Où est le projet ? Oh grande question sans réponse que je me pose en voyant cet abruti jouer avec la tranquillité de cet ancestral saule cogneur. Je ne comprends pas l'utilité de risquer de se prendre un coup capable de broyer tous les os d'un corps humain... Peut-être des tendances masochistes profondément enfouies dans son inconscient. Freud serait intéressé par ce comportement, par la puissance de cette nature diabolique obligeant cet individu à risquer sa vie pour... pas grand chose. Oh oublions, la psychanalyse de Sigmund Freud n'est pas véritablement mon domaine de prédilection. Je ne dis pas que la psychanalyse est inutile mais pas besoin de débattre des heures face à un tel comportement... Il est juste totalement débile ! Effroyablement débile ! Même un hippogriffe aurait plus de jugeote que ce fou... Bon, je crois qu'à la base cet animal reste très intelligent en plus d'être encore plus snobe qu'un serpentard de première année faisant la terreur dans un groupe du même âge... Enfin, tout ça fait naître une question dans ma tête...

Pourquoi je perds mon temps à regarder Andy, ce paranoïaque en puissance qui croit que je vais sauter sur sa belle et tendre alors que nous avons rompu, faire ça ? Il y a encore quelques années, je n'aurais même pas pris la peine de penser deux secondes à lui... Peut-être une seconde, puis ensuite partir, suivi par ce groupe de serpentards habituel. Et pourtant me voilà à me dire qu'il ne devrait pas faire ça... Cet insigne de préfet-en-chef qui me demande de plonger dans le danger pour ensuite engueuler cet étudiant qui n'a plus de points à perdre ? Ou ma curiosité maladive qui reprend le dessus. Freud dirait que c'est ma nature profonde, de vouloir courir après le.... Stop ! On va arrêter là... Je ne comprends pas encore comment je me retrouve là... je ne passe normalement pas par là pour rentrer de mes cours d'art de la musique. Ah, jamais je ne m'en sortirais... bon je vais l'avouer, quand j'ai vu Andy, je me suis rappelé les raisons secrètes qui m'ont poussées à rompre avec sa tendre, ces mêmes raisons qui m'empêchaient d'être une vraie relation avec elle. Chaque fois que l'on se croise, je sens son regard sur moi, semblant détailler mon âme. Et je sais qu'il n'est pas idiot, qu'il voit des choses, qu'il croit... et qu'il cherche à savoir. Alors oui, peut-être ai-je été attiré par ma propre curiosité de savoir ce qu'il sait sur moi... Mais qu'espérais-je ? Le tuer si il en savait trop... ? Ridicule... Quoique de toute façon vu ce qui se passe en ce moment, il va pas faire long feu... Je devrais peut-être ouvrir les paris avec moi-même pour savoir combien de temps ce cher feuphénix tombera en cendre.

Non... tout de même pas... Je réagis rapidement alors que je vois Andy devenir une cible facile : lui allongé sur le sol, une branche prête à le frapper, ou plutôt à l'écraser. Brandissant ma baguette après m'être approché assez rapidement, j'utilise un petit sortilège pour bloquer l'arrivée fatale de la branche avant d'attraper le poignet d'Andy pour le relever avant que la branche s'écrase derrière moi. Alors, là, sur la seconde j'ai sentie mon regard se transformé... une haine parfaite pour ce jeune homme qui m'a obligé à venir l'aider, risquant quasiment ma vie... J'aurais pu être écrasé ! Bon... est-ce que cela aurait été une grande perte... ?

« Ça coûtera cher cette dette... » Ce sont les premiers mots que je sors tandis que nous commençons une course pour éviter les différentes branches et les pièges du titan végétal. Remarquant que sortir de cette arène serait bien trop compliqué dans cette situation, je lui hurle alors qu'il est proche des racines. « Les racines ! Appuie sur l'un des nœuds avec un bâton, quelque chose ! Ça va le calmer... »

Je n'aurais jamais cru que ce serait aussi simple de détruire mon existence... Pourquoi j'y ai pas pensé, ça m'éviterait tellement de questions à me poser...Oui enfin, je tiens quand même un peu la vie... Oups, c'est bien une branche que je vois arriver devant moi … ? Fiou... de peu...

Il y a des stupefix qui se perdent...

