J'avais appris le retour de Silia en Angleterre et j'avais été agréablement surprise. Je ne pensai pas qu'elle reviendrait un jour à Londres. J'étais peut être jeune quand elle avait disparu mais je me rappelais bien d'elle, très bien même. Il y avait de souvenirs qu'on ne pouvait pas oublier. Elle me gardait très souvent quand j'étais petite et on s'amusait bien toutes les deux.

Je savais qu'elle était partie parce qu'elle souffrait. Elle avait perdu sa petite fille et c'est bien quelque chose que je souhaitai pas même à mon pire ennemi. Je n'étais pas maman – et heureusement à mon âge – mais je me doutai que ça devait être la pire chose qui pouvait arriver à une personne. Je ne lui en voulais pas d'être partie si soudainement, sans rien dire. Elle avait eu besoin de temps pour se reconstruire. Aujourd'hui c'était moi qui avait demandé à la rencontrer et j'étais vraiment contente qu'elle ait accepté. Ça ne devait pas être facile pour elle d'être de retour à Londres après tout ce temps et les souvenirs devaient refaire surface.

Nous nous étions toutes les deux données rendez-vous à la cabane hurlante. Ce n'était pas un endroit que j'affectionnai particulièrement mais là bas nous pourrions discuter tranquillement sans être dérangés. De plus avec Silia je n'avais rien à craindre.

Après un petit moment de marche, je vis la maison hurlante devant moi et une jeune femme brune assise sur un banc. C'était Silia. Même à cette distance je savais que c'était elle, que c'était la personne qui s'était occupé de moi, celle qui m'avait gardé de nombreuses fois. Un sourire se dessina sur mon visage puis j'accélérai l'allure pour la rejoindre rapidement.

Mon sourire s'agrandit quand elle m'annonça que j'avais beaucoup grandit.

« Il paraît oui... Enfin j'avoue que maman aime me donner de la soupe à tout les repas quand je suis chez elle... Je sature un peu.

Je vins naturellement l'embrasser sur la joue comme quand j'étais petite. Il y avait peut être longtemps que je n'avais pas vu Silia et pourtant j'avais l'impression qu'elle n'avait pas changé, qu'elle n'avait pas vieilli. Elle était la même personne dont je me rappelai.

« Bonjour Silia. Je suis tellement heureuse de te voir. Comment vas tu ? »

Je gardai mon sourire et je vins m'asseoir à côté d'elle sur le banc devant la cabane hurlante.

Voilà des années que je n'avais pas vu Silia et pourtant je n'avais pas l'impression qu'elle avait changé. Elle était comme dans mes souvenirs et j'étais heureuse de passer un peu de temps avec elle. Jusqu'à ce qu'on m'apprenne son retour en Angleterre je ne pensai pas que je reverrai Silia un jour. Elle était partie depuis si longtemps et rien ne laissait présager un potentiel retour. D'ailleurs pourquoi était-elle revenue après autant d'années ? J'étais curieuse de connaître la réponse à cette question mais je ne me voyais mal lui demander comme ça. C'était impolie.

Je fus heureuse d'apprendre qu'elle allait bien même si je trouvai qu'elle avait quand même une mine un peu fatiguée. Je savais qu'elle ne s'était jamais remise de la mort de sa fille et ça je pouvais le comprendre. Un parent ne pouvait jamais se remettre de la mort d'un enfant... D'ailleurs il allait falloir que je parle à mon père car je ne supportai pas d'être en froid avec lui. C'était insupportable. Je n'aimai pas le fait qu'il me cache des choses mais je ne voulais pas être fâchée avec lui.

« Ca va très bien. Le temps passe très vite ici... Et j'avoue que j'ai décidé de profiter un peu. Enfin je travaille, je fais mes devoirs, j'ai des bonnes notes mais d'un autre côté nous sommes à Poudlard et je veux pas avoir de regrets plus tard. »

Oui et profiter c'était aussi passer du temps avec Richard. Mon père ferait probablement une crise cardiaque s'il apprenait que je passai pas mal de temps avec un serpentard comme Anderson et qu'on ne faisait pas que se regarder dans le blanc des yeux.

« Mais en ce moment nous sommes un peu en froid avec mon père. Il ne veut pas me parler de son passé et j'avoue que j'ai du mal à l'accepter. Il me voit encore comme une petite fille et ce n'est pas le cas. Est ce que toi tu sais ce qui l'a poussé à quitter les aurors ? »

Je n'y avais pas pensé jusque là mais j'aurais peut être des réponses avec Silia. Mon père lui avait peut être pas dit qu'il ne fallait rien me dire. Tout d'un coup je retrouvai espoir de savoir ce qu'il en retournait.

