- Wes..., soufflai-je.

Il était frustrant de compter parmi ses élèves un garçon aussi remarquablement semblable à son frère, du moins l'était-il dans sa façon de penser. En général, je donnais cours à sa classe le matin, ce qui me laissait le reste de la journée pour ne pas y penser, mais là, un changement imprévu d'horaire me les avait collés les deux dernières heures de la journée. Ne me demandez pas pourquoi, la façon d'être de ce garçon me rappelait mon frère, ses mimiques, sa voix, et c'était tuant. Il n'était pas du genre taiseux, pour ne rien arranger, c'était même une véritable pipelette, assis au premier banc et quasi le meilleur de sa classe. Le type d'élève qu'un prof adore avoir, sauf celui-là, voyez. À chaque fois qu'il ouvrait la bouche, je revoyais Wesley comme s'il était en face de moi, et non au fin fond d'un trou, entre quatre planches.
Je me tenais debout dans mon bureau, le souffle court. Mes mains accrochaient mon  bureau si fort qu'elles en tremblaient, mes phalanges blanchies sous la pression. Tout était ma faute, j'avais perdu le seul être qui ait jamais eu de l'importance à mes yeux, et c'était à cause de moi. Pas besoin de Pensine, les souvenirs jaillissaient tous seuls. « Allez, Mike, juste une heure, s'il te plait ! », quel con j'avais été d'accepter. Il n'avait jamais su grimper sur un balai cet abruti fini. Il était bon dans tous les cours théoriques qu'il suivait assidûment, avec une perfection exemplaire, mais pour ce qui était du vol sur balai, alors là... c'était une toute autre chose. Ceci dit, si j'avais pensé une seule seconde que son ami viendrait me chercher dans la salle commune de Serdaigle au bord de la crise de nerfs à peine une heure plus tard, je vous mentirais. À partir de là, tout est flou. Je me rappelle avoir couru comme un fou jusqu'à la cour du château, dispersé le troupeau de voyeurs qui s'était déjà amassé comme un tas de moutons autour du corps de mon frère. Il avait perdu le contrôle, s'était élevé d'une dizaine de mètres avant de s'écraser sur un des murs de l'école et retomber violemment au sol. Évidemment, la moitié de Poudlard avait pu assister à l'événement, sauf moi, parce que moi, j'étais casanier. Il était déjà mort quand je me suis agenouillé à côté de lui. « Dégagez de là », c'est la seule chose que j'avais été capable de dire, j'aurais voulu le hurler, mais le son s'était étouffé en un murmure rauque. Comme de fait, personne n'avait bougé. Wes était en sang, mais n'avait pas souffert : le coup du lapin, c'est si radical. Mon balai était brisé en deux morceaux égaux, mais peu importe, je n'en aurais plus voulu, de toute façon. Je soupirai, que dis-je, je feulais, mes doigts me faisaient souffrir, mais je ne le sentis qu'au moment précis où je me rendis compte que je pleurais.
Lâchant tout, je me mis à retourner mon bureau de fond en combles. Armoires, tiroirs, en dessous des chaises, appuis de fenêtres... rien. Plus rien. J'étais donc à sec ? Je buvais donc tant que cela, en ce moment ? Non, je ne buvais pas, moi, j'oubliais. C'est tout. Et d'ailleurs, puisque je ne pouvais pas le faire tranquillement en solitaire, j'irais le faire à Pré-au-Lard, de toute façon, ça ne changerait pas grand chose à mon problème. Sans prendre le temps de mettre une veste ou même de me regarder dans le miroir – un exploit, chez moi -, je sortis dans le froid glacial de la ville, avec une destination précise en vue : la Tête de Sanglier, ce bar miteux où personne ne posait jamais de questions – c'était d'ailleurs précisément la raison pour laquelle j'aimais tant ce bar : personne ne demandait de comptes à personne. On buvait comme des trous dans notre coin, de temps en temps on discutait des dernières conneries qu'on avait pu apprendre, et ensuite on rentrait chez nous, point barre.

- Un bourbon, s'vous plaît, marmonnai-je en rentrant tête baissée. Nan, attendez, un double.  La bouteille, même, ce serait cool.