La branche n'arrive pas. Je suis pourtant mentalement et physiquement prêt : j'attends, le corps tendu comme un arc, imaginant déjà la douleur que cela représente mais rien ne vient. Je n'ai conscience de la situation seulement après que Joshua m'aide à me relever. Je suis quelque peu perplexe en fait : à la fois heureux et pas heureux de le voir ? Un mélange de sentiments contradictoires que je n'ai pas le temps d'analyser, on commence déjà à courir tandis que mon sauveur m'assure que je lui en dois une. Ben bien sur ! Comme si j'allais lui rendre la pareille un de ces quatre ! Il se tape ma copine quand même ! Enfin, peut être, mais c'est déjà pas mal. Qu'est ce qu'il veut d'autre ?
Je n'ai pas vraiment le temps de le lui demander et me contente d'un « T'étais pas obligé de venir ! », on est attaqué de toute part : ça n'est vraiment pas le moment de parler. C'est plutôt de la défense, après tout c'est moi qui ai provoqué l'arbre. Je serais tenté de mettre l'adjectif pauvre devant le nom arbre mais je trouve que moi et Joshua sommes plus à plaindre à cet instant. Je sais, normalement on dit 'Joshua et moi' mais il ne mérite pas que je lui fasse un honneur pareil.

J'ai l'impression qu'on me prend vraiment pour un idiot, quoique je fasse ou dise. Certes, il y a plus intelligent que de provoquer un saule cogneur mais je sais comment l'arrêter. Pas besoin de me le rappeler. Je lance d'ailleurs un regard noir à mon camarade de galères qui évite de justesse une branche. J'ai moins de chance et elle m'envoie valser quelques mètres plus loin. Je dois avoir la poisse, c'est pas possible autrement !
Cependant tout est relatif et si jusqu'à maintenant le nœud était hors d'attente il est désormais à ma portée. Plus ou moins. J'ai la tête qui tourne légèrement et j'ai un peu mal partout, une batterie de bleus doit couvrir mon corps, du coup j'ai un peu de mal à me réorienté et à marcher droit vers ces fichues racines.
J'ai plutôt envie de faire demi-tour à vrai dire. Ma pulsion suicidaire, dite de mort par notre très cher ami Freud, m'est passé et j'ai très très envie de sauver ma peau. Et uniquement ma peau. Seulement, ce serait méchant et ça ne se fait pas. En plus, bien que je le déteste toujours, il est venu à mon secours. Ça me coûte de l'avouer mais je ne peux pas le laisser dans cette situation que j'ai moi même mise en place. C'est très tentant mais pas tout à fait mon genre ! Après tout on ne peut pas être et con et un connard ! Il faut choisir. Il est de notoriété publique que je suis con, je n'ai donc pas le choix.

Je prends mon courage à deux mains, je l'empoigne même, et m'élance dans un élan de folie au milieux des branchages furieux de l'arbre. J'en évite quelques uns, les plus gros, mais abîme ma cape sur une petite branche particulièrement vicieuse. En effet : elle se déchire alors que je plonge en avant sur le nœud qui stoppera la colère du saule.
Missions accomplie. Un vrai pro ! Je serais presque fier de moi mais non. Mon divertissement n'aura durer que quelques instants et je suis pas sur d'en avoir assez. Bon, c'était trop dangereux, maintenant je m'en rends compte. Il me faut autre chose du coup. J'y pense, allongé sur le sol, au pied de ce saule cogneur, une arme redoutable n'empêche.
J'essaye de reprendre mon souffle, mon corps ne répond plus très bien : je suis cabossé de partout mais j'ai quand même la force de dire, d'un ton amusé, parce que je sais que c'est faux :

« Je suis sur que je m'en serais très bien tiré sans toi. »

C'est de la mauvaise foi pure et dure. J'ignore s'il se rend compte de l'ironie de cette phrase. C'est plus ou moins ma manière de dire merci. Oui parce que je sais dire merci comme tout le monde mais ça me couterait de le lui dire. Je n'ai aucune preuve d'une quelconque liaison entre lui et Mia mais il est suspect et à ce titre, il n'obtiendra rien de moi : s'il ne couche pas avec ma petite amie, il cache autre chose et je finirais bien par découvrir quoi – même si je suis plus que convaincu qu'elle me trompe avec lui.

