Le soir est tombé sur Londres, la ville s’endort doucement et nous venons de finir notre journée. Nous, Juliet et moi, c'est un peu comme mon élève depuis le début de l'année. C'est elle qui m'aide un peu à tenir depuis que le château est inaccessible, depuis l'attaque de décembre. C'est difficile d'être loin de ma femme, d'être loin de ma fille aussi, d'être loin de tout ce que j'aimais. Avoir repris mon métier d'auror est une grande nouveauté et c'est aussi pour ça que j'arrive à tenir, je m'en veux un peu d'être loin d'Ysaline, de savoir que je ne verrais peut-être pas mes fils tout de suite et c'est dur de me dire que je serais loin d'elle pour les moments les plus importants.

Il est temps pour moi de rentrer, je dors au chaudron baveur pour le moment, le temps de me trouver autre chose, peut-être une maison pour notre famille. Je n'ai pas vraiment le temps de chercher, mais c'est la seule chose à laquelle je peux penser sans avoir envie de m'en prendre à tout le monde. Je suis un peu à cran ces derniers temps et il faut pourtant que je reste concentré sur mon travail. C'est aussi important pour le monde magique. Je m'installe sur un banc à la sortie du ministère et sort une cigarette, ma fille me dirait d'arrêter. C'est compliqué d'être loin d'elle, je n'ai plus la possibilité d'avoir de leur nouvelles, c'est ce qui est le plus difficile. J'aimerais être là, pouvoir les voir toutes les deux, seulement je suis ici. Pour eux ça doit être encore plus compliqué à gérer. J'ai l'impression de les avoir abandonné. Je sens une présence derrière moi. Je n'ai pas vraiment besoin de regarder pour savoir que Juliet est là. Je souris et lui dis :

« Bonsoir Juliet. »

C'est vraiment une fille charmante. Ses parents doivent être très fier d'elle. Elle me fait penser à ma propre fille. C'est assez étonnant d'ailleurs quand j'y pense, dans quelques années, Lily-Rose sera peut-être comme elle, une femme forte et déterminée. Lily-Rose à tout ce qu'il faut pour ça, je suis déjà fière d'elle comme ça, je le serais encore plus je crois.

« Vous allez bien Juliet ? C'était du bon travail aujourd'hui, vous faites des progrès.»

Je suis toujours là pour encourager les troupes, toujours là pour essayer de leur montrer le bon chemin, déjà avant j'agissais ainsi, alors ça n'a pas changé.