Bon, pour la bouteille, évidemment, c'était pas possible, mais ne vous inquiétez pas, quand j'étais déterminé à ce point, je finissais toujours par la boire, verre par verre, et toujours cul sec. C'était pas drôle, sinon, on était moins bourré au final. Si j'avais pu, je les aurais bus à la paille, tiens. Quitte à crever, autant crever de quelque chose de cool. Haha... mais enfin, de quoi je cause, moi ? J'éclatai d'un rire rauque, tout seul, après à peine trois verres. Les gens avaient l'habitude des ivrognes, les serveuses aussi, je suppose, mais la petite là-bas, une nouvelle que je n'avais jamais vue – depuis le temps que je n'étais pas venu -, je ne savais pas si elle tiendrait le coup. Bonne occasion pour faire un peu chier le monde, tiens. J'attendis patiemment qu'elle passe à côté de moi, et je lui lançai d'un air penaud :

- Vous devez me prendre pour un putain de pilier de comptoir, mais j'vous jure, quand j'suis pas bourré, j'suis un foutu, foutu... foutu... beau gosse. Hé ouais.

Dans ma semaine, je n'avais qu'un jour de repos et c'était ce soir mais bien sûr mon collègue avait eu la bonne idée de tomber malade aujourd'hui. Mon patron m'avait appeler pour me demander de le remplacer et je n'avais pas pure dire non. Je n'oubliai pas l'épée de Damoclès au dessus de ma tête après ce que j'avais fait dans le monde moldus. Je savais que je devais être comme il disait une sorcière exemplaire sinon je finirai dans une cellule sombre au ministère... Pour l'instant je me disais qu'il m'avait pas encore demandé d'être souriante et polie avec tous les clients mais ça ne tarderait peut être pas. En même temps quand je pensai que c'était des gens du ministère de la magie qui était entrain de boire un verre, j'essayai de me montrer agréable et je leur offrais un ou deux sourires forcés. On essayait de sauver sa peau comme on le pouvait.

Un client venait de faire son entrée et c'était un homme que je pouvais d'or et déjà mettre dans la case Déprimé. Je pouvais le cataloguer avant même qu'il n'ouvre la bouche. En même temps on avait beaucoup de personne comme ça ici. La tête du sanglier devait être connu dans le monde des sorciers pour être l'endroit où on pouvait noyer son chagrin dans quelques bons verres d'alcool. Bon en même temps ça ne me dérangeait pas car je n'avais pas envie de bosser à Disneyland où tout est beau, tout est rose...

Le gars qui devait être peut être un peu plus vieux que moi commanda un bourbon puis rectifia sa commande en demanda un double puis même la bouteille. Je haussai les sourcils. On donnait pas la bouteille aux clients et ça ne commencerait pas aujourd'hui. J'étais quand même un peu amusée par le gars qui semblait bien vouloir se saouler. La plupart des gens, quand ils arrivaient ici, disaient qu'ils allaient boire qu'un verre ou deux pour oublier... mais pas finir complètement saoul, lui le savait et le voulait. Soit il était perspicace, soit fou.

« Pour la bouteille non, pour le double okay. Et je préfère préciser si on a envie de soulager sa vessie ou son estomac c'est dehors. J'ai assez de boulot et je n'ai pas envie de nettoyer ce qui sort de votre corps et qui ne devrait pas sortir ? Okay ? »

Bon je ne sortais pas cette litanie à tous mes clients mais ce derniers m'avaient bien faire comprendre qu'il voulait boire une bouteille de bourbon. On ne sortait pas indemne en buvant autant d'alcool. Je lui préparai son verre et je lui posai devant lui.
A peine que j’eus déposé son verre devant lui, il prit la parole et je ne pu m'empêcher d'éclater de rire. Ça je ne l'avais pas prévu.

« Euh okay, possible oui mais on se connaît pas donc faut pas tenir importance de ce que je pense... Et pour le foutu beau gosse, tout est une question d'objectivité mon gars... Et l'égo surdimensionné d'un mec même d'un beau gosse le rend souvent con donc... Enfin c'est juste mon avis.»

