« Judicaëlle Clara Foster ! », s'éleva la voix suraiguë de Meggie Foster, la mère de la famille.
« Non ,mais tu as vu l'état de cette robe ! Tu as l'air d'un petit cochon venant de se rouler dans son enclot ! Un véritable désastre ! » Tout au long de son discourt, les bras de la sorcière montait vers le ciel pour redescendre. Au rythme de ces gesticulation, son immense chapeau à plume bougeait dans tous les sens. Regardant ma mère, je me retenais pour ne pas éclater de rire lorsque la pensée d'un hibou en colère me vint à l'esprit. Malgré mes efforts pour cacher mon amusement, ma mère le perçut, ce qui la mit dans une plus grande colère, augmentant les gesticulations et donnant le tournis au hibou frustré qui ornait son chapeau.
« Et maintenant elle rit ! Mais qu'est-ce que j'ai bien faire de travers avec toi pour que tu soies aussi mal élevée ? Regarde tes frères comme ils sont bien sages, bien polis et bien propre.... » C'est à ce moment que j'arrêtai d'entendre les dires de ma mère. S'il y avait bien une chose que je détestais, c'était lorsqu'elle se mettait à se plaindre de mon éducation et qu'elle me comparait à mes frères. Malgré mes onze ans, j'avais compris il y avait bien longtemps que je n'étais pas la fierté de ma mère qui cherchait à avoir une petite princesse bien docile à ma place.
« Meggie ! », dit mon père d'une voix calme en posant la main sur l'épaule de son épouse dans un geste tendre.
« Calme toi un petit peu. Ce n,est qu'un robe, Judie pourra se changer dans le train quand elle y sera. » Ma mère se retourna dans un geste signifiant sa colère, pointant son doigt sur mon père. Elle s'apprêtait à dire quelque chose, mais se retint, préférant s'éloigner vers mes frères. Une attitude qui fit rire mon père dans sa barbe me faisant également sourire. D'une voix basse il me dit :
« Une robe blanche pour un pique-nique, mais elle a de ces idées parfois ! » Il me fit un clin d'oeil complice, continuant de sourire. Je lui rendis son sourire. J'avais toujours été plus proche de mon père que de ma mère. Cette dernière voulait que je sois une petite princesse bien docile. Elle rêvait tellement d'avoir une petite fille qui aimait les poupées, les belles robes et se peindre les ongles. Malheureusement pour elle, je n'étais pas ce genre de petite fille, et maintenant que j'entrais à Poudlard, je voyais une certaine libération. Je ne voulais pas blesser ma mère, donc je disais toujours oui pour les robes ridicules qu'elle aimait tant, les coiffures affreuses et tout le tralala. J'avais fini par me perdre moi-même en chemin. J'entendais cette petite voix hurler dans ma tête. Elle hurlait de désespoir. Voulait être libérer tel un esprit sauvage. J'étais un esprit sauvage, et Poudlard serait mon territoire.
Des embrassades et des conseils. Une éternité avant que maman ne nous laisse monter dans le train. J'ai bien cru que nous allions le rater, mais Edward finit par s'énerver contre maman et nous pousser à bord du train. Par le fenêtre, je regardais mes parents. Ma mère pleurait blottie dans les bras de papa. Ce dernier me fit un grand sourire. Il m'envoya la main alors que le train s'éloignait. Le regard toujours fixé sur mon père qui n'était plus qu'un petit point noir sur le quai déjà loin de la voie 9 3/4. Je me laissai choir contre le dossier de ma banquette. Les yeux fermés, j'écoutais Elliott qui rigolait avec ces amis. J'imaginais la cérémonie de répartition, le château de Poudlard, me fit des histoires où j'avais plein d'amis, que j'étais dans l'équipe de Quidditch de ma maison et dans le club de duels. Sur ces belles pensées ainsi que les voix des jeunes sorciers, je finis par m'endormir dans le coin du compartiment.
" Non mais à quoi vous avez pensé ? On est en pleine... ", disait une jeune fille avant d'être interrompue par les trois autres.
