On aurait put croire de Dragan qu'il s'agissait d'une personne ayant un difficulté particulière à rester seul pourtant ce n'était pas le cas. D'une nature solitaire, Dragan se plaisait à rester seul avec ses pensées. Remettre de l'ordre dans sa tête, analyser et interpréter. Prudent, il préférait de loin se tenir à l'écart de temps à autres pour ne pas détruire sa couverture. Après tout, on doit admettre un chose, jouer celui dont nous ne sommes pas n'est pas nécessairement une tâche simple. Faire semblant en permanence, n’entretenir aucune relation avec qui que ce soit. Il lui arrivait parfois de se sentir, non seul, mais loin de lui-même. Après tout, la solitude n’est pas physique, mais psychologique. Nous ne sommes réellement seul lorsque notre esprit nous abandonne, lorsque nos souvenirs disparaissent et que nous cessons de penser. Alors là, et seulement à ce moment, nous pouvons convenir être seul.

Pourtant, en cette journée qui commençait à peine, le sorcier avait déjà mené à terme toute la correction qu’il avait à faire. Pas de quoi en faire tout un plat puisqu’il n’y avait pas grand-chose, mais simplement question de se mettre à jours. Quoi qu’il en soit, après avoir épluché et annoté les copies des étudiants dont certains auraient vraiment besoin d’un bon cours d’anglais, Dragan leva les yeux vers la fenêtre de son bureau donnant sur le parc de Poudlard. La journée s’annonçait plutôt ensoleillée en cette fin du mois de Septembre. Il fallait avouer que quelques semaines auparavant, il avait fait plutôt froid, mais que l’été semblait bien vouloir reprendre désormais. Alors qu’il regardait sans regarder, quelque chose à l’extérieur attira son attention. À vrai dire, il s’agissait plutôt de quelqu’un. Un étudiant sans doute, mais la présence d’une guitare en bandoulière attira l’attention du sorcier. Dragan n’avait jamais été porté vers la musique, mais il avait toujours aimé en écouter lorsque l’occasion se présentait. À vrai dire, ce penchant pour la musique lui venait de sa défunte femme, un amatrice et joueuse de violon. Un instrument que Dragan ne supportait plus d’entendre sans avoir le cœur gros et les yeux qui piquent. Il s’agissait bien de l’un des seuls moments où l’auror semblait réellement affecté par la perte de sa famille. À d’autre occasions, il affichait seulement un air renfrogné, dépourvu de la moindre émotion.

Décidant qu’il n’y avait rien à craindre d’une guitare, Dragan se leva d’un coup, comme mené par son instinct et non par sa tête. Sortant du bureau, puis de la serre, il se prit le même chemin qu’avait pris le jeune homme. Il n’eu pas trop de difficulté à le retrouvé se laissant conduire par son oreille musicale. Restant à distance, il observa l’étudiant concentré sur sa musique. Fermant les yeux, accosté contre un arbre, Dragan se laissa aller à la mélodie douce et agréable du morceau. La musiuqe tira doucement à sa fin, chassant l’enseignant de sa rêverie. Ouvrant les yeux, il regarda le blond avant de dire d’une voix douce : « C’était vraiment très joli! »

Une première pour Dragan puisque jamais il ne complimentait un étudiant ou ne semblait montrer de l’intérêt pour autre chose que les plantes elles-mêmes. À croire qu’il avait fait son refuge de la serre pour oublier les souvenirs difficiles que le temps libre en surplus que lui laissait sa nouvelle carrière laissaient surgir à tout momnet dans son esprit.