Peu à peu, je sens ma respiration se calmer, tandis que j'observe le Saule cogneur semblant s'endormir suite à l'application sur l'un des nœuds de ses racines. Soyons honnête... heureusement que cet imbécile de feuphénix s'est prit une bonne tarte de la parte de l'arbre pour arriver au plus proche des racines, sinon nous serions encore en train de courir un peu partout. Oh oui, il aura quand même une dette envers moi car pris par le piège de l'arbre... je n'ai pas besoin de décrire le résultat de cette équation sans inconnue. Enfin, le bon côté des choses est qu'il n'aurait plus de raison de se faire de vieux os. Oui, ce n'est pas franchement le meilleur moment pour faire des petits jeux de mots totalement pourris sur un ton cynique ou sarcastique mais... cela me détend car en entendant ce qui devrait être un merci, j'ai l'envie de mettre mon poing dans sa petite figure... Mais un peu de calme, je dois rester calme... Glissant une main dans ma poche avant de passer la seconde dans mes cheveux, regardant Andy froidement...

Si il était un simple élève je pourrais lui enlever des points... Même si j'imagine que cet acte n'aurait aucun intérêt à ses yeux, il n'est sûrement pas ce genre d'étudiants à prendre en compte les points, mais au moins cela aurait sûrement énerver – pour être poli – quelques membres de sa maison. Mais les Feuphénix sont quasiment au dessus de tout, il n'y a bien que leurs formateurs qui peuvent agir sur ces élèves... ou les professeurs tout de même, ou la directrice... Mais je me vois mal aller dire à un membre du corps enseignant qu'un imbécile d'étudiant a accidentellement, ou volontairement, failli se faire écraser par un Saul Cogneur enragé par ce même étudiant... Pourtant il ne serait plus dans mes jambes, cela me faciliterait la vie. Peut-être que je devrais en toucher deux mots à Mia... D'un côté je doute que quelque chose change, cela pourrait même attiser certains problèmes. Ah quel vrai casse tête...  Jouant rapidement avec une mèche de cheveux, j'observe maintenant Andy du coin de l’œil.

« Tu en avais bien l'air, c'est vrai que tu te débrouillais très bien pour te faire écraser par cet arbre. Encore heureux que tu ne l'ai pas abîmé, sa santé à plus de valeur que la tienne. »

Il y a cette histoire mettant en scène Harry Potter et Ronald Weasley... ainsi qu'une voiture volante. J'imagine que si Andy avait été élève à cette époque, il aurait été cité dans cette histoire. En parlant des choses tournant autour du Saul Cogneur, il y a aussi ce passage secret... Maintenant que le point de pression a été bien utilisé, il devrait être dévoilé. Ainsi, commençant à tourner autour du massif tronc, j'arrive à voir l'entrée du tunnel souterrain. Eh bien, au moins il y avait une bonne nouvelle à cette journée. Sortant de ma poche une pièce, je la glisse dans la main gauche, tandis que la droite retourne dans la poche, la faisant tourner entre mes doigts. Je savais que le moyen de calmer le Saul Cogneur était les nœuds de ses racines, mais je n'avais jamais pu vérifier la présence du passage secret. Enfin, retournant face à Andy, je reprends la parole, un petit sourire aux lèvres.

« Qui aurais cru que cette idée stupide aurait été utile... C'est le seul passage secret que je n'avais jamais réussi à bien voir et grâce à toi et ton côté bagarreur, je sais que celui-ci existe toujours... » Lançant alors la pièce avant de la rattraper, j'observe rapidement les environs avant d'approcher un peu plus de lui, me penchant tout en continuant de faire danser la pièce entre mes doigts, plongeant mes yeux clairs dans les siens. « Par contre, j'aimerais bien savoir pourquoi tu as défié le Saul Cogneur ? Tu sais que les probabilités que tu gagne contre lui sont très minces... surtout dans un duel de force... Et il se montre très rusé aussi ce titan. »

Je lève tout de même les yeux, le temps de paralysie de l'arbre n'est pas une variable que je connais... Garder un œil sur lui est tout de même plus prudent... Je n'aimerais pas que l'un de nous se fasse broyer... L'un de nous... ? Ouais.

En fait, Joshua n'a rien pour lui à part son physique avantageux. Même sans se faire ma copine, je ne l'aurais pas aimer : c'est un connard sans nom ! Comment ose-t-il dire que ma vie a moins d'importance que celle de cet arbre de malheur ? Je sais que ce saule est très vieux, qu'il était là avant moi et qu'il sera encore là tandis que je mangerais les pissenlits par la racine mais tout de même ! Je pense que chaque vie a de la valeur mais un arbre, aussi vieux et ancestral soit-il, reste un arbre.
Je me contente d’émettre un grognement mécontent, ça résume plutôt bien ma pensée et ça m'économise des forces : je n'en ai pas à gaspiller pour lui. Je ne suis pour le moment pas sur de pouvoir de me relever mais j'ai conscience que si je ne bouge pas bientôt le saule va retenter de nous tuer.
L'autre serpy ne semble avoir aucun problème ! Il fait le tour de l'imposant végétal en s’extasiant sur le passage secret que je viens de mettre à découvert. Je me rappelle alors que c'était là mon but premier ! Je voulais l'emprunter mais mes plans ont changé entre temps. Enfin, disons qu'ils ont été retardés.