" La ferme Becca, on va se faire prendre par ta faute ! ", lui chuchota Judicaëlle qui se trouvait tout juste devant elle. Lui prenant la main, elle entraîna son amie à la suite des deux autres, prenant soins de marcher sur la pointe des pieds. Les quatre filles, deux de gryffondor, une de poufsouffle et une de serdaigle, étaient maintenant en quatrième année. Inséparable depuis la première année, et bien plus encore en ce qui concernait Judie et Becca, elles étaient le quatuor le plus connu de leur année. Elles n'avaient pas peur de se faire marcher sur les pieds, n'avaient pas la langue dans leur poche et se soutenait l'une l'autre. Maia était la plus timide d'entre elles, mais elle ne laissait pas sa place pour autant. Quant à Judicaëlle, elle était ce qu'on pouvait appeler la chef de la bande. Simplement parce qu'elle avait un leadership naturelle qui l'avait amené à cette position. Et pourtant, elle ne s'en souciait pas réellement. Elle n'avait aucunement l'ambition de mener ces amies à la baguette, plus du genre démocratique, elle aimait bien leur demander ce qu'elles pensaient. Par exemple, leur expédition nocturne avait fait l'oeuvre d'un grand débat, mais ne voulant pas laisser Adeline, appelée " Addie ", toute seule dans cette galère, elles avaient fini par toute venir.
" PEEVE ! ", prévint l'une des quatre sorcières produisant ainsi l'arrêt complet du petit groupe. C'était un des risques à se promener dans le château la nuit que de se faire attraper par l'esprit frappeur qui n'aurait aucune hésitation à alerter le château entier. D'ailleurs vous vous demandez certainement ce que peu bien faire un groupe d'adolescente dans un couloir en pleine nuit ? Avez-vous déjà entendu parlé d'un duel à minuit ? Et bien voilà une nouvelle mode à Poudlard depuis près de trois décennies. Les professeurs ont beaux en faire la chasse, ça se propage comme une traînée de poudre. Les étudiants se défient à minuit, quelque part dans le domaine, afin de régler leur différent en un duel version sorcier. Judie Foster en est d'ailleurs une véritable adepte et de loin l'une des meilleures duellistes du château. Ce qui implique que le quatuor à son comble des ballades nocturnes, ainsi que des retenues qui viennent avec...
" C'est bon, on peut y aller ! ". Le signale donné, le groupe continua d'avancer. Quelques minutes plus tard, elles débouchèrent au sommet de la tour d'astronomie qui était complètement déserte. Alors que Judie refermait la porte derrière elle, Becca s'exclama :
" Vous vous moquez de moi ? Tout ça pour rien !
- Il fallait s'y attendre. "Dit Maia d'un ton posé. Elle ouvrait la bouche pour la première fois depuis qu'elles avaient quitté la salle commune.
" On sait bien qu'on ne peut pas se fier à un serpentard. De vrais roublards... " Alors que ces amies commençaient à s'énerver d'avoir risquée une retenue pour rien, notre jeune sorcière cherchait déjà un plan pour faire mordre la poussière à ce serpentard qui les avait roulé dans la bouse de dragon.
" On se calme les filles ! Il y a toujours moyen de lui faire regretter son absence... ", déclara Judie au bout de quelques minutes. Son ton chargé de mystère attira l'attention de ces copines, mais la gryffondor ne leur dit rien avant d'être certaine de son plan. Après tout, il ne fallait pas tenter le diable.
Cette nuit-là, la gryffondor ne dormi que très peu ou très mal. Dans son esprit défilait toutes les informations qu'elle pouvait bien connaître sur le dit serpentard. Elle devait se montrer plus maline qu'un membre de la maison de Salazar si elle voulait l'avoir à son propre jeu. Et Dieu seul est témoin de toutes les informations que la gryffondors peut bien réussir à dégoter sur tout le monde. C'est qu'elle sait se faire discrète mademoiselle Foster.
