SECRETS † blake and amy-lee

Les secrets sont les être destructeurs de l’humanité.  Un secret mal garder cause les pires tords à l’humanité. Hors, l’homme est un être incapable de garder la moindre chose confidentiel. À croire qu’on aime créer de problème. Dès le moment où il est dévoiler, le contenu sensé resté caché peu avoir des conséquences désastreuses ; guerre, mort, suicide, meurtre, honte, embuscade, trahison ou, dans le cas du ce que je vais vous raconter aujourd’hui, déception et honneur.

Il faisait sombre et l’ombre s’avançait. Plus elle avançait, plus le rythme de son cœur accélérait faisant battre son sang dans ses tempes et cogne son cœur contre sa poitrine. Il ne faudrait pas plus de quelques minutes avant qu’il ne s’aperçoit de sa présence. Dès cet instant, il en serait terminé de Blake. Plus question de lui demander quoi que ce soi, son corps et son esprit seraient brisés à jamais. La baguette en main, l’homme approchait à pas de souris, silencieux comme un fantôme. Puis, il fut près du jeune sorcier. Il n’avait plus que le coin à tourné, mais trop tard, un éclair vert jaillit de nulle part et le frappa de plein fouet. Son corps s’écroula comme une masse, dans un bruit sourd. Sa tête pris un angle peu naturel de son vivant, son visage tourné vers Blake. La faible lueur de la lune au travers de carreaux de permis de distinguer ses traits. Un menton carré, un nez allongé, des sourcils sombres et touffus, un regard de nuit vide de toute vie. Le Grimm aurait reconnu ce visage parmi mille. Il l’avait vu si souvent depuis sa naissance, l’un des premiers qu’il avait aperçut et celui qu’il désirait revoir depuis des années. Sa mère…

Blake se réveilla en sursaut ce matin là. Se redressant sur son séant, il tenta tant bien que mal de reprendre une respiration normale. Les cauchemars parsemaient les nuits du jaune et noir depuis des années, rendant son sommeil des plus agités. Pourtant, son retour à Poudlard pour sa sixième année consécutive ne semblait pas arranger les choses. Au contraire, les rêves étaient de plus en plus violents, de plus en plus sombre et morbide. Il en fallait peu pour que Blake ne passe ses nuits debout à vaincre le sommeil pour se soustraire à cette longue agonie nocture.

Un soleil paresseux brillait au travers des fenêtres rondes du dortoir des sixièmes années. Autour de lui, ses camarades dormaient encore à point fermé. Il ne devait pas être plus de cinq heure et demi du matin, mais ne désirant pas le moins du monde replonger dans un sommeil agité, Blake décida de sortir. Il se vêtit rapidement, puis sorti à pas de loup du dortoir puis de la salle commune. Longeant les murs, le jeune homme sorti du château par la grande porte avec la plus grande discrétion du monde. Une fois dehors, il prit la direction de la forêt interdite. Pas une seule fois il ne se soucia de savoir si quelqu’un le suivait. De toute manière, à cette heure matinale, il n’y avait personne de levé en dehors du garde de chasse qui s’occupait des poulets du collège avant de rentrer du bois pour les feux dans la grande salle. Blake n’avait rien à craindre. Il marcha donc d’un pas rapide, mais calme, jusqu’à la lisière de la forêt, avant de longer cette dernière sur près d’un kilomètre en direction du lac, puis il s’engouffra entre les arbres encore touffu de feuilles d’un vert éclatant. Il marcha encore quinze minutes sur un chemin tortueux avant de déboucher dans une petite clairière baigné de soleil matinal.  Fermant les yeux, Blake respira l’odeur de la forêt à plein poumon. Il adorait cette odeur de terre humide que procurait la rosée. Retirant ses chaussures, il senti l’herbe humide entre ses orteils qui lui donna un regain d’énergie. Rapidement, il se dévêtit en entier, puis plaça soigneusement ses vêtements entre les racines d’un gros saule. Il fallait bien qu’il puisse retourner au château dans quelques heures… Fermant de nouveau les paupières, il se concentra sur les flux d’énergie qui parcouraient son corps, puis sur l’image du loup qu’il connaissait que trop bien. Peu à peu, il senti son corps se transformer, ses os, ses muscles, ses organes jusqu’à voir le monde de plus bas. Sentir l’herbe non plus entre ses orteils, mais sous ses quatre pattes et le vent dans son poil. Il n’était plus homme désormais, il était loup.  

