C’était un peu de toi. Un peu d’eux. Mais ça n’était pas assez. Non pas encore assez. C’était même une chose que tu aurais dû faire toi-même. Mais à trop écouté Ilsay te dire de mettre tes espoirs dans tes intermédiaires, ça n’avait donné qu’un résultat médiocre. Tu n’avais pas besoin de personnes médiocres dans tes rangs, c’était même le contraire, il fallait excellence, que tu visais toi-même. Ce qui avait manqué à ces pauvres imbéciles, c’était la haine. Ta haine ta propre haine. Ta rancune, ton but, ta passion. Pas que tuer était une chose facile, loin de là, mais c’était ce dont tu avais besoin et pas d’un membre hors service pour quelque temps. Tu enrageais depuis qu’on t’avait donné des nouvelles de ton action… Action réussit en partie, en grande partie, mais ce qui t’avait amené à donner quelques conseils à tes soldats et même un ordre n’avait pas été respecté. Ce n’était que le troisième verre que tu fis se fracasser au sol dans ta luxueuse suite d’un palace londonien dont ton père se faisait charitablement le payeur. C’était même avant que tu n’ailles t’écraser dans ton canapé, les idées noires revenant de plus belles. Qu’est-ce que tu avais loupé d’important pour qu’il ne soit pas mort à cette heure ? Ce n’était pas pourtant compliqué, le sort d’Impero avait été un succès sur ton chef de service pour mettre Fitz dans cette situation… Et si c’était lui le chainon qui avait fait que ton s’écroule. Il était trop gentil et il était peut-être venu en aide à O’Brady. Ce sale petit…

Tu jetas vivement un cousin puis deux puis trois dans la grande pièce. C’était inconcevable qu’il ne soit pas mort ce putain d’enfoiré. Ce n’est pas que tu n’avais pas fait comme il le fallait, c’était plutôt, parce que toi, tu ne l’avais pas fait. Si tu y étais allé, il n’aurait pas de raison de croupir à Sainte Mangouste, car il serait déjà dans une morgue… Tu t’en mordis le pouce en fermant les yeux pour te contenir sans quoi, ta chambre ressemblerait à un champ de bataille. Et Blondie qui n’avait d’yeux que pour ce type, ça te mettait dans tous tes états. Non, mais franchement, elle ne savait pas que c’était une personne malsaine qui l’évite. Alors tu toi, tu ne demandes qu’à être là pour elle. Tu n’aies pas d’un naturel jaloux de base, mais cette fille avait le don de te rendre dingue. Pour l’avoir, tu étais devenu mauvais, face à quelqu’un qui n’avait aucun intérêt à la base. Mais les petits corbeaux d’Islay avaient leurs informations et il allait vite devenir gênant pour toi et pour votre mouvement. Donc l’éliminer maintenant n’aurait pas été de trop. Mais avant toute chose, cette fille était à toi, c’était peut-être après lui qu’elle en avait, mais c’était tes platebandes et on ne marchait pas sur tes platebandes. Ce n’était pas dans ton optique, ni même dans tes plans que tu lui laisses.

C’est à ce moment que l’idée germa dans ton esprit. D’un bref sourire ironique, c’était complètement génial. Vraiment, certes tu faisais souvent cela pour intimider tes pions, mais savoir quelles seraient ses faiblesses ne serait pas de trop pour pouvoir le tuer prochainement. Bien que le tuer dans son lit d’hôpital aurait été très simple, ça aurait été trop lâche de ta part. Mais il y avait trop de pièces de puzzle dans ton crâne pour les laisser en vrac et ne pas les assembler aussi dignement qu’elles pouvaient l’être… Alors, tu te levas d’un bond, ton sourire de mécréant toujours sur le coin de tes fines lèvres. Officiellement tu n’étais qu’un gentil, alors une petite visite cordiale serait la bienvenue pour te faire bien voir. Alors, tu ne changeas rien à ta simple tenue, juste que tu enfilas une paire de chaussures de ville et ton long manteau noir, un véritable corbeau.

L’hôpital magie grouillait d’une tonne de tes petits corbeaux que tu avais torturé pour leurs malfaçons, mais tu demandas le numéro de la chambre d’O’Brady à la jeune médicomage qui t’accueillait. Quatrième étage… Bien. Tu n’en demandas pas plus, et d’ailleurs le fait que tu aies les mains vides ne te dérangeait pas le moins du monde, d’ailleurs tu les rentras dans tes poches. C’était le bon moment, celui où il avait réalisé que sa vie avait un prix et donc c’était le meilleur moment pour l’attaquer. Arriver devant le numéro qu’on t’avait indiqué, tu souris un peu, faiblement pour que les soigneurs qui passent ne voient pas l’expression malsaine qui s’était gravée sur ton visage. Pourtant, tu frappas vivement et ton visage redevint impassible. Comme tu en avais si bien l’habitude. Pourtant, l’odeur qui régnait habituellement dans les hôpitaux ne te dérangea pas. Et en un coup d’œil, tu étais satisfait de voir qu’il était mal en point. Pourtant, tu ne dis rien. Tu lui tournais le dos pour prendre une chaise et la mettre en face de son lit. C’était le meilleur moyen d’obtenir un contact visuel convenable. Alors, tu pris place.