« Et Londres te plaît ? Tu vas t'installer ici de nouveau ? »

Qu'est ce que j'allais faire de ma vie ? Actuellement je n'en avais aucune idée mais je n'avais que 15 ans. Il me restait encore trois ans à étudier à Poudlard en comptant cette année. J'aurais le temps de m’inquiéter en septième année. Là je voulais juste étudier et profiter un maximum. Je voulais aussi passer du temps avec Richard encore et encore même si je ne savais pas où cette histoire nous mènerait tous les deux... Mais bon ça je n'allais pas le dire à Silia.

« Oui et puis je n'ai que 15 ans. Enfin je veux dire que j'ai le temps de réfléchir et de trouver ma voie. »

Je souris de nouveau à Silia. J'étais vraiment heureuse de la revoir. Quelques instants plus tard, je confiai à mon ancienne baby-sitter que je n'étais pas vraiment en bon terme avec mon père en ce moment. Je n'allais pas lui cacher ça et puis si elle parlait à mon père elle le saurait... Durant quelques minutes, j'eus vraiment espoir qu'elle puisse m'en apprendre plus sur le départ de mon père des aurors mais non...  Je laissai échapper un petit soupir.

« Je suis certaine qu'il s'est passé quelque chose, quelque chose de grave... De plus il ne l'a pas nié mais il ne veut pas me dire. J'ai essayer d'en discuter avec lui mais il se ferme comme une huître. Il me voit encore comme une petite fille. J'ai 15 ans maintenant. Je peux comprendre plus de choses qu'il ne le pense. »

Il valait mieux changer de sujet puisque Silia ne pouvait pas me renseigner comme je l'aurais voulu. Je ne lui en voulais pas et je savais qu'elle ne me mentait pas, elle ne me cachait pas des choses sur mon père qu'elle savait et moi non. J'interrogeai donc Silia sur la durée de son séjour ici. J'avais envie qu'elle reste pour toujours mais je n'étais pas naïve non plus. J'écoutais attentivement les propos de la jeune femme puis je lui répondis :

« Des dragons vraiment ? Oh par Merlin ça doit être vraiment passionnant ça. Tu pourras m'emmener les voir un jour ? J'en ai jamais vu des vrais. Je sais que c'est dangereux mais on pourrait rester à distance. Oh tu as un frère ? »

Je venais de me rendre compte de ce que Silia venait de dire. Je ne me rappelai pas qu'elle ait un frère. Est ce que j'avais oublié ce détail ? Probablement. J'étais une petite fille quand elle était partie.

Je fus un peu – même beaucoup déçue – d'apprendre que Silia ne connaissait pas la raison qui avait poussé mon père à quitter les aurors pour travailler en tant que concierge à Poudlard. Je me disais que ça devait être quelque chose de grave et pourtant personne ne pouvait m'apportait une réponse. Peut être que si j'envoyai un hibou à ma mère, elle allait me répondre cette fois-ci ? Peut être mais bon je n'avais pas vraiment confiance en elle et en son point de vue...

Silia m'expliqua ensuite que ce n'était peut être pas qu'il ne voulait pas m'en parler mais qu'il ne pouvait pas. Elle n'avait pas tort dans ce qu'il disait. Les aurors avaient certains secrets mais là je savais que ce n'était pas ça. Il me l'aurait dit... Là mon père me disait sans cesse qu'il n'était pas prêt et que j'étais encore trop jeune pour savoir. J'en avais marre d'être dans l'ignorance et je me sentais frustrée.

«  Je sais que tu as raison enfin c'est une possibilité Silia mais il me l'aurait dit si c'était le cas et je l'aurais cru... Mais là il me dit qu'il est pas prêt et que je suis encore une enfant. Est ce que tu vois une enfant devant toi Silia ? »

Je ne voulais pas m'emballer mais j'en avais marre qu'on défend toujours mon père. Il fallait aussi comprendre que ce n'était pas facile pour moi. Je décidai de changer de sujet car je ne voulais pas mettre mal à l'aise Silia. Elle n'y était pour rien dans cette histoire. Je fus ravie d'apprendre qu'elle s'occupait des dragons. Un immense sourire se dessins sur mon visage quand elle me promit de bientôt m'emmener à Gringotts pour voir des dragons.

« Ah super. Je te crois Silia, je te crois et je suis certaine que je serais en sécurité avec toi. J'ai vraiment hâte de les voir. »

Je fus surprise d'apprendre dans la suite de notre conversation que ma baby-sitter avait un frère. J'avais toujours pensé qu'elle était fille unique. J'appris quelques instants plus tard qu'en fait il s'agissait de son demi-frère et qu'elle l'avait retrouvé récemment. Je lui souris puis j'écoutai avec plaisir ce qu'elle me disait.

