Paris – 16 Mai 2052.

C'était au printemps. Un printemps plutôt froid à Paris, mais un froid agréable, le genre de temps qui vous laisse penser que l'été sera chaud, qu'il vous permettrait d'aller à la plage. Un printemps comme les Français les aimait.

C'était donc au printemps 2052. Meredith Deveraux et son mari Alan étaient en vacances dans la capitale française pour rendre visite aux parents de celui-ci, la jeune femme était enceinte de huit mois et on lui avait annoncé qu'elle allait donner naissance à une petite fille au début de juin. La futur mère était une sorcière et savait que sa fille en serait surement une aussi, c'est pourquoi elle avait dit a Alan ce qu'elle était avant même qu'ils se marient. Le jeune homme d'abord sous le choc avait plutôt bien accepté la chose. Meredith était une femme belle, talentueuse, il l'aimait elle tout entière et c'est pourquoi il la prenait avec ses qualités et ses défauts, bien que le fait qu'il ne considérait pas la sorcellerie comme un défaut. Au contraire !

Le jeune couple était donc venu en France l'esprit tranquille, pensant qu'ils n'avaient pas de soucis à se faire étant donné que l'accouchement n'aurait lieu qu'un mois plus tard. Mais, parfois, la nature est capricieuse !

Ce qui fût le cas, ce 16 mai. Alors qu'ils étaient dans le jardin de la maison familiale, Meredith Deveraux commença à ressentir les premières contractions. Elle était paniquée, tout comme son mari, ce qui faisait beaucoup rire la mère de celui-ci : ayant eu quatre enfants, elle ne connaissait que trop bien ce qu'était la terreur de donner naissance à un premier enfant ! Ce fût après de longues heures en salle de travail qu'un joli bébé pointa le bout de son nez en poussant son premier cri. Perle Astéria Deveraux venait de voir le jour.

Londres – 2062

« Maman !! Maman !! Flynn et Seth se battent encore ! Ils utilisent la magie ! ». La mère soupira en regardant la petite fille rousse qui se tenait devant elle. Elle était occupée, ne le voyait-elle donc pas ? Pour toute réponse, elle leva la main, comme pour lui dire de s'en occuper. Perle repartit dans la chambre de ses frères pour les séparer tandis que les deux garçons s’amusaient a s’envoyer les oreillers de leurs lits sur la figure grâce à la magie.

En dix années d'existence sur cette Terre, Perle Deveraux n'avait jamais vraiment su ce qu'était l'autorité parentale ou même ce que c'était quand des parents s'occupait de vous. Non. Ses parents à elle, ils étaient bien trop occupés à sortir avec leurs amis au lieu de s'occuper de leurs trois enfants. C'était Perle qui s'occupait de tout, elle jouait le rôle de la mère en plus de celui de grande soeur et par conséquent avait une fâcheuse tendance à surprotéger ses frères, qui du haut de leur huit et six ans, avaient du mal à le supporter, mais si elle ne le faisait pas alors personne ne s'en occuperait.
Malgré tout, les parents de la jolie rousse aimaient leurs enfants et les concernés le savait. C'était sans doute la raison qui faisait qu'ils les pardonnaient si facilement, car en échange ils ne manquaient de rien.

Et à l’école s’était la même chose. Perle protégeait ses frères de tout et tout le monde. Toutes ses années lui avaient forgé un caractère fougueux ! Elle ne se laissait faire sous aucun prétexte, n’avait pas sa langue dans sa poche mais restait tout de même une fille que les gens appréciaient beaucoup. Perle souriait toujours, elle était la bonne amie, celle qui remontait le moral en faisant rire les gens. Elle avait hâte d’avoir onze ans, car l’an prochain, elle partirait à Poudlard, l'école de sorcellerie.

Poudlard – 2065

Trois ans. Trois années étaient passées depuis que Perle avait mis les pieds à Poudlard pour la première fois. Et elle n'aurait changé ça pour rien au monde. Elle se sentait si bien dans ce château, s'était paisible ! Non pas qu'elle n'aimait pas être chez elle avec ses parents, mais qu'elle soit ici ou là-bas ça revenait toujours au même. Ses parents n'étaient pas là. En revanche, il y avait ses frères et elle ne pouvait s'empêcher de se faire du souci pour ces deux-là. Sans elle, comment faisaient-ils pour s'en sortir durant l'absence des parents ? Elle espérait de tout coeur qu'ils aient retenu tout ce qu'elle leur avait appris pour pouvoir se débrouiller sans elle.
Seulement, aujourd'hui, Flynn entrait à Poudlard. Elle était donc d'autant plus inquiète, car Seth était tout seul chez eux. Elle ne pourrait jamais changer cet état d'esprit envers ses frères, mais eux y étaient maintenant habitués, ils aimaient leur soeur, elle était tout pour eux et inversement.