La métamorphose humaine était l’un des arts les plus complexes de tout le domaine magique. Autant que la magie noire était crainte et vu du mauvais œil, la métamorphose, lorsque bien maîtrisé, est une source d’admiration et de respect. Il est rare de bien savoir maîtriser ce domaine magique, comme il est encore plus rare de maîtriser les flux d’énergie afin de faire de cette magie un art sans baguette. Je parle bien ici de l’animagie. Il est extrêmement difficile d’apprendre à se transformé en animal par l’intermédiaire de métamorphoses animagiques. Vous n’êtes certainement pas sans savoir que ces métamorphoses, au contraire des métamorphoses conventionnelles, permettent au sorcier qui en usent de prendre forme animal tout en conservant sa conscience, ses souvenirs et ses pensées. L’animal en question n’est pas choisi par le sorcier, mais le reflet de sa personnalité. Autant vous dire que dès le moment où vous connaissez la forme animagique d’un autre sorcier, vous en connaîtrez plus long sur lui que n’importe qui d’autre. Cette forma animale est également celle de son patronus, mais rare son les sorciers capables de former un patronus entier en plus d’apprendre, comprendre et maîtriser l’animagie. Pourtant, aujourd’hui, dans les bois de Poudlard, se trouve un jeune loup qui est, en réalité, un jeune homme de seize ans capable de ces deux exploits.

Lorsque son corps avait changé de forme, Blake avait ressenti de fulgurante douleur dans les os et les articulations. Jamais il n’aurait put croire que la métamorphose pouvait être aussi douloureuse. Certes, tous les livres qu’il avait lus en avaient mentionnés les souffrances, mais les descriptions n’étaient pas à la hauteur de celle ressentie. Il fallut à Blake se rendre à l’évidence que les auteurs de ces encyclopédies n’avait jamais fait l’expérience d’une vraie transformation animagique. En plus de la douleur, ces livres mentionnaient également la disparition de cette dernière une fois la métamorphose parfaitement maîtrisé. Le poufsouffle espérait bien que cette fois, ils avaient vu juste. Blake était toutefois un jeune sorcier très déterminé et travaillant, il continuait donc de s’entraîner, malgré la douleur, afin de se perfectionner. Il lui restait encore bien des choses à mettre au point comme le temps durant lequel il pouvait conserver sa forme animale, ainsi que la transformation de ses vêtements en même temps que son corps. Parce que, oui, il était sensé être en mesure de donner à ses vêtements la même forme que sa fourrure de canidé. Un détail qu’il était encore loin de maîtriser. Sachant que trois mois plus tôt, il avait encore du mal à reprendre sa forme humaine sans avoir des problèmes d’organes internes déplacés, mal retransformés ou tout simplement absent, il apprenait plutôt rapidement. Il lui arrivait encore d’avoir quelques problèmes de la sorte, mais rien de bien critique. C’est donc pour palier à ce manque dans sa pratique de l’animagie que le poufsouffle avait retiré ses vêtements, comme à son habitude, avant de se transformer. Il ne pouvait pas se douter que quelqu’un l’avait suivit jusqu’ici…

