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if you want to get out alive, run for your life (Matt)

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MessageSujet: if you want to get out alive, run for your life (Matt) if you want to get out alive, run for your life (Matt) EmptyMar 8 Avr - 21:05


if you want to get out alive, run for your life
Matt & Mags


Elle détestait la pleine lune. Enfin, non. Margaret Ashby détestait des tas de choses. Les tomates, l'inquiétude de ses parents, avoir les pieds mouillés, ou même le bruit du tissus qui se déchire. Et, elle haïssait plus que tout au monde, la pleine lune.

Et comme chaque mois, le professeur Harris venait de fermer la porte de la cabane hurlante derrière lui, la laissant seule avec son pire cauchemar. Bien sûr, ce n'était pas de sa faute. Mais elle détestait ça. Être enfermée dans cette vieille maison qui sentait le moisi, où des tas de marques sur les murs prouvaient que d'autres loup-garous s'étaient retrouvés ici... Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. En silence, comme chaque mois, elle ôta ses vêtements, et les déposa en haut d'une armoire qui tenait encore debout. Au début, elle les gardait. Et puis, remarquant chaque matin qu'elle les avait détruit en se métamorphosant, elle avait décidé que mieux valait être nue une nuit que de se retrouver nue au petit matin. Elle se roula en boule à même le sol attendant que cela commence. Elle continuait d'espérer que peut-être, cette fois-ci, elle ne deviendrait pas un monstre. Mais une douleur vive au niveau des épaules la ramena à la dure vérité. Ce serait ainsi pour le reste de sa vie. Le seul point positif résidait dans l'idée que la potion tue-loup la rendait complètement inoffensive. Elle se concentrait sur cette pensée tandis que chaque os de son corps se cassait pour s'allonger, et qu'une épaisse fourrure poussait en accéléré sur sa peau.

***

La louve n'avait qu'une seule envie. Sortir. Elle avait fait le tour de cette pièce pendant des heures, hurlé un peu, mordu un coussin et l'avait secoué jusqu'à ce que l'unique pièce à laquelle elle avait accès soit remplie de plumes qui tombaient comme des flocons de neige. Mais ici, c'était trop petit. Elle s'ennuyait. Elle voulait respirer de l'air frais. Elle voulait écouter la nuit. Elle voulait courir. Courir après le vent, ou après des écureuils. Une nouvelle fois, elle fit le tour de la pièce, et s'arrêta devant la porte. Se redressant sur ses pattes arrières, elle tenta une nouvelle fois de mordre la poignée. Mais cela ne marchait pas. « Il faut tirer. » C'était une pensée humaine qui venait de filtrer dans l'esprit de l'animal. C'était Margaret qui était toujours là, quelque part, piégée à l'intérieur d'un corps de loup. La louve gratta un peu, et à force d'essayer, finit par parvenir à tirer la porte de bois vers elle. Et elle s'ouvrit. Elle devait être mal fermée depuis le début. N'y tenant plus et ne croyant pas à sa chance, la bête s'élança dans le tunnel. La louve sentait l'odeur de la terre, et elle pouvait presque ressentir le vent sur son museau. Elle accéléra le pas, et surgit à la lumière de la pleine lune. Un bruissement vif derrière elle la fit bondir de côté. L'arbre cherchait à la frapper. Elle fit quelques autres sauts sur le côté, évitant le branches, avant de fuir vers la forêt. La forêt lui semblait être un endroit parfait. Elle était libre. Ca n'était jamais arrivé, jamais elle n'avait réussi à se débarrasser de la prison dans laquelle l'humaine la piégeait chaque mois. Mais elle ne se sentait pas très en forme. Tout en trottinant vers le bois, elle leva le museau vers le ciel. Il prenait une teinte grisâtre. C'était presque l'aurore.