Donnez moi un bar, de l'alcool, un coup de déprime soudain et une jolie serveuse, et j'étais foutu. Je n'avais pas envie d'être méchant avec elle, seulement, j'avais besoin de penser à autre chose qu'à mon frère, alors l'ennuyer me paraissait une bonne distraction. Qu'elle le prenne mal ou non m'importait peu, on ne pouvait pas dire que je mettais souvent les pieds à la Tête de Sanglier. Vu la réponse qu'elle me sortit, j'eus beaucoup de mal à déterminer si son rire était forcé ou non. Aucun moyen de savoir si sa réponse se voulait piquante ou si, prise au dépourvu par mes conneries, elle avait lâché la première chose lui venant à l'esprit. Par défaut, je choisis l'auto-dérision :

- Ahhh, mais j'ai jamais dit que j'étais pas con ! Le tout, c'est de s'en rendre compte. Après, on vit ça plutôt bien, c'est une question d'habitude. lâchai-je avant de boire d'un cul sec le verre qu'elle venait à peine de déposer devant moi.

Toujours bien ancré sur ma chaise, je me sentais déjà tanguer un peu. Ce n'était pas un problème. Ceci dit, cela me fit repenser à ce que la petite serveuse m'avait dit lorsque j'étais rentré, une histoire de besoins naturels dehors, de nettoyage et de vomi. Frais ? D'un autre côté, je la comprenais. Mais avant tout, je voulais lui montrer que j'étais parfaitement capable de me lever et de me rendre aux toilettes. Non mais. Tout en lui rendant le verre que j'avais vidé, je me mis debout, vacillai un peu, et retombai le cul sur ma chaise. Bon, apparemment, ça n'allait pas être si simple. Je secouai la tête, me passai la main dans les cheveux, et lui lançai mon sourire habituel, celui qui a la don de me rendre adorable aux yeux de n'importe qui.
Je me perdis dans mes pensées. La jeune femme était vraiment très jolie, avec de longs cheveux bruns et des yeux à tomber. Le contraste avec la crasse de la pièce était indéniable. Il y faisait sombre tant les fenêtres étaient sales. Le sol imprégné de boue, de poussières et de matières non identifiables donnait l'impression qu'il n'y avait pas de pierre en dessous. L'odeur était insoutenable lorsqu'on entrait, mais après quelques verres, c'était plus que supportable – d'ailleurs, je ne le sentais même plus. Je tournai brusquement la tête en me rendant compte que je la fixais, dans le vide certes, mais je l'observais tout de même. Doucement, je fis une nouvelle tentative pour me relever, qui se solda par un succès.

- Et au fait, j'suis parfaitement capable d'aller pisser tout seul, et aux toilettes en plus. Regardez le pro en action.

Je fis trois pas hésitants, tanguai quelque peu, et dû me rattraper à sa chemise. Marmonnant un « oups, pardon » amusé, je me rendis aux toilettes. Le problème, quand on boit, c'est qu'on pisse le double de la quantité avalée, c'est complètement fou. Enfin soit, une fois mon affaire faite, je revins tout frais – ou presque – à ma place, avec un grand sourire d'enfant content. Vous savez, ce sourire énorme où vous avez presque envie de dire « hiiiiiii » en même temps. C'était une spécialité, chez moi, quand je buvais, et puis en général ça faisait rire. Malgré tout, je voulais pa s passer pour un boulet, ni être pris pour un méchant, c'était pas mon but.

Oh mon dieu j'en voyais des clients ici mais ils n'étaient pas tous à la hauteur de celui que j'avais en face de moi. J'étais entrain de me dire que je n'allais probablement pas m'ennuyer ce soir s'il restait quelques heures au bar. Voilà qu'il était entrain de dire qu'il assumait pratiquement le fait d'être con et que quand on assumait cette connerie et bien on le vivait bien. C'était un homme plutôt perspicace. Est ce que c'était l'alcool qui le rendait comme ça ? Aucune idée. Néanmoins je ne pensai pas qu'il était totalement sobre quand il était entré dans le pub. Je savais qu'un double bourbon c'était fort mais il semblait déjà en tenir le couche le monsieur. J'avais le sourire aux lèvres, un sourire amusé.