En trois ans de scolarité, Perle n'avait pas vraiment changé. Son caractère s'était affirmé et elle défiait encore plus l'autorité ! D'autant plus qu'elle pratiquait maintenant le Quidditch, un sport dont elle aimait toutes les facettes puisqu'elle pouvait se dévoiler entièrement. À la fois nerveuse et impitoyable, elle était impulsive, imprévisible. Heureusement, ça lui avait rarement porté préjudice sur le terrain et pour ça, ses coéquipiers supportaient tant bien que mal ses cris, ses protestations et son manque de tact.
Côté études, elle n'était peut-être pas un génie, mais se débrouillait plutôt bien dans les matières qu'elle affectionnait comme Sortilèges ou encore Métamorphose. Potions et Histoire de la Magie n'étaient pas des matières où elle excellait par contre...

Poudlard – Juin 2067  

L'année des BUSE. Rien n'avait jamais autant stressé Perle de toute sa vie... Elle avait peur de ne pas réussir dans ses matières favorites, car certaines matières à Poudlard lui importait peu. Elle stressait, mais elle trouvait cela amusant en même temps, car ce stress lui donnait envie de se dépasser !

Ce fût aussi l'année de son premier baiser. En revanche, pour ça, elle n'avait rien demandé. Un garçon, un Poufsouffle plus précisément, au comportement bizarre et au caractère aussi trempé qu'elle. Ian Hetcherson.
Le début de leur relation avait été assez difficile: une dispute pour un ballon reçu sur la tête. Puis une conversation piquante à la bibliothèque pour finir dans le lac noir, les lèvres de ce garçon, collées sur les siennes sans qu'elle comprenne ce qu'il se passait.
Elle était sortie de l'eau à la vitesse d'un vif d'or, choquée et sans voix pour la première fois de sa vie. Jamais elle ne s'était intéressée à d'autres garçons que ses frères. Jamais elle n'était tombée amoureuse ou ce genre de choses et voilà que Ian lui avait volé son premier baiser.
Depuis ce moment-là, la jeune fille évita Ian comme la peste et si elle ne peut faire autrement que d'être dans la même pièce que lui, elle ne lui décroche pas un mot, même pas un simple « salut ».
Ne sachant quoi faire, Perle décida de voir ce qu'il se passerait...

Poudlard –  Septembre  2068

Elle l'avait appris il y a quelques mois. Harry Potter était décédé. Le monde des sorciers était encore en deuils alors que plusieurs mois s'étaient écoulés et Perle les comprenait. Il était celui qui avait permis que les sorciers puissent vivre normalement sans crainte qu'on tue leur famille, leurs amis. C'était un coup dur, c'était certain.
Mais la vie continuait et les cours avaient repris à Poudlard en cette année 2068.

Malheureusement, ça n'allait pas être aussi simple que ça... L'on venait d'annoncer la mort d'un professeur. Diane Clark était professeur d'étude des moldus à Poudlard et sa mort choquait tout le monde, même Perle qui ne la connaissait pas surtout quand l'on savait que sa mort n'avait rien de naturel... Et que le professeur de Défense contre les Forces du Mal était sorti de son bureau quelques minutes avant qu'elle ne soit découverte.

Perle trouvait cela suspect et elle était inquiète - bien que la jeune fille avait une fâcheuse tendance à être inquiète pour tout - car l'on commençait déjà à parler de magie noire comme au temps de Voldemort.
À partir de ce moment-là, les choses changèrent à Poudlard. Un couvre-feu fût instauré, les élèves n'avaient plus le droit d'être seul dans les couloirs ou le parc du château. Chose qui avait tendance à fortement déplaire à la jeune rouquine. Elle n'aimait pas l'autorité, car elle n'y avait jamais eu affaire durant son enfance. C'est pourquoi, elle riait intérieurement en entendant cette histoire de couvre-feu.
Si les autres voulaient le respecter, tant mieux pour eux. Elle, en revanche, n'en avait aucunement l'intention !
Elle était persuadée que cette année allait être riche en couleurs pour tout le monde.