Entendant des pas s’approcher, Blake recula à pas de loup, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, jusqu’à se rendre invisible aux yeux du nouvel arrivant. Terré dans sa cachette, il regarda la nouvelle venue faire irruption dans la clairière. Ses cheveux bruns et ondulés en bataille, se regard fouineur et cet air hautain lui était bien connu. Il aurait put sortir de sa cachette d’un bond et ficher la trouille à cette fouineuse de serdaigle, mais la voilà qui s’approchait des racines où était caché ses vêtements. Quelque peu tétanisé par l’incertitude de l’attitude à prendre, Blake réagit trop tard pour empêcher la jeune sorcière de s’emparer de ses habits. Elle allait voir l’insigne de Poufsouffle, et alors, elle comprendrait. Ou peut-être pas… S’approchant doucement derrière elle, Blake marcha sur une branche qui craqua dans le silence ce qui fit sursauter la serdaigle. Lachant le tissu qui tomba sur le sol comme une masse, Amy-Lee se retourna. Lorsque son regard croisa celui de Blake, l’amusement laissa place à l’incertitude puis lentement à la peur. Non qu’il ne pouvait la voir dans ses yeux distinctement, mais ses sens de prédateur la ressentait. Ce faisait étrange au jeune homme de se retrouver ainsi face à un « humain » alors qu’il n’était plus sous forme humaine. C’était comme voir le monde sous par les yeux d’un autre. Comme si le monde vous échappait, que vous n’étiez plus qu’un observateur externe de la vie sans jamais en faire partie. Comme hypnotisé, Blake ne se rendit pas compte que la sorcière s’était approchée avant de ne voir sa main s’étendre devant lui. Elle était si près. Il n’avait qu’à avancer la gueule et lui mordre cette vilaine main, elle méritait bien ça après l’avoir harcelé pendant des semaines l’an dernier au sujet de ses cours. Et puis, de toute manière, elle ne saurait pas que c’est lui qui a fait ça… Autant exaspérante et désagréable qu’elle avait put se montrer, Blake ne pouvait pas se résoudre à faire ça, c’était bien trop cruel et gratuit. Et puis, l’idée même de « manger » la main de quelqu’un lui souleva le cœur. Bien qu’il soit sous forme animal, il s’agissait de cannibalisme à ses yeux. L’instinct de chasseur lui dictait d’attaquer, mais le sorcier la repoussa loin dans son esprit, jusqu’à l’enfermer à double tour quelque part dans sa tête.

« Bonjour toi... » souffla-t-elle tendrement. Son regard semblait toujours effrayé, mais aussi agaçante que pouvait être cette fille, Blake ne pouvait qu,admettre qu’elle avait beaucoup de courage. Sacrebleu, elle parlait à ce quelle croyait être un loup. Certes, beaucoup plus grand qu’un loup normal, mais néanmoins un animal prétendument sauvage qui pourrait la tuer d’un coup de gueule. Lentement, Blake fit un pas dans sa direction. Si elle avait le courage de vouloir le toucher, il allait bien profiter de la situation pour établir un premier contact avec les humains sous cette forme. Peut-être que cela s’avérerait bien plus aisé qu’en tant qu’ « humain ».  Sans jamais lâcher des yeux le regard de la jeune fille, il approcha le museau jusqu’à toucher la main d’Amy-Lee avec le bout de ce dernier. Il poussa alors légèrement vers le haut, comme pour la saluer. Blake espérait que son attitude n’allait pas le trahir aussi vite, sans quoi, il allait gravement être dans le trouble.
 

Blake n’était plus tout à fait lui-même. Il n’est pas ici une question de physique. Loin de là mon intention de plaider sa différence par son aspect lupien, au contraire, le changement se trouve plutôt dans l’attitude du jeune homme. Je m’explique. Généralement solitaire, discret, distant et très prudent, Blake aurait été le genre de personne à se cacher à l’arrivé de la serdaigle. Pourtant, il avait fait tout le contraire. Lorsqu’il avait reconnu la jeune sorcière, il s’était empressé de sortir de sous le couvert des arbres pour se montrer. Que cehrchais-t-il exactement dans cet affron direct, il ne le savait pas vraiment. Au fond, il voulait voir si elle était assez intelligente pour comprendre ou si l’insigne des aigles bleu et bronze qui brillant royalement sur sa cape n’était qu’un bijou de parade. L’intelligence des serdaigles était-elle fondée? Autant pour lui de le découvrir puisque passablement inconscient des conséquences que la découverte de son don aurait sur lui, il jouait sans le moindre doute avec le feu.

Un premier contact s’était établit entre les jeunes gens via le regard. Au début, Amy-Lee avait étonnement tendu la main pour lui cresser le museau, à la surprise de Blake qui croyait qu'elle serait effrayée. Le poufsouffle caché derrière son apparence de loup était plutôt calme vu la situation. Il réfléchit un moment avant de s’avancer. C’est alors qu’un deuxième contact se produit entre eux, un contact physique cette fois. La main de la sorcière contre les poils de son nez lui parut très délicate. Il semblait bien percevoir de légers tremblements chez Amy, mais c'était peut-être simplement son imagination, après tout, ce ne serait rien de très surprenant en sachant pertinemment qu’elle se trouvait en présence d’un loup. Elle avait bien plus de courage que Blake aurait put le croire. Nombre de sorciers, ou d’homme en général, se seraient enfui en apercevant ne serait-ce qu’une touffe de poils de l’animal, mais pas le serdaigle. Elle avait soutint son regard puis tendu la main en signe… d’amitié si tel était concevable.