« Il doit être beau alors. Il travaille comme toi avec les dragons ? Ah oui j'aimerai beaucoup le rencontrer s'il est important à tes yeux. Et toi ? Tu as un amoureux ? »

Je me sentais obligé de poser la question. Silia était une magnifique femme. Je serais surprise qu'elle n'ait pas une multitude de prétendants qui attendait juste un signe pour faire un geste ou même pour se jeter sur elle.

J'étais contente quand Silia m'annonçait qu'elle était d'accord avec moi et que je n'étais plus pour elle une enfant. Il n'y avait pas beaucoup de gens autour de moi qui pensait cela... et j'en étais triste... Et je ne parlais même pas de ma mère qui me voyait comme un bébé. D'ailleurs il allait falloir que lui envoie un hibou pour donner quelques nouvelles sinon elle était capable de débarquer à Poudlard ou même m'envoyer une beuglante. Elle me précisa ensuite que s'il n'était pas prêt pour en parler alors je ne devais pas le prendre pour moi... Mais c'était dur ça. Je me contentai d'acquiescer d'un signe de tête et d’annoncer :

«  Okay »

Je fus surprise d'apprendre que Silia avait un frère mais j'étais heureuse pour elle. Je ne savais pas que ça faisait mais ça devait être cool d'avoir un frère ou une sœur. Je n'allais jamais probablement connaître ça... Sauf si quand même Silia mon père ou ma mère avait un autre enfant mais je n'étais pas au courant... Mais ça me semblait totalement improbable. Elle me confirma ce que je pensai en disant qu'il était très beau puis elle m'avoua qu'elle était toujours célibataire.

« Tu n'as pas une photographie de lui ? Tu es célibataire, jolie... et adorable. C'est n'est pas normal. »

Je pris doucement la main de Silia que je serrai doucement et j'ajoutai que j'étais certaine qu'elle trouverait bientôt son prince charmant. Elle m'annonça ensuite qu'elle avait autre chose à faire que de trouver l'amour. Une nouvelle fois je lui souris puis je lui répondis :

« Faut pas dire ça... Et puis l'amour nous tombe dessus quand on s'y attend le moins. »

J'étais bien placée pour en parler vu que j'étais tombée amoureuse de Richard, un serpentard... Je ne m'étais pas attendue à être amoureuse et encore moins de lui. C'était la première fois que je ressentais des choses aussi forte pour quelqu'un. Silia me demanda si j'avais quelqu'un qui me méritait... Je lui souris puis je répondis :

« C'est assez compliquée mais oui je suis amoureuse... Après je ne sais pas où ça nous mener mais je l'aime... Je n'ai jamais aimé comme ça quelqu'un. C'est nouveau pour moi. »

J'étais heureuse de retrouver Silia mais un peu déçue qu'elle ne puisse pas m'en apprendre plus que ce qui avait conduit mon père à quitter son travail au ministère de la magie chez les aurors. J'avais l'impression que personne n'était au courant de tout ça à part mes deux parents... Et bien sûr aucun des deux ne voulaient me dire quoique ce soit. J'étais frustrée, terriblement frustrée. Je n'étais plus une enfant aujourd'hui et je ne les avais jamais déçue... Pourquoi ne me faisaient-ils pas confiance ?

J'étais heureuse que Silia ait découvert qu'elle avait de la famille. Il semblait que ce frère qu'elle venait de découvrir avait beaucoup d'importance pour elle. C'était bien. La famille c'était important et elle se sentait ainsi un peu moins seule. Peut être que ce dernier l'avait aidé à faire son deuil sur le décès de sa fille. J'appris qu'il n'y avait pas d'homme dans la vie à part son frère... J'espérai que Silia trouve bientôt l'amour et qu'elle soit heureuse.

Je lui pris la main pour lui montrer qu'elle n'était pas toute seule. J'espérai qu'elle resterait un peu en Angleterre pour que nous puissions continuer à nous voir. J'aimai beaucoup sa présence et discuter avec elle. Ce n'était pas comme avec maman qui me hurlait dessus sans cesse quand je n'allais pas dans son sens. On parla ensuite de mes amours et je n'avouai pas tout à Silia mais je lui dis quand même que j'étais amoureuse... C'était bon de pouvoir le dire à quelqu'un...

