Tu n’avais peut-être pas à faire ça, c’était un peu compliqué de faire ça quand ce n’était pas dans ta juridiction… Mais bon c’était nécessaire finalement. Ky était totalement occupé par son avenir, car tu comprenais qu’il avait une autre carrière que celle de professeur. Du coup, Seth lui était absent et avait laissé son rôle de directeur de maison à qui voulait le prendre. Du coup il ne restait que toi et Johan, mais bon comme il était lui aussi au centre de l’affaire, tu étais le seul directeur de maison encore possible d’estimer pour un serpent. Fils de sang pur réputé, brillant et beau garçon, ce n’était que dû plus quand tu exposerais le cas à la fautive. En fait, ce n’était pas si alarmant… En fait si… En fait, ça concernait tous les verts et argentés depuis quelques semaines. Malgré tout ce qui se passait dans ta vie privée actuellement, tu étais un pédagogue et ton père malgré toute sa bonne volonté avait déjà donné cours à ta place deux semaines de suite et donc tu avais vu le nouveau professeur de potions entre deux cours de ta part ou bien durant un repas. À ton avis, c’était une personne charmante, dépourvue de puissance magique, mais charmante, car il avait une façon de voir les choses bien plus optimistes et plus à ta manière que les autres professeurs du château.
Enfin, c’était un fait, Johan n’avait aucun mal à captiver ses élèves, mais certains avaient peu d’estime envers sa personne pour ce qu’il était. Contrairement à toi, car tu étais le top au niveau du sang. Donc Serpentard comme Poufsouffle te respectaient. Alors que ce pauvre professeur de potions, non pas dépassé par la tournure des événements, ne e plaignait pas des blagues de mauvais gout que certains élèves lui faisait. Miss Anderson en faisait malheureusement partie… C’était une enfant relativement bien éduquée étant donné que tes parents avaient côtoyé les siens, histoire de sang bien évidemment. Mais c’était une personne que tu avais vue au berceau et intimement, tu regrettais qu’elle puisse prendre ce cours en mal juste à cause de la condition sanguine de son professeur. C’est pour cela que tu lui avais envoyé un hibou, ainsi qu’à Johan et tu espérais qu’il avait réussi à ce libéré, mais c’était la fin d’après-midi, donc il avait dû trouver un arrangement avec Ysaline.
Assis dans un fauteuil moelleux de la salle de professeur, tu prenais un thé, assis bien tranquillement, un traité d’astronomie sur les genoux. Ton père t’avait conseillé de le lire. Peut-être le prêterais-tu à Johan une fois fini. C’était une personne de sept ans plus jeune que toi et il était bien curieux. Curieux de tout et il semblait retenir tout ce qu’il lisait. Tu pensais que c’était une sorte de compensation, car il n’avait pas de pouvoir. Mais c’était peut-être autre chose, la médecine n’était pas ton domaine de compétence. Enfin, tu tournas une page de plus alors que tes collègues allaient et venaient dans ces lieux, mais tu avais choisi un endroit reculé pour que votre entrevue reste privée malgré tout. Déjà que ce genre de convocation allait faire naître bon nombre de ragots de gens médisants ou de gens bien plus fleurs bleues.
Bref, c’était bientôt l’heure où la jeune fille se devait d’arriver. Tu ne fermas pas ton livre pour autant sirotant toujours ta tasse de thé. Certes, c’était un peu vieux jeu de devoir sermonner des élèves, mais c’était aussi ton travail. Mais ton travail tu l’aimais malgré tout cela… Malgré les nuits que tu passais, les copies idiotes de certains élèves. Mais ce que tu aimais en ce moment, c’était une petite poufsouffle qui ne devait encore ne pas être au courant de ce que tu pouvais ressentir pour elle… Mais comment une professeure comme toi, presque parfaite, pouvait-elle aimer, une fille qui, par ironie, était de sang pur, mais qui était bien plus jeune que toi ?
L’amour ou bien la haine ont des raisons que la raison ignore véritablement et ça… Tu commençais à bien le comprendre. Et ce n’était pas facile de devoir faire la police pour toi-même ainsi que pour tes élèves.
PS : Bon j'ai imaginé cette petite situation du fait que Ama aurait été désagréable envers Johan, n'hésitez pas à me dire si ça ne vous va pas >w<
Invité
Invité
Sujet: Re: La pureté d'une âme [ PV : Ama & Johan] Jeu 26 Juin - 20:58
Où sont les dissidents ?
L’infusion d’armoise était sur le feu depuis une bonne demie-heure déjà dans ces appartements confortables. La plume de Jobarbille disposée à côté du chaudron, tu t’occupais de pilonner les quelques morceaux d’écorce de sorbier dans un récipient à la taille bien calculée, de réduire en purée les oeufs de Runespoor et de mélanger les deux avant de les verser dans l’infusion. Ta potion contre les migraines ne nécessitait pas d’ingrédients miracles et infiniment coûteux, son dosage était seulement si délicat que la moindre petite erreur en faisait une plaie à concocter pour qui n’avait pas l’habitude ou la main experte. Tu la jugeais, en somme, aussi délicate à produire que la Goutte du Mort Vivant, ou même la Felix Felicis. Tu avais mis un certain temps avant de la rendre parfaite, et de faire à ce qu’elle colle à tes symptômes. Cette potion n’était que le dernier recours à ces migraines qui te tourmentaient nuit et jour, en temps normal tu usais davantage du Philtre de Paix qui te libéraient relativement de certaines pensées. Car avec l’hypermnésie pour te tirailler, tu n’étais jamais libéré à vrai dire. Tu souhaitais parfois être en mesure d’en venir à l’essentiel comme le commun de la populas, mais ce n’était pas chose qui t’était permise. Pauvre Johan, tu ne te plaignais jamais, cependant. Ce “don”, quoi qu’il soit, t’avait permis de compenser ton absence d’aptitude magique. Drôle de compensation, mais quand on voyait les cracmols ordinaires, tu te sentais chanceux. En soit, Merlin, ou Dieu, voire les deux, avaient été généreux. Tu avais choisi de mettre à profit ce cadeau au service de la communauté sorcière au dépit de la communauté moldue, et ce bien pour t’imposer face à des jugements encore trop clichés à ton goût.
