Je ne sais pas trop par où commencer, d'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je m'adresse à toi. Pourquoi ? Peut être tout simplement parce que tu es ma plus proche amie. Tu me connais par cœur et pourtant il y a une chose que je te cache depuis des années déjà. Sache que ce n'est absolument pas contre toi, c'est juste ma plus grande honte. Tu te demande bien ce que j'aurais pu te cacher, ne pas te dire. N'ose pas m'accuser de menteur, je ne n'ai jamais menti. Ne rien dire, ce n'est pas mentir.

J'aimerais dire que toutes les histoires commencent par "il était une fois" et se terminent par un événement des plus joyeux. Mais penses-tu seulement que cela est possible ?  Je crois que la mienne ne se terminera jamais ainsi, pourtant j'espère pour toi que cela arrivera. Mon passé fut des plus banals, il y a juste un fait notable à noter, un seul et pourtant, c'est celui que tu ne connais pas. Ma vie commence à Londres, dans un petit hôpital moldu. Ma mère, abandonnée par son fiancé et ses parents, accouchait sous X, les seules conditions qu'elle donna, c'est que je fus appelé Aaron et que mes parents soient tout deux sorciers. Oh oui, tu l'as compris, j'ai été adopté. Adopté, Cassie. Ce simple mot me fait vomir. Ma mère avait déjà tout prévu, quelques jours après ma naissance, je me retrouvais dans les bras de Mrs Eisenberg. Elle était stérile et le savait depuis des années déjà. Pourtant elle et son mari avaient tout pour élever un môme : une maison à faire pâlir de jalousie les autres familles, un statut financier plus que correct ainsi qu'une influence au ministère des plus nobles. C'est dans ce contexte idéal que je vivais mon enfance. Elle n'a rien d'exceptionnel.

Mes parents n'osaient pas raconter que je n'étais pas leur fils biologique, pourtant physiquement, je ne ressemblais ni à l'un ni à l'autre. Ils racontaient que la ressemblance avait sauté une ou deux générations. Mais cette excuse, c'est un grand classique pas vrai ? Je ne demandais rien de particulier, j'adorais mes parents, je buvais les paroles de mon père et obéissais à ma mère au doigt et à l’œil. J'avais un elfe de maison adorable qui s'occupait de moi comme si j'étais un prince. J'avais de quoi vivre, mon père m'emmenait parfois à des match de quidditch, ma mère me mettait des friandises entre les mains, d'ailleurs, c'est à cette époque que je commençais à détester les plumes en sucre. J'étais un véritable bout en train. Je courrais dans le parc, aidais ma mère à faire des gâteaux et la suivais au marché. On me lisait des contes moldus comme sorciers. J'avais une culture multiple et j'adorais déjà parler. Lorsque je rencontrais les amis des mes parents, je devenais le leader du groupe des enfants de mon âge. Je me souviens même qu'ils m'écoutaient à mon plus grand bonheur. Enfin de toute façon s'ils ne m’obéissaient pas, j'ouvrais ma grande gueule et poussais des beuglantes comme jamais. J'avais un caractère de feu et tout le monde me regardait amusé. J'étais souriant, je partais parfois en expédition dans les rues. Pourtant un jour, un gosse me demanda pourquoi je ne ressemblais pas à mes parents, pourquoi j'étais si différent d'eux. Autant te dire que la chose à fait tilt dans mon cerveau moi qui n'osais pas y penser tout seul.

