’il aimait conquérir la jolie femme et tu n’étais pas la seule preuve de cette passion pour les femmes. S’if, la meilleure amie de Tamara était de ceux qui avaient un secret comme le tien, mais comment réagirait-elle quand tu irais la trouver pour lui avouer la dure vérité. Enfin, il y avait une tout autre vérité que l’on semblât vouloir t’avouer ce soir même… Alecia t’avait donné rendez-vous, et à vrai dire tu avais une tonne d’espoir et d’idées qui étaient passées par ton crâne… De la meilleure jusqu’à la pire. Mais quel était ce pressentiment qui ne te quittait pas depuis un certain temps ? Tu ne savais pas et très franchement, tu espérais qu’il ne s’agisse pas de quelque chose concernant cette rencontre…
Car tu n’avais pas envie de la quitter à cause de ce que tu étais. Si Alecia t’aimait, tu étais pourtant bien conscient qu’elle avait aimé jusque-là une fausse image de toi, un imposteur, un menteur, quelqu’un en qui on ne peut donner sa confiance, car c’est le pire être qui existe en ce moment, car tu fais du mal aux gens innocents pour asseoir un pouvoir qui petit à petit te dépasse. Mais qui étais-tu hormis un leader, un chef et un meurtrier ? Rien de plus tu n’était que cette coquille vide que le jeune anglaise avait réussi à réanimer petit à petit… Ton enfance qui te hantait faisant presque place au présent qui semblait glisser sous tes pieds. Pourtant, tu avais décidé d’accepter ce rendez-vous qui à la nuit tombée aurait pu avoir des allures romantiques quand on ne savait pas, comme toi, que c’était deux ennemis naturels qui s’y rejoignaient.
Alors en enfilant un trench noir relativement léger, tu transplanas non loin du lieu de rendez-vous avec la jeune blonde. Malgré tout ce que l’on pouvait dire, cette rue une fois déserte n’était pas si enchantée qu’il n’y parait. D’un pas lourd par la fatigue qui commençait à te gagner, tu avanças vers une silhouette qui te semblait familière et qui d’autre qu’elle pourrait te donner rendez-vous dans cette rue à cette heure. Encore à quelques pas d’elle quand elle te reconnut, elle t’avoue qu’encore dix minutes elle serait rentrée chez elle. Souriant à sa vue tu ajoutas : « J’aurai su où te trouver dans ce cas. Je suis rarement en retard, mais je suis un peu fatigué. » Avec la main qu’elle avait tendue devant elle, tu ne t’étais pas approché pour l’embrasser comme vous le faisiez depuis un temps. Alors, tu restas là en face d’elle alors qu’elle dit ce qu’elle avait à te dire. Point d’amour, juste de la haine et une seconde chance à porter selon elle. Malgré son regard dans le tien, tu demeuras stoïque, sans un mot…
C’est presque un sourire qui se dessina sur ton visage quand ce fut à ton tour de répondre. Tu ne savais pas quoi lui dire, alors tu commenças simplement : « Alecia, tu tiens véritablement de me prendre par les sentiments, me dire que c’est pour toi que je devrai faire ça, alors qu’au début, je t’ai laissé en vie juste par curiosité. » Au moins, tu avais le mérite d’être sincère en ce moment, oui tu lui avais laissé la vie parce que tu voulais en savoir plus sur elle. « Mais je t’ai sauvé de Kingsbury parce que tu étais la première à avoir un semblant d’affection devant mon faux corps au ministère cette fois-là, alors que je tuais ton chef. Alors que tu as préféré me protéger plutôt que de protéger une personnalité importante de la vie magique. » Tu regardas en l’air soupirant presque, la voix tremblante, tu avais vraiment envie de pleurer. « Parce qu’après on a eu nos moments de gloires comme ceux qui nous ont montré qu’on pouvait être les pires du monde, parce qu’au-delà de la curiosité, j’ai découvert la femme. Celle qui a des espoirs face à un autre homme. » Tu passas tes deux mains sur ton visage tes cheveux pour te caler de ce cœur qui se serait de plus en plus dans ta poitrine, le poids d’aveux que tu aurais dû faire il y longtemps. « Cette même femme qui me recueille alors que je semble malade un jour de grand soleil, celle qui se change parce que je lui dis que je préfère le blond. Parce que, finalement, j’ai l’impression de plaire pour de bon à quelqu’un alors que je sais qu’elle va revoir cet autre homme alors qu’il finit blessé. Comment j’ai été quand je l’ai appris, j’étais fou vraiment de jalousie, de haine. Mais je me dis que c’est ce qu’elle veut… »
Tu redressas la tête pour la regarder, des larmes ayant coulé le long de tes yeux et ta voix se fit plus sévère : « Et là tu me demandes de changer ce que je suis, ce que j’ai montré de mes propres mains, de lâcher ceux qui montre que j’ai une importante, pour toi, alors que tu en aimes un autre. Pourquoi je ferais ça ? Pour les innocents, mais dans les guerres, il y en a toujours qui tombent. Mais toi, quand on te dit que tu as tué un mangemort, tu ne vois que le mal et on ne te prend pas pour un monstre à enlever la vie à un homme ou une femme qui avait des convictions divergentes des tiennes. Alors que quand c’est mon groupe qui tue, on nous prend pour des montres, pourtant vous tuez aussi sans qu’on vous en tienne rigueur. » C’était surement ta colère qui te faisait dire tout ça, mais avais-tu vraiment tort dans le fond ? Alors, tu la regardas, en passant une main sur ton visage en retirant encore les traces de larmes.
