Ces derniers temps, Poudlard était devenu un véritable hécatombe. Je ne parle pas seulement des gens qui étaient victimes des attaques de manière direct, mais de tout les habitants du château. Au final, nous étions tous les victimes de ce mal qui avait élu domicile dans le coeur de chacun ; la peur profonde de se voir pris au piège par le responsable de toutes ces attaques. En six ans à Poudlard, je n'avais jamais vu la salle commune aussi pleine aux petites heures du matin. Je n'étais désormais plus le seul à avoir des problème de sommeil, ou du moins, je n'étais plus le seul à ne pas cacher mes problèmes de sommeil. Il était présentement près de onze heures du soir, j'étais assis à une petite table devant la fenêtre ronde de la salle commune. J'avais usé d'un petit sortilège de chaleur un peu plus tôt dans la soirée afin de faire fondre la neige qui obstruait ma vu sur la serre numéro deux. Lorsque le soleil était couché, on pouvait aisément observer les cloches d'argent, de petites fleurs qui s'ouvraient simplement aux rayons lunaires. Elles brillaient d'un halo bleuté qui leur donnait l'apparence de petites étoiles parsèment la vitre de la serre faisant face à la fenêtre où je travaille tous les soirs. La vu de leur lumière avait pour effet de me calmer, de m'aider à me relaxer et, la majorité du temps, de donner un coup de pouce pour me concentrer davantage sur mes devoirs. Ce n'était toutefois pas le cas ce soir. Malgré toutes mes bonnes volontés à terminer le devoir d'astronomie pour le professeur Moriarty, je n'y arrivais vraiment pas. J'avais tout juste la moyenne, ce qui n'était une surprise pour personne puisque j'étais loin d'avoir la tête dans les nuages ▬ sans mauvais jeu de mots. Cette matière n'était tout simplement pas dans mon créneau, donc la déconcentration venait facilement.

Puisque je n'arrivais à rien avec mes devoirs, je cherchai un nouvelle source de distraction. Un regard à l'extérieur eu tôt fait de me lasser de cette vu ne présageant rien de très intéressant. Faisant tourner ma chaise, je jetai un regard circulaire dans la salle commune. Mon regard s'attarda un instant sur l'horloge qui indiquait onze heures, puis vagabonda un moment dans la salle. L'expression sur les visages des nombreux étudiants présents était toujours la même ; un mélange de peur et de fatigue. Je ne pouvais que les comprendre, mais j'éprouvais tout de même un sentiment de désespoir en les voyant tous ainsi. Depuis quand Poudlard était-il un endroit déprimant ? En six ans, je n'avais jamais vu autant de mines déconfites. À croire que nous étions de retour à l'époque de Harry Potter où mourrait constamment des gens biens. L'époque de l'avènement du seigneur des ténèbres. Une époque sombre, mais surtout déprimante...

S'il fallait faire quelque chose pour mettre toute cette peur de côté, ne serait-ce que l'espace d'une soirée, pourquoi ne pourrais-je pas être l'instigateur d'un tel événement ? Mais que pourrais-je faire exactement ? Une fête ce serait pas mal, mais il était impossible de faire jouer de la musique actuelle, tous les objets moldus étaient hors d'usage dans l'enceinte du château. À moins que... Une idée commençait à germer dans mon esprit, mais j'allais devoir travailler un moment pour y arriver. On venait de voir un truc en métamorphose, une technique pour animer l'inanimé. Je pourrais faire de même avec mon lecteur de musique. Me levant d'un coup, je m'élançai vers les dortoirs des garçons où je récupérai le petit objet dans le fond de ma valise avant de reprendre la direction de la salle commune, complètement perdu dans mes pensées. J'appuyais intensément contre le bouton d'allumage de l'appareil, sans grand espoir puisqu'il ne devait plus avoir d'énergie depuis mon retour des vacances de noël. De l'énergie ! C'était ça le problème du château, il fallait trouver une source d'énergie alternative...

Au croisement du couloir menant aux dortoirs de deux sexes, je faillis entrer en collision avec quelqu'un. Relevant la tête, je croisai le regard si familier d'Acacia. Un sourire étira mes lèvres. S'il y avait bien une personne qui serait prête à me donner un coup de main avec cette fête à venir, ce serait bien ma meilleure amie. « Ace ! J'ai justement besoin de ton aide ! », lui dis-je en lui attrapant le bras pour l'entraîner vers mon plan de travail. Je ne fis même pas attention à sa mine surprise ou endormie, ni davantage au pyjama qu'elle portait. Je n'avais la tête qu'à trouver un moyen de faire jouer de la musique à cette fête destinée à remonter le moral des troupes.
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