Tu le regardas un instant, il été vraiment mal et il avait dû l’être encore plus à son admission. Tu commenças : « Fitz a eu trop honte pour venir te voir, il m’envoie prendre de tes nouvelles. Mais… » Tu laissas un temps s’écouler pour te caller correctement sur le dossier de la chaise. « Je ne suis pas là que pour les bons intérêts de Fitz. Je suis certain que tu es assez intelligent pour savoir que qui ou de quoi il s’agit. ». O’Brady ne tarderait peut-être pas à prendre la mouche, car s’il l’aimait aussi, vous alliez livrer une grande bataille.

(c) AMIANTE

Tu n’avais jamais pensé à ce que pourrait être ta vie avec une femme à tes côtés tant tu les détestais avant ton arrivée en Angleterre. Cette luxure dans laquelle tu as grandi tout au long de ta vie. La maison de charme de ton oncle, ta famille composée d’une tonne de sœurs, et de demi-sœur pour être exacte — , et cette nouvelle information à prendre en compte que la petite apprentie de blondie était elle aussi ta demi-sœur, comme Tamara l’avait si bien vue dans sa vision. Mais il faut dire que cela était un peu autre part dans ta tête en ce moment, car tu avais autre chose à penser. Cette mission que tes petits corbeaux n’avaient pas réussi à mener à bien sans tuer celui que tu avais toi-même désigné. Ce n’était pourtant pas dur de tuer une personne que l’on peut blesser gravement. Enfin, bon cela t’avais arraché une violente crise de nerfs et pourtant, ton envie de le taquiner de sa médiocrité t’avait poussé à prendre l’excuse de Fitz pour aller lui rendre visite à l’hôpital. Les mains vides bien entendu avec un ton sec, froid et charger de reproche. Maintenant qu’il était là, calme à ne rien pouvoir faire de sa vie, il serait à même de t’écouter et de comprendre ce que tu aurais à lui dire sans rechigner, car il n’avait certainement pas de baguette pour te lancer un sort et il n’était pas comme Alecia, capable de bloquer son esprit.

Si bien, que tu avais bien vu sur son visage la déception et la colère qui était montée en lui quand tu avais fait ton entrée. Normal quoi de plus normal pour deux personnes dont le caractère et littéralement opposés et incompatible. Il n’y avait rien de surprenant si bien que c’était même à se demander des choses et tu savais que tout pouvait aller très vite et que le faire à huit clos était une bonne chose. Dire tout ça sans témoins, ça éviterait bien des remontées à Jdanov Senior. Et ça t’arrangeait. Car la façon dont cet abruti avait parlé à la blonde lors de la coupe du monde était un fait, et cela t’avait donné encore plus de raison pour l’étrangler la prochaine fois que tu le verrais. Quand O’Brady te répondit qu’il allait bien et que tu pouvais partir, tu affichas un petit sourire narquois. « Avec un bras qui aura des séquelles, ton service doute vraiment de ta bonne santé O’Brady. Qu’est-ce que ça fait d’échouer, un jeune talent comme toi, c’est terrible. »

Ça ne faisait aucun doute que ce que l’on disait de lui te réjouissait malgré tout. Ne plus avoir à le croiser au Ministère était une agréable nouvelle. Pourtant, ce que tu lis dans sa tête te fit presque sourire. Alors comme ça en y cherchant Alecia, il ne savait pas véritablement ce qui pouvait bien se passer. Eh bien, c’était à croire que la petite blonde n’avait pas d’effet que sur toi et sur d’autres hommes. Bon, pourtant tu amorças le sujet, et il te dit d’en venir au fait. Sans air théâtral tu jugeas qu’il était assez enclin à t’écouter malgré tout. Une rivalité qui allait s’ajouter à une longue liste déjà bien bâtie. « Maintenant que tu es un déchet pour la protection magique, et que tu peux constater par toi-même que tu es incapable de te protéger, comment comptes-tu protéger Alecia ? Elle est chère à ton cœur non ? » Tu souris un peu en ajoutant : « Car elle est sur le point de perdre espoir, O’Brady, et ça, je ne la laisserai pas passer. Donc avant de vouloir avoir des projets avec une femme telle qu’elle qui n’est pas à ta cheville, tente déjà de te protéger ça vaudra mieux hein ? ».

Tu avais ce ton mielleux, foutage de tronche tout ce que tu voulais et un petit sourire collé aux lèvres qui montrait bien que tu avais lu en lui. Il était assez intelligent pour comprendre que tu avais cette faculté. « En fait comme tu es encore en convalescence, on va dire qu’elle sait dans les bras de qui pleurer quand tu la snobes, comme tu le fais si bien. »

(c) AMIANTE