« Si tu n’as pas compris, oui je t’aime, oui au début j’ai été une montre un salope à jouer avec la fascination que tu pouvais me porter. Mais maintenant c’est différent, et malgré tout ça, tu n’as que le nom d’O’Brady aux lèvres. Alors que c’est encore grâce à moi que tu vis aujourd’hui. Oui je suis jaloux et j’emmerde le monde, si je quitte les mages noirs je ne t’aurais pas forcément en retour, j’aurais juste un point de plus dans le tableau que tu tiens des diverses actions qu’on mène envers toi avec l’autre loup ! J’ai déjà fait tout mon possible pour toi. »
La dernière de tes paroles laissant bien dire que tu ne changerais pas de camps si tu n’étais sure de rien quant à ses sentiments.
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| Sujet: Re: Nous sommes le poison l'un de l'autre. ft Ygglecia Lun 29 Sep - 0:35 | |
| There you are darling « Je préfère avoir des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n'entendent pas, des lèvres qui ne peuvent pas parler, qu'un cœur qui ne peut pas aimer. » Alecia n’aurait jamais cru que son caractère monstrueux et pourtant bien caché lui reviendrait un jour si violemment au visage. Elle ne s’était jamais rendue compte à quel point elle faisait du mal à son entourage ou leur privait d’un temps précieux. Même si on lui avait dit qu’au fond, elle n’avait aucun compte à rendre à un mangemort et qu’il ne méritait certainement, elle ne voulait pas se trouver d’excuse. Faire du mal aux autres faisait d’être une mauvaise personne, à croire qu’il n’y avait pas de fin à cette boucle infernale. Lorsqu’il commença à lui lancer ces quatre vérités en face, en lui disant qu’au départ il ne l’avait épargné que par curiosité et qu’au fond c’était elle qui s’en était approché la première. Elle prit très mal le fait qu’il sous-entende qu’elle avait préféré le protéger lui -ou plutôt son faux corps- à la place du père de Darcy, mais au fond, avait-il vraiment tord ? Alecia se mentait à elle-même depuis si longtemps vis-à-vis du russe qu’elle s’en était perdue elle-même. Aussi, il ne se priva pas de lui mettre dans les dents son attachement pour O’Brady et là aussi, à défaut de très mal le prendre, elle ne put rien dire, tout simplement parce que les mots étaient bloqués. Selon ses dires, elle se jouait de lui, lui montrant de l’attention, avouant qu’elle était attirée par lui et pourtant, n’en donnant que pour en autre. Mais qui pouvait-elle, réellement ? Cela faisait des années qu’elle courait après Aindreas, ce n’était pas comme si elle pouvait changer ses habitudes du jour au lendemain. Jamais elle ne s’était imaginée que les sentiments d’Yggdrasil soient allés aussi loin et qu’il était déjà jaloux à en crever. Le fait que quelqu’un puisse être aussi attaché à elle lui faisait extrêmement peur, surtout venant d’une personne qu’elle était censée combattre. Lorsqu’il releva la tête et qu’elle vit qu’il avait pleuré, son coeur se serra si fort qu’elle resta pétrifiée sur place, ne sachant ni quoi faire, ni quoi dire. Il enchaîna sur le fait qu’elle tenait à ce qu’il laisse tomber l’homme qu’il avait bien voulu lui montrer, qu’elle tuait elle aussi des gens pour le soit disant bien de la société, et qu’il n’avait pas à changer pour elle car elle n’avait rien à lui donner en retour. — Je n’ai jamais tué personne si tu veux savoir ! Et ce n’est absolument pas ce que je veux faire de ma vie, pour moi ça me suffit à me dire que vous, les mangemorts, n’êtes pas comme moi ! Alors jne me juge pas ! Elle était pareille à une coupe qu’on ne cessait de remplir et qui menaçait de déborder d’un moment à l’autre. Ale aurait eu envie de faire voler des objets dans tous les sens pour passer ses nerfs, au fond, peut-être que c’était Darcy qui avait raison, mieux valait ça que de se défouler sur les autres. Elle hésita à lever la main pour essuyer ses larmes mais elle sentit les siennes monter au moment même où il lui avoua l’aimer. Le pire était encore la fin de sa tirade, lorsqu’il lui laissa entendre qu’elle n’avait au final qu’un tableau de chasse et qu’elle comptait les points à chacune de ses actions ou de celles de l’irlandais. Au final, elle n’était qu’une garce qui jouait avec les sentiments des autres, pareille à une mangeuse d’hommes ? Les larmes lui montèrent si vite qu’elle sentit le malaise poindre et ses yeux s’embuer au point de ne lui laisser qu’une vision trouble. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi blessée et qu’elle n’avait pas autant pleuré. La blonde éclata en sanglot devant le russe sans même pouvoir se retenir. Si elle n’avait pas eu un minimum de dignité, elle se serait écroulée au sol tant ses jambes tremblaient. C’était elle, le monstre ? — C’est vous, les monstres ! hurla-t-elle dans la rue. O’Brady n’en a rien à fouttre de moi, ça a toujours été comme ça et toi, TOI, tu as toujours saisi la moindre occasion de me blesser et de m’humilier en public ! Tu me maintiens en vie juste par curiosité et maintenant tu me dis que tu m’aimes ?! Je ne veux pas voir disparaître l’homme que tu m’as montré ces derniers temps, je ne veux juste pas entendre parler de cet homme que tu caches, je veux voir en toi la bonne personne, pas le mangemort ! Qu’est-ce que tu attends de moi ?! Que je te dise que je t’aime aussi ?! Alecia passa un instant son visage dans ses mains, ses yeux inondées de larmes et ses épaules secouées par les sanglots. Elle se laissa aller contre le mur derrière elle pour prendre appui. Elle releva la tête un instant, littéralement hors d’elle. — Tu as gagné ! Je suis amoureuse de toi ! Je t’aime ! Tu as fait sauter tout mon bon sens et même les règles que je m’étais fixée ! Tu me fais douter, je ne sais même plus ce que je dois faire ! Tu es un mangemort, je suis auror, ce ne sera jamais possible, jamais ! Et pourtant, voilà, on va souffrir tous les deux parce qu’on est destinés à s’entre-tuer et c’est hors de question pour moi d’assumer une relation avec un meurtrier ! Tu es content de toi ?! On va finir malheureux tous les deux ! Tu ne veux pas changer, je ne changerai aps non plus ! Dis-moi tout ce que tu veux, vous les hommes n’êtes que des égoïstes, blesser les femmes ça vous arrange bien ! Je n’arriverai jamais à te détester, mais là, c’est moi que je déteste ! Il lui fallut un moment pour retrouver sa respiration. Je veux qu’on me laisse tranquille ! Tu as eu ce que tu voulais ! Sur ces mots, elle prit son courage à deux mains et se tourna, n’ayant plus qu’une envie : Se sauver à toutes jambes et rentrer chez Sigil pour aller se fondre dans l’obscurité de sa chambre et pleurer à chaudes larmes sur son lit. code by Silver Lungs
Dernière édition par Alecia L. Lukeither le Mer 1 Oct - 14:24, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Nous sommes le poison l'un de l'autre. ft Ygglecia Mer 1 Oct - 10:54 | |
| Si L'on pouvait s'abandonner et oublier ... « Je préfère avoir des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n'entendent pas, des lèvres qui ne peuvent pas parler, qu'un cœur qui ne peut pas aimer. » Le souffle était glacé et la nuit te semblait presque interminable, tout te semblait si futile, si irréel que tu ne pouvais pas croire foncièrement et vraiment ce qui venait de ce passer pourquoi ta vie était en train de basculer. Finalement, tu étais tombé de tout ton haut oubliant presque qui tu étais et ce à quoi tu pouvais bien arriver depuis tout ce temps déjà. En fait, t’oublier n’était pas une mauvaise chose en soi, t’oublier, oublier par la même occasion qui tu étais et ce mal que tu avais fait autour de toi, ces vies que tu avais ravi. Tout ça n’était finalement pas mauvais pour toi. Si