Ce qui te préoccupait le plus, en dehors des tous récents cours que tu donnais et de la relative anxiété que cela t’avait procuré, étaient ces provocations ouvertes que tu recevais en classe. Durant ta scolarité, cela ne t’avait guère étonné, entre la méchanceté d’un enfant ou d’un adolescent, et des préjugés encore bien vivaces -en soit, les moldus étaient aujourd’hui toujours mieux placés que les cracmol-, il était inutile de s’imaginer un monde tout rose et bleu où tu aurais pu mener une scolarité paisible et prospère. Mais en ta qualité de professeur, diplôme et expérience à l’appui, tu espérais gagner un peu de respect une fois la démonstration de ton talent pour ta matière achevée. Seulement, quelques élèves se montraient dissidents vis-à-vis du reste de leurs camarades, et tu trouvais bien dommage que, comme toujours, la palme d’or revienne à des élèves de Serpentard. On ne change pas une équipe qui gagne, pour certains ce devait être dans les gênes. Mais tu savais que tous les problèmes actuels de la société sorcière n’étaient pas étrangers à ces soucis de rébellion, seulement tu ne voulais pas y porter plus attention que ça. Ta priorité ? Permettre à tes élèves d’obtenir leurs Buses et leurs Aspics en toute sérénité. Ces élèves un peu trop sûrs d’eux, tu leur avais rétorqué que malheureusement pour eux, ce n’était pas la baguette qui faisait le sorcier, et qu’une merveille était un vrai déchet entre les mains d’incapables. Puis les démonstrations et le travail que tu menais à la fois en cours et de ton côté, car tu n’étais jamais sans rien travailler, suffisaient à leur clouer le bec. Tu n’étais pas là pour les enfoncer, tu n’étais pas là pour être leur bourreau, tu te voyais même bien en professeur cool et classe, à la limite du bon copain. Pour certains la différence d’âge n’était pas si grande.
Mouton noir de la bergerie ? Anderson. Rien ne suffisait à cette jeune fille et c’est par plusieurs fois qu’elle t’avait manqué de respect. Pour ton jeune âge, elle te jugeait inapte à enseigner à n’importe qui. Et pour ton statut de sang. Ces choses là, tu en avais eu tout un lot durant ta scolarité et ce n’était pas une gamine encore sans diplôme qui aurait pu ébranler toutes tes convictions et ta détermination. Voulant éluder le soucis et l’avoir à l’usure, tu en avais tout de même touché deux mots à ton collègue et ami Sigil, au détour d’une conversation banale et sans arrières pensées. Seulement, tu semblais peut-être encore manquer d’un peu de poigne, la faute du débutant, et l’affaire n’était pas passée à la trappe, et ce malgré la fin de l’année toute proche. C’est donc tout naturellement qu’une fois ta potion terminée et portée à refroidir dans une gourde que tu gardais sur toi, que tu remontas jusqu’à la salle des professeurs. Sigil y était déjà, évidemment, et avec ton air de paumé habituel, tu te posas à coté de lui, avec un sourire de gamin. D’une traite, tu bus le contenu de la gourde qui avait bien refroidi.
— Salut Sigil ! Bon j’imagine que la petite entrevue de crise va avoir lieu maintenant puisque nous sommes seuls dans la pièce… Qu’on se le dise de suite, ce n’était pas ce que je recherchais, j’ai davantage envie de prouver à ces élèves que je suis à ma place ici. Cette élève ne dépend même pas de nos maisons respectives, je pensais que son directeur de maison lui ferait davantage la morale que nous.
Tu soupiras, ce genre de situation ne te plaisait guère. Tu ne voulais vraiment pas faire office de bête noire, encore moins du petit cracmol qui se plaignait auprès d’une autorité reconnue depuis un moment au sein de l’établissement. Quelle idée de débarquer en plein milieu d’année ! Une véritable idée de génie. Mais encore une fois, ce n’étaient guère quelques élèves qui te feraient regretter tes choix. Tu voulais enseigner et tu comptais bien t’imposer, autant en tant que professeur que chef de maison. Tu te grattas l’arrière du crâne, reprendre des nouvelles d’une vieille amie, d’un vieil amour, était-il réellement approprié à ce moment précis ? Pourtant, avec tout ce qui venait de se passer, tu craignais que la mignonne Lukeither ne se soit attirée que trop d’ennuis, comme toujours. Trop têtue et perspicace pour son propre bien, tu l’avais toujours dit. Le fait étant qu’elle vivait à présent chez Sigil, tu ne doutais pas cependant qu’il prenait bien soin d’elle. Tu aurais voulu être là, mais il n’était plus temps d’espérer représenter une quelconque figure amoureuse pour la demoiselle. Tu étais un cas trop sensible à toi tout seul pour en rajouter à son malheur. Cependant, tu n’eus pas à te rappeler trop longtemps les moments que tu avais partagés avec elle puisque déjà une tête familière apparut dans la salle.