Alors forcément, tu te doutes bien que j'ai posé la question à mes parents. Ils ont du se rendre à l'évidence, ils devaient me le dire. Alors ils le firent, je n'étais pas leur fils, en tout cas pas de sang. Je ne sais pas pourquoi j'ai réagit comme ça et pas autrement. Mais je n'en voulus pas à mes parents, je leur sautais presque dans les bras en l'apprenant, pourtant j'avais mal, pas à cause d'eux. A cause de ma mère biologique. Une voix me disait qu'elle ne voulait pas de moi, pourtant je ne savais rien d'elle. Après tout, elle m'avait lâchement abandonnée et mis au monde. Fallait-il seulement que je la remercies pour ça ? Bien sûr que non, elle n'était rien pour moi alors je ne cherchais pas plus loin. Il fallait que je l’oublie, la seule façon que je trouvais était de ne pas parler d'elle. Et je ne savais pas à quel point j'avais tord. Pire encore, lorsque je me retrouvais tout seul, j'avais d'autant plus mal, la voix revenait au galop. Alors j'appris à ne pas parler de moi, à devenir plus calme, mon passé devint sombre par rapport aux autres. Pourtant, je restais toujours le même, les autres se devaient de me regarder. Je décidais de le faire en toute subtilité. Je me fis sociable, aimable et lorsqu'on me cherchait de trop, je ne répondais plus par la violence. Je maniais les mots et me faisais presque ironique.

Par contre, ce poids que je m'étais foutu sur les épaules durant mon enfance ne s’allégea pas à Poudlard, loin de là. A la surprise générale, je fus répartie à Gryffondor, après tout, j'étais déjà très intelligent mais mon caractère de feu existait encore, il était encore là. C'est ce que vit le choixpeau magique. Je restais ce garçon énergique, ainsi c'était comme ça que je serais à Poudlard, les gens me décriraient comme cela : parfait. Oui, c'était ce que les gens devaient penser de moi en premier lieu mais il fallait que les autres se disent "celui-là, il ne faut pas le chercher car il sait répondre". Et tu sais quoi ? C'est ce qui est arrivé. Les gens pensent qu'il ne faut pas trop me chercher mais ça m'amuse de voir que les gens essaient de me provoquer. Si tu savais comme je trouvais ça drôle. Par contre, au niveau des cours, je suis un véritable paresseux, je me souviens des fois où tu as tenté de me booster sans grand succès. J'ai toujours fait mes devoirs au dernier moment. Je suis un véritable paresseux mais il y a des gens qui m'accusent de tricherie. M'enfin, je suis juste plus intelligent que les autres.

Tu sais Poudlard, ça représente de sacrées aventures pour moi. D'abord je t'ai rencontré toi en première année, je n'osais pas te parler pour la simple raison que j'avais peur de tomber dans le même mutisme que toi. J'étais stupide, tu souffrais en silence et moi je ne voyais rien. Certaines fois, je m'en veux tu sais ? Tu es une amie formidable. J'ai du te voir pleurer pour te parler et quand j'ai appris pourquoi, je me suis promis de t'apprendre à te sociabiliser et surtout être ton ami. Je crois que j'ai tenu ma promesse non ? Lorsque tu t'es enfuie de chez toi, j'étais là, mes parents t'ont accepté avec plaisir et tu as découvert les plaisirs d'une véritable famille. Je peux te promettre une autre chose, jamais personne ne te fera du mal. Tu es ma grande surprise de Poudlard. Et tu sais que tu as été la première à savoir que j'ai été promu préfet en chef. La première et si je te l'assure. Préfet en chef, c'est génial non ? Par contre, la septième année ne sera pas aussi parfaite que je n'aurais pu l'espéré. Ma bête noire du moment porte un nom, un seul : Avalone Sevenwood. Et moi qui la prenais pour une gourde l'année dernière, elle me regardait déjà alors que j'étais encore en couple. Si tu savais à quel point je la hais, de toutes les pestes de Poudlard, je suis tombé sur la pire. Et en plus de ça, elle est un pot de colle. Un véritable pot de colle. Et toi tu n'es pas tombée dans le panneau. C'est encore une preuve que tu me connais par cœur. Jamais, je me serais intéressé à elle, tu le sais toi et pourtant... Je suis bel et bien en couple factice avec elle. En vérité, elle a appris par inadvertance que j'ai été adopté. Elle m'a posé ça comme un ultimatum et curieux de savoir ce qui la poussait à agir ainsi, je me suis bêtement soumis. Je ris encore de moi mais ce n'est rien face à la haine que j’éprouve à son égard.

Mais tu sais, Cassie... Jamais tu ne liras cette lettre, c'est idiot mais je refuses que tu la lises. Quand je signerais cette lettre, le résultat sera déjà fait. Cette lettre finira par brûler.