tu oubliais tes actions, tes convictions et forcément ton groupe, ce leader que tu étais, celui en toi qui voulait par tous les moyens resté debout, resté la tête hors de l’eau pour rester debout devant tout le monde que tu voulais recréer et finalement. Tu le savais bien que depuis toujours, le mal ne fût pas toujours la noirceur de l’âme d’un homme ou d’une femme. Ce qui nous détruit ce n’est pas nous, mais ce sont bien les autres. Car notre vision, peu importe quelle importance on lui donne, est portée sur les autres. Sans société pas de sentiments. Sans sentiments, on ne vit pas vraiment. Alors ton existence est-elle le résumé de la souffrance sociale, cette souffrance si bien cachée dans nos moments d’apogée et dans nos moments de décadences. Si sournoise quand elle nous attaque de plein fouet au déclin, la souffrance es t vile, il n’y a rien de plus à dire le dessus. Malgré tout ça, tu ne te considérais pas comme une personne en déclin, mais en pleine ouverture aux autres.
Toi qui, d’un naturel si froid, si méfiant, si noir, tu avais malgré toutes tes vilaines pensées réussir à t’ouvrir aux autres à devenir presque meilleur dans le monde et ne plus vivre à côté de ce dernier. Mais maintenant, faire partie intégrante du monde et ne plus vraiment savoir si tu devais ou non le rejeter. Et pourtant tu avais presque cette irrésistible envie de tout quitter et de partir loin, de recommencer une autre vie sans que personne ne sache qui tu étais. Mais il y avait toujours cette voix au fond de toi qui te disait que tu devais rester et asseoir les sangs purs, que tu devais faire ça pour te venger d’un homme, d’un seul. Et il y avait la voix d’Alecia qui résonnait en face de toi. Elle te disait qu’elle n’était pas comme toi, qu’elle ne tuerait jamais. Étrangement, tu eus un rictus malsain. C’était ce qu’elle disait maintenant, mais pour protéger une personne ne serait-elle pas prête à tuer en retour ? Tu articulas doucement : « Et tu crois que ceux qui ont tué des miens sont comme moi, si c’est le cas vous êtes tous les mêmes. On peut retourner la situation dans tous les sens, il n’y a pas que des personnes méchantes et perfides comme moi dans nos rangs, il y a les brillants qui rallient nos idéaux, nos brillants idéaux et qui voudraient le faire sans douleur, comme toi tu voudrais nous éradiquer sans douleur, ni mort. ». C’était dans un sens vrai, que voulait-elle vraiment, vous tuer ou vous punir, tout n’était pas forcément clair, mais pourtant si proche.
Puis tu t’embrassas, qui avait dit que tu n’étais pas forcément un homme. Tu avais tant de choses sur cœur depuis vos rencontres, ses attentions pour le Loup-Garou à Sainte Mangouste. Tu en avais tellement enragé que tu ne pouvais pas garder tant de jalousie en toi, tu risquerais d’en exploser. Combien te de fois Islay t’avait-il dit que c’était mauvais d’aimer, que cela te détournait de tes projets pour t’en construire d’autres plus utopistes ? Bon nombre de fois, trop de fois que tu remarquais que tu avais, que tu aimais à tort peut-être… Mais tout ce que tu dis, cela sembla la blesser, alors qu’elle venait de faire un pas vers toi, pour quoi faire, tu ne le sais guère, mais c’était tellement de trop. Elle était tellement hors d’elle par malheur pour par colère, tu ne le savais certes, pas, mais elle ajouta que l’irlandais n’en avais rien n’à faire de sa personne qu’en savait-elle ? Tu seras les poings à cette idée qu’il puisse te la prendre, avec tous les efforts que tu avais faits sur toi, sur les autres pour tenter d’aimer correctement une seule et unique personne qui te faisait parfois oublier que tu n’étais autre que le monstre dont parlait la société. Tu crus qu’elle allait tomber alors qu’elle tentait de prendre appui contre un mur alentour pour ne pas en venir à perdre toute sa dignité.