La caresse ne dura pas très longtemps, mais les poils de Blake se dressèrent sur son dos. C’était la première fois qu’il recevait une caresse comme celle que l’on donne à son animal de compagnie et, aussi pathétique que cela puisse paraître, ça lui avait bien plut. Maintenant, il comprenait pourquoi les chiens en quémandaient sans cesse. Encore mieux qu’un baiser… en quelque sorte. La main de la sorcière se retira et un moment de silence s’installa. Pas qu’il y ait eu de bruit quelques instants avant, mais seulement que c’était redevenu très calme. Plongeant son regard dans celui du loup, Amy lui demande comme on demande à un humain : « Sais tu où est le garçon qui a laissé ses vêtements ? »  

La situation aurait put sembler comique à Blake si le garçon en question n’était pas la même personne que le loup. Quelque peu troublé, le sorcier se recula, le regard fixé sur la sorcière. Il en savait plus trop comment agir, mais y avait-il réellement une meilleure manière de réagir plutôt qu’une autre? S’asseyant sur son derrière, le regard toujours fixé sur la jeune femme, il pencha la tête sur le côté.  Un peu comme faisait le chien qu’il avait lorsqu’il était jeune quand le gamin qu’il était à l’époque lui parlait. À ça, il ajouta un battement de queue. Il était clair qu’il devait aoir l’air plutôt riddicule à l’instant. De toute manière, il n’y avait pas mieux à faire pour acquièser discrètement au questionnement d’Amy-Lee. Reste à voir si elle comprendrait le loup…

En analysant la situation, on pouvait très rapidement s’apercevoir de sa complexité. Premièrement, il y avait un garçon nu. Puis, un loup. Finalement, il y avait une fille avec qui le garçon avait une relation plutôt tortueuse, voir tout simplement mauvaise qui débarquait juste au moment où le garçon disparaissait. La jeune femme trouvait les vêtements du jeune homme, en plus de faire un tête à tête avec un gros loup blanc. Expliqué comme ça, la situation peut vous paraître amusante ou passionnante, à votre guise, mais là où tout ce corse c’est au moment où la jeune femme, dans un excès d’absurdité, vient à poser des questions à l’animal. Des interrogations qui portent sur le propriétaire des vêtements. Et puis, là, tu as le loup, qui pour une raison inconnue, fournit une affirmation à la sorcière. Jusqu’à maintenant, tout était pas si mal s’il n’y avait pas ce qui allait se produire par la suite…

Les yeux d’Amy-Lee s’agrandir de… À vrai dire, le mélange d’émotions qu’ils trahissaient était si diversifié que Blake n’aurait put dire exactement de quoi il s’agissait. Ses craintes s’avérèrent toutefois fondées lorsqu’elle exprima tout haut ce qu’il espérait profondément ne pas entendre.

« Oh ! c'est... C'est toi ? »  Fier, Blake l’avait été pendant un moment, lorsque la serdaigle n’avait pas compris ce qu’il en retournait. Il avait été inconscient. Lorsqu’il l’avait vu près dès vêtements, il aurait dut s’enfuir. La laisser seule avec des vêtements croire que quelqu’un s’amusait à se balader nu dans le bois ou je ne sais quoi encore. Au lieu de quoi, il avait préférer faire le fin. Il était bien mal barré maintenant qu’elle avait compris. Adieu le secret de l’animagie. Jusqu’à maintenant, puisque personne ne s’avait, Blake ne s’était pas réellement considéré comme un clandestin, mais maintenant, c’était tout le contraire. Le regard plein d’admiration d’Amy-Lee n’avait plus lieu de le rendre fier. Il ne faisait qu’accroître son sentiment de stupidité.