Une odeur à la fois familière et étrangère la stoppa net. Elle tourna la tête. A quelques mètres d'elle, se trouvait un humain. L'humaine à l'intérieur connaissait l'humain. La louve, elle reconnaissait l'odeur qui régnait habituellement dans la pièce sombre au début de la nuit. C'était celui qui voulait l'enfermer. Elle retroussa les babines alors qu'il faisait quelques pas vers elle. Un grognement menaçant et sourd remonta du fond de sa gorge, tandis que chacun de ses poils se dressait. L'humain était une menace. Elle devait fuir. Elle pouvait l'attaquer, bien sûr. Mais à l'intérieur, l'humaine se réveillait et hurlait et suppliait. Alors, la louve se détourna, et détala dans la forêt, là où la lumière de l'aube ne filtrait pas. Elle entendait l'humain sur ses traces, mais elle était bien trop rapide pour lui.

Elle se roula au pied d'un arbre, cachée par ses racines, et hurla une fois, deux fois. Elle rapetissait. Ses os devenaient plus fin, ses poils disparaissaient. Elle avait beau ne pas vouloir changer, voilà que l'humaine revenait. Mais au moins, cette fois-ci avait-elle goûté à la liberté.

***

Margaret releva la tête avec milles précautions, tant son corps entier la faisait souffrir. Elle ne se trouvait pas dans la cabane hurlante. C'était un fait. Le vent et le silence ici étaient différent de l'atmosphère pesante qui suivait habituellement son réveil. Et elle avait la tête dans le coton, engourdie et douloureuse à la fois. Et par Merlin, que faisait-elle blottie entre les racines d'un arbre ? Elle se releva aussi vite qu'elle le pouvait, appuyée contre l'arbre. Elle était dehors. Dans la forêt interdite, à l'évidence.

Sentant une panique monter par vague en elle, Margaret se força à faire quelques pas, et à respirer profondément, analysant la situation étape par étape. Elle était sortie. Il fallait qu'elle trouve le professeur Harris. Puis, il fallait qu'elle découvre les dégâts. Avait-elle blessé ou pire, tué quelqu'un ? Un sanglot étouffé passa ses lèvres sans qu'elle ne puisse le retenir, et elle commença à marcher, boitant légèrement vers la sortie de la forêt. Ou plutôt, elle fit une dizaine de pas, avant de tomber sur le professeur Harris. Elle le fixait, ses grands yeux verts emplis de larmes, et de peur. Qu'avait-elle fait ? Mags prit soudain conscience d'être nue. Elle se couvrit légèrement avec ses bras, mais elle ne pouvait rien faire d'autre. Ses vêtements étaient dans la cabane hurlante, et elle était là, nue et frissonnante.  « P-p-professeur... » sa voix était cassée. Et elle avait tellement de questions, qu'elle ne savait pas par quoi commencer, et elle resta plantée là, la bouche légèrement ouverte, nue dans la forêt interdite, au bord des larmes.




Dernière édition par Margaret L. Ashby le Lun 14 Avr - 21:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: if you want to get out alive, run for your life (Matt) if you want to get out alive, run for your life (Matt) EmptyMer 9 Avr - 21:17

Maggie ∞ Matt
La cabane hurlante était un lieu froid et hostile. De dehors, elle ressemblait juste à une maison monté et construite par une bande de fous, ou d'aveugles. Ou de gens qui avaient des problème avec le principe d'un mur droit. Elle semblait aussi avoir des centaines années de vie derrière elle. Cette cabane veillait sur un terrain vague et bosselé, où il neigeait la plupart du temps. Charmant, n'est-ce pas ? Mais dedans, c'était encore pire. Dedans, les courants d'air et le bois humide rendait l’atmosphère tellement froid qu'y respirer vous donnait un rhume. L'intérieur était en ruine, des feuilles semblaient se plaire à envahir le sol frais. Oui, rien n'attirait Matthew dans cette maison aux charmes lugubrement glacials.

Sauf que tout les mois, le jeune professeur s'y rendait, la nuit en plus. Au que non, il n'était pas suicidaire, et il n’espérait pas non plus tomber malade pour prendre quelques jours de congé, non. Tout les mois, un soir, il accompagnait Maggie. Sa petite et jolie Maggie.
Etant un loup-garou, Margaret devait être enfermée toutes les nuits de pleine lune, pour la sécurité de tout le monde, et surtout sa propre sécurité. Matt, le professeur qui prenait soin des créatures magiques, devait donc se charger de ça. Il enfermait à contre coeur sa petite maudite dans la cabane hurlante le temps d'une nuit et venait la chercher le lendemain matin.