Tu restas sans voix à sa brève et colérique déclaration. Tu n’en attendais pas forcément tant, tu voulais juste qu’elle prenne en compte tes sentiments qu’elle les respecte, mais pas qu’elle te les redonne. Tu ne pensais même pas que cela était possible à vrai dire. Oui, tu avais été monstrueux et tu avais tenté en vain, pensais-tu, de te rattraper pour montrer que tu n’étais pas forcément le connard, le salop qui l‘avait humilié à mainte reprise. Si bien qu’après cela, elle tenta de s’esquiver et de partir une fois de plus de fuir. Tu en avais assez de cette évasion, ce qui t’échappait te rendait fou. Pire, tu fis quelques pas et tu la pris par le poignet, avant de la retourner rapidement vers toi.
Dans un autre contexte, cela aurait pu être romantique. Mais, tu réussit assez rapidement à mettre une main sur sa taille, et l’autre sur sa joue pour lui donner un baiser passionné, que tu retinsses depuis des mois déjà qu’elle en veut ou non, il sonnait comme un baisser d’adieu, comme un au revoir, ce qui était impossible était beau, dramatique et tellement passionné que certains pourraient resté en émoi devant une telle scène. Le voulait-elle ? Tu ‘n’en savais rien, jusque quand tu décrochas tes lèvres des siennes, c’est haletant que tu répondis : « Ce que je voulais, c’était juste que tu sois au courant de ce que je sais ressentir, que l’homme bien que tu as vu t’aime et que c’est comme ça, je n’attendais même pas le retour de tant de choses. C’est comme ça. Je suis surpris, épris et je ne sais pas quoi faire, ça ma blesse, ça me fait peur, mais je m’en fou. Alecia, je m’en contre fou, pour moi, je t’aime et c’est tout ce qui compte, mais si tu me demandes de partir, je le ferais. C’est tout. ».
Dans une dernière tentative de la garder contre toi, comme si rien n’avait été dit, comme si rien n’avait été fait, comme si vous étiez dans votre bulle, tu la seras contre toi, posant ta tête sur son épaule, pleurant de joie ou de peine, tu ne le savais pas vraiment, mais tu avais si chaud au cœur. C’était presque comme si on t’offrait une seconde vie. Mais nous avons deux vies… Et la deuxième commence quand on comprend par un moyen ou une autre, que nous n’en avons finalement qu’une seule. Cette unique vie qu’il faut protéger, mais aussi alimenter de sentiments pour faire partie intégrante d’une société que tu aimais haïr au final. Cette société que tu voulais révolutionner était tel que tu ne voulais pas en partir, car sans elle, tu ne l’aurais jamais rencontré, et tu n’aurais jamais compris ce que c’était avoir le cœur qui bat la chamade et avoir des papillons dans le ventre.
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| Sujet: Re: Nous sommes le poison l'un de l'autre. ft Ygglecia Mer 1 Oct - 14:22 | |
| Violent ends « Je préfère avoir des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n'entendent pas, des lèvres qui ne peuvent pas parler, qu'un cœur qui ne peut pas aimer. » Alecia n’en pouvait plus de tout cela. Elle avait l’impression d’être prise entre deux feux et de ne rien pouvoir y faire, quand bien même elle faisait beaucoup d’efforts. Les yeux embués, piquant, il lui apparut que le monde était dans le même état qu’elle. La vie était-elle autre chose qu’une tempête qui sans cesse balayait ce qui se trouvait là, l’instant d’avant, laissant derrière elle un paysage désolé et méconnaissable ? Sans doute essayait-elle d’occire que les bons principes et ce en quoi toute sa vie avait cru la blonde, qui s’était tant persuadée de connaître les limites du bien et du mal, qu’elle n’en était pas moins réduite à une sorte de coquille pré-programmée. Pour autant, il était dans son caractère d’estimer ses actions justes et son changement de poste au ministère sensé. La société magique avait grandement besoin de personnes prêtes à s’investir sur le terrain, et non de bureaucrates cachés derrière leurs archives ou leur robe de sorcier. La jeune auror avait mûrement réfléchi à tout cela, et ce, une fois encore, contre les bons conseils de ses amis. Elle comprenait leur inquiétude à tous, et la façon dont son entêtement personnel pouvait les agacer, mais la guerre viendrait bien assez