«  Je vois ça et tant mieux pour vous. Je suis contente de l'apprendre vous le vivez bien. »

Je me retenais d'éclater de rire. Oh oui ce soir j'allais bien m'amuser enfin sauf s'il terminait la soirée en vomissant sur le bar ou dans le pub en général. Je détestai nettoyer ce genre de truc vous voyez... Ça me donnait la nausée moi même malgré le fait que je ne buvais pas les soirs où je bossai. Quelques instants plus tard, l'homme se levai mais il reposa ses fesses aussitôt sur le tabouret. J'avais raison, il était bien atteint. En même temps j'avais aiguisé mes sens et mes instincts avec les gars bourrés en travaillant ici depuis quelques mois.

« C'est dur hein ? Osez imaginer la gueule de bois que vous allez avoir demain.... Je compatis par avance. »

Si le gars avait déjà du mal maintenant, il serait dans un sale état demain. Je pouvais parier tous l'or du monde sur ça. Cette fois-ci je ne pu me retenir et j'éclatai de rire quand il m'annonça qu'il était capable d'aller pisser tout seul et en plus aux toilettes. Il avait quand même de l'humour et n'avait pas été vexé par mes propos.

« Allez y donc. Et n'oubliez pas de lever la lunette de la cuvette et visez droit merci. »

Est ce que j'étais entrain d'en remettre une couche ? Probablement mais pour une fois je m'amusai alors autant en profiter. Un peu plus tard l'homme revint tout fier et vint se rasseoir sur son tabouret. Il semblait être l'homme le plus heureux du monde en ayant été fait son affaire tout seul comme un grand. Je me penchai un peu verre lui et je lui demandai :

« Et j'espère que vous avez pas oublier de vous lavez les mains sinon je ne vous sert plus un verre... »

Elle riait, et c'était le principal à mes yeux. Je n'avais pas envie de passer pour un gros lourd qu'elle mourrait d'envie de taper dehors, et ça n'avait pas l'air d'être le cas. C'est vrai, quoi, il fallait que je me change les idées, alors si je finissais à la porte, mis dehors à coups de pied au cul, je serais mal barré. Ceci dit, elle était bien gentille. On aurait dit qu'elle essayait de se montrer piquante, sans trop de succès : ses réflexions sur la gueule de bois, le vomi, tout ça. Ça ressemblait fort à une mise en garde, mais pour moi, ça avait des airs de « j'essaie-d-être-pas-gentille-mais-tu-me-fais-rire-alors-je-peux-pas-m-en-empêcher ». M'en voulez pas pour le mot à rallonge, il y en a sûrement un plus approprié, mais j'ai pas envie de réfléchir pendant des heures, alors vous vous contenterez de celui-là, et si vous êtes pas contents... ben allez à la merde. Ahem.

- C'est gentil de vous inquiéter pour moi, dites donc, lançai-je en réponse à sa réflexion sur la gueule de bois. Je vous promet qu'en fin de soirée, je boirai de l'eau.

En même temps, j'essayais de me lever pour aller aux toilettes. Mon échec de la première fois ne m'empêcha pas, à la deuxième tentative, de me mettre debout sur mes deux jambes sans – ou presque – tanguer. Fier de moi, j'annonçai avec mon plus beau sourire à la serveuse que j'étais capable d'aller pisser tout seul, ce qui n'était apparemment pas le cas de tous ses clients, au vu de ses réflexions. Il était vrai que j'avais toujours été propre. Les rares fois où ça avait dégénéré, cependant, je m'étais toujours arrangé pour nettoyer, ou essayer de nettoyer, du moins. C'était un geste fort appréciable, d'au moins essayer. Mais cela arrivait rarement, et elle n'avait pas à s'en faire avec mon cas.

- Allez y donc. Et n'oubliez pas de lever la lunette de la cuvette et visez droit merci.
- Z'inquiètez pas, je gère!