« C'est fascinant... je peux te caresser ? »  ,demanda innocemment la sorcière. Pris de surprise, Blake recula sur la défense. Le caresser? Il n’était pas question qu’elle ne le caresse, il n’était pas un animal de compagnie après tout ! Avant, ça pouvait passer, mais maintenant qu’elle comprenait tout, pas question qu’elle pose de nouveau la main sur son pelage. Reculant de plus belle, Blake pris une position défensive, ressortant passablement les crocs. Il n’avait pas réellement l’intention de s’en prendre à elle, mais si elle pouvait croire qu’il n’était finalement pas un animagus, mais un simple animal sauvage, ça ferait bien son affaire. Se montrer agressif n’était-il pas un comportement naturel pour un animal sauvage? Pour renforcer l'illusion, Blake gronda. Un grognement qui monta du plus profond de son être. Finalement, il faisait un loup plutôt réaliste.

Ce qui se passait terrorisait carrément Blake. Qu’allait-il se passer pour lui si la serdaigle ouvrait sa grande bouche de fouineuse et disait tout à tout le monde. Comment allait réagir le ministère en apprenant qu’un étudiant du château avait appris cet art magique très difficile et rare à son encontre? Blake n’arrivait pas à cesser de penser aux graves conséquences que pouvaient avoir ses agissements sur sa vie, Au final, il aurait peut-être dut avouer tout directement dès le moment où il a réussit à se transformer, mais il avait tellement peur de décevoir. Il ne supportait pas de devoir affronter le regard des autres s’il s’avérait qu’il n’était plus en mesure d’effectuer une transformation complète. Maintenant, cette réflexion le semblait tellement futile, si superficielle qu’il se sentit idiot de simplement l’avoir eu.

Toujours sous forme animal, il regardait Amy-Lee d’un regard froid. Un regard animal chargé de violence et de haine. Pour être honnête, toute cette colère était davantage dirigée contre lui que contre la sorcière, mais au fond, il lui en voulait grandement de ne pas avoir sut restée loin de tout ça. Si simplement elle n’avait pas montrée autant d’entêtement envers son devoir de lui venir en aide alors qu’il n’avait nullement besoin d’elle, rien de tout cela ne se serait produit. Et il ne serait pas là à grogner comme un animal sauvage contre cette fille qui n’était peut-être pas si machiavélique qu’il semblait se l’avoir représenté.

« Je suis désolée. Je ne voulais pas que tu le prennes mal… », dit Amy-Lee d’une voix frissonnante alors qu’elle faisait un pas vers l’arrière pour s’éloigner de Blake. Fixant toujours ce dernier, elle affichait un air totalement dépourvu lorsqu’elle reprit la parole. « Je vais te laisser tranquille… »

Blake la regarda se retourner et s’éloigner quelque peu. Il cessa alors de grogner, croyant avoir enfin réussi à se débarrasser d’elle, mais c’était crier victoire trop rapidement puisque la serdaigle sembla se raviser, reportant son attention sur le loup, avec cet air buté que Blake ne lui connaissait pas.

« Je sais que je t’ai énervé… j’ai été bête mais c’est parce que je n’en reviens pas…. Tu as un don fabuleux...Si jamais tu as besoin d’en parler ou de quelqu’un pour te couvrir un jour, tu sais où me trouver. Je serais honorée. »

À bien y réfléchir, le poufsouffle se rendit bien compte qu’il ne savait rien de la sorcière. Pourtant, il avait ce sentiment de confiance en elle. Le rage qu’il avait entretenu à son égard venait tout simplement de son désir de rester seul, son envie d’avoir ses propres secrets et de ne pas avoir de compte à rendre à personne. Pourtant, là, maintenant, alors qu’il était dans cette situation des plus fâcheuses, il se rendait bien compte qu’il s’était grandement senti seul durant tous ces mois à se consacrer à devenir animagus. La solitude, bien qu’elle lui apporte généralement du réconfort, pouvait s’avérer assez handicapante dans certaine situation. Comme lorsqu’on avait vraiment besoin de quelqu’un pour se confier et parler de ses… inquiétudes vis-à-vis une situation comme la sienne.

Effectuant un pas hésitant vers l’arrière, Blake gardait les yeux fixés sur Amy-Lee. Il sentait bien qu’il allait grandement regretter ce qu’il s’apprêtait à faire, mais son instinct lui disait que c’était la chose à faire, et en tant que Blake Grimm qui avait toujours tendance à trop réfléchir, il sentait que c’était la chose à faire. Du moins, au fond de lui-même, il se convainquait qu’il devait le faire.