D'ailleurs, l'emmerdeur de préfet parvient à tourner sa critique en compliment ce qui m'énerve passablement. D'accord je suis un idiot et un imbécile mais je ne lui ai rien demandé ! Et s'il n'a rien d'autre à faire que de m'insulter, qu'il se casse. Parce que même si sans lui j'étais dans la merde, qu'il ne s'attende pas à ce que je me montre plus sympa maintenant.
Et sa question, il peut se la garder ! Qu'il fasse pas genre ça l'intéresse parce que je sais que c'est faux ! Il s'en contre-fou comme la majorité des personnes et je déteste qu'il me regarde comme ça, parce que le voir au dessus de moi m'énerve sans la moindre raison :

« Qu'est ce que ça peut te faire ? »

Là, de suite, je me désespère plus qu'autre chose... C'est vrai quoi : je me comporte comme un gosse et lui, cet abominable et pompeux serpentard est plus mature que moi !
Tout ça me saoule tellement que je trouve la force de me lever. C'est un bon point, je suis encore capable de marcher ! Je fais face à Joshua et je n'arrive pas à interpréter son expression autrement qu'en satisfaction intense. Comme si mon cerveau ne voulait rien voir d'autre pas même la réalité. Il doit y avoir un truc qui cloche chez moi, vraiment, parce que je ne réponds plus de moi. Je serres les poings : j'ai la furieuse envie de le taper alors que je n'ai aucune raison de le faire. Du coup, j'essaye de me calmer mais sa tête ne me revient pas : il se fait ma copine, vient de me ridiculiser et est encore en bon état alors que je suis couvert de bleu ! Ce mec me sort par les yeux.

Le problème c'est que tout me gonfle et pas seulement lui. Entre les mangemorts qui se sont infiltrés à Poudlard, le frère d'Angel qui les a rejoint, cette grognasse de Cerys qui se permet de juger mon meilleur ami et ma copine qui me trompe, je n'en peux plus ! Ça n'est pas en respirant profondément que les choses iront mieux, hélas ! Pourtant j'essaye mais ça ne change rien. Je me sens toujours étrange, dans un état de fébrilité intense que je ne peux pas contrôler. Il faut que j'évacue le trop pleins de frustration et je ne peux actuellement pas me défouler sur un ballet de quidditch. Je ne peux pas non plus utiliser le sexe comme exutoire : il n'y a que moi et Johsua et l'arbre aussi.
Mon unique possibilité est de le frapper, de me battre. Lui ne comprendrait peut être pas mes raisons mais je m'en fiche. Mieux vaut que ça soit lui plutôt qu'un autre ! Après tout, il le mérite un peu.

Sans crier gare, je me surprends moi-même, je lui balance mon poing à la figure. Un sentiment de satisfaction se répand dans mon corps qui en réclame plus. Ni une, ni deux je me jette sur Joshua et le fait basculer par terre. Aucun doute, il va me prendre pour un fou. Mais je crois que j'en suis un... Après tout, il y a deux minutes, j'arrivais à le trouver presque sympathique.
En fait, j'ai peut être besoin d'aide moi aussi. Parce que je ne sais plus quoi faire pour me sortir de ce pétrin, pour contrôler mes sentiments : l'amour que j'éprouve pour Mia me dévore et rien autour de moi n'arrange ce que je ressens... Comme si le monde, la Terre, voulait que je pète les plombs, que je perde les pédales et le contrôle. Dommage que j'y cède si facilement...

Comment ai-je pu laisser les choses tourner aussi vite au vinaigre... ? Ah oui... c'est vrai... Je n'ai pas encore appris à fermer cette saloperie de bouche. Oui, il faut réfléchir avant de parler, savoir ne pas attiser certaines flammes de rage... Mais avec lui quelque soit mes mots cela se serait terminé comme ça j'en suis certain. Comment cet immature peut être plus vieux que moi ? Non non ! Comment ce gamin peut-il suivre la formation de défense magique ?! Ils savent pas qu'il faut un sang froid exceptionnel pour devenir auror ou force de l'ordre magique ? En tout cas, aucunes de ces questions ne vont m'aider dans cette situation... Bah oui, un poing qui arrive sur moi, il ne va pas s'arrêter alors que je suis plongé dans ces questions sans intérêt... C'est un peu cette sensation, que le temps ralenti, très lentement, comme lors d'une chute : le temps semble ralentir, vous trouvez que c'est long à arriver... mais, paradoxalement, vous n'avez pas le temps de vous rattraper. Eh bien là c'est pareil... Alors regardons ce mouvement précis, puissant, ce poing s'écraser sur mon visage. Bon nous éviterons les ralentis au moment de l'impacte, cette méthode d'observation rend tous les sujets... horribles à regarder. Ainsi, j'arrive sur le sol et c'est là que nous reprenons l'action.