C'est donc tout fier que j'allai et revint des toilettes en n'ayant fait aucun dégâts dans  le bar. Un exploit, selon la demoiselle que j'ennuyais depuis tout à l'heure. Enfin, je retournai m'asseoir fièrement, arborant un sourire de vainqueur juste pour la faire rire un peu plus. J'allais m'amuser, ce soir, je le sentais. En espérant que ça ne tourne pas à la catastrophe avant que je ne rentre chez moi, ce serait sympathique. On n'était jamais à l'abri de rien.
A peine étais-je assis que la serveuse se pencha sur moi et me fit la réflexion la plus sadique que j'aie jamais entendue : si tu ne t'es pas lavé les mains, tu ne bois plus. Je vous avoue avoir eu un temps de réflexion qui dura le quart de seconde de trop qu'il fallait pour comprendre que je cherchais le meilleur moyen de mentir sur ce fait. Hé oh, on ne pouvait pas être un vainqueur pour tout ! Les oublis, ça arrive. Non mais. Je souris à nouveau de toutes mes dents, cachant ma grimace à l'idée qu'il faudrait que je me lève à nouveau. Cela dit, je n'eus pas trop de difficultés, cette fois. Du premier coup, j'étais debout.

- Je revieeens!

Chose dite, chose faite, je revins moins de deux minutes plus tard, les mains trempées pour lui prouver qu'elles avaient bien été lavées. Mon côté gamin ressortait à merveille, encore plus quand j'avais bu. Au moins, sobre, j'évitais de faire l'enfant en public, je me contentais de me comporter en grand adolescent. Mais sous l'effet de l'alcool, c'est toujours le vrai vous qui se pointe, alors le gosse en moi, bien heureux de pouvoir se montrer, se lâchait.

- Je peux avoir un nouveau verre s'il vous plaît madame? demandai-je avec une voix d'enfant. Je vous laisse choisir, ce que vous voulez!

[HJ: Oh mais rassures toi, ce n'est pas grave. Je comprends très bien. Prends tout ton temps pour répondre, faut pas s'en faire pour moi. Je suis patiente <3 ]

Il y avait des clients méchants, des clients chiants mais il y avait aussi des clients marrants comme cet homme présent devant moi. Il savait se moquer de lui même et je trouvais ça super. Il avait de l'humour. Il ne prenait pas non plus mal mes propos et pour une fois ce n'était pas méchant non plus ce que je disais. L'homme voulait se rendre aux toilettes mais il avait du mal à se lever... Au bout de la seconde fois, il arriva à se lever et il se rendit aux toilettes. Je me demandai s'il allait revenir en un seul morceau. Je l'espérai car il n'était pas méchant comme client.

Quand il revint – entier – je lui fis remarquer – avec humour – que je ne le servirai par de nouveau s'il ne s'était pas lavé les mains. Il aurait très bien pu me dire qu'il s'était déjà lavé les mains. Je n'aurais pas eu les moyens de vérifier. J'éclatai de rire quand il m'annonça qu'il revenait. Il était trop fort de mec.

« Okay je vous attends. »

La soirée allait passer vite si ce client restait un moment au pub. Quelques minutes plus tard, le client était de retour et il me montra avec fierté ses deux mains qui étaient mouillés. J'avais l'impression d'être en face d'un petit garçon et je trouvai ça mignon. Je me demandai si cet homme était dans le même état lorsqu'il était sombre. Je souris de nouveau quand il me demanda un nouveau verre de façon très polie et en m'appelant madame. Il me laissait le choix sur ce que je voulais mettre dans son verre. Je ne perdis pas le nord.

« Bien sûr quand c'est demandé si gentiment, je ne peux pas refuser. »

Je servis rapidement un client à côté puis je préparai un verre de jus de citrouille que je tendis à mon nouveau client préféré de la tête du sanglier. Je me demandai combien de temps il faudrait à cet homme pour se rendre compte qu'il n'y avait pas d'alcool dans ce verre.

« Voilà et c'est cadeau de la maison. »

En même temps ce n'était pas une mauvaise chose de servir un verre sans alcool à cet homme. Il était déjà bien joyeux et il était encore tôt. Je ne voulais pas qu'il tombe malade ou qu'il nous fasse un coma. Il était amusant pour l'instant mais je ne voulais pas qu'il crève dans quelques heures et après quelques verres. J'étais toujours prudente avec la consommation d'alcool des clients.