Reculant davantage, il fini par se coucher sur le sol à une bonne distance de la jeune femme. Fermant les yeux, pour mieux se concentrer, il laissa la magie envahir son corps jusqu’à sentir ses os changer de forme. Au début, il avait ressenti beaucoup de douleur lors de ces transformations, mais ce n’était plus le cas maintenant. Il s’agissait comme d’une seconde nature d’être loup, comme se l’était de se vêtir. La transformation pris quelques minutes durant lesquelles le silence régna dans la clairière. Une fois redevenu homme, Blake se redressa de tout son corps, complètement nu, mais ne ressentant pas la moindre gêne. À croire que s’être retrouvé sous sa forme animale devant la jeune femme représentait davantage pour lui que d’être nu comme un nouveau né. Droit comme un prince bien éduqué, le poufsouffle lança un regard de défi teinté d’amusement à la sorcière qui affichait un air… Enfin, il ne saurait dire exactement s’il s’agissait d’émerveillement, de mal aise ou autre chose.

dirty little secrets

« S'il vous plait monsieur, un Animagus est un sorcier qui choisit de se changer en animal. Un loup-garou n'a pas le choix. »

- Hermione Granger

Dès l’instant où il sentait son corps changer de forme, Blake avait la sensation qu’il n’agissait peut-être pas pour le mieux. Pourtant, il restait ce sentiment plus fort qu’il faisait ce qu’il devait faire. Il n’était là pas une question d’instinct, mais de confiance en la jeune femme qui se tenait devant lui. Le silence régnant dans la clairière ou peut-être était-ce le froid. Peu importe, une baisse de température frappante glace Blake jusqu’à la moelle lorsqu’il se redressa, complètement nu. Sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, le jeune homme se sentait complètement à nu maintenant que la jeune femme le regardait les yeux ronds, complètement ébahis. Il avait l’impression de ne plus avoir de secret pour cette fille qui s’était efforcé de tenir à l’écart durant un an. Un personne dont il ne connaissait rien, ou presque. Mais après tout, Blake ne connaissait pas beaucoup de gens en profondeur puisqu’il avait fait tout son possible pour tenir les gens à l’écart de lui-même depuis plus de deux ans. Même Liam lui semblait être un pur étranger aujourd’hui, donc à quoi bon s’en faire puisqu’au fond, il ne connaissait personne. Amy-Lee n’était qu’une personne parmi tant d’autre à qui il avait choisit de livrer son secret. Au final, il en valait peut-être mieux ainsi, elle cesserait de le pourchasser ou ne se mettrait pas à chercher à tout prix savoir qui était le propriétaire des vêtements qu’elle avait retrouvé.

Blake sentit le regard de la serdaigle fixé sur lui alors qu’il se tenait devant elle. Un moment, elle sembla émerveillée : « Je suis... ouah ! Enfin pas pour ton... hein... » Suite à quoi, elle détourna la tête de gène. Les joues légèrement rouges, elle s’empressa de ramasser les vêtement du Poufsouffle avant de les lui apporter tout en s’efforçant de tenir son regard loin de la nudité du jeune homme. Un sourire amusé sur les lèvres, non qu’il ne se sentait pas mal à l’aise de son manque de vêtement actuel, mais l’attitude prude d’Amy-Lee contrastait étrangement avec son attitude habituelle, ce qui amusait légèrement le blaireau. S’empressant de se vêtir, sentant la chaleur immédiate que lui apportaient ses vêtements lorsqu’il s’en couvrit.

« Ce n'est pas que t'es pas agréable à regarder mais bon... Tu fais ça depuis longtemps ? » Blake éclate de rire en s’approchant d’elle pour la dépasser. Il se dirigea directement vers l’arbre sous lequel il avait planqué ses vêtements quelques minutes plus tôt. S’asseyant sur les racines, il se pencha pour y récupérer ses chaussures qu’il enfila avec gratitude. Être un animagus avait ses avantages lorsque vous étiez sous forme animal, mais les transformations avaient aussi leur désavantages… « J’ai commencé il y a deux ans soit lors de ma quatrième année… » ,lâcha-t-il en terminant de nouer ses lacets. Relevant la tête pour poser son regard sur Amy-Lee, il repris d’un ton menaçant : « Avant que je ne te dise quoique ce soit d’autre, tu dois absolument me promettre de révéler ceci à personne ! » Blake lui faisait confiance, mais que passablement. Il ne faisait totalement confiance à personne, donc ça n’allait certainement pas arriver avec cette serdaigle.