Le goût du sang se déverse dans ma bouche tandis que je me redresse un peu. Mais qu'est ce qui lui prend à cet enfoiré ? On ne frappe pas les gens pour un rien ? ! Rageant alors, je souhaite me relever pour pouvoir me défendre, lorsqu'il arrive brutalement sur moi. Me recevant un nouveau coup, je sens un peu plus le sang se déverser dans ma bouche. Crachant un peu sur le côté, je lui lance un regard noir tandis que j'enfonce mon poing dans sa figure... Le premier coup de poing que je donne dans la figure de quelqu'un dans ma septième année. C'est pas le genre de choses que je devrais fêter !

Ainsi commence cette bagarre, baston, ce corps à corps loin d'être sensuel... Bon ce n'est pas vraiment le moment pour ce genre de choses. Je dois avouer que je me défends bien, mais lui n'est vraiment pas mal non plus. Les différents coups commencent à marquer ma peau, je le sens bien par certaines douleurs traversant mon corps. Mais contrairement à lui, je ne pars pas désavantagé. Ainsi, j'arrive ) un moment à reprendre le dessus et aller sur lui, bien qu'il se défend à nouveau très bien. De toute ma vie, je n'ai jamais eu besoin de me battre... Soit l'un de mes gorilles s'en occupait, soit... En fait, je me demande si j'ai déjà vraiment frappé quelqu'un de toute ma vie ? En tout cas, cette fois, tout semble lié à un seul concept : l'instinct. Bien que je ne sache pas comment me battre ou me défendre, je le fais. Cette même impression que le temps passe lentement revient en moi... et pourtant, je sais que nous ne nous battons pas depuis plusieurs minutes, loin de là. Mais après un petit bout de temps, j'arrive à me redresser, essuyant ma bouche d'un peu de sang qui coule... Je ressens une nouvelle douleur, vive, ne sachant pas vraiment à quel endroit où elle se situe et alors que je recule je sens que je perds l'équilibre. Attrapant la première chose, je tombe dans le passage secret avec un poids au bout du bras. Je pourrais crier, par le déplacement rapide , le fait de ne pas savoir où je vais, mais la douleur m'empêche de laisser un seul bruit sortir de mes lèvres. Puis, tout s'arrête brutalement, tandis que le poids que j'avais attrapé arrive sur moi. Là, il y a bien un bruit qui sort de ma bouche, un gémissement de douleur suite à cet arrêt brusque ainsi que cette violente arrivée de...

« Bouge toi de là King... »

La tension a rapidement baissée, mais je reste énervé tandis que j'essaye de me relever, bien que mes jambes et mes bras soient endoloris. Idiot, con, stupide ne sont plus des qualificatifs suffisant pour ce mec. C'est un enfoiré de première ! Nous voilà pris dans ce passage secret... en sortir ne devrait pas être difficile... si on ne s'était pas foutu de violents coups sur la figure quelques minutes avant... Heureusement, cet ancêtre d'arbre ne s'est pas encore éveillé... Je n'ai pas vraiment la force de me demander combien de temps il va rester calme... Tout ce que je veux pour le moment c'est ne plus avoir ce gars sur moi ! Je ferme les yeux tandis que je tente d'oublier la douleur.

