Adair marchait tranquillement sur les graviers du sentier qui menait au lac. Il avait envie de se sentir seul, souffrir dans sa solitude sans être entouré de gens heureux. Il n'avait pas envie de voir ces sourires, ces discussions joyeuses et si innocentes. Alors que lui.. et bien ce n'était franchement pas la joie. Il buta dans un caillou, énervé il l'attrappa et le lança loin. Pourquoi ces montées de colère ? Lui-même ne le savait pas. C'était l'angoisse de voir apparaître à tout jamais cet homme en noir lui donnant un ordre, un service qu'il devait lui rendre. Le Serdaigle leva les yeux vers le ciel, la journée avait été belle, le soleil brillait, et pourtant Adair n'avait pas profité de ses rayons. Enfermé dans le château, il avait suivi sagement et comme un chien les cours en écoutant que d'une oreille ses professeurs, toujours préoccupé par les mêmes choses. Amy-Lee, puis ce mangemort, puis sa vie, la pauvreté de ses parents, les dettes, le futur. Le vase allait bientôt débordé et Adair le savait plus que bien, il était en constante angoisse et avait sûrement une mine très préoccupée, égayant la curiosité de ses camarades. Malheureusement. Il avait envie de crier à la population entière qu'il était en danger tout comme sa famille, qu'on l'aide, mais malheureusement il ne pouvait pas, se tenant loin de chaque personne qui lui était très chère. Comme son meilleur ami Liam, ou sa belle et douce Amy-Lee. Tous les deux ne comprenaient pas et le bleu et bronze ne pouvait pas leur en vouloir de chercher à le contacter de n'importe quelle façon puisque bon, il était idiot de les éviter ou de tout simplement s'enfuir lorsqu'un souhaitait une confrontation. Ce n'était pas natif, chez lui, de fuir. Il préférait en parler, mais là, ce qui le frustrait le plus sûrement, c'est qu'il ne pouvait piper un seul mot de sa mission, de son service, de ce mangemort et tout simplement de la merde qui venait de s'installer dans sa vie. Lassement, il s'assit au coin d'un arbre profitant du soleil couchant, qu'il avait autrefois observé avec Amy, chose qu'il ne pouvait plus faire désormais. Il se demandait souvent si elle le détestait, en même temps ce n'était pas difficile, il l'ignorait, niait leur baiser et la traitait comme si elle n'était rien. Alors que c'était tout le contraire, il l'aimait profondément, tellement que ça le rendait fou de ne pas pouvoir la voir, l'embrasser, l'enlasser, mais il se devait de prendre ses distances. Il avait des responsabilités et celle-ci était de protéger des personnes innocentes que ce mage noir pouvait tuer sans scrupule d'un coup de baguette. A se voir comme ça, Adair devait sûrement avoir l'air d'un pauvre dépressif prêt à se jeter d'une falaise, mais en fin de compte non. Le Serdaigle savait qu'il devait assumer tous ses choix jusqu'au dernier et ne regrettait pas d'avoir en quelque sorte sauver son père. Ses parents étaient les êtres les plus important à ses yeux et de les perdre serait comme un coup de massue dans le dos. Il avait fait le bon choix et devait vivre avec les conséquences maintenant. Il attendit quelques minutes là, puis décida qu'il allait se tremper les pieds dans le lac, après tout il n'avait pas mieux à faire. Il se leva difficilement, avait maigrir considérablement, il n'avait plus faim, ne mangeait presque rien lorsqu'on le forcait. C'était horrible de s'amaigrir à ce point, mais Adair n'y pouvait rien, il avait du mal à avaler la pillule et cétait tout simplement inévitable. Mais personne de l'autorité n'avait encore remarqué qu'il avait considérablement maigri et tant mieux d'ailleurs. Il ne voulait pas qu'on lui pose des questions, ce n'était pas un meuteur et détestait ça, mais si c'était nécéssaire, il allait devoir en user. Il avança vers l'eau, profitant de la petite brise, l'automne entrait en jeu et bizarrement le Serdaigle aimait cette saison. Elle était en accord avec ses états d'âmes, chose peut-être légèrement déprimante, mais aussi rassurante. Soudain, il entendit des pas éloignés, il n'y fit pas attention, mais lorsqu'ils se rapprochèrent il se dit qu'il était temps de partir. Il se retourna, mais il avait bougé un peu tard. Les hasards font si mal les choses. Il soupira et sa mine étonnée ne devait pas échapper à la jeune Serdaigle en face de lui, qui faisait battre son cœur depuis déjà quelques mois. La confrontation avec Amy aurait pu être encore poussée, mais le destin en avait décidé autrement, et il n'avait aucune échapatoire. Partir serait lâche et lui dire des horreurs aussi. Alors lorsqu'elle lui dit qu'elle était contente de le voir, il hocha la tête comme signe d'accord. Le sentiment était réciproque, mais il avait peur, peur de devoir lui dire, car s'il mentait, elle le saurait. Il ne pouvait peut-être pas s'enfuir, mais au moins abréger leur confrontation. Mais lorsqu'elle avança, il était prit au piège, emprisonner dans son propre jeu. Mais il ne recula pas, et leva le menton avec une mine déjà plus confiante. Elle lui dit de ne pas partir et qu'il fallait une discussion entre les deux. Cette fois-ci les masques allaient tomber et les vérités allaient briser des liens. Il prit quelques secondes avant de répondre « D'accord. Nous allons parler. » Il s'assit dans l'herbe et tourna la tête vers le lac de manière à ce qu'elle ne voit pas son visage et poursuivit « Amy, sache déjà que je suis désolé. » Ces temps-ci, il lui arrivait quand même de dire des choses sincères.

