Je ne savais pas si j'aurais fais la même chose, sans doute pas en public en tout cas. Parler à un objet était un peu étrange. Je parlais aux animaux oui même s'ils ne me répondent pas, mais ce n'est pas pareil qu'à un livre. Je savais bien que les serdaigles aimaient bien les livres mais je ne me doutais pas qu'ils les aimaient au point de leur parler. Cette situation m'amusait vraiment. Elle allait me répondre et puis se ravisa, comme si elle se rendait compte que c'était à moi qu'elle parlait. Je levais les yeux au ciel. Je détestais quand elle faisait ça et elle ne le faisait qu'avec moi. A croire que j'étais un monstre à éviter. Franchement je ne la comprendrais jamais.

« Ça va je ne vais pas te manger. Pourquoi tu évite toujours autant mes questions?»

C'est vrai après tout je suis comme un autre. Je suis un élève normal? Je ne vois pas pourquoi elle me fuit comme ça, peut-être qu'elle craquait sur moi? Non c'était impossible. Elle est trop parfaite pour craquer sur moi. Je ne dis pas que les autres filles qui craquent sur moi sont imparfaite, mais Anna ne se laisserait pas avoir par un sentiment pareil. Je l'ai toujours penser. Elle a quelque chose de spécial que les autres n'ont pas mais je n'ai jamais su dire quoi. C'est pour ça que j'essaie souvent de la taquiner mais elle mords un peu et du coup je mords aussi et c'est pour ça que notre relation se résumerait à jouer au chat et à la souris. Je croisais les bras et bloquais la porte pour ne pas qu'elle passe lorsqu'elle me dit que le livre était plus polis que moi. Qu'est-ce qu'ils avaient tous en ce moment à me trouver impolis. Je n'avais encore rien fais de mal.

« Je n'ai encore rien dis d'impoli. J'aimerais bien savoir ce que tu me reproche.»

J'étais d'humeur curieuse. Elle me dirait ce qu'elle avait sur le cœur, ce qu'elle pensait de moi. J'arriverais bien à lui faire cracher les morceaux et c'était bien connu quand j'ai une idée en tête j'abandonne rarement, très rarement. A elle de céder parce que moi je ne céderais pas. J'ai toujours été comme ça a vouloir avoir le dernier et comme elle aussi aimait bien ça, ça risquait de compliqué encore plus les choses mais tant pis. Je tenais vraiment à savoir ce qu'elle avait contre moi. Je ne lui ais jamais rien fait alors je suis en droit de savoir. Encore si je l'avais chercher, si je lui avais fait du mal ou n'importe quoi d'autre j'aurais compris, mais là on ne faisait que se taquiner l'un et l'autre et je ne voyais pas ce qui avait de mal alors j'attendais des explications et je ne bougerais pas tant que je ne les aurais pas eu.

Elle ne savait pas quoi me répondre. Je haussais les sourcils, genre elle ne savait pas quoi me dire maintenant ou à chaque fois? Je l'impressionnait? Je souris à cette idée qui commençait à me plaire. Quoi que se soit je n'en saurais visiblement pas plus aujourd'hui. Je suis malgré tout bien intrigué par ce qu'elle me dit. Moi qui pensait qu'elle ne se laissait jamais faire, peut-être que cette fois je pourrais m'en tirer à bon compte.

« Sérieusement? J'ai du mal à croire que tu ne sache pas quoi me dire. Y a des tas de choses qu'on aurait envie de me dire, pourquoi avec toi se serait différent?»

Je me mélangeais peut-être un peu les pinceaux, mais si elle me cachait quelque chose autant qu'elle me l'avoue je finirais par lui tirer les vers du nez d'une façon ou d'une autre. Je ne vois pas comment on peut ne rien me dire. Je fais parler de moi dès que je le peux, je fais en sorte qu'on me vois partout et qu'on parle de moi alors pourquoi elle n'entrait pas dans le lot? Si ça me frustre oui c'est évident. Je ne vois pas pourquoi elle veut être différente. Je n'aime pas trop me confronter à une forte tête et peut-être que s'en est une de forte tête. A vrai dire je ne la connais pas plus que ça. Je sais juste deux trois choses sur elle. Je n'ai jamais essayer d'apprendre à la connaître mieux, elle est jolie, intelligente et donc certainement pas pour moi. Les filles intelligentes sont loin d'être ma tasse de thé, pas que je n'aime pas leur esprit, au contraire mais elles me prennent trop rapidement la tête pour pour qu'elles me correspondent. Nous serions trop proche l'un de l'autre pour que tout fonctionne bien. Ne cherchez pas la logique il n'y en a aucune. C'est juste que j'aime bien me sentir plus intelligent que l'autre voilà. Ça ne veut pas dire pour autant que toutes les filles avec qui je suis sorties sont idiote.