« Bouge toi vite... je ne vais pas supporter longtemps de t'avoir sur moi... »

J'aime me battre. C'est un concept moldu qui me plait énormément. Ça défoule tant c'est primitif ! Après tout, le combat c'est le début de la vie. On nait tous en menant une bataille compliqué, parce qu'il faut survivre dans ce monde impitoyable. Et là je survis. Je garde la tête hors de l'eau, enfin j'essaye et j'ai plutôt du mal. Surtout qu'il se défend bien le bougre ! Mais la douleur, c'est vivifiant. Ça me fait me sentir vivant, voire puissante. Comme si je pouvais me servir d'elle afin de devenir plus fort.
C'est fou n'empêche ! Vu de l'intérieur, cette bagarre à l'air, comme dire... épique - peut être ; je ne sais pas, j'ai l'impression que lui comme moi on donne tout ce qu'on a. Ce qui est assez paradoxale parce que si ça ne tenait qu'à moi je ne lui donnerais rien du tout, pas même de coups. Mais là, ça fait vraiment du bien. Même si mes côtes me font souffrir, que mon tibia hurle de douleur et que je crois que je me suis déboité l'épaule. Ce qui est fou donc, c'est que nous on est vraiment à fond dedans, parce que notre instinct de survie s'exprime, ou notre volonté de puissance comme dirait Nietzsche, mais vu de l'extérieur on doit avoir l'air de deux pauvres couillons s'agitant comme des vers de terre !
Qu'est ce que j'aimerais avoir une vue du ciel de notre beau combat ! Je pourrais me foutre allègrement de moi – et encore plus de lui, pendant les années à venir. Et il n'y aurait pas meilleur récompense.

Sauf que voilà, je lui donne le coup de coude de trop et qu'il tombe en arrière. Parce qu'il y avait un trou ici ? Ah oui... le passage secret. Je m'en ficherai bien s'il n'avait pas eu le réflexe inconsidéré de m'entrainer dans sa chute. Par chance, je tombe lourdement sur lui ce qui est plutôt cool : il fait office de coussin. J'ai connu des coussins plus moelleux, ça c'est sur, mais rarement aussi chiant.
Et vraiment, j'aimerais pouvoir répondre à son injonction et bouger mais j'ai mal. À titre de comparaison, un troupeau d'hyppogriffe m'aurait piétiné, je serais en meilleur état... Je me suis quand même pris une branche de saule cogneur dans le tronche, des coups dans toutes les parties de mon corps et je viens de me casser la gueule dans un passage secret. Alors non, je ne suis plus trop apte à faire des mouvements.
Je sens d'ailleurs le sang couler le long de mon visage, je parie que j'ai la lèvre exploser, l'arcade dans le même état et un bel œil au beurre noir ! Je crains cependant que personne ne trouve ça classe. En plus, j'aurais trop honte pour raconter cette histoire à quelqu'un. C'est vrai : il faudrait que j'avoue ma jalousie et que je reconnaisse mon emportement. Et ça, pas question !
Je pousse un profond soupire et plutôt que de me lever pour libérer mon opposant de mon poids, je roule sur le côté et atterrit sur un sol pas hyper confortable. Ça m'arrache et un grognement et un gémissement de douleur. Mes jambes sont encore sur Joshua mais je peux difficilement faire mieux... C'est pitoyable :

« C'est mieux là ? Parce que je peux pas trop bouger en fait... Tu m'as bien amoché ! » et ça me fait rire. Ce qui est débile, mais je trouve la situation tout à fait incongrue. Je me suis jeté sur lui, on en est venu aux mains et voilà qu'on est plus trop en position de faire quoique ce soit. Il faut que je reprenne mes esprits parce que j'ai la tête qui tourne un peu : « On doit avoir une de ces têtes... »

J'arrive finalement à m'allonger de tout mon long à côté de lui, le libérant enfin de mon poids. Pas que je sois très lourd mais j'imagine que ça ne doit pas être super confortable quand même. C'est bizarre mais il m'a l'air plus sympathique maintenant qu'il est en miettes comme moi !
Quelques secondes passent, peut être même des minutes, je n'ai aucune notion du temps, je prends une profonde respiration et je me relève en position assise. On est bel et bien dans le passage secret que je cherchais à la base. Quand je disais que mes plans étaient seulement retardé ! Dommage que j'y sois avec cet imbécile de Joshua :

« On fait quoi maintenant ? Parce que sortir ça m'a l'air un peu compromis... »

Qu'est ce que j'aurais voulu ne pas avoir à collaborer avec lui. Seulement, ce n'est pas comme si j'avais le choix et que je pouvais faire en sorte que cette situation n'arrive jamais. De toute façon c'est moi qui l'ait provoqué, il faut bien que j'en paie les conséquences et que j'assume !
N'empêche, qu'est ce que je peux être con.