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« S'il vous plait monsieur, un Animagus est un sorcier qui choisit de se changer en animal. Un loup-garou n'a pas le choix. »

- Hermione Granger

La confiance est quelque chose qui se gagne. En ce qui concerne Blake Christian Grimm, ce n’était pas quelque chose qu’il accordait au premier venu. D’une part parce qu’il avait beaucoup trop souffert dans sa vie pour faire aveuglément confiance aux gens et d’une autre part parce que l’être humain était une créature vicieuse et égoïste qui avait, de manière générale, pour ambition de combler ses envies personnels avant de penser au confort d’autrui. Autant dire qu’ils étaient tous des langues de vipères lorsque l’envie leur en prenait. Il avait toutefois jugé bon d’accorder sa confiance à Amy-Lee Cheschire, une serdaigle qui s’était montré bien persistante et discrète au courant de la dernière année. Depuis qu’on lui avait donné la tâche de venir à aide à Blake, parce que la direction croyait qu’il en avait besoin, elle s’était montrée très discrète. Jamais il n’avait entendu quiconque au courant pour ses cours de soutiens, qu’il n’avait d’ailleurs jamais suivit. Du coup, il ne voyait pas pourquoi elle irait crier sur les toits ce qu’elle savait pour son secret. Autant tout lui dévoiler avant qu’elle ne le découvre par elle-même et fasse un coup bas à Blake.

Une fois ses lacets noués, il se releva, étirant son corps engourdit de toute sa longueur. Le regard d’Amy-Lee toujours braqué sur lui, elle lui répondit d’un ton faussement insulté : « Je suis une fouine si tu veux mais pas un perroquet. » Un sourire éclaira le visage de Blake à cette mention. En effet, elle était réellement très fouine cette fille, il ne pouvait surement pas prétendre le contraire  puisqu’il s’en était fait la pensée quelques instants plus tôt. La jeune femme effectua un signe de croix que le poufsouffle saisit seulement parce que Cassie, sa meilleure amie d’origine moldue, lui en avait expliqué la signification quelques années auparavant. « Je te promets de garder ton secret. » Étrangement, il la croyait même s’il ne la connaissait pas tant que cela.

Se mettant à marcher hors de la clairière, Blake sentit la présence d’Amy-Lee près de lui. Il ne fallut pas très longtemps avant qu’elle enchaîne la discussion sur une autre question concernant l’animagie. Au fond, le sorcier avait l’impression que tout comme lui, elle était carrément intrigué et passionnée par le sujet. « Est-ce que tu as déjà croisé un vrai loup quand tu étais transformé ? Il a compris ce que tu étais ? » Sentant qu’elle allait partir sur une autre question avant de freiner son impulsivité, il s’en sentit soulagé. Bien qu’il aimait parler métamorphose, Blake n’aimait pas trop aller dans les détails personnels de la sorte. Il se contenta donc d’une réponse évasive : « Oui, mais ce n’était pas tellement spectaculaire si tu veux mon avis. Ils font seulement moins peur lorsqu’ils te croient de la même espèce qu’eux… Enfin, je crois qu’ils sentent tout de même que je ne suis pas tout à fait comme eux… C’est l’impression… » Coupé à un craquement sonore, Blake cessa de parler et tendit l’oreille. Un instant immobile, il chercha l’origine de ce bruit loin d’être naturel. Il ne lui fallut pas très long pour l’identifier lorsqu’une voix aux annotations singulièrement masculines s’éleva quelques pas devant eux. « Il n’est pas question que ça se passe ainsi, ce serait vraiment idiot d’agir de la sorte… »

Blake nota la proximité de l’inconnu ce qui le mis sur le qui-vive. Tournant la tête vers Amy-Lee, il lui fit signe de se diriger vers la droite, question de s’éloigner du bruit s’approchant dangereusement des adolescents. Vu l’heure matinal, ils devraient certainement se trouver dans leur dortoir respectif, donc se faire coincer dans la forêt interdite par un enseignant, ce n’était décidemment pas les plans de Blake. Avoir une retenue ne lui plaisait pas du tout…