Elle anticipait, la bonne blague. Je ne pus m'empêcher de ricaner. Elle ne me connaissait pas plus que je la connaissais comment pouvait elle anticiper. Certes on a toujours été plus ou moins entrain de se prendre le bec mais ça ne veut pas dire que je suis méchant pour autant, mais si elle veut je peux très bien le devenir. Sa remarque me laissa étonné et muet. En fait elle me connaissait mieux que je ne le pensais. Oui j'aurais pu venir lui parler juste pour un pari, du genre « t'es pas cap d'aller parler à Anna, de la faire craquer.» J'aurais pu le faire mais ce n'était pas le cas, pas pour elle. Je jouais beaucoup avec les filles et peut-être qu'elle avait juste peur de ça.

« Parce qu'il me faut une raison pour venir te parler? Première nouvelle et non je t'ai juste vue rentrer ici j'étais intrigué c'est tout. Je ne cherchais rien du tout. Si tu pense ça de moi alors c'est que tu ne me connais pas.»

Il y avait du vrai dans ses dires mais pour une fois que j'étais simplement venu voir ce qu'elle faisait, je trouvais que j'étais vraiment mal tombé.

Touchée, elle était différente. J'aimais son sens de la répartie, c'est sans doute pour cela que j'aimais tant la taquiner. Je sais que ça peut paraître étrange d'agir comme ça, mais ne dit-ton pas qui aime bien châtie bien ? C'est exactement le cas pour Anna et moi. Je pense que je l'aime bien et que dans le fond je lui montre à ma manière. Elle m'a fait comprendre qu'elle anticipait ma mauvaise habitude à être impoli. Je l'ai évidement assez mal pris. Je déteste que l'on fasse ça sous prétexte que j'ai tendance à l'être avec pas mal de monde, comme elle l'avait dit, elle était différente alors elle aurait du me laisse le bénéfice du doute et ne pas me croire impoli tout de suite.

Je lui ai ensuite expliquer que je n'avais pas de raisons pour venir lui parler, ça aurait pu être un défi, mais ça ne l'était pas. Je voulais juste qu'elle s’intéresse à moi comme la plupart des gens. J'ai toujours aimé être le centre de l'attention alors quand une fille me plaît plus qu'une autre, il est évident que j'aille la voir, mais ce n'est sans doute pas la bonne stratégie à adopter puisque visiblement elle semble plus perturbée qu'autre chose.

« On n'est peut-être pas fait pour s'entendre.»

J'étais un peu froid avec elle, parce que déçu de cette discussion qui ne me convenait guère. J'aurais voulu qu'elle voir que je la taquinais durant tout ce temps, que je m'intéressais à elle et en fin de compte rien de tout cela n'était arrivé. Je me rendais compte que je n'avais rien d'exceptionnelle et ça me décevais de moi-même. Il faudrait que je change tout ça, que je modifie mon sex-apeal histoire de les faire toutes craquée sans claquée des doigts, parce qu'en ce moment j'ai l'impression qu'elles me fuient toutes et c'est horrible de me le dire.

« On s'est tout dit je pense, je te laisse avec ton livre.»

Je la regardais d'un petit air déçue et fit demi-tour. Tout ça ne menait à rien. Autant que j'arrête de l’ennuyer si c'est ce qu'elle voulait, bien je disais ça aujourd'hui, mais je ne pourrais jamais m'arrêter de la taquiner. On verra bien ce que donne notre prochaine rencontre, après tout ce n'est pas la dernière fois que je la croise.