Je commence peu à peu à comprendre ce que ressent un animal pris dans un piège : l'incapacité de bouger et la douleur parcourant le corps. L'élément qui fait que je ne suis pas un animal enfermé dans un piège – à part que je ne sois pas un animal – est que le corps d'Andy n'est pas si lourd que je le fais entendre, c'est surtout que cette masse appuie sur ce corps endoloris... J'aimerais comparer la souffrance de mon corps actuellement avec celle procurée par un sortilège doloris... Je ne devrais pas être très loin du compte. Enfin, au final je commence à sentir son corps se retirer... non, changeons de mot. Donc je disais, je commence à sentir une perte de poids sur mon dos, le corps d'Andy se déplaçant, en tout cas à moitié. Vu son état, vrai que je ne peux pas lui en demander plus pour le moment. Alors, je tourne mes yeux clairs dans sa direction, avant d'écouter ces quelques mots, ouvrant un peu plus les yeux alors que je l'entends rire... C'est vrai que cette situation à le mérite d'être quelque peu comique... Même la bagarre en elle-même, quand j'y repense, l'est un peu. Pour je ne sais quelle raison j'ai foncé dans cet échange de coup, pour la première fois de ma vie... Et je ressens une étrange sensation, comme si je me retirais un poids. Vrai que le cogner restait une envie gravée dans mon esprit. Alors, sans vraiment le contrôler, je laisse échapper de mes lèvres un petit rire.

« Je ne sais pas qui a la tête la plus horrible en ce moment... Je pense même qu'on pourrait se partager le prix. » Je glisse sur le dos alors que je sens ses jambes se retirer, regardant le plafond avant de tourner les yeux dans sa direction. « En tout cas le look mauvais garçon après échange de coup te va plutôt bien. »

J'aimerais bien me gifler, car je ne vois pas vraiment l'intérêt de dire ça... Cela détend un peu plus l'atmosphère, c'est vrai, en tout cas pour ma part, mais cela n'a pas vraiment d'autres intérêts. Je tourne à nouveau les yeux vers la sortie du passage secret que l'on voit bien plus haut, souhaitant jouer avec ma pièce avant de comprendre qu'elle était dans l'herbe, à la surface. Il a raison, ça m'a l'air bien difficile de pouvoir sortir de là maintenant. Attendre un peu bien entendu, mais proposer une idée aussi simple me ferait passer pour le premier des imbéciles... Mais le problème ne propose pas beaucoup de solution... Dans tous les cas, si quelqu'un nous remarque, nous passerons le prochaines heures enfermées dans une salle à copier des lignes ou à astiquer je ne sais quel prix... Quand mon père l'apprendra, je doute que je survivrais aux prochaines vacances... Enfin, qu'importe la famille maintenant, il y a d'autres choses plus urgentes. Me redressant alors pour être moi-aussi en une position assise, je continue d'observer l'endroit avant de hocher doucement la tête.

« Les solutions sont minimes... dans tous les cas nous allons devoir attendre que nos corps soient un peu reposés de tout ça... » Baissant un peu la tête, je réfléchis rapidement... Même pas un livre pour m'occuper, même ma baguette magique n'est pas là. De plus, à cette distance je ne peux pas vraiment la faire venir à moi. Pinçant mes lèvres, je repense aux circonstances de notre arrivée ici, me rappelant de mes mots. Je détourne alors la tête, regardant froidement le sol en inspirant doucement. « J'imagine que je n'aurais pas dû te provoquer tout à l'heure... après cette histoire avec l'arbre. Désolé pour tout ça. Si on doit rester planter ici autant tenter de se supporter. »

Bien entendu, je ne vais pas dire à haute voix que c'est un véritable paranoïaque, à me regarder avec autant de haine lorsque je croise sa petite amie. Comme si je la plaquais contre un mur dès que j'en avais l'occasion. Cette seule pensée ne me fait ni chaud ni froid en fait... Je ne suis pas intéressé physiquement par cette fille, mais le fait qu'il développe cette crainte reste un problème... Déjà il me frappe, puis si un jour il vient à mettre son nez là où il ne doit pas... La curiosité est un très vilain défaut. Mais, malgré tous ces défauts, je dois bien avouer que j'ai ma part de responsabilité...

Regardant à nouveau la lointaine entrée du passage secret, je reprends ma réflexion, espérant trouver un moyen de vite sortir de là...

