Nous étions vendredi soir et j’adorai vraiment quand nous étions arrivés à ce moment là durant la semaine. Je venais de dîner dans la grande salle avec mes camarades de ma maison et il était maintenant temps pour moi de préparer quelques affaires et de filer en douce dans les appartements de mon amoureux. Les filles de mon dortoir savaient très bien que je ne dormais pas là du week-end mais elles ne m’embêtaient pas avec ça et je savais que si on me cherchait, elles me couvriraient. J’avais vraiment la chance d’avoir des superbes amies. En même temps si je devais faire la même chose pour eux, je le ferais sans hésiter.

Quand je sortais de la salle commune, je devais toujours faire attention pour ne pas être vue. Je savais que les préfets en chef étaient encore de sortie à cette heure là et monsieur Archibald aussi. Je n’avais rien contre ce monsieur qui faisait que son boulot mais moins je voyais mieux je me portais. Je n’avais pas de sac avec moi. Avec Ky, nous avions convenu qu’il fallait mieux que je laisse quelques vêtements dans ses appartements. Ainsi si je me faisais prendre un soir ça ne serait pas suspect que je me balade avec des vêtements de rechange.

J’étais peut être jeune mais je n’étais pas stupide. C’était avec enthousiasme que j’étais entrain de me rendre jusqu’aux appartements de mon amoureux quand je vis une ombre passer. Aussitôt je me collai contre le mur. Ce n’était pas le soir où je devais rencontrer le concierge. J’essayai d’être le plus discrète possible. Si j’avais pu me rendre invisible je l’aurais fait sur le champ mais je n’avais pas cette capacité. De plus j’avais déjà lu dans un bouquin qu’il n’y avait pas de sortilège pour ça mais une cape et qu’elles n’étaient pas nombreuses dans le monde des sorciers.

Bref je devais me montrer discrète et attendre que la personne qui était là s’en aille. C’est bizarre parce que ce n’était pas dans les habitudes du concierge de se balader dans le coin à cette heure. Enfin c’était la première fois que je le voyais ici à cette heure. Je supposai que c’était lui…

Quelques instants plus tard j’étais à terre et je hurlai encore et encore. Je ne savais pas ce qui m’arrivait mais j’avais bien l’impression qu’on venait de me lancer un sort. C’était quoi ce sort douloureux ? J’avais l’impression que j’allais mourir… Je n’arrivais plus à réfléchir, à penser tellement la douleur était présente partout dans mon corps, dans ma tête. J’avais mal physiquement mais aussi psychologiquement. J’étais entrain de perdre pieds. Je cherchai dans l’obscurité la personne qui était entrain de faire ça, de me faire ça mais je ne voyais qu’une silhouette au loin avec une baguette… Je n’en voyais pas plus et ma vue était déjà trouble.

J’avais envie de mourir, j’avais envie que ça se termine. Je ne pouvais pas continuer comme ça. Je savais que ce n’était pas un simple sort qu’on me lançait, c’était plus que ça. A cet instant même j’avais envie qu’on m’achève car je me disais que je ne pourrais pas supporter une minute de plus cette douleur atroce. Tuez-moi, achevez-moi…

Je ne pensai plus à rien, à rien du tout… Je n’en avais plus la force. La douleur tellement présente à l’intérieur de moi faisait que je pouvais même ne pas me laisser aller à l’inconscience. Les mots me manquaient pour décrire mes sensations, mes douleurs… mais ça faisait mal, c’était atroce. Je ne souhaitai ça à personne même pas à mon pire ennemi.

J’entendis des pas s’éloigner de moi mais je n’étais pas certaine… Je continuai à avoir mal mais d’une façon moins importante mais j’étais épuisée et je savais que je ne serais pas capable de me lever. C’est à ce moment là que je me rendis compte que les larmes coulaient le long de mes joues.