Adair ne savait plus trop quoi faire, comment se situer par apport à la situation. IL avait été lâche, mais ce n'était plus une très grande surprise pour lui, il était sans aucun doute, le garçon le moins courageux de Poudlard ces temps-ci. Le Serdaigle savait qu'il aurait du mal à continuer ainsi pendant toute l'année, et si cela continuait encore haut de là ? Si le mangemort osait le contacter que dans quelques années. Allait-il vivre dans la peur de cette façon jusqu'à la fin ? Jusqu'à ce qu'il fasse ce satané service ? Adair savait que quelque chose clochait dans son plan, il savait qu'il allauit se retrouver seul s'il continuait à éviter, ou encore envoyer balader les gens, ses amis, de cette manière. Il fallait qu'il voit les choses bien en face, qu'il arrête de voiler ses idées et surtout ses sentiments. Il en avait marre de servir quelqu'un qu'il ne connaissait pas et détestait au plus profond de son être. C'était mauvais, mauvais signe de se retrouver là avec Amy. S'il devait bien éviter quelqu'un pour l'empêcher de connaître son secret, c'était bien elle, elle qui connaissait toutes ses failles, ses mensonges et surtout sa capacité de ne pas pouvoir lui mentir à elle. La Serdaigle était la seule personne qu'Adair respectait vraiment avec son meilleur ami à Poudlard, et ce n'était rien en comparaison des sentiments qui lui faisaient d'autant plus peur. Le bleu et bronze ne savait pas trop quoi penser de ce moment, mais lorsqu'elle lui dit doucement qu'il lui manquait, il eut rapidement envie de sourire. Mais il ne dit rien, muet comme une carpe, il resta là, à observer le loin, comme s'il pouvait toucher quelque chose dans ce fond si paisible. Mais malgré tout, il fallait revenir sur terre, il fallait lui parler, lui dire que tout allait bien, sortir un mensonge de plus.
Il ne savair pas trop quoi lui répondre, Adair n'avait jamais eu de problème auparavant pour montrer ses sentiments, qu'ils soient amoureux et encore amicaux. Masis avec Amy tout était différent. Cette fille dégageait quelque chose qui le fascinait, mais qui lui faisait peur en même temps. Elle était confiante, sûre d'elle et ne cherchait pas à éviter son regard ou à évincer toute tentaive de rapprochement avec qui que ce soit. Parfois il voulait avoir son courage et sa manière tranquille de tout régler. Peut-être était-ce pour cela qu'il l'aimait tant, c'était une fille pleine de vie, avec un caractère bien propre à sa personnalité et à son physique. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, c'était certain, personne, mise à part quelques exceptions, osaient lui faire du mal, de peur de se prendre un poing ou tout simplement une remarque cinglante dans la figure. Le Serdaigle était partagé entre le sentiment de la prendre dans ses bras et de l'apaiser quelques fois ou tout simplement de la laisser faire, de montrer à tout le monde sa joie de vivre et sa manière de penser.
Puis il se posa la question cruciale : comment allait-elle réagir si Adair osait tout lui raconter ? Allait-elle voler à son secours ? Sûrement, et c'était sûrement une des raisons pourquoi, il n'aimait pas l'idée de lui en toucher un seul mot. En le lui confiant, il prenait le risque de l'emporter dans toute cette histoire tirée par les cheveux et de la mettre en danger, chose qu'il ne voulait pas, chose qu'il voulait éviter. Elle aussi s'était assise, elle regardait le lac, il tourna lentement son regard vers elle, de façon à ce qu'Amy ne le voit pas et pû l'admirer de plus près. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était plus retrouver seul avec elle, ou du moins qu'il la voit d'aussi près. Adair était devenu un vrai pion, quelqu'un que l'on ne remarque plus, il se glissait dans les salles de classes, pour en sortir rapidement après, frôlait les couloirs et se reposait dans son lit le soir. Car oui, il ne dormait plus, il restait là, à regarder son plafond, observer les quelques toiles d'araignées et réfléchir à son avenir, qui jusque là n'était pas très.. fringant. Mais c'était la vie et tout ce qu'il avait à faire, c'était d'assumer ses actes et ses gestes et ne plus s'en mordre les doigts, même si ça le démangeait. Bref, il se devait de répondre à la première phrase de la jeune fille. Il lui manquait. Elle aussi. Alors il choisit d'opérer avec l'honnêteté « Toi aussi tu me manques Amy. » Puis cette fois-ci il tourna la tête vers elle, de façon à voir ses yeux, il allait lui tenir tête, ou du moins arrêter de se cacher, même s'il fallait mentir. Puis elle poursuivit avec le fait que les choses avaient changé entre eux, mais qu'elle serait toujours là. Ce n'était pas étonnant, elle était loyale et fidèle, de quoi dessiner un petit sourire, sur la mine sérieuse du garçon, lorsqu'elle était là, il lui était impossible de ne pas ressentir autre chose que des remords. En quelque sorte, il était heureux. Il se frotta le menton et lui répondit « Parfois, je me dis que tu es ma seule et vraie amie, malgré le fait que les choses aient changé et je te remercie de me dire haut et fort qu'il y a encore quelques personnes qui sont là pour moi. Mais je vais bien ne t'en fais pas. » Puis insatisfait de sa réponse il ajouta « Et je serai toujours là pour toi aussi, évidemment. »