Joshua a raison sur un point : on est trop amoché pour faire quoique ce soit. Par contre, je ne comprends pas qu'il s'excuse... Après tout, c'est moi qui suis en tort, pas lui ! Bon si, mais y a pas que lui. Le problème vient principalement de moi et je me sens encore plus misérable. J'ai l'impression que l'écart se creuse entre lui et moi, qu'il vaut beaucoup mieux que moi mais je suis trop fatigué pour ressentir ne serait-ce qu'un peu de jalousie. Je suis juste las et complètement à côté de mes pompes.
Dans ces conditions, je suis incapable de nourrir la moindre rancoeur, pas qu'elle ait disparu. Je veux dire par là, que je continue à ne pas l'aimer mais je vais pouvoir le tolérer pour le temps qu'on est bloqué ici. Dès qu'on en sort, ça redevient une enflure que j'évite comme la peste ! Je ne suis pas du genre à sortir grandit d'une aventure. Plus immature que moi je suis à peu près sur que ça ne se trouve pas, à part peut être chez les premiers années et encore. Parfois je me demande comment je fais pour avoir des amis... On notera que j'en ai pas un paquet mais ça, c'est normal.
Je me demande si lui, il en a. Parce qu'il a beau me surpasser dans un paquet de choses, moins cons, plus réfléchis, plus responsable, plus intelligent et j'en passe, il n'en reste pas moins un mec hautain. Enfin, je le perçois comme ça malgré ses excuses qui me paraissent sincères. J'ai peut être tout faux, ce ne serait pas nouveau. Je n'ai pas un don pour juger les gens, bien au contraire, j'ai tendance à sauter sur des conclusions attives. Je ne me cherche pas d'excuses mais j'imagine que c'est parce que je m'en fiche ! Puisque je ne cherche pas à être apprécié et bien... Je me permets de ne pas apprécier les autres non plus et de ne pas chercher à les connaître. Et puis les gens qui réussissent tout ce qu'ils entrepennent, ça a tendance à attiser les jalousies.
Après reflexion, je ne pense pas qu'il ait de vraies relations amicales. Du coup, il me fait un peu de peine. Une peine mélangée à la satisfaction que dans un domaine je m'en sors peut être mieux que lui ! Ouais, c'est salaud de ma part mais je n'ai jamais dit que j'étais quelqu'un de bien qui cherchait à répandre la paix dans le monde. Je suis bien loin de cette optique en fait. La preuve en est que j'ai commencé cette bagarre...

Cependant, ce ne sont pas nos fréquentations respectives qui pourront nous sauver. En effet, je vois mal Juliet ou Angel nous sortir de ce mauvais pas. Holly non plus et Mia... Mieux vaut pas que Mia nous trouve en fait. Je ne suis pas sur de vouloir lui expliquer la raison de notre présence ici, parce que même si ça peut sonner romantique de se battre pour sa copine, je crois qu'elle me regardera d'un air désolé en se demandant ce qu'elle fou avec moi. Elle aurait bien raison de se poser la question mais je fais beaucoup d'effort pour que ça n'arrive pas. Alors non, elle ne nous trouvera pas là et ne ruinera pas le mal que je me donne a tenter de garder un semblant de... dignité ? Non, mais on dira que si parce que je ne trouve pas le mot exact.
Un léger silence s'installe, ça fait un moment qu'il règne parce que je n'ai toujours pas pris la peine de répondre à Joshua. Je ne sais pas quoi lui dire. Il a fait l'effort de s'excuser. Je devrais au moins lui dire que je ne lui en veux pas mais ça serait mentir. Enfin pas tout à fait : c'est un tout. Peut être que je lui aurais quand même sauter à la gorge sans ses petites réflexions... Je suis un cas désespéré mais je tente de m'améliorer :

« Oh... Tu sais, si y avait que toi qui m'emmerdais on en serait pas là. C'est plutôt à moi de m'excuser, j'en fais toujours trop. » pas question que je lui dise que je le soupçonne de coucher avec Mia, il doit le savoir mais l'avouer à haute voix... C'est trop pour moi : « Ah ! Je crois que je peux bouger ! » et en effet, j'arrive à me redresser sur mes coudes puis à m'asseoir en tailleur. Avec précaution, j'arrive même à tenir debout ! Grande victoire.

Parce que je suis fairplay, je tends la main à Joshua pour l'aider à se relever. Il m'a bien diverti, il le mérite donc. Et puis il a raison. Autant ne pas attiser la flamme pour le moment et ne pas se foutre sur la gueule tout de suite. J'aurais le temps de le faire plus tard. Pour l'instant on doit surtout trouver une solution :

« Viens, on va explorer un peu. Y aura peut être un truc utile plus loin. »

J'en profite pour vérifier que ma baguette est encore en un seul morceau : c'est le cas et heureusement sinon je m'en serais pas remis. Par contre, je ne vois pas quel sort pourrait nous sortir de là... Attirer l'attention sur nous me paraît être une bien mauvaise idée et puis, tant qu'à faire, autant partir à l'aventure...