Il était une fois, une famille de sorciers reconnue dans le monde pour son savoir-faire en matière de chaudrons. A chaque génération, le père léguait au fils ainé l'industrie, et toute la famille vivait dans un manoir, dans la banlieue d'Edimbourgh. Le commerce étant florissant, cette famille vivait dans l'opulence et ne manquait jamais de rien. Leur sang ne primait pas, c'était avant tout la valeur de l'individu.

Ainsi étaient les Barringhton : les affaires étaient la principale préoccupation de cette dynastie. L'on vit à certaines occasions un Cracmol, voire un Moldu en cas d'intérim, prendre la direction de l'entreprise Barringhton. La vente de chaudrons était toujours nécessaire et il fallait que quelqu'un gère les affaires.

Ainsi, lorsqu'Andrew Barringhton se maria avec une née-Moldue, personne n'y trouva rien à redire. Cette jeune femme était fraichement diplômée de Poudlard, et était une brillante joueuse de Quidditch, Poursuiveuse chez les Dragonniers de Liverpool en Première Division de la Ligue Britannique de Quidditch. Katy donna à Andrew deux fils, à un an d'intervalle : Taylor et Matthew. Taylor, l'ainé, reçut l'éducation de son père, tandis que Matthew, le cadet, fut laissé de côté, et confié à son oncle. Tous vivaient dans le même manoir, dans l'indifférence la plus parfaite.

Ainsi Matthew jeune connut l'amour de sa mère, lorsqu'elle n'était pas en déplacement, et de son oncle, qui lui servit de mentor tout au long de sa jeunesse. Il lui inculqua les règles inhérentes à sa condition : il n'hériterait jamais de la fabrique de chaudrons, mais jouirait d'une liberté beaucoup plus grande dans ses choix. Ainsi, il n'était pas tenu d'avoir une descendance ; il pouvait exercer le métier de son choix ; il pourrait même quitter le manoir pour vivre sa vie ailleurs, si l'envie lui prenait. A vrai dire, la seule chose que regrettait Matthew était l'absence psychologique de son père. Tous deux se voyaient, se parlaient parfois, mais il ne se sentait pas comme son fils.

La première réaction magique de Matthew, à l'âge de cinq ans à peine, traduisit ce manque : elle eut lieu devant Andrew. Alors que ce dernier disait bonjour à sa belle-soeur, la robe de celle-ci prit soudainement feu. On soupçonna d'abord Taylor, mais il s'avéra que Matthew riait aux éclats, et semblait à l'origine du désastre. Dès lors, son oncle fut chargé de l'aider à canaliser son pouvoir. Mieux, il lui fit découvrir les différentes formes de magie, et le forma afin qu'il entrât à Poudlard dans les meilleures dispositions possible. Il lui fit notamment découvrir l'astronomie, et lui enseigna la puissance des symboles dans le monde magique. C'est de là que naquit la passion de Matthew, le but qu'il se fixa plus tard.

Lorsqu'il partit pour la première fois à Poudlard, Matthew entendit pour la première fois son père s'adresser à lui en tant que géniteur : "Ne me déçois pas", avait-il dit. Il le prit comme un défi, et comme une réprimande à la fois. Il se jura en tout cas de faire de son mieux, et de ne jamais baisser les bras. Il récolta toujours d'excellents résultats, mais ne trouva en retour que l'indifférence d'un père tout tourné vers son frère ainé. Lorsqu'arriva l'heure des choix d'options, Matthew écouta son cœur et choisit l'arithmancie et la divination, arts occultes et mystiques répondant aux symboles. Il se sentit alors renaitre, et se plongea plus avant dans l'étude des symboles. Il commença à apprendre l'alphabet runique en autodidacte, méprisant à côté l'histoire de la magie pour parvenir à atteindre ses objectifs. En parallèle, il se surprit à devenir un excellent joueur de Quidditch, voltigeant sur son balai aussi bien que sa mère à son âge. Ce furent là ses deux occupations majeures lors de ses cinq premières années à Poudlard : voler, et étudier les symboles.

La cinquième année de Matthew fut en revanche très étrange. Le climat délétère qui régnait dans l'école, ainsi que dans le monde magique, le distrayait constamment. Il était inquiet pour sa famille, surtout pour son oncle qui travaillait alors au Ministère. Les attaques successives le firent s'inquiéter non seulement pour lui, mais aussi et surtout pour son frère ainé avec qui il passait de plus en plus de temps, et ses amis. Toute l'année, malgré ses envies d'ailleurs, il se tint tranquille, respectant le couvre-feu pour ne prendre aucun risque. Il en profita pour travailler ses points forts, au détriment peut-être de ses points faibles.

Peu avant les BUSEs de fin de cinquième année, qu'il comptait bien réussir à l'image de ses autres années, Matthew se jura d'aller toujours plus loin. Il sut qu'il devait chercher, encore et encore, dans les symboles, y puiser des liens qui lui permettraient d'atteindre la connaissance ultime, de l'esprit sorcier, et de la source de la magie elle-même. Certains le prenaient pour un fou, mais peu lui importait : il se savait sain d'esprit, et tenterait tout pour y parvenir, peu importait ce que cela lui demanderait.  

Matthew n'est pas d'un naturel nerveux, cependant, lorsqu'il ressent une gêne, un léger rictus se dessine à la commissure de ses lèvres et plisse l'extrémité de ses joues. Egalement, lorsqu'il réfléchit de manière intense, il fronce inconsciemment le nez à plusieurs reprises, tout en arquant les sourcils. Son visage est en constante tension lorsqu'il travaille. Bien que droitier, il tient sa baguette magique de la main gauche depuis qu'il a eu un accident ayant affecté son bras droit : il n'en garde cependant que cette séquelle psychologique. Matthew est enfin légèrement superstitieux : avant chaque match de Quidditch, il se force à avaler trois saucisses et un bol d'oeufs brouillés, ni plus, ni moins. Ainsi, il pense, peut-être à raison, que le match se passera au mieux. Il se refuse également à procéder à une quelconque prédiction concernant sa personne.
De manière générale, Matthew est d'un naturel calme et réfléchi, et peut en paraitre arrogant bien que cela ne soit pas son intention. Il est passionné parce qu'il fait, notamment en matière de magie, et est très sûr de lui dans ces domaines. En revanche, il a tendance à laisser de côté tout ce qui ne l'intéresse pas, au péril parfois de ses études, en particulier l'histoire de la magie.