Je voulais mourir, juste mourir mais j’avais l’impression qu’on en avait décidé autrement pour moi. Comment pouvait-t-on faire souffrir autant quelqu’un. Jusque ce soir pour être je ne pensai pas qu’on pouvait autant avoir mal… Je ne pourrais jamais l’oublier, c’était certain… Tout mon corps me faisait souffrir et j’étais tétanisée. Mes yeux étaient ouverts et je me rendais compte que dans l’obscurité je ne voyais plus rien. J’étais terrorisée par l’idée que la personne qui ait fait ça revienne et continue encore et encore… Autant m’achever de suite si c’était son intention.

Combien de temps est ce que j’étais restée dans cette position ? Aucune idée. Quelqu’un était maintenant prés de moi mais j’avais du mal à reconnaître sa voix même si elle m’était familière. Ca ne devait pas être la personne qui m’avait fait souffrir enfin je l’espérai de tout cœur. Je croisai bientôt le regard de la personne qui était à côté de moi. Il s’agissait de Ky.

J’aurais voulu lui parler mais je n’en étais pas capable. Ma bouche était fermée et je n’arrivais pas à l’ouvrir pour sortir quelques mots. Et d’ailleurs qu’est ce que j’aurais pu dire ? J’ai mal… Il devait s’en douter vu l’état dans lequel j’étais. Les larmes coulaient toujours le long de mes jours. Je devais ressembler à une fontaine. Est-ce que j’allais bientôt m’arrêter ? Aucune idée. C’était encore une chose que je ne contrôlai plus.

Ky essaya de me relever mais non je ne voulais pas c’était trop douloureux. Dès qu’il me touchait j’avais l’impression que mon corps brûlait… Et pas comme nous étions entrain de faire des gros câlins si vous voulez tout savoir. C’était douloureux, trop douloureux. J’étais tendue et j’avais l’impression que tout mes os avaient été cassés même si ce n’était probablement pas le cas. J’avais crié sans m’en rendre réellement compte. Il me demanda ce qui s’était passé et je ne savais pas… J’avais été spectatrice de mon agression mais je n’avais aucune idée de ce qui s’était vraiment passé… Est-ce que j’allais bien. Je n’étais pas du genre à me plaindre mais ce n’était pas réellement la grande forme en ce moment. J’aurais probablement fait de l’humour si j’avais eu toute ma tête et aucune douleur… Mais ce n’était pas le cas. Une nouvelle fois ma bouche resta fermée.

Je ne voulais pas qu’il me touche. C’était trop douloureux et pourtant il le fit une nouvelle fois. Il me souleva même et je criai. J’avais mal, trop mal. Ma respiration était saccadée. Je ne voulais pas qu’on me touche, je voulais qu’on me laisse ici, qu’on me laisse mourir ici. La meilleure chose qu’il pouvait faire pour moi à ce moment là c’était de m’achever et c’est ce que je lui demandai en murmure :

« Tues moi »

La douleur était là et je ne voyais pas de solution à part la fin, la mort. Je n’étais pas quelqu’un de négatif ou qui voyait les choses du mauvais côté mais quand on souffre de cette manière … Il disait des choses, pleins de choses mais je voulais juste qu’il me repose, qu’il sorte sa baguette magique et qu’il termine le travail de la personne précédente… Mon regard était suppliant et surtout j’étais sérieuse.

Pourquoi ne faisait-il pas ce que je lui demandai. Je lui avais demandé une seule chose mais la délivrance n’arriva pas. Je lui en voulais de ne pas faire taire mes souffrances en me faisant fermer les yeux définitivement. C’est difficile à comprendre pour certaines personnes qu’on veuille en finir mais quand la douleur était insupportable… C’est seulement ce qu’on voulait. Ces sortilèges qu’on m’avait lancés avaient modifié ma perception de la vie. J’étais quelqu’un de nature enjouée, positive au quotidien mais là non. J’avais mal, tellement mal.

Je reconnu la colère dans la voix de Ky quand je fis ma demande. Je fermai les yeux brièvement alors que les larmes coulaient toujours sur mes joues. Il ne ferait jamais ce que je lui demandai et je sentis ma délivrance s’éloigner de moi. J’allais continuer à souffrir et je ne me sortais pas la force d’endurer ça. J’étais déjà bout. Comment allais-je faire ? Je voulais bien me battre mais je n’en avais plus la force.