Cette nuit là n'allait pas faire exception. Encore une fois, il conduisit Maggie jusqu'à sa tour d'une nuit. En fermant la porte, il se dit avec un humour amer et froid qu'il était comme ses dragons qui trainaient dans les histoires de moldus. Le dragon qui retenait prisonnière la belle princesse du royaume... Il était à la fois le dragon, et le prince qui venait libérer la princesse, chaque matin.
C'est peut être à cause de ses pensés qu'il ne ferma pas correctement la porte, qui sait ?

Matthew tourna les talons et revint sur ses pas. Fatigué de sa journée, il rêvait éveillé de son lit, au château... Et en même temps, comme chaque nuit de pleine lune, il savait qu'il allait devoir patienter les yeux grands ouverts jusqu'au lendemain matin, préoccupé par Margaret qui était enfermé, à la fois dans un endroit horrible, et à la fois dans son propre coeur qui se transformait.
Le grand brun avait étudié cette malédiction du mieux qu'il pouvait, et il en savait assez pour pouvoir dire de telles choses.

Comme prévu, il ne dormit pas, et attendit simplement que le soleil soit près à se lever pour poser ses pieds sur le sol. Comme chaque matin, il s'habilla le plus chaudement possible pour se mettre en chemin.
Sauf que... Un élément imprévu se déroula. Il croisa Maggie un peu trop tôt... Elle était encore sous sa forme lupine. Matt se figea un instant, surement la surprise, avant de faire quelques pas vers le loup-garou. Ce dernier, apparemment pas très content de son initiative, se mit à grogner. C'était un grondement animal, qui venait du fond de sa gorge et dépassait ses dents serrées. Le professeur fit encore un pas, mais la seconde d'après, Margaret avait disparue dans la forêt interdite.

Il grogna, mais heureusement pour lui, le soleil se levait doucement, plongeant le ciel dans des doses de violets de plus en plus claires. Il tenta de la suivre, mais la louve était bien trop rapide. Il mit quelques bonnes minutes avant de se retrouver face à sa petite protégée... Humaine. Humaine, et nue, d'ailleurs.
Elle sembla s'en rendre compte au même moment, se cachant sommairement de ses bras et de ses mains. Les yeux de la jeune femmes brillaient de mille feus, et sa voix tremblait quand elle l’appela.

Sans plus réfléchir, Matthew enleva son manteau et couvrit les épaules frêles de la jeune élève avec, autant pour cacher sa nudité que la protégée déjà un peu plus du froid. Il passa aussi une main sur sa nuque pour la rapprocher et l’entraîner dans une étreinte très douce. « Ne t'en fais pas... » chuchota-t-il doucement, en caressant les mèches en bataille de ses cheveux. « Tout va bien... »

Le professeur doutait lui-même de ses paroles, mais les murmura quand même. Normalement, Maggie ne devait pas avoir croisée trop de monde. Pas pendant la nuit... Il l'espérait, de tout coeur. En tout cas, quand il l'avait vu, il n'avait remarqué aucune fourrure couverte de sang, sec ou frais, donc...
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MessageSujet: Re: if you want to get out alive, run for your life (Matt) if you want to get out alive, run for your life (Matt) EmptyJeu 10 Avr - 20:17


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Matt & Mags


Lorsque le professeur Harris ôta son manteau et s'approcha de Margaret, cette dernière ne fit aucun mouvement. Elle restait là, plantée, tremblante. En état de choc. Il enveloppa ses épaules de ce manteau dont elle avait tant besoin, et elle en attrapa les coins pour se couvrir un peu mieux. Par chance, le manteau était suffisamment long pour couvrir tout ce qui avait besoin de l'être. Les frissons cessèrent un moment, avant de reprendre. Ceux-ci n'étaient plus du au froid, mais bien à la peur. Cela faisait longtemps que Margaret Ashby n'avait plus ressenti une telle peur. La dernière fois, remontait si l'on y réfléchissait bien à sa première transformation.
Elle était enfermée dans un sous-sol de Ste Mangouste, ceux qui étaient justement réservés à ceux comme elle. Elle avait bu la potion tue-loup, mais l'infirmier qui s'occupait d'elle à ce moment là lui avait confié que cela ne ferait probablement pas beaucoup d'effet. Pas pour les premières transformations. Et puis, il lui avait conseillé d'enlever ses vêtements (ce jour là, elle avait refusé. Oh comme elle l'avait regretté le lendemain). Avant de sentir sa propre douleur, elle avait entendu un hurlement. Celui de quelqu'un d'autre. Probablement une autre pauvre victime comme elle, dans la pièce voisine. Ce hurlement lui avait glacé le sang, et elle avait senti la peur courir dans ses veines. Elle imaginait terriblement bien ce qui l'attendait dans les minutes à suivre.