tôt à eux, raison de plus pour ne pas se faire prendre par surprise. Alecia aurait pu sortir tous les arguments du monde, les aligner, les interpréter, les travailler de sorte à ce qu’ils soient imparables, Yggdrasil trouverait toujours le moyen de les contrer. Et c’est ce qu’elle détestait le plus chez lui, le fait qu’il l’ait rendue si faible, qu’il soit toujours en mesure de trouver une faille, ou de retourner ses propos contre elle. Si seulement elle pouvait trouver à détester davantage chez lui, comme sa vie aurait été plus facile ! Mais la vie n’est jamais facile. Les larmes rendirent la blonde plus souffrante encore, comme si un maelstrom violent l’avait emportée et réduite à se noyer dans sa propre torpeur. La jeune femme détestait cela, ce contre quoi elle s’était battue depuis ce soir de Janvier. Elle reconnaissait les crises de panique à cent lieux à la ronde et savait que la prochaine n’était plus vraiment très loin, raison valable de vouloir s’enfuir pour s’étouffer à l’abri des regards. Pleurer en public, voilà bien une chose qu’elle détestait faire, tout comme montrer ses faiblesses. Alors soit sa carapace n’était pas encore assez solide et elle ne devait que la renforcer au risque de s’y perdre pour toujours, soit cette protection n’avait jamais servi à rien car ses faiblesses se voyaient comme le nez au milieu de la figure. Au fond, l’occlumencie, les sourires feints, tout ça n’avait formé que son propre linceul. Alecia était morte, pourrie à l’intérieur. Elle voulait se trouver la force de demeurer impavide, mais ses sentiments n’avaient de cesse de lui jouer des tours, et la voilà qui était à présent prise entre deux feux sans savoir quoi y faire. Voilà bien une chose qu’elle n’avait jamais appris à l’école et qui pourtant lui aurait bien servi dans la vie, et même, sans cette tragique nuit, elle était sûre que sa vie sentimentale s’en serait bien mieux portée. Et lui il était là, son beau russe, si honnête, si fort avec une sensibilité qu’elle ne lui aurait jamais cru, pris dans ses affres, dans une position pire que la sienne sans doute, car de son côté, on n’avait certainement de cesse de lui répéter que la femme qu’il aimait devait mourir, par sa main de préférence. Mais Alecia savait fort bien que si l’on apprenait qu’elle était de près ou de loin liée à ce point à un mangemort, on lui dirait exactement la même chose. De s’en séparer, ou même d’en profiter pour le mettre à terre. Cette pensée lui donnant davantage la nausée, l’hébétude la prit même. Comment pouvait-on ordonner à quelqu’un de mettre fin aux jours d’une personne dont ils savaient qu’on l’aimait ? Cette foutue vie ne faisait vraiment aucun sens. Jdanov ébranlait tous les sens de la blonde, à chaque fois, et cela ne faisait qu’empirer à mesure qu’ils se côtoyaient. Au-delà de la défiance qu’elle lui portait actuellement à cause de ses découvertes et des aveux du brun, Alecia ne pouvait voir qu’en lui un homme fort, confiant, avec des objectifs, le genre de beau mâle au regard profond et la vie si secrète qu’elle désirait tant, au risque de s’en brûler les ailes et de s’en briser le coeur. Cela avait toujours été comme ça avec Aindreas, c’était de le savoir si inaccessible qui l’avait autant attirée. Voilà son problème, Ale ne faisait que courir après des rêves perdus à même de la détruire complètement, le pire était encore qu’outre la souffrance qu’elle endurait à cause de cela, elle y trouvait encore du plaisir. Du masochisme à l’état pur. Lorsqu’elle entreprit de s’enfuir lâchement pour presque se laisser mourir au fin fond de sa chambre, du moins l’idée était plutôt alléchante de son point de vue, elle sentit la main du russe se bloquer contre son poignet et la retenir pour mieux la ramener vers lui, comme si la scène se déroulait dans un véritable film. L’équilibre perdu, elle finit contre lui tandis que sa main se posait contre sa taille, lui arrachant presque un hoquet de surprise, et lorsqu’il en vint à caresser sa joue, son regard qui se faisait si bas se releva jusque dans celui du russe dans lequel brillaient encore quelques larmes, prouvant qu’un homme aussi était bien capable de pleurer. La chose qui suivit la cloua tant sur place qu’elle se demanda si tout cela n’était pas juste un mauvais cauchemar qui en était subitement passé au rêve éveillé. La jeune femme avait l’impression de refouler un noeud d’émotions piégé dans tout son être, qui lui brûla la gorge avant de remonter jusqu’à ses joues. Il l’attira contre lui, son visage soudain si près du sien qu’elle en sentit la chaleur de sa peau. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, et pourtant, il l’embrassa. Personne ne l’avait jamais embrassée, jamais réellement. Les seuls semblants de baisers qui étaient restés dans sa mémoire, elle n’avait jamais voulu que les refouler, car ces baisers-là lui avaient donné le sentiment d’être littéralement écrasée sous un poids dont elle n’avait pu se défaire. Aussi ce premier baiser, réellement passionné, lui donna un sentiment d’extrême intimité. Elle sentit sa gorge se nouer, ses épaules mollir, son ventre frémir tandis que la langue du russe vint chercher la sienne, ne lui laissant qu’un goût étonnant dans la bouche et tout sauf désagréable. Elle ferma les yeux un instant, les bras comme disloqués le long de son corps alors que l’étau qu’il exerçait contre elle ne parut que se renforcer. Le baiser rompu lui donna l’image d’une digue se brisant, elle était presque à bout de souffle et pourtant, elle aurait voulu se noyer davantage dans le souffle saccadé du mangemort. Tout son corps frémissait, secoué par la violence de l’émotion, et son esprit était si brumeux qu’elle ne saisit que quelques mots de la nouvelle tirade de l’homme qui venait de lui donner son premier baiser, le premier de toute sa vie amoureuse. Elle était tout autant apeurée, désemparée que lui. Deux chemins s’ouvraient à elle à présent, deux de coeur, mais un de raison et l’autre de déraison. Elle voulut lui dire qu’elle était désolée, qu’elle était effrayée, qu’elle ne savait pas quoi faire, mais les mots qu’elle tenait à lui transmettre s’étaient envolés avec ce baiser, la laissant muette. Il lui dit une fois de plus qu’il l’aimait, que si elle voulait qu’il parte, il le ferait. Mais Alecia n’y tenait pas vraiment. Si la situation avait été plus facile, si elle n’avait pas fait l’erreur de se lancer dans un bête triangle amoureux, elle lui aurait hurlé de s’enfuir avec elle, que rien d’autre n’avait d’importance, mais ce n’était pas le cas. La situation était compliquée, il y avait un autre homme dans sa vie, certes qui ne lui avait jamais démontré autant d’affection et dont elle n’était même pas sûre qu’il en ferait preuve un jour, mais le fait était là, elle aimait autant Yggdrasil qu’Aindreas, et autant Aindreas qu’Yggdrasil. Elle le savait, cela faisait d’elle une mauvaise personne, une personne cruelle, et si elle brisait le coeur de l’un, elle était certaine d’en faire autant de l’autre côté, si ce n’était faire pire. La blonde ne savait pas comment se détacher de tout ça, quelle bonne décision prendre, la solution de facilité ou une solution mûrement réfléchie. Elle n’avait jamais songé que cette soirée finirait ainsi, elle n’avait pas pensé que le russe en finirait par avouer des sentiments qu’elle ignorait et même qu’il ne l’embrasse. Toute la scène avait l’air tellement surréaliste ! Son étreinte se renforça encore et tandis qu’il se reposait sur elle, elle sentit son souffle dans son cou et l’étendue de son désir. Elle avait toujours vu le désir des hommes comme quelque chose d'incontrôlable et de mauvais pour les femmes, de mauvais pour elle, comme elle s’était toujours persuadée que ce qui suivait -et dont elle ne voulait pas penser- était douloureux, et rien d’autre. Le sang qui courait dans ses veines et les palpitations au creux de ses reins lui donnèrent l’impression qu’elle voulait se risquer à savoir si ce n’était une fois encore rien de plus qu’une chimère visant à la protéger. Là, au milieu de la ruelle du Chemin de Traverse, ses sentiments ne convergeaient que pour faire sauter tous ses à-prioris. Pour autant, elle ne voulait, et ne pouvait surtout, pas se donner aussi facilement. Ses principes étaient comme tatoués en elle et il était impossible d’aller dans le sens