J’aurais voulu lui répondre, lui demander une nouvelle fois mais je n’en avais pas la force… A la place c’est un sanglot qui s’échappa de ma bouche. Il me cala un peu plus contre lui et cela m’arracha un cri de douleur. J’avais mal et encore et toujours. J’avais l’impression d’être brûlée de tout, d’être cassée de partout. La personne qui m’avait jeté ce sort voulait vraiment me faire souffrir… Comment pouvait-on vouloir ça ? Et puis… Pourquoi moi ? Je n’étais pas une mauvaise personne. Est-ce que j’avais des ennemis ? Jusque là je ne pensai pas mais je devais me tromper.

Je ne comprenais pas tout ce que me disait Ky mais il parlait vite, trop vite pour que j’assimile et que ça monte jusqu’à mon petit cerveau engourdi par la douleur. J’abandonnai l’idée d’essayer de lui faire répéter car pour être honnête je me contrefichai un peu de ce qu’il disait… Sauf s’il pouvait arrêter cette souffrance qui était inimaginable.

Ky venait de pousser une porte. Où étions-nous ? J’ouvris doucement les yeux. Il faisait sombre, très sombre. Est-ce qu’il m’avait ramené chez lui. Non probablement pas vu dans lequel j’étais. Il avait du m’emmener à l’infirmerie. J’en eu la confirmation lorsqu’il me déposa sur un lit. Pour être honnête, on le savait tous que les lits de l’infirmerie n’étaient pas tellement confortables… Mais là j’avais l’impression d’être allongée sur un tapis d’aiguille. Je me débattais. J’avais mal. Ma respiration était toujours saccadée.

Combien de temps est ce que j’allais pouvoir survivre dans cet état ? Je n’en avais aucune idée mais il allait falloir que ça se termine bientôt… Très bien. Je ne pourrai pas supporter bien longtemps de subir ça… Ky demandait de l’aide, il criait même. Sa voix résonnait dans ma tête…. Je murmurai :

« Aides moi…. Fais quelque chose … »

Je ne savais pas s’il m’avait entendu car il était pas tout près de moi et que je n’avais pas parlé très fort.

J'avais mal, tellement mal. Comment pouvait-on souffrir autant que ça. Ce n'était pas humain... Enfin c'était peut être de la magie mais trop douloureux, trop douloureux pour survivre. Je voulais mourir, que ça se termine maintenant. Je voulais qu'on m'achève, ne plus souffrir... Finir ma vie. La douleur n'est pas une vie. Je veux pas continuer.

Nous étions maintenant à l'infirmerie où je le supposai. J'étais maintenant dans un lit et j'avais mal... J'avais l'impression qu'il y avait des aiguilles sur le matelas sur lequel je repose et qu'elles étaient brûlantes. J'entendais des paroles mais j'avais du mal à comprendre. Il y avait quelqu'un avec Ky non ? Je ne pouvais pas en être certaine. Pourquoi ils ne faisaient rien pour me soulager ? Pour que ça se termine ?

Voilà maintenant qu'on apportait quelque chose à mes lèvres. On me donnait une potion à boire. Je savais que je devais le faire. Je faisais confiance à Ky pour me soulager, pour me donner ce que je voulais. Je bus mais j'avais mal. Le liquide brûlait dans ma gorge. Je savais que je devais avaler mais c'était dur, très dur... Je me fis violence malgré la douleur.

J'avalais difficilement et je répondis à Ky.

« J'ai tellement mal. »

Voilà maintenant qu'un autre homme était là mais ce n'était pas Ky. J'étais paniquée. Je le voulais à côté de moi. J'avais toujours mal.. mais la potion commençait à faire effet. Je voulais l'homme que j'aimais près de moi. Je le cherchai des yeux alors que je pleurai toujours.

« Ky, Ky... Tu es où ? »

Je tournai la tête à gauche puis à droite et ça m'arracha un cri de douleur. Je ne devais pas encore bouger toute suite....