Ce matin là, elle ressentait la même chose. Cette sensation que ses mains s'engourdissaient, que son esprit se vidait pour ne laisser qu'une vague impression. La sensation qu'une partie de la nuit lui manquait était déjà suffisamment terrible. Mais l'idée que durant cette portion de nuit manquante, elle ait pu faire du mal à quelqu'un la rendait presque malade. Au fond de sa gorge, elle sentait déjà la sensation amère de la nausée. Comme si les lendemains de pleine lune n'étaient pas déjà assez affreux.
Aussi, Margaret se laissa entraîner par Harris dans une étreinte. Elle sentait sa main chaude sur sa nuque glacée, et sa main se perdre dans ses cheveux emmêlés, lui murmurant des paroles douces et rassurantes. Elle ne devait pas s'en faire. Tout allait bien. Elle ne chercha même pas à retenir un hoquet et chuchota quelque chose d'incompréhensible, le visage enfoui dans l'épaule du professeur, les doigts serrés sur le manteau. Elle contractait tellement ses poings que ses bras en tremblaient. Enfin, toute sa personne tremblait, ça pouvait tout aussi bien être du au stress. Puis, elle sembla enfin réaliser qu'elle avait marmonné et que le pauvre Professeur Harris n'avait probablement rien compris du tout. Elle recula légèrement, histoire de relever son visage, et de pouvoir lui faire face. « Dites moi... Dites moi que je n'ai fait... de mal à... à personne. » le supplia-t-elle la voix tremblante et légèrement cassée. Elle voulait l'entendre dire que tout le monde était sain et sauf.
Et quelque part au fond d'elle, elle supposait qu'elle n'avait pas pu blesser de gens. A cause du goût. Il lui était déjà arrivé de manger un rat une nuit, sous sa forme lupine. Et croyez-moi, au réveil elle l'avait senti (elle avait été malade sitôt redevenue humaine, et même en se brossant les dents, elle n'avait pas réussi à faire partir le goût). Alors que ce matin, rien. Mais cela ne suffisait pas pour être sûr. Et puis, elle aurait très bien pu griffer quelqu'un, le griffer et le blesser à mort. Instinctivement dans son esprit se forma l'image de Caleb, de Lysander, de ses amis se vidant de leur sang. Elle déglutit difficilement, avant de secouer légèrement la tête et de reporter son regard sur celui de son professeur et protecteur. « Comment... Comment ai-je pu m'enfuir ? » Une autre question qui la torturait. Comment avait-elle fait ? « Oh, par Merlin, si j'ai... si j'ai... » elle n'arrivait même pas à terminer sa phrase. Si j'ai tué quelqu'un, je ne me le pardonnerai jamais. Mais sa voix s'était brisée en un sanglot, et elle sentit les larmes qui roulaient sur ses joues. Elle n'allait plus jamais pouvoir se regarder dans un miroir après ça.

Mais elle était encore bien loin du miroir, songea-t-elle, en regardant à nouveau Matthew, tandis qu'elle comprenait peu à peu l'étendue des dégâts. Une grimace traversa son joli visage. « Je vais être renvoyée » murmura-t-elle plus pour elle même que pour Harris, avant de reprendre un peu plus fort « Même si je n'ai fait de mal à personne, j'aurais jamais dû être dehors... j'ai  mis des gens en danger ! » Elle le savait. On lui avait menti. Jamais, jamais Margaret Ashby ne pourrait vivre une vie normale.


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