« Oui oui rassures toi il me traite bien, très bien. Ne t'en fais pas pour moi. C'est juste que ce n'est pas la personne idéale de qui tomber amoureuse... Mais il est merveilleux Silia, merveilleux. Je ne savais pas qu'on pouvait ressentir ça pour quelqu'un... Je veux dire j'aime ma famille, mes amis mais là c'est diffèrent... Quand je ne le vois pas durant une journée, je me sens pas bien, je me sens … plutôt triste... Et puis notre relation n'est pas officielle car ça serait trop compliqué.. Enfin... Bref. Je suis amoureuse. Et toi pas intéressé par un beau jeune homme dans le coin ? Tu devrais venir faire un tour à Poudlard. Il y a de beaux professeurs jeunes et intelligent. »

Pour moi Silia était une belle femme et elle méritait d'être heureuse en amour. Depuis que j'étais amoureuse – même si Richard ne savait pas que je l'étais - je me sentais différente, comblée, même un peu, beaucoup euphorique. Il était devenu un peu le centre de mon univers mais là encore une fois je ne lui avais rien dit car je ne voulais pas l'effrayer, le faire fuir... De plus je ne devais pas oublier qu'il était un serpentard.

Je lui parla ensuite des prétendants qu'elle pouvait trouver à Poudlard. Il y avait de nombreux professeurs jeunes et sexy à Poudlard et j'étais certaine que plusieurs d'entre eux – même tous – verrait en Silia une belle femme intelligente. Bon après c'est vrai qu'on ne contrôlait pas les sentiments amoureux mais j'étais optimiste. Il fallait que Silia passe du temps à Poudlard et le tour serait joué...  Quand elle m'annonça qu'elle passerait à Poudlard pour me voir ainsi qu'Ysaline ainsi que mon père, un sourire se dessina sur mon visage.

«  Voilà une excellente nouvelle, je suis heureuse. Je te montrerai les professeurs dont je te parle. Tu verras, je ne mens pas... »

Je souris tendrement quand Silia me demanda pourquoi je disais qu'il n'était pas la personne idéale ou même le prince charmant auquel je croyais lorsque j'étais une petite fille. Enfin si, Richard était un prince charmant avec moi mais c'était un serpentard et mon père le détestait.. Quand elle me demanda s'il trempait dans des histoires louches, je secouai négativement la tête et je répondis :

« Ah non non, pas du tout. C'est un jeune homme bien, rassures toi... mais j'avoue que je sais pas comment mon père réagirait s'il l'apprenait... Enfin de toute façon ce n'est pas demain la veille que je vais en parler à papa... Et puis d'ici là les choses changeront peut être. Je veux dire je l'aime, il y a pas de doute là dessus ce jeune homme mais c'est compliqué et nous ne sommes pas un couple officiellement... Enfin je sais c'est étrange, bizarre. »

J'ajustai un peu mon écharpe autour de mon cou pour ne pas avoir froid puis je lui demandai avec douceur.

« Est ce que Londres, Poudlard t'a manqué durant ton absence ? Pour ma part tu m'as vraiment manqué. Je suis heureuse que tu sois là, vraiment... »

J'étais vraiment heureuse de pouvoir passer un moment avec Silia et j'espérai que cela se reproduise assez souvent dans le futur. Je souhaitai vraiment qu'elle reste en Angleterre. Elle m'avait terriblement manqué pendant toutes ces années... Plus que je ne le pensai avant de la revoir. Je lui avais parlé un peu de Richard sans lui donner beaucoup de précisions. Je ne voulais pas qu'elle sache que je sorte avec un serpentard et encore moins que mon père le haïssait et que nous nous cachions parce que c'était mieux ainsi... En même temps je ne savais moi même pas si nous étions un couple tous les deux... même si on faisait des choses qu'un couple faisait comme faire l'amour.

Silia me demanda pourquoi ce n'était pas officiel et si c'était une question de honte, de peur ou autre chose. Je lui souris tendrement et je lui répondis :

« Ne t'en fais pas pour moi Silia, je te le promets. »

Je n'avais pas envie qu'elle s’inquiète. Pour l'instant je gérai très bien la situation même si je ne savais pas combien de temps cela durerait. Quelques instants plus tard, j'avouai à Silia qu'elle m'avait vraiment manqué et je me retrouvai dans ses bras pour un petit câlin. Il est vrai que j'avais 15 ans mais à ce moment là je ne me trouvai pas trop vieille pour profiter des bras de Silia. Je lui souris tendrement lorsqu'elle répondit que rien ne lui avait manqué sauf moi. Cela me touchait vraiment.

«  Je suis d'accord, on peut toujours essayer et je suis certaine que nous allons réussir. »

Je lui offris un grand sourire et je l'embrassai sur la joue. Même si Silia n'était pas convaincue par le fait qu'elle puisse trouver l'amour, j'étais bien décidée à essayer de jouer l’entremetteuse et de lui trouver son prince charmant.