inverse. L’auror savait que ce qu’elle était sur le point de faire pourrait lui briser le coeur à tout jamais et annihiler un homme qu’elle avait appris à comprendre de sa vie, mais le bon sens ne lui indiqua rien d’autre à faire. Elle passa doucement une main contre l’épaule du russe, se privant de l’envie d’aller caresser sa joue, ses cheveux, son cou, et le repoussa, en parfaite conscience que ce geste était irrémédiable. Elle se détacha de lui et eut l’impression qu’il était un rocher sur la côte, dont elle, les vagues, venait s’écraser furieusement contre lui pour ne lui laisser aucun répit. Elle pinça les lèvres tandis que deux gouttes salées vinrent perler de nouveau le coin de ses yeux rougis. Elle fit un léger non de la tête, lui indiquant sans mots qu’elle n’était pas prête, et qu’elle ne pouvait lui donner ce qu’il voulait. Ou sans doute en avait-elle déjà trop donné. Si elle voulait se perdre dans ses bras d’un côté, elle ne tenait pas à lui donner de faux espoirs de l’autre. Il était sans doute temps pour elle de dépasser son attirance physique et ses sentiments naissants pour un peu de bon sens. Pour autant, elle était résolue à ne parler à personne de cette soirée. Ni de leurs larmes respectives, ni de ce baiser, ni des aveux qu’il lui avait faits. Sur le point de craquer derechef, elle pencha légèrement la tête après s’être assez écartée pour qu’il ne soit plus en mesure de la touchée, puis d’une voix tremblante, lui glissa un murmure tremblant avant de transplaner, et de s’évaporer dans l’air. — Je suis désolée... Elle se retrouva dans sa chambre, non pas celle qu’avait aménagé pour elle Sigil lorsqu’elle en avait eu le plus besoin, mais dans la minuscule pièce de son ancien appartement où trônait encore un lit calé dans un coin de mur. Secouée, prise au ventre, elle n’aurait jamais cru souffrir à ce point un jour. Elle n’avait ni blessure, ni coupure, ni membre rompu, seulement un coeur qui saignait et battait à tout rompre et des poumons comprimés dans sa cage thoracique. Elle s’écroula en pleurs dans son lit, se disant que ce n’était pas la solution à ses problèmes, mais que finalement, elle ne pouvait faire autrement. Elle aurait aimé s’abandonner aux bras de quelqu’un, pour se consoler, pour être conseillée, pour simplement savoir comment aligner de nouveau un pied devant l’autre, mais l’isolement lui permettait de rejeter sa souffrance, comme un malade vomit un poison. Ses larmes s’estompèrent sur son oreiller comme de l’encre se dilue sur un lavis délité et elle songea à la façon dont cette soirée l’avait rendue à la fois plus lourde et plus légère, plus forte et plus faible en même temps. C’était son entêtement et sa naïveté qui l’avaient conduite jusqu’ici. Elle qui avait toujours espéré avoir quelqu’un pour l’aimer, la voilà que la simple idée d’aimer à son tour la terrorisait comme une petite fille cachée dans son lit pour esquiver les monstres de la nuit. Seulement, maintenant, elle savait qu’il était vain de mener une telle recherche. Elle cessa de chercher les monstres sous son lit au moment même où elle se rendit que les monstres dont elle avait peur se trouvait en réalité en elle, et que ces monstres étaient bien plus difficiles à combattre que toutes les créatures des ténèbres. Au fond d’elle, la peur sembla changer. Ce n’était pas la mort, sa propre vie achevée qui la terrifiait depuis tout son temps. Il y avait bien longtemps qu’elle s’était faite à l’idée que toute vie, même la sienne, prendrait fin un jour, que ce soit de vieillesse, de maladie, ou sur un champ de bataille au milieu d’autres cadavres. Non ce qu’elle redoutait le plus à présent, était de perdre l’être aimée, que la vie l’abandonne, comme cela avait été le cas pour sa grand-mère. Perdre l’un ou l’autre, les deux seules personnes avec qui elle pourrait faire un bout de chemin sans tomber précipitamment. Et sur ces pensées, elle tomba de fatigue, ses propres émotions l’ayant épuisée, un espoir au creux du coeur qu’elle n’avait pas tout réduit en cendres. Elle aurait énormément besoin de se confier, mais à qui ? code by Silver Lungs |
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