Il y a des histoires qui ne sont justement que des histoires et d'autres qui s'avèrent être la vérité. Je dirais que notre instinct et notre jugement nous permet de déterminer ce qui est un mensonge de ce qui n'en est pas un, mais ce n'est pas une science juste. Quand à moi, il n'y a pas vraiment de vérité puisque le mensonge est si bien tissé dans notre monde individualiste et rempli d'orgueil qu'on ne peut pas être totalement honnête. Où je veux en venir est qu'il y a cette histoire de famille de sang pur en déclin qui circule dans la Gazette du sorcier depuis quelques temps déjà. Une histoire qui met certaine personne à vif, qui en choc plus encore et qui en met d'autre sous les feux de la rampe alors qu'ils n'ont rien demandés, alors qu'ils n'y sont pour rien. Je me demandais donc si toute cette histoire en vaut réellement le coup ? Après tout, on a passé de nombreuses années à se plaindre que les nés-moldus mettaient la population magique à risque, mais maintenant ce serait les sang purs qui disparaissent. Eux-mêmes qui n'ont jamais mélangés leur sang à celui d'un moldu de toute leur lignée. Et maintenant, ce sera à qui la faute si la magie disparaît ? À tous ces pauvres gamins qui ont le malheur de naître dans une famille vieux jeu où ils passeront leur existence à ce sentir rejeter. L'Homme n'a pas de sens. Le sorcier pas plus que le moldu. Ce sera toujours la faute du voisin, jamais la sienne. Il est temps... « Judie ! Je t'ai cherché partout ! » Relevant la tête, je regardai ma meilleure amie s'asseoir près de moi sur le sol poussiéreux de la dernière rangée de livre de la bibliothèque. L'endroit idéal lorsqu'on voulait un peu de tranquillité puisque ce rayon ne contenait que des vieux numéros de la Gazette du sorcier. Des documents que personne ne consultaient jamais. Un nuage de poussière s'éleva lorsque Becca étira ces jambes devant elle, ce qui nous fit éternuer.
« Tu as de ces endroits pour écrire dans ton journal toi ! Ça ne t'a jamais effleuré l'esprit qu'un table c'était idéal pour l'écriture. » Je jetai un regard de travers à la poufsouffle avant de rétorquer d'un ton sérieux :
« La normalité brime mon esprit créatif ! » Il y eu un moment de silence avant que nous éclations de rire. Becca s'avait bien que je plaisantais, pas besoin de le lui spécifier. Elle me connaissait assez pour savoir tout sur moi. Inséparables depuis la première année, et ce, malgré notre maison différente. Quant à moi, les maisons ne sont qu'une manière de nous séparer, mais lors que nous sommes fait pour nous entendre, il n'y a rien à y faire. Et puis, lorsqu'on les regardait de plus près, on pouvait bien voir qu'il n'y avait pas une grande différence entre un gryffondor et un serpentard alors qu'ils sont les pires ennemis. L'ambition du serdaigle et celle du serpentard peut facilement être confondu. Le travaille acharné du Poufsouffle et l'intelligence du Serdaigle mène à la réussite. Et puis, il n'y a pas meilleur amis qu'un poufsouffle à ce qu'on dit, mais les gryffondors sont également très sociables. Vous voyez qu'au final, il n'y a que des similitudes entre une maison et une autre, alors notre amitié à Becca et à moi n'a rien de si extraordinaire.
Fermant mon journal, je fourrai mon stylo dans la poche de ma cape.
« Pourquoi tu me cherchais ? » « Oh ce n'est pas moi qui te cherchais, c'est Atlance ! », rétorqua Becca sur un ton remplis de sous-entendus. Ce qui ne tâcha pas de m'énerver.
« Toi là ! Il y a pas moyen de te faire comprendre qu'il n'y a rien entre Atlance et moi, et qu'il n'y aura jamais rien, Nous ne sommes qu'amis. » « C'est ce qu'ils disent tous... » Tournant mon regard vers la fenêtre, je vis que le soleil commençait déjà à ce coucher, ce qui signifiait que le banquet allait bientôt commencer. Le sixième banquet d'Halloween auquel j'allais assister depuis mon entrée à Poudlard. Après celui de la rentrée où le Choixpeau avait tenu u discourt des plus troublants, j'anticipais un peu la tournure que celui-ci pouvait prendre.
Me redressant sur mes pieds, je fourrai mon journal et mon stylo dans mon sac.
" Alors tu viens ? ", demandais-je à Becca. Ma meilleure amie se redressa à son tour, me suivant vers la sortie de la bibliothèque avec son regard amusé comme à chaque fois où il était question d'Atlance. Elle se moqua un peu de moi tout le long du chemin menant à la Grande Salle. Nous nous séparâmes à contre coeur alors que l'on rejoignait les tables de nos maisons respectives. Je me glissai entre Addie et une fille de septième année, Nova. La table était déjà pleine de friandises, et malgré mes appréhensions, la soirée s'annonçait amusante. Atlance me fit un salut de la table de Feuphénix. Je le lui rendis avec un sourire resplendissant. Décidément, malgré les rumeurs du début de l'année, mais sixième s'annonçait plutôt bien !